Notes au radiodiffuseur
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Dans le monde, 800 millions de personnes sont membres de coopératives, organismes qui servent les intérêts de leurs membres agriculteurs. On estime que les coopératives emploient quelque 100 millions de personnes.
Les premières coopératives étaient des groupes de consommateurs qui se rassemblaient pour démarrer leur propre magasin, afin de pouvoir acheter leur nourriture à meilleur prix – et utilisaient tout excédent pour améliorer leurs collectivités. L’idée a bientôt été appliquée d’autres façons, avec des personnes qui gèrent des entreprises à la fois pour fournir de l’emploi et pour renforcer la collectivité. Dans certaines régions rurales, des agriculteurs ne comprennent pas le fonctionnement des coopératives, ni leurs avantages. Ce texte a été rédigé pour partager de l’information sur la méthode de formation des coopératives et leur mode de fonctionnement.
Vous voudrez peut-être diffuser ce texte de concert avec les textes 6 et 8, qui parlent aussi des coopératives.
Voici quelques suggestions pour ajouter à ce texte ou pour réaliser d’autres émissions sur ce sujet :
- interviewer un membre d’une coopérative locale d’agriculteurs prospère sur les débuts du groupe;
- rédiger une dramatique qui présente une réunion d’une coopérative organisée de façon démocratique, au cours de laquelle des décisions importantes sont prises;
- rédiger et diffuser une série d’annonces radiophoniques, dont chacune publicise l’un des avantages des coopératives.
Texte
NARRATEUR:
Bonjour, chers auditeurs et auditrices. Aujourd’hui est une belle journée pour tous ceux et celles qui sont intéressés à travailler ensemble, parce que voici justement une occasion pour vous de le faire! Le message d’aujourd’hui porte sur la façon dont les agriculteurs peuvent maximiser leur travail et se soutenir au sein d’une coopérative. Alors, ne fermez pas votre radio, sinon vous allez sûrement rater quelque chose!
Courte pause musicale
NARRATEUR:
Un jour, M. Mkhumathela s’est rendu dans les bureaux de TRALSO. C’est un organisme s’occupant de développement et de droits fonciers qui travaille avec les collectivités rurales marginalisées sur les questions touchant la réforme foncière et agraire et les moyens de subsistance durable en milieu rural dans les anciens homelands du Transkei en Afrique du Sud.
M. Mkhumathela avait un problème. Heureusement, il a rencontré M. Nkalitshane, qui est un expert en mise en valeur des collectivités rurales. À titre d’agent des moyens de subsistance en milieu rural, M.Nkalitshane consacre une grande partie de son temps à la formation de coopératives dans les collectivités rurales.
M. MKHUMATHELA:
Je produis du maïs depuis près de 20 ans, mais il me semble que je n’ai pas atteint mon but qui est de produire assez pour vendre à de gros acheteurs, ou même pour approvisionner les ménages locaux de mon village.
M. MKHUMATHELA:
Je n’ai pas beaucoup de soutien de quiconque, même pas du gouvernement. J’ai de nombreux défis à relever. J’ai présenté mon rêve au département local de l’agriculture, mais on m’a répondu qu’on n’était pas en mesure de m’aider à titre d’agriculteur individuel. Ils ne peuvent aider que des gens qui sont organisés!
M. NKALITSHANE:
Quels défis avez-vous rencontrés en tant qu’agriculteur?
M. MKHUMATHELA:
Eh bien, je ne sais pas par où commencer. Ils sont nombreux! J’ai des problèmes avec le bétail qui piétine et détruit mes plantes. J’ai des problèmes avec les gens qui volent ma culture avant la récolte. J’ai des problèmes parce que je manque d’intrants de production. En fait, j’ai beaucoup de problèmes! Tous ces problèmes m’ont laissé au niveau d’un agriculteur de subsistance. J’estime que je travaille très fort mais que j’obtiens très peu en retour.
M. NKALITSHANE:
Ne vous inquiétez pas, M. Mkhumathela! Vos problèmes peuvent certainement être abordés. En fait, il existe de nombreuses façons de résoudre vos problèmes. L’une de ces façons est de travailler avec d’autres personnes ayant des problèmes similaires. De cette manière, vous pouvez vous entraider les uns les autres. Bientôt, je vous inviterai à une réunion très importante où vous pourrez rencontrer d’autres agriculteurs qui ont des problèmes similaires.
