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Introduction

On entend par fertilité du sol, «la capacité du sol à fournir les quantités et les proportions suffisantes d’éléments nutritifs essentiels et d’eau nécessaires pour la croissance optimale des plantes cultivées, et ce, en fonction des caractéristiques chimiques, physiques et biologiques du sol.»

La faible productivité de l’agriculture en Afrique subsaharienne est due en grande partie à la dégradation de la fertilité des sols. Les agricultures familiales, pilier de la sécurité alimentaire dans la zone de l’Afrique plus précisément en RDC, doivent relever le défi de la restauration et du maintien de la capacité productive des terres. Les pratiques endogènes des producteurs et productrices, telles que les associations des cultures (céréales-légumineuses), les jachères pâturées, les parcs arborés ne permettent plus d’entretenir la fertilité sur des surfaces cultivées qui s’agrandissent, surtout lorsque les sols sont plus carencés. Le recours aux pratiques de l’agronomie indispensables et adaptées dans le contexte de changement climatique s’avère important.

Données essentielles

Étant un pays de l’Afrique subsaharienne, la RDC recouvre:

  • La RDC couvre une superficie totale de 2,3 millions de km2 dont environ 80% de terres arables.
  • Le climat est principalement tropical humique avec une saison des pluies prolongée dans la plupart des régions.
  • L’agriculture représente environ 20% du PIB de la RDC et emplie près de 70% de la population active.
  • La faible productivité est liée aux techniques traditionnelles et au manque d’intrants, transport des produits et accès au marché, mais il existe une vaste potentiel d’expansion des surfaces cultivées et d’intensification des rendements.
  • Les sols de la RDC sont principalement des ferrasols, des nitisols et des acrisols qui sont des sols tropicaux profonds, fortement altérés et pauvres en éléments nutritifs. Les teneurs en matière organique sont souvent faibles surtout dans la région de savane. La majorité des sols sont acides et l’érosion hydrique et éolienne est un problème majeur, aggravé par les pratiques agricoles extensives et le déboisement.
  • Plus de 50 % des terres agricoles sont dégradées en ASS, principalement à cause de l’épuisement des éléments nutritifs du sol.

La gestion durable de la fertilité des sols est un enjeu majeur pour l’agriculture en RDC, afin de garantir une production alimentaire durable.

Importants défis à relever pour avoir des sols bien fertiles

Voici quelques principaux défis à relever pour la gestion de la fertilité des sols en Afrique subsaharienne en particulier en RDC:

  • Faible niveau de fertilité naturelle des sols
  • Pratiques agricoles inefficaces
  • Dégradation des terres cultivées
  • Manque d’accès aux intrants et aux connaissances agricoles
  • Pression démographique et extension des terres cultivées

Pour relever ces défis, des efforts sont nécessaires dans les domaines de la recherche agronomique, de la vulgarisation, des politiques agricoles et l’accès aux intrants pour les agriculteurs et agricultrices.

