Comment une famille répartit les tâches pour lutter contre les inégalités entre les genres

Égalité des genresEnfants et jeunesQuestions sociales

Notes au radiodiffuseur

Le travail de soins non rémunéré peut être défini comme les soins ou autres services fournis par des individus au sein d’un ménage ou d’une communauté au profit de ses membres, y compris les soins aux personnes et le travail domestique, effectués sans compensation financière. Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement, il existe trois sous-catégories de soins non rémunérés : l’entretien du ménage, les soins aux personnes dans son propre ménage et les services et l’aide aux ménages dans la communauté. Parmi les exemples les plus courants, on peut citer la cuisine, le nettoyage, la collecte d’eau et de combustible, les soins aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes malades ou handicapées.

Les hommes comme les femmes peuvent fournir ces services, mais dans la plupart des cas, ce sont les femmes qui en sont responsables, ce qui leur laisse peu de temps pour la vie sociale, les activités économiques intéressantes, l’épanouissement personnel et l’éducation. La répartition inégale des responsabilités non rémunérées est une source essentielle de disparité et d’exclusion entre les genres, qui entraîne ou aggrave les inégalités.

Dans ce texte, nous allons en apprendre davantage sur les services de soins non rémunérés et leurs impacts sur le ménage et la communauté, qu’ils soient positifs ou négatifs. Plus important encore, nous allons entendre parler des avantages pour les travailleuses de soins et la famille lorsque les responsabilités sont partagées. Un ménage qui partage les tâches favorise l’égalité des genres et remet en question les rôles traditionnels des hommes et des femmes.

Le texte comprend des entretiens avec une militante de l’égalité des genres, une thérapeute familiale et une conseillère en relations humaines, une mère exerçant des travaux de soins non rémunérés à la maison, une mère célibataire s’occupant d’un enfant souffrant de troubles de l’apprentissage et un père de famille qui assiste sa femme à la maison tout en prenant du temps pour son travail.

Si vous souhaitez créer des programmes sur la manière dont une communauté et des familles peuvent partager les tâches domestiques afin de remédier aux inégalités entre les sexes, adressez-vous à des femmes qui s’occupent de soins non rémunérés et à des personnes qui travaillent avec des organisations de défense des droits de la femme.

Vous pouvez choisir de produire ce texte sur votre station, en utilisant des voix d’acteur.trice.s pour représenter les intervenants. Dans ce cas, veillez à informer votre public au début de l’émission que les voix sont celles d’acteur.trice.s, et non des personnes qui ont participé aux interviews.

Vous pouvez leur demander :

  • Pourquoi les hommes et les femmes n’ont-ils généralement pas la même part de travail domestique non rémunéré?
  • Comment le partage des tâches de soins non rémunérées crée-t-il une vie plus équilibrée et plus épanouissante pour les femmes et les familles, dans l’intérêt de tous?
  • Que peuvent faire les ménages pour partager les responsabilités et s’attaquer équitablement aux inégalités des genres au sein du foyer?

Durée du programme, y compris l’intro et l’extro : 25 à 30 minutes.

Ce texte n’est pas un enregistrement mot à mot des paroles des personnes interrogées. Nous avons légèrement modifié le texte pour nous assurer que nous couvrons les informations clés sur le sujet du texte et que tous les lecteur.trice.s comprennent les messages. Le texte n’étant pas un compte-rendu mot à mot des entretiens, nous utilisons des pseudonymes. Les personnes interrogées sont remerciées à la fin du texte.

 

Texte

SFX :
Générique.

ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour cher.e.s auditeur.trice.s, bienvenue dans votre émission préférée, La famille en bonne santé. Aujourd’hui, nous nous intéressons tout particulièrement au travail domestique non rémunéré et à la manière dont le partage des responsabilités ménagères entre les hommes et les femmes peut être bénéfique pour les familles.

Le travail de soins non rémunéré comprend les tâches domestiques et les soins directs aux personnes, y compris les enfants, les personnes âgées, les malades et les personnes handicapées, ainsi que les adultes physiquement aptes. Le travail non rémunéré comprend également la collecte d’eau et de bois de chauffage, les cultures vivrières et les soins au bétail. Il comprend également la préparation des repas, le nettoyage des maisons et les courses, des tâches qui prennent beaucoup de temps.

Aujourd’hui, nous allons discuter de l’impact sévère de ce travail sur les femmes et la famille et de la manière dont le partage des responsabilités ménagères peut aider les femmes à avoir une vie équilibrée, à pouvoir travailler et à être mieux placées pour contribuer financièrement à la famille. Le partage des responsabilités ménagères est bénéfique pour toute la famille, y compris les enfants.