NARRATEUR:
L’agent des moyens de subsistance en milieu rural, M. Nkalitshane, savait que d’autres agriculteurs locaux se trouvaient dans la même situation que M. Mkhumathela. Après avoir parlé à M.Nkalitshane, M.Mkhumathela a invité d’autres agriculteurs à assister à une réunion. L’agent des moyens de subsistance en milieu rural était invité à se pencher sur la crise dans les bureaux de TRALSO. M.Nkalitshane a prononcé cette allocution devant un auditoire très attentif et très curieux :
Montée de bruits de gens s’asseyant sur des chaises et parlant
M. NKALITSHANE:
(D’une voix forte) Silence! Silence tout le monde! (D’une voix normale) Bonjour, mesdames et messieurs. Vous savez quoi? Aujourd’hui, c’est votre jour de liberté! (Les gens commencent à murmurer comme s’il se moquait d’eux)
M. NKALITSHANE:
Je suis ici pour vous familiariser avec quelque chose qui s’appelle une “coopérative”.
UNE VOIX:
(Fort) Quelle est cette chose que vous appelez une coopérative?
M. NKALITSHANE:
Êtes-vous en train de me dire que vous ne savez pas ce qu’est une coopérative? Très bien, permettez-moi de vous expliquer ce que c’est. C’est une association autonome de personnes qui se regroupent volontairement pour satisfaire leurs besoins et leurs désirs économiques, sociaux et culturels communs par le biais d’une entreprise en co-propriété contrôlée de façon démocratique.
UNE VOIX:
Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire, monsieur.
M. NKALITSHANE:
(Parlant clairement, fortement et directement, en essayant d’attirer toute leur attention) Voyons voir, comme son nom l’indique, une “coopérative” signifie travailler ensemble et se soutenir mutuellement en fonction d’un but commun. Ce but pourrait être n’importe quoi, comme économiser de l’argent, acheter des intrants de production, commercialiser des produits frais, bâtir des maisons de ferme, démarrer une entreprise ou faire pousser une culture à forte valeur.
M. NKALITSHANE:
(Réalisant que la plupart des gens ne comprennent pas, il explique plus en détail) Une entreprise coopérative repose sur la démocratie – chaque membre de la coopérative ou du groupe participe à la prise des décisions qui contrôlent l’entreprise. Pour devenir membres, les gens achètent une action de la coopérative et obtiennent chacun un vote. Même si une compagnie achète plusieurs actions de la coopérative, elle n’a toujours qu’un seul vote, comme tout le monde.
M. MKHUMATHELA:
Pourquoi est-il nécessaire de former une coopérative? Pourquoi devons-nous avoir les mêmes intérêts et les mêmes désirs au moment de former une coopérative?
M. NKALITSHANE:
Il est toujours préférable et important que les agriculteurs soient organisés en groupes qui serviront leurs intérêts et leurs besoins! Si les agriculteurs n’ont pas d’intérêts et de désirs communs, alors la coopérative a des chances de couler car elle ne satisfera pas les besoins des membres du groupe.
MME NZIMANDE:
Comment fonctionne une coopérative? S’occupera-t-elle de tous mes besoins et de ceux de ma famille?
M. GWANYA:
Excusez-moi, monsieur! Comment devons-nous faire pour former une coopérative d’agriculteurs efficace? Pouvez-vous démarrer une coopérative avec seulement deux personnes? Quelle doit être l’envergure d’une coopérative pour qu’elle réussisse?
M. NKALITSHANE:
Les coopératives d’agriculteurs efficaces sont formées par des agriculteurs qui se regroupent autour d’un intérêt commun et d’un but commun. Avoir un but commun garantit que les interactions et les discussions des agriculteurs au sujet de leurs problèmes demeurent ciblées et peuvent être menées à bien avec succès.
MME NZIMANDE:
Qu’en est-il du leadership de la coopérative?
M. NKALITSHANE:
Les membres de la coopérative ou du groupe élisent au moins trois administrateurs qui gèrent les activités quotidiennes de la coopérative et qui sont responsables devant tous les membres.
M. MKHUMATHELA:
Pourquoi y-a-t-il seulement trois administrateurs? Les autres membres peuvent-ils les destituer?
M. NKALITSHANE:
C’est parce que chaque membre ne peut pas être élu comme administrateur en même temps! Il faut seulement quelques personnes pour assurer le fonctionnement du groupe. Oui, vous avez les pouvoirs de les changer lorsqu’ils ne répondent pas aux attentes des membres.
M. GWANYA:
Vous n’avez pas répondu à ma dernière question, M. Nkalitshane!
M. NKALITSHANE:
Quelle est cette question, M. Gwanya?
M. GWANYA:
Pouvez-vous démarrer une coopérative avec seulement deux personnes? Quelle doit être l’envergure d’une coopérative pour qu’elle réussisse?
