Cultivez de la nourriture sur les bords des routes

Gestion de l'eau

Notes au radiodiffuseur

Contenu : L’espace sur les côtés des routes et des voies de passage peuvent devenir des terres productives pour l’agriculture urbaine. Si vous cultivez sur les bords des routes et des voies de passage, vous pouvez gagner de l’argent et améliorer l’ordinaire de votre famille.

Texte

Comment cultiver de la nourriture en ville si vous n’avez pas de terrain ? Partout autour de vous, il n’y a que des maisons et des immeubles, des routes et la circulation des voitures. Mais regardez bien ces routes une deuxième fois. Y a-t-il des bandes de terre sur les côtés ? Souvent, c’est le cas. Et souvent, personne ne s’en sert. Alors, pourquoi ne pas planter de la nourriture à côté d’une route ?

Beaucoup de gens, qui vivent dans les villes de différentes régions du monde, cultivent de la nourriture, ou font paître des animaux sur les bandes de terre à côté des routes ou des canaux. Ils utilisent aussi les voies de passages d’utilité publique. Ce type d’agriculture urbaine est appelé agriculture des bords de routes et des voies de passage.

A Nairobi, au Kenya, plusieurs des routes entre le centre et la banlieue de la ville, ont des cultures le long de leurs bordures. Si vous conduisez ou marchez le long de ces routes, vous verriez aussi du bétail en train de paître. Dans la ville d’El Salvador, au Pérou, certaines rues sont très larges. Les gens utilisent la moitié des bas-côtés pour planter des fruits, des légumes et des fleurs. Et à Djakarta, en Indonésie, les gens louent l’espace au dessous et sur les côtés des autoroutes aériennes à péage. Ils utilisent l’espace pour cultiver leur propre nourriture.

La culture sur les bords des routes a certains avantages. D’abord, parce qu’ils se trouvent sur la route, les jardins sur les bas-côtés sont d’accès facile. Cela facilite le transport des jeunes plants, des engrais et de l’eau. C’est aussi plus simple de transporter vos produits au marché. Vous pouvez même vendre vos produits directement sur les bas-côtés.

Les ingénieurs qui construisent les routes nivellent habituellement les bandes de terre en bordure. Cela veut dire que la plupart des bordures de routes sont plats, ce qui les rend moins difficiles à cultiver. Mais ce n’est peut-être pas le sol le plus fertile, donc vous devrez être prêt à travailler pour l’améliorer.

La culture sur les bords des routes ne vous coûtera rien, non plus. Comme c’est un terrain public, la location est normalement peu élevée. En fait, vous pouvez peut-être l’utiliser gratuitement.

Si vous cultivez au bord des routes, ou sur un autre terrain public que personne n’utilise dans la ville, vous pouvez nourrir votre famille et gagner de l’argent en vendant ce que vous cultivez.

Mais ce type de culture n’est pas uniquement bon pour vous et votre famille. C’est une bonne idée pour toute la ville. Les bas-côtés sont plus agréables quand ils ont des plantes qui poussent dessus, et les plantes purifient l’air en réduisant et en absorbant une partie des gaz d’échappements de voitures.

L’agriculture des bords de routes a de nombreux avantages, mais cela peut également créer des problèmes qu’il faut résoudre.

Premièrement, il faut chercher à savoir si vous pouvez utiliser le terrain public à l’endroit où vous voulez cultiver. Peut-être aurez-vous besoin de l’autorisation des autorités locales, ou vous arranger pour le louer.

Les agriculteurs des bas côtés doivent aussi se préoccuper des voleurs. Il est plus difficile de protéger vos cultures contre le vol, lorsqu’elles poussent sur une voie publique, que lorsqu’elles sont dans votre jardin ou votre champ privé. Mais vous pouvez réduire les risques de perte. Certains agriculteurs font pousser des produits de peu de valeur qui ne valent pas la peine d’être volés. Ou encore, ils plantent des produits comme le manioc ou les pommes de terre, qui sont moins visibles et plus difficiles à voler. D’autres récoltent leurs produits avant qu’ils n’atteignent la maturité. Ainsi ils prennent leurs produits avant qu’un voleur ne le fasse, mais ils perdent aussi un peu de la valeur de leur travail.

A El Salvador, au Pérou, les agriculteurs des bas-côtés construisent des clôtures basses autour de leurs cultures pour les protéger, et demandent aux voisins de surveiller les voleurs. La police locale donne aussi un coup de main.

A Dar-Es-Salam, en Tanzanie, des agriculteurs des bas-côtés travaillent ensemble pour protéger leurs récoltes contre le vol. Ils installent une petite cabane à côté de leurs cultures, et passent la nuit dedans, à tour de rôle, pour décourager les voleurs.

Avant de commencer à cultiver sur les bords des routes, vous devez réfléchir pour savoir où trouver de l’eau pour vos cultures. Dans certains endroits, les agriculteurs s’arrangent pour que l’eau soit amenée par camion-citerne dans les bidons métalliques qui sont placés au centre de leur parcelle. Puis, ils arrosent leurs plantes avec l’eau du bidon métallique. D’autres dont les terres sont proches de voisins ayant l’eau courante, font des arrangements pour utiliser cette eau courante une fois par semaine, ou quand ils en ont besoin. Ils utilisent des tuyaux ou des arrosoirs pour amener l’eau sur leurs parcelles. Beaucoup d’agriculteurs des bas-côtés ne peuvent compter que sur l’eau de pluie.

