Notes au radiodiffuseur
Nous de cette station de radio faisons partie d’un réseau mondial d’information qui collige l’information dans différents pays en voie de développement à la grandeur du monde. C’est le Réseau de Radio Rurale des Pays en Développement, patronné par l’Agence Canadienne de Développement International, la Massey Ferguson et l’Université de Guelph.
Par ce Réseau, nous vous apportons de l’information portant sur les moyens d’augmenter les ressources alimentaires pour votre famille, ou pour la vente des moyens que d’autres cultivateurs ont mis en œuvre avec succès.
Nous allons revenir aujourd’hui sur le sujet du miel et des abeilles qui le ramassent et le mettent en réserve dans une ruche qui vous offre une source additionnelle de nourriture pour vous, pour votre famille, ou pour la vente au marché.
Texte
Cette information, nous l’avons obtenue de l’apiculteur de renommée mondiale, le Dr. Gordon Townsend.
Mais il reste encore une autre sorte de ruche qu’il aimerait vous faire connaître. Le Dr. Townsend nous affirme que vous pouvez fabriquer vous-même cette sorte de ruche, et qu’il est plus facile d’en extraire le miel que de la ruche faite d’une bûche creuse ou d’un bambou.
Ce nouveau type de ruche, vous l’ouvrez par le sommet plutôt que par le fond. Vous commencez par enlever le couvercle qui referme entièrement la ruche, et vous pouvez retirer les rayons un à un. Pensez donc à une longue boîte faite de planchettes minces ou bien à un panier allongé. Vous pouvez fabriquer cette ruche avec ce que vous avez sous la main. Nous avons pu voir une ruche de ce genre faite d’une moitié d’un vieux baril d’huile refendu en longueur, ce qui donnait en fait deux auges horizontales (ou deux ruches).
Vous pourriez faire l’essai avec une seule moitié de baril faire d’abord une seule ruche.
Voyez donc: vous séparez un baril en deux parties, en deux moitiés recourbées comme si vous faisiez deux abreuvoirs pour le bétail. Ça se fait facilement. Si vous êtes en Afrique, les barils contiennent d’ordinaire 200 litres (45 gal.); en Asie, vos barils seront moins grands, soit 125 litres (30 gal) et ce genre serait préférable pour l’Asie.
Pourquoi préférable en Asie? C’est parce que les abeilles sont différentes des abeilles africaines, des abeilles différentes qui bâtissent des colonies plus petites et qui vivent dans des ruches plus petites.
Bien sûr, il vous faut un grand couvercle étanche et plat pour couvrir cette ruche que vous faites avec une moitié de baril d’huile. Vous vous rappelez que les abeilles bâtissent leurs rayons en descendant, à partir du sommet de la ruche.
Mais voila! Si vous posez le couvercle directement sur l’ouverture de cet auge habitée par les abeilles, elles vont bâtir leurs rayons suspendus du couvercle. Pour les empêcher de faire cela, ce que distingue cette sorte de ruche spéciale, c’est que vous fournissez aux abeilles quelque chose de spécial pour attacher leurs rayons: une rangée de baguettes toutes proches les unes des autres, en dessous du couvercle. Les baguettes sont placées en travers du baril, leurs bouts supportés par des lates fixées à l’intérieur de chacun des longs côtés du baril.
Il faut que les baguettes soient rondes et bien droites et qu’on les place bien rapprochées les unes des autres. Vous emploierez des baguettes droites, rondes, d’environ 34 cm (11/2 pouce) de diamètre. Il faut qu’elles soient droites et très rapprochées pour que les abeilles ne trouvent pas par où passer pour monter au couvercle.
En installant cet ruche, vous frottez avec de la cire d’abeille le côté d’en dessous des baguettes. Si vous faites bien ceci, les abeilles vont bâtir un rayon séparé à partir du côté inférieur de chaque baguette là ou il y a de cire.