M. NKALITSHANE:
En réalité, votre dernière question est très pertinente et j’aimerais que les autres personnes écoutent attentivement. Lors de la formation d’une coopérative, il est important d’envisager que le groupe demeure gérable. Si le groupe devient trop gros, il ne sera peut-être pas gérable. Oui, vous pouvez démarrer un groupe avec deux personnes, mais il faudra déployer des efforts pour en augmenter l’effectif afin d’apporter de la diversité au sein du groupe.
MME NZIMANDE:
Je suis une femme. Pensez-vous que j’ai une chance d’adhérer à une coopérative?
M. NKALITSHANE:
Bien sûr! Les femmes ont apporté de bonnes idées dans de nombreuses coopératives existantes. Votre sexe n’a aucune importance! En réalité, les groupes devraient être composés de jeunes ainsi que d’hommes et de femmes d’âges divers, y compris de citoyens de l’âge d’or car ils ont une expérience précieuse qui peut être utile pour la gestion du groupe. Cette diversité au niveau des membres garantira que les actes du groupe toucheront un auditoire plus vaste! Les femmes peuvent même créer leur propre coopérative si elles le désirent.
M. MKHUMATHELA:
Qu’en est-il des membres qui ne participent pas aux principales activités de la coopérative? Comment réglez-vous cette question?
M. NKALITSHANE:
Il est bon de penser à ces choses quand vous développez l’idée pour le groupe. Chaque groupe peut faire ses propres règlements. Ces derniers peuvent inclure des niveaux minimums de participation pour être membre, comme la présence aux réunions, la quantité de récoltes vendues par le biais de la coopérative ou le nombre d’heures consacrées à la coopérative sur une base régulière. Vous pouvez également déterminer quelles actions sont nécessaires pour les membres qui ne participent pas.
MME NZIMANDE:
D’après ce que vous nous dites, je crois comprendre que la circulation de l’information entre les membres du groupe est très importante.
M. NKALITSHANE:
Vous avez tout à fait raison, Mme Nzimande. En outre, il faut identifier quelqu’un dans le groupe qui tiendra les membres au courant des activités et des innovations agricoles dans la région. Des réunions et des ateliers réguliers devraient également constituer une autre façon de partager l’information. Selon la situation, cette personne peut recevoir une rétribution pour couvrir les coûts de distribution de l’information.
M. MKHUMATHELA:
Alors, comment faut-il commencer?
M. NKALITSHANE:
Vous pouvez commencer en approchant votre agent de vulgarisation agricole local ou le département de l’agriculture et des coopératives ou une ONG de développement dans votre région. Faites-leur part de vos problèmes et des défis rencontrés dans votre région et de votre désir de former un groupe. Ils vous guideront tout au long du processus. (Note de la rédaction : vous devrez faire des recherches locales pour suggérer aux agriculteurs où ils pourront obtenir de l’aide pour former une coopérative.)
Bruits de discussions entre les participants à la réunion, puis applaudissements appuyés avec fondu enchaîné sous la voix du narrateur et sortie
NARRATEUR:
Après la présentation de M. Nkalitshane, un tonnerre d’applaudissements a jailli de l’auditoire. Il était clair que la réunion venait de les sauver de la misère et de la démoralisation. Les gens étaient décidés à lancer leur propre groupe d’agriculteurs!
NARRATEUR:
(Pause) Si vous voulez former une coopérative prospère, il est important de vous en tenir aux ligne directrices discutées aujourd’hui. N’hésitez pas à communiquer avec les agents de vulgarisation agricole et avec tout organisme pertinent dans votre région pour obtenir de plus amples renseignements. Merci de nous avoir écouté, au revoir et à la prochaine.
Acknowledgements
Rédaction : Navy Simukonda (directeur général) et Nkosinamandla Mzantsi (agent des moyens de subsistance en milieu rural) de Transkei Land Service Organization (TRALSO), organisme s’occupant de développement et de droits fonciers qui travaille dans les anciens homelands du Transkei (en Afrique du Sud) sur les questions touchant la réforme foncière et agraire et les moyens de subsistance en milieu rural.
Révision : Rodd Myers, gestionnaire de programme supérieur, développement international; expert en développement agricole, Canadian Cooperative Association.
Information sources
Les documents utilisés pour rédiger ce texte proviennent des travaux à la fois de TRALSO et du Farmer Support Group (FSG) au KwaZulu-Natal.
Des remerciements très particuliers sont adressés au Fonds de justice sociale du Syndicat des travailleurs et travailleuses canadiens de l’automobile (TCA) pour l’appui accordé à cette pochette de textes portant sur le travail dans le secteur de l’agriculture.