Fausses informations concernant la fertilité du sol en RDC

  • Les sols en RDC sont extrêmement pauvres et infertiles: Bien que certaines régions aient des sols appauvris, la majeure partie du territoire dispose de sols très fertiles.
  • Les sols sont très acides et ne peuvent pas être cultivés: Certaines régions en possèdent certainement, mais cela ne rend pas les terres impossibles à cultiver. Des techniques d’amendement des sols peuvent être utilisées pour réduire l’acidité et améliorer la fertilité du sol.
  • La RDC a épuisé ses ressources en sols fertiles à cause de pratiques agricoles non durables: Bien que certaines zones aient subi la dégradation des sols sue à des pratiques inadaptées, de vastes étendues de terres fertiles restent encore inexploitées.
  • Le climat tropical humide en RDC rend les sols inutilisables pour l’agriculture: Au contraire, le climat tropical humide est favorable à une forte productivité agricole, à condition d’adopter des pratiques agricoles adaptées.
  • Les engrais minéraux épuisent les sols à long terme: C’est une croyance rependue mais fausse. Lorsqu’ils utilisent de manière adéquate et en complément d’autres pratiques de gestion des sols, les engrais minéraux peuvent au contraire améliorer durablement la fertilité du sol.
  • Les engrais minéraux sont trop chers et inaccessibles pour les petits exploitants: Bien que les coûts puissent être élevés, il existe souvent des programmes de subventions et d’autres initiatives qui visent à rendre les engrais plus abordables pour les petites exploitations agricoles en RDC.
  • Les engrais minéraux polluent l’environnement: Cela dépend de la gestion; lorsqu’ils sont utilisés de manière rationnelle et en suivant les bonnes pratiques, les engrais minéraux n’ont pas nécessairement un impact négatif sur l’environnement.
  • Les engrais minéraux sont suffisants à eux seuls pour assurer la fertilité: C’est faux. Les engrais minéraux sont un outil important mais doivent être combinés à d’autres pratiques comme l’utilisation du fumier.
  • Les petits exploitants n’ont pas besoin d’engrais minéraux: C’est une généralisation erronée; des nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne souffrent de déficits nutritifs importants dans les sols qui nécessitent l’apport d’engrais minéraux pour assurer des rendements satisfaisants.

Une gestion durable de la fertilité du sol passe par un équilibre entre différentes pratiques, en s’appuyant sur les connaissances scientifiques les plus récentes. Il faut se méfier des solutions dites miracles qui seraient trop simplistes.

Aspects sexospécifiques de la préservation d’une bonne fertilité des sols

  • Rôles et responsabilités genrés dans la gestion du sol: Les hommes sont généralement plus impliqués dans les travaux lourds liés au labour et à la préparation des champs; les femmes jouent un rôle central dans la collecte et l’épandage du compost ou fumier; ainsi que dans les pratiques de jachère.
  • Accès et contrôle des ressources liées au sol: Les hommes ont généralement un meilleur accès à la propriété foncière et aux intrants agricoles (engrais, semences…) et les femmes ont souvent un contrôle limité sur de décision concernant l’utilisation des terres et des ressources.
  • Connaissances et pratiques différenciées selon le genre: Les femmes ont développé une expertise sur les plantes de couverture, les cultures de rotation et les techniques de compostage; les hommes sont plus familiers avec l’utilisation d’engrais minéraux et de machines agricoles.
  • Impacts différenciés des changements environnementaux: La dégradation des sols affecte davantage les femmes, qui dépendent plus de ressources naturelles pour leurs activités de substance et les hommes peuvent être plus à même de s’adapter en adoptant de nouvelles technologies ou en cherchent d’autres sources de revenus.
  • Participation et prise de décision dans la gestion durable du sol: Les femmes sont souvent sous-représentées dans les instances de décision sur les politiques et programmes de gestion du sol; une participation équitable des hommes et des femmes est essentielle pour une gestion durable des ressources du sol.

La prise en compte des aspects sexospecifiques est cruciale pour développer des approches inclusives et efficaces de préservation de la fertilité des sols en ASS et en RDC. Cela nécessite de mieux comprendre les rôles, les connaissances et les besoins différenciés selon le genre.

Répercussions prévues du changement climatique sur la fertilité des sols

Selon le contexte en ASS et particulièrement en RDC, les répercussions prévues du changement climatique sur la fertilité se présentent comme suit:

  • Appauvrissement en matière organique: Les températures plus élevées et les changements dans les régimes de précipitations entraîneront une décomposition accélérée de la matière organique dans les sols, ce qui se traduira par une diminution des teneurs en carbone organique et en azote, réduisant ainsi la fertilité du sol.
  • Érosion et dégradation des sols: Les événements météorologiques extrêmes, comme les pluies intenses, favoriseront l’érosion hydrique et éolienne des sols, la perte de la couche arable et la diminution de l’épaisseur du sol nuiront à sa capacité de rétention en eau et en nutriments.
  • Salinisation et acidification des sols: L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sècheresses entrainera une remontée des nappes phréatiques, favorisant l’accumulation de sels dans le sol et les changements dans les régimes de précipitations peuvent également induire une acidification des sols.
  • Désertification et expansion des zones arides: Dans certaines zones de la RDC, le changement climatique pourrait entrainer une expansion des zones arides et semi-arides, rendant les sols moins propices à l’agriculture.
  • Modification de la biodiversité du sol: Le changement de température et de précipitations affecteront les communautés microbiennes et la faune du sol, perturbant les cycles biogéochimiques et les processus de fertilisation.

