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La désertification est un problème grave auquel sont confrontés de nombreux pays africains. La dégradation des terres due à la désertification engendre de mauvais rendements et une faible capacité de paissance, une perte de terres agricoles et de pâturages, la réduction ou la disparition des forêts et de graves difficultés économiques pour les producteurs, les éleveurs et la population en général.
Le Programme sur les lisières désertiques (PLD) est le fruit d’une collaboration entre neuf pays africains : le Burkina Faso, le Botswana, le Mali, la Namibie, le Niger, le Sénégal, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, assistés par cinq Centres internationaux de recherche agricole et trois Instituts de recherche avancée. Il a pour objectifs : 1) de comprendre la dégradation des terres; 2) d’évaluer les pratiques de gestion des terres arides; 3) d’améliorer la gestion des ressources naturelles; 4) de concevoir des politiques, des programmes et des options institutionnelles; 5) de formuler des stratégies de gestion de la sécheresse; 6) de rehausser les capacités institutionnelles; et 7) d’échanger des technologies et des renseignements. Le but principal est d’améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales pauvres et d’atténuer la pauvreté en stoppant ou en inversant la désertification. Les 120 millions d’habitants de ces neuf pays dépendent principalement de l’agriculture pluviale et des pâturages naturels pour leur survie. Mais leurs moyens de subsistance sont en danger à cause de la dégradation des terres. Le problème de la perte de biodiversité est particulièrement crucial dans les régions très arides où les écosystèmes sont moins à même de se rétablir une fois qu’ils ont été gravement endommagés. Ce texte met l’accent sur un projet du PLD en milieu aride au Kenya.
Texte
Animateur :
Bonjour et bienvenue à notre émission. Aujourd’hui, nous allons nous entretenir avec un éminent chercheur au sujet des pratiques améliorées en apiculture. Mais j’aimerais tout d’abord dire quelques mots sur l’importance du miel. Dans de nombreuses communautés, y compris celles que l’on trouve en milieu aride au Kenya, le miel est à la fois une source d’aliments et une source de revenus pour les agriculteurs. Mais la production de miel au Kenya est limitée pour deux raisons. Premièrement, le matériel utilisé par les producteurs pour fabriquer le miel n’est pas très efficace. Deuxièmement, les apiculteurs manquent de ressources pour améliorer leurs pratiques. Le Programme des lisières désertiques (PLD) s’efforce de résoudre ces problèmes en collaborant avec les agriculteurs pauvres et en les encourageant à former de petits groupes d’apiculture.
Nous recevons aujourd’hui monsieur Linus Wekesa, chercheur, qui nous parlera d’un projet ayant aidé des apiculteurs en milieu aride au Kenya. Bienvenue à notre émission, monsieur Wekesa.
Animateur :
Pouvez vous commencer par décrire les pratiques traditionnelles de fabrication du miel en milieu aride au Kenya?
M. Wekesa :
En général, les agriculteurs utilisent des ruches de fabrication locale, qui sont habituellement creuses à l’intérieur. Ces ruches sont efficaces pour attirer les abeilles mais elles demandent plus de temps pour produire du miel. Comme les ruches sont creuses, les abeilles doivent consacrer beaucoup de temps à construire les rayons avant de commencer à produire du miel. Il peut également y avoir des problèmes de qualité à moins d’être extrêmement minutieux, il y a de fortes chances que les rayons de miel récoltés contiendront des oeufs, ainsi que des abeilles jeunes et matures, en plus du miel.
Animateur :
Quel conseil le projet a t il donné aux agriculteurs?
M. Wekesa :
Le projet a suggéré aux agriculteurs d’investir dans des ruches améliorées comme les ruches Langstroth. Ce genre de ruche comporte habituellement deux compartiments, une chambre inférieure et une chambre supérieure. Les trous de sortie qui relient les deux chambres sont légèrement plus gros que les ouvrières, mais légèrement plus petits que la reine. Cela signifie que la reine ne peut se trouver que dans la chambre inférieure, alors que les ouvrières peuvent se déplacer librement. En raison de cet agencement, le miel de la chambre inférieure sert à nourrir la reine et aussi pour la reproduction, tandis que le miel de la chambre supérieure peut être récolté. Comme les ruches Langstroth coûtent plus cher, je dois ajouter que de nombreux agriculteurs ne peuvent se permettre d’en acheter que quelques unes. Investir dans des ruches améliorées est normalement une bonne idée mais seulement lorsqu’un agriculteur est convaincu que le marché lui donnera un bon retour sur son investissement.