Peut-être avez-vous la chance d’avoir une rivière, un courant, ou un étang près de votre jardin au bord de la route. Si c’est le cas, vous pouvez probablement utiliser cette eau pour irriguer vos plantes. Mais assurez-vous bien que l’eau ne contient pas des produits polluants qui peuvent être dangereux pour votre santé. Si l’eau est polluée et que vous l’utilisez pour arroser vos cultures, les produits ainsi obtenus peuvent être dangereux. Certaines cultures tolèrent l’eau polluée mieux que d’autres.

L’agriculture des bords de route est aussi affectée par les gaz d’échappements des voitures, des camions et des bus. Les sols des bordures de routes risquent particulièrement de contenir du plomb qui se trouve dans l’essence. La poussière de plomb dans l’air va également se poser sur la nourriture que vous cultivez.

Il y a plusieurs manières de vous protéger contre ce danger.

Le plus important est de décider quoi planter. Ne plantez pas de légumes verts, comme les épinards ou la laitue sur les bas-côtés, parce qu’ils retiennent la poussière qui peut contenir beaucoup de plomb. Pour la même raison, vous ne devez pas manger les extrémités des autres plantes qui ont poussé au bord des routes, comme les carottes, les betteraves ou les patates douces. Les plantes à fruits comme les tomates, les poivrons, le maïs, les courgettes ou les concombres sont plus à l’abri des effets du plomb. Lavez-les complètement avant de les manger, pour être sûr qu’il n’y a pas de poussière des gaz d’échappements dessus. Si vous cultivez des légumes à tubercules, enlevez la peau avant de les manger, parce que le plomb se concentre sur la peau. Le maïs est la plante idéale pour la culture au bord des routes parce que ses propres feuilles protègent les épis du plomb contenu dans l’air.

Le paillis protège aussi du plomb vos cultures des bords de routes. Le paillis est une couche de feuilles, d’herbe coupée, de plantes mortes, de copeaux de bois, de paille, de foin et d’autres matières placées au-dessus du sol pour réduire les mauvaises herbes, l’érosion, et les pertes de substances nutritives. Le plomb des gaz d’échappements de voitures se transforme en poussière. Quand le sol que vous cultivez est sec, la poussière peut aller sur les plantes, et vous pouvez le respirer en travaillant sur votre parcelle. Couvrez votre sol avec du paillis pour le maintenir humide. Ainsi, il y aura moins de poussière.

Quand vous cultivez près d’une route très fréquentée, il ne faut pas utiliser les déchets des plantes que vous avez plantées à cet endroit pour faire un paillis parce qu’ils contiennent aussi du plomb. Prenez un journal ou des sacs en plastique noirs pour faire le paillis, mais assurez-vous que le journal que vous utilisez n’a pas d’encre de couleur dessus. L’encre de couleur contient du plomb.

Faites bien attention si vos jeunes enfants travaillent sur la parcelle avec vous. Ils risquent de mettre de la terre dans leur nez ou leur bouche, et le plomb est dangereux pour les enfants.

Si vous voulez commencer à cultiver sur le bord de routes ou des chemins publics, il faudra faire de la planification. Il faudra faire des arrangements pour utiliser la terre que vous voulez cultiver, et pour protéger vos produits contre le vol. Il faudra voir comment vous allez faire pour trouver de l’eau. Et aussi penser à vous protéger, ainsi que vos récoltes, contre le plomb des gaz d’échappements. Il faudra aussi décider quelles cultures vous allez faire, les meilleures saisons pour le faire, sans oublier les prix du marché et les besoins alimentaires de votre famille.

Ce sera peut-être plus facile, pour commencer, de travailler avec d’autres personnes plutôt que tout seul. Pensez à l’agriculture des bords de routes, en pleine ville. Imaginez-vous les bras chargés de tomates, de maïs, et de poivrons que vous avez cultivés tout seul. Une bordure de route qui produit de bons résultats, où vous plantez des produits, où des bêtes viennent paître, améliore la vie de la ville. En tirant le maximum des bords de routes et des endroits à l’abandon, vous pouvez améliorer, à la fois, vos revenus et l’alimentation de votre famille.

Acknowledgements

Le Réseau de Radio Rurale des Pays en Développement produit également des textes sur l’agriculture rurale, la nutrition et la santé.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement et la Banque Mondiale ont fourni des fonds nécessaires pour la production de cette série de topos sur l’agriculture urbaine.

Information sources

Jac Smit, RCD Consultants, 1711 Lamont Street N.W., Washington, D.C., 20010, U.S.A., télécopieur: 202-483-8130.

How to avoid lead contamination of your garden (« Comment éviter la contamination de votre jardin par le plomb »), publié par Ecological Agriculture Projects, P.O. BOX 191, McDonald College, 21, 111 Lakeshore Road, Ste Anne-De-Bellevue, QC, H9X 1C0, CANADA.

 Pour de plus amples informations sur l’agriculture urbaine, contactez :

Le Réseau de Radio Rurale des Pays en Développement.

40 Dundas Street West, Suite 227B.

Box 12

Toronto, Ontario, CANADA

M5G  2C2

Téléphone/Télécopieur: (416) 593 3752