Notes au radiodiffuseur
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Parfois la faune peut endommager les fermes et détruire les récoltes. Dans d’autres cas, les activités agricoles, dont le déboisement de la forêt à des fins agricoles, peuvent nuire à la faune et détruire son habitat. Comment l’agriculture et la faune peuvent-elles coexister? Les gens ont besoin de cultiver, mais personne ne souhaite nuire inutilement à la faune. Quelle est la réponse?
Certaines collectivités ont trouvé une réponse en créant des réserves fauniques qui génèrent des revenus touristiques. Dans certains cas, ces régions sont également protégées par les croyances traditionnelles qui interdisent aux gens de nuire aux animaux dans la réserve. Même si le présent texte illustre un tel exemple provenant du Ghana, il existe des cas semblables dans toute l’Afrique et, en fait, dans le monde entier.
À titre de radiodiffuseur, vous pouvez contribuer à résoudre les conflits entre l’agriculture et la préservation de la faune en interviewant des gens qui représentent les deux intérêts et en diffusant des exemples, tel celui du Sanctuaire de singes de Buabeng–Fiema illustré dans le présent texte, dans lequel les collectivités ont réussi à concilier les intérêts de la faune et les besoins des agriculteurs.
Texte
ANIMATEUR 1 :
Bonjour. Aujourd’hui, nous allons parler de la façon dont les agriculteurs et les réserves fauniques peuvent cohabiter.
ANIMATEUR 2 :
C’est vrai. Nous avons tous entendu parler de conflits entre les efforts déployés pour conserver la faune et le besoin des agriculteurs de faire pousser des denrées alimentaires pour nourrir leurs familles et pour en vendre sur le marché. Dans maintes régions de l’Afrique, les questions concernant le gibier, la faune et les réserves forestières ont fortement affecté l’agriculture et les agriculteurs.
ANIMATEUR 1 :
Les agriculteurs sont touchés par les pratiques de conservation de la faune que favorisent les lois protégeant les réserves. L’application de ces lois peut causer des tensions et poser des difficultés pour les agriculteurs.
ANIMATEUR 2 :
De fait, au Ghana, il n’est pas rare de voir des agriculteurs qui ont été évincé de réserves de gibier et de faune. En juin 2007, un certain nombre d’agriculteurs ont péri lorsque le bateau qui les transportait d’une réserve de gibier et de faune dans la région de Volta au Ghana a chaviré.
ANIMATEUR 1 :
De nombreuses lois ont été votées pour protéger la faune. Au Ghana, une loi récente édicte des règles concernant les réserves de gibier et de faune situées dans des zones agricoles. La loi stipule que quiconque est trouvé dans une forêt ou une réserve faunique, sans le consentement écrit d’une autorité, peut être reconnu coupable et condamné à une amende pour avoir endommagé un arbre, un plan d’eau ou pour avoir chassé et pêché dans le secteur.
ANIMATEUR 2 :
C’est une question très sérieuse! La loi fédérale a créé une trentaine de réserves forestières pour le gibier et la faune dans le seul État de Brong Ahafo dans le centre-ouest du Ghana et 60 à 70 % des habitants de ces régions sont des agriculteurs!
ANIMATEUR 1 :
La protection de ces réserves par des agences gouvernementales a parfois fait naître des sentiments mitigés. Il y a eu des conflits entre les collectivités et les gardes forestiers chargés de protéger les réserves.
ANIMATEUR 2 :
Bon nombre de pays font face aux mêmes genres de problèmes. La question est donc la suivante : comment pouvons-nous mettre fin aux confrontations qui entravent nos activités agricoles, tout en préservant la faune dans nos collectivités?
ANIMATEUR 1 :
Une réponse se trouve dans le Sanctuaire de singes de Buabeng–Fiema dans le District de Nkoranza au Ghana. Après une courte pause, nous allons vous en dire plus à ce sujet.
Pause musicale
ANIMATEUR 2 :
Le Sanctuaire de singes de Buabeng–Fiema est l’exemple le plus célèbre de la conservation africaine traditionnelle au Ghana. Le sanctuaire est situé entre deux villages, Buabeng et Fiema. Il abrite plus de 200 colobes de Geoffroy et plus de 500 mones de Campbell et il couvre une superficie d’environ 450 hectares.
ANIMATEUR 1 :
Les habitants de Buabeng–Fiema sont principalement des agriculteurs de subsistance qui produisent des cultures vivrières comme le maïs, les haricots, le manioc et le plantain. Depuis plus de 150 ans, les habitants de Buabeng–Fiema considèrent que les singes sont sacrés.
ANIMATEUR 2 :
Des légendes racontent que les singes sont les enfants des dieux et qu’ils protègent les collectivités. On dit que les singes étaient autrefois des êtres humains et qu’ils ont été transformés en singes pour les sauver des blessures subies en temps de guerre. Comme les deux collectivités partagent les mêmes croyances traditionnelles, elles s’efforcent de protéger les singes dans la région.
ANIMATEUR 1 :
Les collectivités se sont concertées en 1975 pour adopter une loi interdisant aux gens de nuire aux singes. Ces derniers se déplacent librement au sein des collectivités et interagissent avec les résidents et les visiteurs qui passent dans les villes. Les deux collectivités n’ont pas le droit de pratiquer l’agriculture dans le sanctuaire, si bien que les singes et les membres des collectivités vivent en harmonie.
ANIMATEUR 2 :
Nous savons que des légendes traditionnelles semblables abondent en Afrique et ont contribué à préserver les milieux naturels à maints endroits. À Buabeng–Fiema, les collectivités comprennent que la préservation du sanctuaire en vaut la chandelle. Les touristes qui paient pour visiter le sanctuaire contribuent à recueillir des fonds pour préserver la région, conserver les singes et protéger l’environnement. Environ 30 % des recettes touristiques sont remis à la collectivité pour des projets de développement. De nombreux projets ont également été attirés dans ces collectivités grâce à la réserve. Les agriculteurs en profitent parce que des lois interdisent les feux de brousse dans le secteur, ce qui protège leurs fermes contre les incendies. Ces lois ont été mises en vigueur pour protéger les singes. Et, à la différence des autres collectivités, la présence des singes a stimulé l’application rigoureuse des lois interdisant les feux de brousse. La collectivité a planté des pare-feu en teck. Il y a également des pompiers volontaires qui coupent des arbres pour fabriquer d’autres pare-feu pendant la saison sèche.
ANIMATEUR 1 :
Espérons que cet exemple du Sanctuaire de singes de Buabeng–Fiema pourra servir de modèle pour contribuer à réduire les conflits entre la faune et les collectivités rurales dans d’autres régions. Merci d’avoir été à l’écoute de notre émission d’aujourd’hui.
ANIMATEUR 2 :
Merci et au revoir.
Acknowledgements
Rédaction : Kwabena Agyei, Classic FM, Techiman, Ghana, un partenaire de radiodiffusion de Radios Rurales Internationales.
Révision : Joy Sammy, BSc, MA, doctorante, Études rurales, École d’aménagement environnemental et de développement rural, Université de Guelph, Canada.