Pour nous aider à comprendre cette question, nous avons fait appel à une militante de l’égalité des genres, Ayo Tetteh, responsable des programmes au Centre de documentation sur les études de genre et les droits de l’homme à Accra. Nous recevons également le Révérend Manuel Nkrumah, thérapeute familial et conseiller en relations humaines à Newhope Counselling. Nous nous entretiendrons avec M. Awotse Tettey, entrepreneur et père de famille, qui nous fera part de son expérience en tant que père. Enfin, Mme Vera Inkum partagera son expérience du travail non rémunéré en tant que mère et épouse.

SFX :
L’indicatif musical monte et disparait

ANIMATEUR.TRICE :
Entrons dans le vif du sujet! Mme Deborah, nous savons que les femmes effectuent la plupart des soins non rémunérés dans les foyers. Pourquoi en est-il ainsi?

Ayo Tetteh
:
Les recherches menées au fil des ans ont montré que les femmes ont tendance à consacrer entre cinq et six heures par jour aux soins non rémunérés, tandis que les hommes y consacrent entre 30 minutes et deux heures. Le travail de soins non rémunéré repose donc principalement sur les épaules des femmes.

Pourquoi en est-il ainsi? C’est une question de culture. Selon nos traditions et nos normes sociales, la place de la femme est à la maison et celle de l’homme est de subvenir aux besoins de la famille. Il en est ainsi depuis des temps immémoriaux partout dans le monde, et pas seulement en Afrique. Cependant, il est plus prononcé dans certaines traditions et cultures que dans d’autres. Par exemple, dans le nord du Ghana, les soins non rémunérés dispensés par une femme vont au-delà de ce qu’elle fait au sein du ménage. La femme reçoit également un petit lopin de terre qu’elle est censée cultiver pour nourrir la famille, mais non pour vendre afin de se faire de l’argent. Cependant, partout dans le monde, le rôle de la femme consiste à effectuer les tâches ménagères, à s’occuper de la famille et à fournir des services bénévoles à la communauté.

ANIMATEUR.TRICE :
Que pensez-vous du fait que les soins non rémunérés sont une responsabilité partagée au sein du foyer?

AYO TETTEH :
C’est l’idéal—l’homme et la femme partagent les responsabilités à la maison.

ANIMATEUR.TRICE :
Révérend Manuel Nkrumah, êtes-vous d’accord pour dire que les travaux de soins non rémunérés à domicile devraient être partagés entre le mari et la femme?

MANUEL NKRUMAH :
Oh oui. Certaines choses doivent être partagées afin qu’une seule personne ne soit pas épuisée en permanence. Et lorsque l’homme est également très occupé et n’est pas souvent à la maison, l’aide-ménagère peut s’avérer utile. Par exemple, une femme avec des enfants a beaucoup de choses à laver, alors le mari peut lui procurer une machine à laver.

ANIMATEUR.TRICE :
Vous êtes donc tous deux d’accord pour dire qu’il devrait s’agir d’une responsabilité partagée. Avant de parler de solutions, il faut comprendre à quel point cette question des soins non rémunérés affecte le foyer. Mme Deborah, permettez-moi d’abord de connaître votre point de vue
.

AYO TETTEH :
Les conséquences négatives du non-partage des responsabilités sont nombreuses et graves. Tout d’abord, une femme ne peut pas s’engager dans une activité économique productive. Cela signifie qu’elle ne peut pas ramener d’argent à la maison, ce qui limite son pouvoir de négociation et sa participation à la prise de décision. Sa dépendance financière à l’égard de l’homme ouvre également la voie à une augmentation de la violence. L’homme peut dire : « Tu n’apportes pas d’argent, et pourtant tu veux me dire à quoi je dois utiliser mon argent ».

Les femmes ont tendance à être constamment occupées, avec des tâches ménagères incessantes. Cela a des répercussions sur la santé. Plus elles sont stressées, plus elles sont susceptibles de souffrir d’hypertension artérielle et de problèmes de santé mentale tels que la dépression. Et parce qu’elles sont tellement occupées à prendre soin de tout le monde, elles ne sont pas en mesure d’accéder à des soins de santé adéquats pour elles-mêmes.

ANIMATEUR.TRICE :
Révérend Nkrumah, les impacts décrits par Mme Deborah sont graves. Quel est votre point de vue?