Pour atténuer ces impacts, des stratégies adaptatives sont nécessaires, telles que l’amélioration des pratiques de gestion des sols, l’introduction de cultures et de systèmes de culture plus résilients, ainsi que la restauration des écosystèmes dégradés.

Renseignements essentiels sur la préservation d’une bonne fertilité des sols

  • Érosiondu sol: Pour prévenir, pensez à la couverture végétale permanente des sols pour les protéger contre les érosions hydrique et éolienne, les techniques de travail du sol limitant l’érosion (semis direct cultures intermédiaires, etc.) sans oublier des aménagements anti-érosifs comme haies, fascines, bandes enherbées, etc.
  • Matière organique du sol: Considérer les apports réguliers de matière organique (fumier, compost, résidus de cultures, etc.), favoriser les cultures de légumineuses et implantation de couverts végétaux et limiter le travail du sol pour préserver la matière organique en surface.
  • Équilibres nutritifs du sol: Réaliser les analyses de sol régulières, apporter les engrais et amendements nécessaires pour corriger les déficits et veiller à l’équilibre entre les différents éléments nutritifs (N, P, K, etc.)
  • Acidification des sols: Apporter des amendements calcaires pour remonter le pH, limiter les apports d’engrais acidifiants et favoriser les cultures et pratiques qui entretiennent un Ph satisfaisant.
  • Salinisation des sols: Améliorer le drainage des parcelles pour évacuer les sels, adapter les cultures aux conditions de salinité et apporter les amendements organiques pour favoriser la désalinisation.
  • Biodiversité du sol: Favoriser les couverts végétaux diversifiés en limitant l’utilisation de produits phytosanitaires et préserver les habitats et la vie du sol (vers de terre, micro-organismes, etc.)
  • Compaction du sol: Adapter le calendrier et les techniques de travail du sol, limiter le passage d’engins lourds en conditions humides tout en favorisant la vie biologique du sol pour améliorer sa structure.
  • Gestion des eaux contenues dans le sol: Ajuster les apports d’irrigation aux besoins des cultures, améliorer l’infiltration de l’eau et limiter le ruissellement et en fin drainer les zones à excès d’humidité.

Les principales barrières à l’adoption de ces pratiques agricoles durables pour améliorer la fertilité des sols en RDC:

  • Manque d’accès à l’information et aux formations: des nombreux agriculteurs et agricultrices manquent de connaissance sur les techniques agroécologiques. Il y a un besoin de renforcer les services de vulgarisation agricole.
  • Accès limité aux intrants et aux équipements agricoles: les engrais organiques, semences améliorées, outils adaptés sont souvent difficiles à se procurer, les coûts sont élevés et hors de portée de nombreux petits agriculteur.trice.s.
  • Insécurité foncière: l’absence de titres de propriété pour des nombreux agriculteur.trice.s limite leurs incitations à investir sur le long terme.
  • Précarité économique des ménages agricoles: les faibles revenus des agriculteur.trices.s les empêchent d’investir dans des pratiques nécessitant des coûts initiaux.
  • Faiblesse des structures d’encadrement et de soutien: manque de programmes gouvernementaux et d’organisations paysannes pour accompagner les changements des pratiques.
  • Instabilité politique et conflits armés: les zones de conflits rendent difficile la mise en place de projets agricoles durables.
  • Manque d’infrastructures de transport et de stockage: les difficultés d’acheminement et de conservation des récoltes découragent les investissements agricoles.