Vous voyez déjà l’avantage de ce système. Quand vous désirez sortir un rayon rempli de miel, vous commencez par faire une fumée dense pour empêcher les abeilles de vous incommoder. Vous enlevez ensuite le couvercle étanche et vous retirez une des baguettes portant un rayon de miel et vous avez votre miel! Il vous reste à détacher le rayon et à remplacer le couvercle en place. De cette façon, vous avez pris votre miel en dérangeant très peu les abeilles. Le Dr. Townsend appelle ces baguettes des “barreaux » et il parle de la ruche à « barreauxentête », à cause de toutes ces baguettes ou barreaux placés en tête de la ruche, avec des rayons suspendus tout juste en dessous du couvercle!
Et maintenant, si vous songez à monter une ruche à barreauxentête à partir d’un vieux baril à l’huile refendu, faites bien attention de nettoyer soigneusement le baril en dehors comme en dedans. Faites-en sorte que les abeilles puissent entrer dans la ruche nouvelle vers le bas et à un bout seulement. Il y a probablement déjà une ouverture de ce côté, mais ce n’est pas suffisant. A l’aide d’un gros clou ou d’un autre outil, ajoutez des trous assez grands pour permettre à une abeille d’entrer et de sortir.
Et puis comme cette ruche est faite de métal, elle va vite prendre de la chaleur. Comme il n’y a pas d’isolation pour la garder fraîche sous le grand soleil, il faudra lui faire de l’ombrage. L’idéal serait de l’installer dans un bon coin ombragé.
Bien sûr, une ruche de cette grosseur doit être suspendue aux branches d’un arbre avec des fils de fer, comme la ruche faite d’une buche. De plus, une autre raison de suspendre la ruche à un arbre avec un fil de fer, c’est pour la protéger contre les fourmis safari. Si ces fourmis entrent dans une ruche, elles vont détruire les abeilles. Elles peuvent détruire toute la colonie en une seule nuit.
Ce problème des fourmis se rencontre presque partout dans les régions tropicales, surtout en Afrique.
Quand vous employez des fils de fer pour suspendre vos ruches, il est bon de graisser les fils de fer pour empêcher les fourmis de se rendre à la ruche.
Quelle sorte de graisse, allez-vous me demander? N’importe quelle graisse qui va coller aux fils et qui ne s’enlèvera pas trop facilement à la chaleur et que les fourmis n’enjamberont pas ce pourrait être une graisse de pétrole, la graisse lourde qu’on emploie pour lubrifier autos et camions.
Une chose à remarquer, c’est qu’il faut suspendre ses « ruches à barreauxentête » assez bas pour pouvoir y travailler, disons à 1 mètre du sol (2 1/2 à 3 pieds).
Vous savez donc maintenant ce que c’est qu’une « ruche à barreauxentête ». Nous vous avons dit comment en fabriquer une avec une moitié d’un baril de métal refendu en longueur, mais notez bien que vous pouvez fabriquer quelque chose du même genre avec bien d’autres sortes de matériel que vous avez à la main. Mais si vous employez un autre matériau, vous n’avez pas besoin de faire votre ruche aussi grande qu’avec une moitié de baril. Cependant, prenez bien soin que les flancs (les côtés) soient inclinés vers l’intérieur, dans le bas.
Une fois votre ruche installée à sa place, et que vous avez enduit de cire d’abeille le tour des trous que vous avez aménagés au bout de la ruche pour l’entrée des abeilles, tôt ou tard un essaim d’abeilles sauvages devrait entrer dans votre ruche pour y rester.
Voici comment on pourrait répéter pourquoi le Dr. Townsend, notre expert, recommande la « ruche à barreauxentête ».
Vous pouvez facilement rejoindre le miel sans trop déranger les abeilles. Cette « ruche à barreauxentête » est peu coûteuse et facile à faire. Elle n’a pas besoin de fondations et se trouve toute contenue dans une sorte de boîte allongée que vous suspendez à un arbre. Elle a donc toutes les caractéristiques propres à l’apiculture qui se pratique depuis des milliers d’années, avec les avantages d’un type moderne de ruche.
Nous allons ensemble remercier le Dr. Gordon Townsend, qui nous a fourni ces excellentes idées de la Coopérative des femmes de Kibwesi, au Kenya.
Au Service de « l’Agriculture, l’Industrie de Base, » vous venez d’entendre un message du Réseau de Radio Rurale par la voix de Jean Boisjoly.