MANUEL NKRUMAH :
Mon collègue panéliste a déjà dit beaucoup de choses, mais permettez-moi d’ajouter ceci. La plupart du temps, certains hommes ne se rendent pas compte que leurs femmes sont fatiguées après avoir fait tant de choses toute la journée. Ils se disent : « Je suis parti gagner de l’argent, alors pourquoi te plains-tu de ta part de travail? Ils oublient que, lorsque la femme est toujours fatiguée, elle ne peut pas passer beaucoup de temps avec lui lorsqu’il rentre du travail. Cela affecte la relation. La plupart des hommes pensent que les tâches ménagères ne sont pas du travail. Mais après les avoir conseillés et avoir attiré leur attention sur tout ce que font les femmes, en particulier lorsqu’il y a des enfants, ils se rendent compte que ce n’est pas rien.

ANIMATEUR.TRICE :
Nous allons demander à Mme Ansah de nous faire part de son expérience. Mme Ansah vit à Accra, est mère de trois filles et est une créatrice de mode devenue femme au foyer. Mme Ansah, merci de vous joindre à nous aujourd’hui. Pouvez-vous parler à nos auditeur.trice.s de la transition entre le travail et la vie de femme au foyer à plein temps?

Vera Inkum
:
Avant de me marier, je m’épanouissais dans mon activité de styliste. Je gagnais suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de mes parents et de mes jeunes frères et sœurs sans avoir à dépendre de qui que ce soit. J’appréciais vraiment mon indépendance financière. Deux ans après mon mariage, j’ai dû interrompre mon activité pour me consacrer à ma famille, car j’ai eu la chance d’avoir des jumeaux et les soins et les tâches ménagères étaient trop lourds à porter, même avec de l’aide. Mon mari et moi avons donc décidé que je quitterais mon entreprise et resterais à la maison et qu’il pourrait travailler et subvenir aux besoins financiers de la maison.

ANIMATEUR.TRICE :
Lorsque vous travailliez, comment les responsabilités domestiques étaient-elles gérées par vous et votre mari?

Vera Inkum :
Avant d’avoir des enfants, les tâches ménagères n’étaient pas partagées, mais mon mari m’aidait pour de petites choses comme le nettoyage du salon et le repassage de ma robe pour le travail ou l’église. Je gérais mon entreprise de mode et participais également aux tâches ménagères, avec un peu de soutien de sa part.

ANIMATEUR.TRICE :
Comment vos responsabilités se sont-elles accrues avec la naissance de vos enfants?

VERA INKUM :
Elles ont augmenté de manière significative. La lessive, la cuisine et le nettoyage ont augmenté. Les nuits blanches ont affecté ma capacité à donner le meilleur de moi-même à mes clients. Je me suis sentie dépassée par la gestion de la maison et de mon entreprise, ce qui m’a amenée à prendre la décision de devenir une femme au foyer à plein temps.

ANIMATEUR.TRICE :
Quel impact cette transition a-t-elle eu sur votre vie et votre bien-être mental?

VERA INKUM :
Eh bien, c’est un changement important. Aujourd’hui, en tant que femme au foyer à plein temps, j’ai abandonné quelque chose qui constituait une grande partie de mon identité. Il a été difficile de m’adapter à une vie où je me concentre uniquement sur les tâches ménagères et l’éducation des enfants. Sur le plan mental, j’en ai fait les frais. Je me sens souvent dépassée et sous-estimée. Aujourd’hui, si j’ai besoin de quelque chose pour moi, je dois le demander à mon mari. Il est difficile de faire face à la dépression.

ANIMATEUR.TRICE :
Vous voyez-vous reprendre le travail à une autre étape de votre vie?

VERA INKUM :
Je n’ai pas abandonné l’idée de reprendre le travail lorsque mes enfants seront plus autonomes. Je suis restée à la maison pendant plus de sept ans, mais j’espère discuter bientôt avec mon mari de la possibilité de retravailler.

ANIMATEUR.TRICE :
Cher.e.s auditeur.trice.s, voici l’expérience d’une mère en ville. Vous pouvez donc imaginer ce que vivent les femmes rurales. Mme Ansah, je reviendrai vers vous pour votre dernier mot.

  1. Awotse Tettey va maintenant partager avec nos auditeur.trice.s son expérience de mari compréhensif.
  2. Awotse Tettey, vous êtes marié depuis cinq ans et j’ai cru comprendre que vous aidiez votre femme dans ses tâches ménagères. Qu’est-ce que vous faites exactement?

AWOTSE TETTEY :
Je fais beaucoup de choses à la maison quand j’en ai le temps. Parfois, je vais au marché pour faire les courses pour la maison, les provisions et la nourriture, j’aide à faire la cuisine, ou encore, je fais la lessive. Ce sont des responsabilités partagées que nous acceptons de faire ensemble.

ANIMATEUR.TRICE :
L’aide apportée à votre femme à la maison a-t-elle eu un impact positif?

AWOTSE TETTEY :
Eh bien, cela nous facilite la vie à tous les deux. Avec mon aide, ma femme est moins stressée et peut consacrer du temps à d’autres activités productives.

ANIMATEUR.TRICE :
En tant qu’homme d’affaires et entrepreneur, comment conciliez-vous vos engagements professionnels avec ces responsabilités?

AWOTSE TETTEY :
Je suis parfois très occupée, mais dès que j’en ai l’occasion à la maison, je donne un coup de main. Heureusement, je travaille le plus souvent à domicile, ce qui me facilite la tâche. Pendant mes heures libres, j’assume donc ces responsabilités. Ce que je peux dire à d’autres maris qui veulent partager les tâches ménagères avec leur partenaire, c’est qu’il n’y a rien de mal à cela. C’est une question d’attitude. Considérez simplement que vous êtes partenaires dans tout ce que vous entreprenez. Ne pensez pas que vous êtes le principal soutien de famille et que vous n’allez donc pas participer aux tâches ménagères. Cela fait peser beaucoup de stress sur la femme. Aidez votre conjointe à s’acquitter des tâches ménagères.

ANIMATEUR.TRICE :
Depuis que vous vous êtes mariée, avez-vous déjà été ridiculisée ou confrontée à des préjugés pour avoir assumé ces responsabilités qui sont traditionnellement associées aux femmes?

AWOTSE TETTEY :
Je dirai non. Parce que, étonnamment, mon cercle d’amis fait de même. Nous pensons que ces choses nous rendent plus responsables et qu’elles sont une façon de montrer notre amour à nos épouses. Mais je sais que certains hommes se sentent gênés parce que les gens peuvent penser qu’ils ne sont pas assez virils s’ils font ce qui est « le devoir de la femme ». Mais, avec mon cercle d’amis, je ne vois pas les choses ainsi.

ANIMATEUR.TRICE :
Pouvez-vous nous parler de cas spécifiques où votre implication dans le travail de soins non rémunéré a fait une différence significative dans la vie de votre famille?

AWOTSE TETTEY :
Vous savez, ma femme est créatrice de mode et, pendant les périodes de pointe, elle travaille tard dans la nuit. Il m’arrive donc de réveiller mon petit garçon tôt le matin. Il m’arrive de lui préparer le petit-déjeuner pendant que sa mère se repose encore. Je m’assure qu’il se douche, je repasse ses vêtements et je l’emmène à l’école. Je pense que cela fait une grande différence. Et ma femme a alors suffisamment de temps pour s’occuper d’autres activités tout aussi bénéfiques.

ANIMATEUR.TRICE :
Cher.e.s auditeur.trice.s, nous avons entendu un entrepreneur et homme d’affaires, M. Awotse Tettey. Il aide sa femme à accomplir de nombreuses tâches à la maison et a toujours le temps de faire son travail. Merci beaucoup. Je reviendrai vers vous pour vos derniers mots.

Alors, Révérend Nkrumah, en tant que thérapeute familial et conseiller, comment encouragez-vous les couples à partager les responsabilités à la maison?

MANUEL NKRUMAH
:
Il existe un outil de conseil que j’utilise et qui s’appelle la prise de température familiale, où toute la famille s’assoit pour discuter des tâches et des responsabilités.

ANIMATEUR.TRICE :
Parlez-nous de cette lecture de la température familiale.

MANUEL NKRUMAH
:
Cette technique consiste à tenir des réunions familiales structurées afin d’organiser le ménage, de répartir les responsabilités et d’améliorer la communication. La première étape consiste généralement à exprimer son appréciation, à discuter des problèmes ou des préoccupations, à partager de nouvelles informations, à faire part de ses plaintes et des solutions possibles, et à exprimer ses espoirs et ses souhaits. En suivant cette approche structurée, les membres de la famille peuvent exprimer leurs sentiments de manière non conflictuelle, ce qui permet une meilleure compréhension.

Dans une famille où l’homme ou la femme est stressé(e) financièrement ou débordé(e) par les tâches ménagères, ces questions seront soulevées et abordées.

Nous permettons également aux enfants d’identifier ce qu’ils peuvent faire pour aider le foyer. En fonction de l’âge des enfants, ils peuvent s’occuper de la lessive, de la cuisine ou de la salle de séjour. Lorsqu’une femme de ménage doit intervenir, nous examinons ce qu’elle fait et comment elle sera payée. Lorsque nous parlons d’argent, nous regardons combien le mari et la femme gagnent. Nous examinons la somme que chacun peut verser sur un compte commun pour s’occuper des tâches ménagères ou pour payer les charges et autres choses. En fin de compte, lors d’une réunion de famille, nous cherchons des solutions gagnant-gagnant pour tous.