Pour surmonter ces barrières, il faudra un engagement fort des pouvoirs publics, des partenaires de développement et des organisations paysannes pour soutenir et vulgariser les pratiques agroécologiques.

Quelques initiatives intéressantes qui existent déjà en RDC pour les pratiques agroécologiques et améliorer la fertilité des sols en RDC:

  • Projets de recherche-développement: le CIAT (Centre international d’agriculture tropicale) mène des travaux sur l’agroforesterie et la gestion durable des sols en RDC et L’INERA (Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques) étudie les techniques de conservation des eaux et des sols.
  • Programme d’appui aux agriculteurs: le PDPE (Programme de développement de la production et de l’entreprenariat agricole) soutient l’adoption des pratiques agroécologiques et le projet ACODES (Amélioration de la compétitivité et de la durabilité de l’agriculture familiale) promeut les cultures de couverture et le compostage.
  • Initiatives communautaires: Des ONG comme DIOBASS et ACRA appuient des groupements d’agriculteurs dans la mise en place de l’agroforesterie et du maraichage biologique et le Réseau pour la conservation et la réhabilitation des écosystèmes forestiers (RECREFE) favorise les systèmes agroforestiers.
  • Politiques publiques: la stratégie nationale de développement agricole de la RDC intègre des orientations en faveur de l’agroécologie et le plan national d’investissement agricole (PNIA) soutient des initiatives pilotes de pratiques durables.
  • Formations et sensibilisation: Des centres de formation agricole comme l’INERA et l’ISEA proposent des modules sur l’agroécologie et des émissions radio et des campagnes de sensibilisation sont menées pour promouvoir ces pratiques.

Malgré ces initiatives, les efforts doivent être amplifiés pour toucher un grand nombre d’agriculteurs à l’échelle du pays, un engament accru des pouvoirs publics et des partenaires de développement sera nécessaire.

Les pratiques agricoles durables qui pourraient être mise en œuvre en RDC pour améliorer la fertilité des sols:

  • Agroforesterie: associer les cultures vivrières et arbres ou arbustes fixateurs d’azote et favoriser la production de biomasse végétale pour le recyclage de la matière organique.
  • Gestion améliorée des résidus de culture: laisser les résidus de récolte sur les parcelles pour restituer la matière organique et utiliser les résidus comme paillis pour limiter l’érosion et maintenir l’humidité.
  • Culture des plantes de couverture: implanter des plantes de couverture pendant les périodes de jachère, cela permet d’enrichir les sols en nutriments et de protéger comme érosion.
  • Compostage et utilisation de fumier/produire du compost avec les déchets organiques et épandre le compost et le fumier pour enrichir les sols en matière organique.
  • Rotation des cultures et association culturale: alterner les cultures sur une même parcelle et associer différentes espèces végétales pour favoriser la biodiversité.
  • Techniques de conservation des eaux et des sols: mettre en place des techniques anti-érosives (bandes herbacées terrasses, etc.) et améliorer la gestion de l’eau pour limiter le ruissellement.
  • Utilisation raisonnée des intrants: adopter une fertilisation minérale adaptée aux besoins des cultures et favoriser l’utilisation d’engrais organiques plutôt que d’engrais chimiques.

La mise en œuvre de ces pratiques durables nécessite un accompagnement des agriculteurs, des formations et des politiques de soutien adaptées au contexte de la RDC.

