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Aimeriez-vous partager votre repas avec quelqu’un qui a 20 pattes ? Seriez-vous prêt à partager votre repas avec quelqu’un qui vous vole ? Probablement pas, mais c’est peut-être ce qui vous arrive maintenant. Dans votre jardin, la vorace chenille du chou (Artogeia rape ou Pieris rapae) est en train de manger une partie de votre repas.
La chenille du chou mange le chou, le chou fleur, le brocoli, le chou de Bruxelles, la moutarde, le chou frisé et les autres plantes de la famille du chou. Elle se nourrit aussi de navet et de radis. Elle a une peau veloutée qui a la même couleur verte que les feuilles de nombreuses plantes. Elle a une ou plusieurs fines rayures oranges ou jaunes dans le dos, et mesure environ la moitié de la longueur de votre pouce.
La chenille du chou passe la majeure partie de sa vie sous la terre. Quand elle a faim elle sort de terre et commence à dévorer vos plantes. La chenille qui a faim fait de gros trous dans les feuilles de vos cultures et finit par manger l’intérieur de la plante.
Après 2 à 4 semaines, elle a assez mangé et retourne sous terre. Une ou deux semaines plus tard, elle sort de nouveau de sous terre sous la forme d’un papillon blanc. Vous pouvez parfois voir ces papillons blancs voler autour de votre jardin.
Ils vont s’accoupler. Après l’accouplement, les femelles pondent des oeufs. Et ces oeufs donnent naissance une autre génération de chenilles du chou qui vont dévorer encore plus vos plantes. La chenille du chou peut donner naissance à une nombreuse progéniture affamée chaque année.
Mais il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour ne plus partager votre repas avec la chenille du chou. La plupart de ces choses sont sans danger, faciles, et ne coûtent pas cher.
Une des meilleures choses que vous puissiez faire pour empêcher les insectes de continuer à manger votre repas consiste à assurer la rotation des plantes de votre jardin potager. Par exemple, vous pouvez planter du maïs ou des carottes là où vous avez planté des choux la saison passée. Si vous voulez planter des choux, plantez-les là où vous avez planté du maïs ou des carottes la saison passée. Lorsque la prochaine génération de chenilles du chou sortira de terre, elle ne trouvera pas la nourriture qu’elle aime et ne survivra pas.
Les chenilles du chou passent une partie de leur vie sous la terre autour des racines des plantes. Si vous labourez le sol autour de ces plantes plusieurs fois, au début et à la fin de la saison de culture, vous exposerez les chenilles à l’air, elles vont se dessécher et mourir. Si certaines en
réchappent et commencent à dévorer vos plantes, la chose la plus simple à faire est de les enlever à la main. Puis vous pouvez les ramasser et les brûler.
Voici un moyen d’empêcher les chenilles du chou de pondre leurs oeufs sur vos plantes. Lorsque vous voyez des papillons blancs qui volent autour de vos choux, mettez des pièges collants au milieu des plantes. Vous pouvez faire un piège collant avec un morceau de bois plat, du carton, ou même du plastique rigide.
Il peut avoir la taille que vous voudrez. Peignez sa surface en jaune, puis recouvrez-le complètement de colle. Vous devrez à nouveau le recouvrir de colle toutes les deux semaines. Puis fixez le piège sur des poteaux de bois placé au milieu de vos plants de choux. Pendant que les papillons volent autour de vos plantes pour pondre leurs oeufs, ils vont se coller sur les pièges.
Voici une autre bonne méthode pour traiter les chenilles du chou. La plupart des gens éviteront une odeur forte, les chenilles du chou aussi. Elles s’éloigneront de certaines plantes qui dégagent une odeur forte. Certains exemples de ce genre de plantes : les oignons, l’ail, les tomates, la sauge, la tanaisie, la menthe, le chanvre, la hysope (ou canelle), et le romarin. Si vous cultivez ces plantes autour de vos plants de choux, vous éloignerez de nombreux papillons des chenilles du chou.
Il existe un grand nombre de solutions à vaporiser sans danger et faciles à préparer qui peuvent réduire le nombre de chenilles du chou dans votre jardin. Par exemple, vous pouvez faire une solution à vaporiser à base d’ail. Faites bouillir cinq gousses d’ail ou plus dans 4 litres d’eau. Lorsque l’eau a une forte odeur d’ail, laissez-la refroidir et enlevez l’ail. Vaporisez le liquide sur les plantes que vous voulez protéger.
Une solution à vaporiser faite avec des graines de neem éloigneront également les chenilles du chou. Il vous faudra deux poignées de graines de neem. Enlevez leurs enveloppes et écrasez les graines. Mettez les graines dans dix litres d’eau, et laissez tremper toute la nuit. Le jour suivant, filtrez le liquide avec un tamis. Puis vaporisez-le sur vos plantes. Les plantes vont légèrement changer de couleur, mais elles seront tout de même bonnes pour la consommation.
Voici une autre méthode qui devient de plus en plus populaire. Si vous pouvez encourager d’autres insectes, qui se nourrissent des chenilles du chou, à vivre près de vos plantes, ils vont détruire la plupart des bestioles indésirables. Par exemple, il existe une petite guêpe appelée guêpe trichogramme qui pond ses oeufs à l’intérieur des oeufs des chenilles du chou. Lorsque les oeufs des guêpes éclosent, les guêpes fraîchement écloses mangent les oeufs des chenilles du chou. Vous pouvez attirer ces guêpes dans votre jardin en cultivant les plantes dont elles se nourrissent. Quelques exemples de plantes qui les attireront : la menthe, l’aneth, le persil et la cataire.Ces guêpes sont très sensibles aux insecticides, alors faites bien attention de ne pas utiliser de produits chimiques qui vont les tuer.
Si vous croyez qu’il y a encore des chenilles du chou qui se cachent dans vos plantes, vous pouvez asperger toute la plante avec un mélange fait d’une part de sel et de deux parts de farine. Si vous répandez ce mélange sur la plante après la pluie, la chenille du chou va le manger, se gonfler et mourir.
On peut espérer qu’après avoir utilisé ces méthodes, vous n’aurez plus à partager votre repas avec la chenille du chou.
Acknowledgements
- Ce texte a été écrit par Daniel Eldridge, Recherchiste, Réseau des radios rurales des pays en développement. Il a été revu et corrigé par le Dr. Hélène Chiasson, Département d’Entomologie, Université McGill, Montréal, Canada.
Information sources
- Rodale’s garden insects, disease and weed identification guide, Miranda Carr and Anna Smith, 1988, 328 pages. Rodale Press, Emmaus, Pennsylvania, USA.
- Production of natural insecticides from the neem tree, Gami Seva Sevana, Galaha, Sri Lanka.
- Natural crop protection based on local farm resources in the Tropics and Subtropics, Gaby Stoll, 1986, 186 pages. Josef Margraf, Auf Aigen 3, D-7447 Aichtal, Germany.
- University of California pest management guidelines/Cole crops/Imported cabbage worm, University of California, Statewide Integrated Pest Management Project, Web page.