Animateur :
En plus de conseiller aux apiculteurs d’investir dans des ruches plus efficaces, quelle autre formation le projet a t il offert aux agriculteurs?
M. Wekesa :
Nous avons formé des agriculteurs pour leur montrer comment installer les ruches, quand récolter, comment traiter le miel et comment l’emballer et le commercialiser.
Animateur :
Quel est votre conseil à propos du traitement du miel?
M. Wekesa :
Traditionnellement, les agriculteurs traitent le miel en le pressant à travers un morceau de tissu. Mais cette pratique fait en sorte que tout le contenu – le miel, les ?ufs et les larves – est mélangé. C’est du miel de mauvaise qualité. Nous avons donc conseillé aux agriculteurs d’utiliser une centrifugeuse manuelle de fabrication locale. Ce matériel fait tourner les rayons, ce qui crée une force d’extraction du miel. Le miel est ensuite filtré et passé dans un bain d’eau chaude pour en augmenter la liquidité. Le miel récolté dans les ruches Langstroth dont j’ai déjà parlé – les ruches à deux chambres – convient très bien à ce processus de traitement. Après le traitement, le miel est emballé dans des contenants en verre plutot qu’en plastique, ce qui garantit une bonne qualité.
Animateur :
Je crois savoir que le projet a aidé les agriculteurs à choisir également les plantes que butinent les abeilles.
M. Wekesa :
Oui. Le miel a un goût différent et aussi une couleur différente selon les plantes que butinent les abeilles. Par exemple, les abeilles peuvent butiner les sisals, les bananiers, les fleurs d’eucalyptus, des fleurs mélangées ou d’autres types de végétation. Dans notre projet, le miel de meilleure qualité provenait des abeilles butinant sur des arbres comme Acacia mellifera. Nous recommandons aux agriculteurs de planter des espèces qui fournissent d’autres avantages agricoles. Par exemple, les aloès et certains autres arbres croissent rapidement et les agriculteurs peuvent en tirer profit de maintes façons.
Animateur :
Bon, si je peux résumer le travail que vous avez fait auprès des agriculteurs dans le cadre de ce projet, je dirais que vous avez tout d’abord recommandé aux agriculteurs d’utiliser des ruches Langstroth, qui sont dotées d’une chambre supérieure et d’une chambre inférieure. Ensuite, vous leur avez suggéré d’utiliser des centrifugeuses de fabrication maison pour traiter leur miel et de le stocker dans des contenants en verre plutot qu’en plastique. Enfin, vous avez recommandé que les abeilles butinent sur des Acacia mellifera et d’autres arbres, car le miel aura ainsi meilleur goût. Est ce exact?
M. Wekesa :
Oui, c’est exact. J’aimerais mentionner que le Programme des lisières désertiques a aidé les apiculteurs à former de petits groupes d’apiculture. Grâce à ces groupes, ils ont été davantage en mesure de se permettre les améliorations au niveau de la technologie et de la pratique. Et ensuite – et c’est notre but ultime – leurs revenus et leurs moyens de subsistance s’en trouvent améliorés.
Animateur :
Merci beaucoup, monsieur Wekesa, d’être venu nous voir aujourd’hui pour nous parler de ce projet intéressant.
M. Wekesa :
Tout le plaisir a été pour moi.
Animateur :
Ceci met fin à notre émission d’aujourd’hui. Merci d’avoir été à l’écoute et au revoir.
Acknowledgements
Rédaction : Idiwel Moussa Ibrahim, adjoint au programme, Programme sur les lisières désertiques (PLD), ICRISAT Niamey; M. Linus Wekesa, adjoint à la recherche, PLD Kenya; Dr Henry Cheruiyot, coordonnateur national, PLD Kenya.
Révision : Janet Lowore, Bees for Development, Troy, Monmouth, Royaume-Uni.
Information sources
Noms communs pour Acacia mellifera
Français : acacia (mellifère), senellier ou cenellier noir
Anglais : black thorn, hook thorn, wait a bit thorn
Afrikaans : Swarthaak
Arabe : kedad, kitir, kitr
Kwanyama : edilanghono/okadilanghona
Ndebele : katogwa, muguhungu, mukotokwa, umngaga
Somali : bilel, lanen, laner
Swahili : kikwata
Tigrigna : tselim kenteb
Tongan : mupandabutolo
Setswana/Tswana : blouhaak, haakdoring, hakiesdoring, mongana, wynruit