Information sources

Ressources sélectionnées sur la préservation d’une bonne fertilité des sols

  1. Thomas Fairhurst, editor, 2012. Manuel de la gestion intégrée de la fertilité des sols. https://africasoilhealth.cabi.org/wpcms/wp-content/uploads/2015/11/147-ISFM-handbook-French-2-low-res.pdf (25,047 KB)
  2. FAO et ITPS. 2015.DC État des ressources en sols dans le monde – Résumé technique Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et Groupe technique intergouvernemental sur les sols, Rome, Italie http://www.fao.org/3/a-i5126f.pdf
  3. Sutton M.A., Bleeker A., Howard C.M., Bekunda M., Grizzetti B., de Vries W., van Grinsven H.J.M., Abrol Y.P., Adhya T.K., Billen G., Davidson E.A, Datta A., Diaz R., Erisman J.W., Liu X.J., Oenema O., Palm C., Raghuram N., Reis S., Scholz R.W., Sims T., Westhoek H. & Zhang F.S., with contributions from Ayyappan S., Bouwman A.F., Bustamante M., Fowler D., Galloway J.N., Gavito M.E., Garnier J., Greenwood S., Hellums D.T., Holland M., Hoysall C., Jaramillo V.J., Klimont Z., Ometto J.P., Pathak H., Plocq Fichelet V., Powlson D., Ramakrishna K., Roy A., Sanders K., Sharma C., Singh B., Singh U., Yan X.Y., & Zhang Y., 2013. Our Nutrient World: The challenge to produce more food and energy with less pollution. Global Overview of Nutrient Management. Centre for Ecology and Hydrology, Edinburgh, on behalf of the Global Partnership on Nutrient Management and the International Nitrogen Initiative. http://www.unep.org/gpa/documents/publications/ONW.pdf (9,777 KB) (disponible en anglais seulement)
  4. Vanlauwe, K. Descheemaeker, K. E. Giller, J. Huising, R. Merck, G. Nziguheba, J. Wendt, and S. Zingore, 2015. Integrated soil fertility management in sub-Saharan Africa: unravelling local adaptation. SOIL, Volume 1, pp 491-508. http://www.soil-journal.net/1/491/2015/soil-1-491-2015.pdf (1,403 KB) (disponible en anglais seulement)
  5. Vanlauwe, D. Coyne, J. Gockowski, S. Hauser, J. Huising, C. Masso, G. Nziguheba, M. Schut, and P. Van Asten, 2014. Sustainable intensification and the African smallholder farmer. Current Opinion in Environmental Sustainability 2014, Volume 8, pages 15–22. http://humidtropics.cgiar.org/wp-content/uploads/downloads/2014/12/Sustainable-intensification-and-the-African-smallholder.pdf (938 KB) (disponible en anglais seulement)
  6. Laura van Schöll et Rienke Nieuwenhuis, 1998. Gérer la fertilité du sol. Agrodok 2; Agromisa Foundation, Wageningen, 1998. (995 KB) http://www.ecoledepermaculture.org/images/Fertilit%C3%A9_et_fertilisation/Gerer%20la%20fertilite%20du%20sol%20-%20Agrodok%202.pdf
  7. FiBL, 2012. African Organic Agriculture Training Manual: A Resource Manual for Trainers, Chapter 2: Soil Fertility. http://www.organic-africa.net/fileadmin/documents-africamanual/training-manual/chapter-02/Africa_Manual_M02.pdf (4,160 KB)
  8. FiBL and Tanzania Organic Agriculture Movement, 2012. Mwongozo wa Mafunzo ya Kilimo-Hai: Afrika Mwongozo kwa Wakufunzi. http://www.organic-africa.net/fileadmin/documents-africamanual/training-manual/Swahili/M02_Soil-Fertility_Swahili-lr.pdf (1,611 KB) (Version swahili de la ressource #7.)