ANIMATEUR.TRICE :
Cher.e.s auditeur.trice.s, voici votre émission préférée, La famille en bonne santé, et aujourd’hui nous discutons du travail de soins non rémunéré et du fait que les femmes sont affectées négativement lorsque les responsabilités à la maison ne sont pas partagées équitablement entre l’homme et la femme.

Permettez-moi maintenant de recueillir les derniers mots de chacun d’entre vous, en commençant par Mme Ansah.

VERA INKUM :
Honnêtement, nous devons redéfinir les rôles traditionnels des hommes et des femmes et partager les responsabilités plus équitablement. La société et les familles devraient reconnaître la valeur du travail de soins non rémunéré et mettre en place des systèmes de soutien permettant aux femmes de poursuivre leurs objectifs personnels et professionnels tout en gérant les tâches ménagères et de soins.

ANIMATEUR.TRICE :
Révérend Nkrumah, à vous de jouer.

MANUEL NKRUMAH :
Si les responsabilités sont réparties équitablement à la maison, personne n’est surchargé et personne n’est sous-chargé. Chacun sait ce qu’on attend de lui. Lorsque la charge de travail est trop lourde pour le couple, il se réunit, fait appel à une aide extérieure et se met d’accord sur la manière de payer cette aide.

ANIMATEUR.TRICE :
Votre dernier mot, Mme Deborah.

AYO TETTEH :
Je tiens à souligner les effets négatifs sur les femmes qui sont les seules responsables des soins non rémunérés, afin que les gens en apprécient la gravité. Imaginez le nombre de vies de femmes que nous aurions pu sauver si elles avaient eu plus de temps pour elles-mêmes et si elles s’étaient davantage préoccupées de leur santé. Nous devons inverser cette tendance afin que les femmes puissent être pleinement productives au sein de leur foyer, de leur communauté et de leur nation. Il est donc très important que toutes les responsabilités et les tâches ménagères soient partagées équitablement.

ANIMATEUR.TRICE :
Votre dernier mot, M. Awotse Tettey.

AWOTSE TETTEY :
J’ajouterais que les hommes devraient cesser d’avoir la mentalité traditionnelle selon laquelle la cuisine ou les tâches ménagères sont essentiellement réservées aux femmes. Non, c’est pour vous deux. C’est pourquoi le mot « partenaires » est utilisé. Vous partagez tout. Vous partagez le stress. Vous partagez les plaisirs. Vous partagez le travail.

J’encouragerais tous les hommes à s’occuper des enfants, à les aider à faire leurs devoirs, à participer à la cuisine de temps en temps – et pas seulement à croiser les jambes, à lire les journaux et les magazines et à donner des ordres à leurs épouses.

ANIMATEUR.TRICE :
Nous voici arrivés à la fin d’un autre épisode instructif et révélateur de votre émission familiale préférée, La famille en santé. N’oubliez pas qu’une famille où les responsabilités sont partagées entre les membres de la famille peut avoir de nombreux résultats positifs. Un ménage qui partage les tâches favorise l’égalité des genres.

SFX :
GENERIQUE pendant quelques secondes, puis fondu enchaîné

Acknowledgements

Rédigé par : Linda Dede Nyanya Godji Incoom, journaliste indépendante (agrighanaonline.com)

Révisé par : Adaora Onyechere, directrice exécutive de la stratégie en matière de genre, Advancement International, experte en matière de genre et de politique publique.

Interviews :

Deborah Tayo Akakpo, gestionnaire de programmes, études de genre et documentation sur les droits de l’homme, 15 janvier 2024.

Révérend Emmanuel Kumi, Newhope Counselling, 17 janvier 2024.

Veronica Ansah, le 3 janvier 2024.

Stephen Addo, homme d’affaires et entrepreneur, 19 février 2024.

 

Ce reportage a été réalisé dans le cadre du projet « UCARE – Unpaid Care in Sub-Saharan Africa », qui vise à renforcer l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes par un engagement en faveur d’une répartition plus juste et plus équitable des soins non rémunérés et du travail domestique au sein des ménages et des familles en Afrique subsaharienne. Ce projet est mis en œuvre en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI), ONU Femmes et le Réseau de développement et de communication des femmes africaines (FEMNET), avec le financement d’Affaires mondiales Canada.