Notes au radiodiffuseur
Remarque particulière : Ce texte a pour but de souligner la quantité et la variété de travaux agricoles que les femmes font. Il encourage également les hommes à parler de leur propre rôle dans le travail de l’agriculture. Ce texte a été écrit par Helen Hambly Odame et s’inspire de la recherche qu’elle a menée à Siaya, au Kenya. Si vous estimez que le topo se rapporte à votre contexte culturel, nous vous encourageons d’employer des noms locaux pour identifier les personnages principaux.
Contenu : Joseph Onyango et Frederick Odera sont voisins dans le district rural de Siaya, au Kenya. Un jour, ils se rencontrent au marché et discutent. Ils réalisent à quel point les responsabilités traditionnelles pour les hommes et les femmes ont changé.
Texte
Joseph
Salut Odera ! Comment ça va ? Comment va la famille? Je ne t’ai pas vu depuis la réunion au village, la semaine dernière.
Frederick
Salut Onyango ! Moi ça va, ma famille aussi. On a eu beaucoup de travail sur la ferme, alors je n’ai pas pu venir au marché.
Joseph
Qu’est ce qui t’occupe à ce point là avec le travail de la ferme, mon cher voisin ? Est ce que ta femme est malade ou paresseuse au point de ne pas faire son travail ? Ha ha ha !
Frederick
Pas du tout. Ma femme va bien, mais elle est occupée à vendre certains des produits qu’elle vient de récolter. Elle a rentré plusieurs sacs de maïs et de haricots pour nous, et a amené le reste en ville pour le vendre.
Joseph
Pourquoi tu ne lui dis pas de rester à la maison pour cultiver les champs ? Moi, ma femme doit d’abord s’occuper des champs avant d’aller au marché. Je trouve qu’on ménage trop les femmes ces temps-ci !
Frederick
Onyango, comment peux-tu dire des choses pareilles? Parfois ma femme utilise l’argent qu’elle ramène à la maison pour payer les frais de scolarité ou pour amener les enfants à l’hôpital. Elle achète des choses dont nous avons besoin sur la ferme, et parfois elle donne même à ma mère de l’argent pour acheter du sucre. Je n’ai même pas besoin de lui demander ce qu’elle va faire avec l’argent qu’elle gagne parce que je sais qu’elle pense toujours à la famille d’abord.
Joseph
Je pense que les femmes ne sont plus comme elles étaient avant. Elles ne se conduisent plus comme elles le faisaient, et maintenant il y a même des femmes qui se joignent à des groupes de femmes, elles ont leurs propres affaires et mettent l’argent à la banque !
Frederick
Cher voisin, je suis d’accord avec toi pour dire que certaines traditions évoluent, pas seulement pour les femmes mais pour les hommes aussi. Est-ce que nous faisons encore comme nos pères ? Mon père avait plusieurs boeufs dont il s’occupait tous les jours. Il se levait très tôt le matin et rentrait plus tard le soir. La nuit, il devait protéger la maison des voleurs et des animaux sauvages.
Je ne vis plus à la façon traditionnelle. Maintenant je me lève tard le matin et je vais au marché pour chercher du travail. Parfois je suis en dehors de la maison jusqu’à tard la nuit.
Joseph
Oui c’est vrai que nos vies sont différentes de celles de nos pères. Mes frères ne vivent même plus au village. Ils sont partis loin d’ici pour travailler en ville. Ils ne viennent pas nous rendre visite ou nous envoyer de l’argent. Leurs femmes et leurs enfants restent ici au village sans protection.
C’est vrai que la vie change, mais n’est-ce pas une raison de plus pour que les femmes travaillent plus sur la ferme ?
Frederick
Les femmes travaillent déjà beaucoup sur la ferme. Elles s’occupent des enfants et des aînés, sans compter les champs et les bêtes. En plus, elles vont au marché pour travailler et gagner de l’argent en vendant leurs surplus de récoltes. Quand elles reviennent du marché, elles doivent encore ramasser du bois et chercher l’eau, laver le linge et préparer le repas du soir. Les femmes ont trop de choses à faire aujourd’hui.
Joseph
C’est vrai, tu dois avoir raison, mais ma femme ne m’a pas dit qu’elle avait besoin de mon aide pour les travaux de la ferme.
Frederick
Bien sûr que non ! C’est peut-être parce qu’elle était bien trop occupée !
Acknowledgements
Ce texte a été écrit par Helen Hambly Odame. Son adresse est la suivante : Helen Hambly Odame c/o Faculty of Environmental Studies, York University, North York, Ontario, Canada, M3J 1P3.