Définitions clés

  1. Acidification du sol: baisse du pH du sol en raison d’une accumulation d’hydrogène et d’aluminium dans le sol et le lessivage des minéraux tels que le calcium, le magnésium, le potassium et le sodium. (Ressources 2)
  2. Capacité d’échange de cations des sols: quantité d’ions métalliques pouvant être retenus par l’argile du sol et les particules de matière organique. Les cations des sols les plus courants comprennent le calcium, le magnésium, le potassium, le sodium, l’ammonium et l’hydrogène (https://www.extension.purdue.edu/extmedia/ay/ay-238.html)
  3. Compaction du sol : hausse de la densité et baisse de la macroporosité du sol. La compaction du sol altère les fonctions de la couche arable et du sous-sol, et bloque la pénétration des racines, ainsi que les échanges entre l’eau et les gaz à cause de la réduction de l’oxygène et des poches d’eau. (Ressources 2)
  4. Déséquilibre nutritif: excès ou manque d’éléments nutritifs (surtout l’azote, le phosphore et le potassium) dans le sol à la suite d’une mauvaise utilisation et gestion de la terre. Les déséquilibres nutritifs peuvent se solder par une pollution du sol lorsqu’il y a excès d’éléments nutritifs, et par une baisse de la fertilité lorsque les éléments nutritifs s’épuisent ou sont « surexploités. » (Ressources 2)
  5. Engorgement: excès d’eau à la surface ou dans le sol. L’engorgement limite la circulation de l’air dans le sol pendant de longues périodes. (Ressources 2)
  6. Érosion de sol : élimination de la couche arable de la surface de la terre par les eaux courantes, le vent, la glace ou la gravité. Les activités humaines telles que le labour par les animaux peuvent accélérer l’érosion des sols. (Ressources 2)
  7. Humus : composante organique du sol provenant de la décomposition des matières végétales ou animales surtout par des microorganismes du sol; cela n’englobe pas les matières végétales ou animales non décomposées ou leurs produits de décomposition partielle, et la biomasse microbienne du sol. En principe, c’est la matière organique brun foncé. [Josée Fortin (2003) ‘Biochimie de l’humus’, matériel didactique, Université Laval, Québec, Canada.]
  8. Perte de la biodiversité des sols: diminution de la diversité des micros et des macros organismes dans le sol. Cela réduit la capacité du sol à offrir d’importants services écosystémiques tels que la rétention de carbone organique et le cycle nutritif entre autres. (Ressources 2)
  9. Perte du carbone organique du sol: la baisse du carbone organique dans le sol nuit à sa fertilité, ainsi qu’à la capacité du sol à réguler les effets du changement climatique. (Ressources 2)
  10. Salinisation des sols: augmentation des sels hydrosolubles dans le sol qui réduit la capacité des plantes à prendre l’eau dans le sol et qui pourrait générer une toxicité au niveau des plantes. (Ressources 2)
  11. Sol sodique: sol contenant un pourcentage de sodium échangeable supérieur à 15 % de la capacité d’échange de cations (CEC) (http://www1.agric.gov.ab.ca/$department/deptdocs.nsf/all/agdex13200)
  12. Sol sulfaté acide : sol contenant des sulfures de fer, appelé plus communément pyrite. Lorsqu’il est exposé à l’air, le sulfure de fer réagit avec l’oxygène et l’eau et produit de l’acide sulfurique et d’autres composés de fer. Ce processus pourrait être accéléré par la présence de bactéries dans le sol. (Pour une explication plus complète, cf. le document du ministère de l’Environnement et de la Conservation du gouvernement de l’Australie-Occidentale. What are acid sulfate soils? non daté)
  13. Structure du sol : assemblage des particules du sol sous diverses formes et tailles classiques (Ressources 2)

 

Remerciements

Rédaction : Beya Milambu Jacques, Université de Kananga/  ONG-SCI (Sustainable Change International).

Cette ressource est rendue possible grâce au généreux soutien du peuple américain à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Le contenu relève de la responsabilité de Radios Rurales Internationales et de Catholic Relief Services, destinataires de l’accord et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du gouvernement des États-Unis.

Cette ressource est adaptée d’un document d’information rédigé par Dr Cargele Masso, chef de projet COMPRO-II, Institut international d’agriculture tropicale (IITA); et directeur de l’Africa Regional Centre of the International Nitrogen Initiative (INI). C’était révisée par Dr Bernard Vanlauwe, directeur du Central Africa Hub, et directeur des recherches menées dans le cadre du Programme de développement pour la gestion des ressources naturelles, IITA.

L’œuvre originalea été réalisé grâce à une subvention du Centre de recherches pour le développement international, à Ottawa, au Canada, www.idrc.ca, et avec le soutien financier du gouvernement du Canada, fourni par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca