Notes au radiodiffuseur
Le présent texte radiophonique résume les expériences vécues par des producteurs et des productrices de matoke du district de Bushenyi, à l’ouest de l’Ouganda, dans le cadre du combat qu’ils ont mené contre la bactériose du bananier. Bushenyi est une des principales régions productrices de matoke du pays, frappées de plein fouet par cette calamité qui touche le secteur de la banane.
Le texte revient sur le choc qu’ont subi les agriculteurs et les agriculteurs lorsqu’ils ont découvert la maladie pour la première fois, et leurs frustrations causées par leur incapacité à l’endiguer. Le texte décrit la situation de dévastation généralisée, dans la mesure où des plantations entières de bananes ont été détruites par la maladie, ainsi que les essais frénétiques développés par certains agriculteurs dans l’espoir de maintenir sur pied quelques troncs de bananiers jusqu’à ce qu’ils finissent par trouver de véritables solutions réalistes.
Vous pourriez utiliser ce texte radiophonique comme document de recherche ou vous en inspirer pour la rédaction d’un texte radiophonique sur les meilleurs moyens de lutte contre la bactériose du bananier dans les régions productrices de bananes, et la façon dont les agriculteurs peuvent améliorer les récoltes de bananes en adoptant des pratiques agronomiques.
Sinon, pourquoi ne mettriez-vous pas en scène ce texte dans votre station, en vous servant de voix de comédiens et comédiennes de doublage pour représenter les intervenants ? Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit des voix de comédiens et non celles des personnes avec lesquelles les interviews originales ont été réalisées.
Entretenez-vous avec des agriculteurs, des agricultrices et d’autres experts qui cultivent la banane ou qui possèdent de solides connaissances sur cette culture. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
Quelle est la principale différence entre les agriculteurs qui ont réussi à maîtriser la bactériose du bananier et ceux qui ont échoué?
Quels conseils donneriez-vous à un agriculteur ou une agricultrice, dont la récolte de bananes a été mauvaise? Quels sont les problèmes auxquels il ou elle doit prêter attention?
Pour les agriculteurs ou les agricultrices qui sont à leur premier essai de production de bananes, quelles informations doivent-ils avoir pour éviter la présence de la bactériose dans leurs plantations? Que peuvent-ils faire pour obtenir de meilleures récoltes?
Durée estimée du texte radiophonique : 20 minutes, avec la musique d’intro et de sortie.
Texte
Le matoke est un des aliments de base préférés des Ougandais, et a été pendant longtemps une des plus importantes denrées alimentaires qui leur procurait un revenu. Ainsi, lorsque la maladie a commencé à détruire les bananiers, plusieurs agriculteurs et agricultrices ont perdu leur source de revenus en l’espace de quelques mois.
Les agriculteurs et les agricultrices ont commencé à s’inquiéter par rapport à ce que l’avenir leur réservait. Qu’adviendrait-il de leurs familles si leur principale source de subsistance et de revenu venait à disparaître? Y avait-il un moyen de freiner cette épidémie?
Les agriculteurs et les agricultrices se mirent chacun à tester des solutions. La plus connue consistait à abattre les bananiers présentant les symptômes de la maladie.
Cette solution échoua à la grande surprise des agriculteurs. Le gouvernement s’inquiétait également de plus en plus, si bien que les chercheurs durent se mettre au travail. Les organisations non gouvernementales elles aussi se lancèrent à la recherche de solutions. Peu après, les services nationaux de conseils agricoles, surnommés NAADS, et certaines ONG commencèrent à montrer aux agriculteurs et aux agricultrices comment combattre la bactériose du bananier. Mais le temps qu’ils trouvent des solutions, plusieurs agriculteurs avaient perdu leurs récoltes entières de bananes. La maladie semblait avoir remporté la victoire, et les agriculteurs renoncèrent à se battre.
Toutefois, ce ne sont pas tous les agriculteurs qui baissèrent les bras. Un à un, de braves agriculteurs commencèrent à appliquer les conseils des NAADS et des ONG. Un à un, certains champs commencèrent à reprendre vie. L’un après l’autre, les agriculteurs se mirent à espérer à nouveau.
Désormais, la bactériose du bananier semble régresser et les plantations de bananes recommencent à se développer. Mais il reste encore beaucoup de travail sur la planche.
J’ai rendu visite à quelques agriculteurs et agricultrices du district de Bushenyi pour m’informer sur leurs moyens de lutte contre cette maladie destructrice et comment ils l’avaient maîtrisée. Pour commencer, nous allons entendre madame Moreen Mwsigwa du village de Rwemitoozo, dans le sous-comté de Kyeizooba. Elle est considérée comme une des meilleures productrices de bananes de son village.
L’INDICATIF SONORE joue et s’éteint
D’autres agriculteurs possédaient toujours quelques plants, mais on aurait dit que ceux-ci avaient été touchés par des grêlons. En effet, les feuilles avaient séché, les faux-troncs des bananiers étaient tout petits et les jeunes régimes de matoke encore verts avaient mûri prématurément ou pourri.
À ce moment-là, il m’était devenu impossible de vendre un seul régime de matoke.
J’y ai rencontré Robina Rwaheiguru, une femme dans le début quarantaine. Elle est la secrétaire de l’association paysanne Kitara, qui signifie «grenier». L’association compte 21 membres.
Je me trouve avec une agente agricole, madame Clemence Nohamutizi, dans le village de Kyamuhunga, à 15 kilomètres du domicile de Robina. Mme Nohamutizi s’est rendue à la plantation pour y rencontrer des agriculteurs et, si je veux pouvoir lui parler, je dois aller la retrouver là-bas. Manifestement, c’est une dame très occupée. Je la trouve en train d’achever sa rencontre avec un groupe d’agricultrices dans une bananeraie. Donc, elle répond à mes questions en présence des femmes, à l’évidence pour qu’elles en profitent également.
Ils ont dit que le Jik coûtait trop cher et d’autre chose de ce genre. Certains ne coupaient même pas les bananiers malades. D’autres agriculteurs et agricultrices étaient, soit malades, soit trop âgés pour se permettre de consacrer le peu d’énergie qui leur restait à abattre des bananiers malades. Toutefois, plusieurs étaient tout simplement paresseux ou obstinés. Ces comportements ont tellement nui aux agriculteurs et aux agricultrices qui se battaient de toutes leurs forces pour éradiquer la maladie qu’ils se plaignaient même auprès des autorités.
Toutefois, nous avons corrigé ces erreurs tout doucement. Maintenant, les gens désinfectent leurs outils avec du Jik ou les passent au feu, et ils abattent les bananiers malades et les enfouissent sous terre de manière appropriée. C’est la raison pour laquelle les plantations paraissent belles à nouveau.
En effet, la bataille contre cette maladie est loin d’être gagnée, mais à l’évidence vous pouvez prendre certaines mesures pour la maîtriser, et même l’éradiquer, et avoir des cultures en bonne santé. Alors, continuez à vous renseigner auprès de personnes comme Clemence et continuer à appliquer leurs conseils, car il y a de l’espoir.
(PAUSE) Aujourd’hui, non seulement nous avons entendu parler de certains moyens de lutte contre le flétrissement bactérien et des erreurs à éviter, mais également nous avons parlé des différentes façons dont vous pouvez accroître votre production de bananes en utilisant de simples techniques agricoles, telles que le paillage, le compostage, ainsi que les méthodes d’effeuillage et d’ébourgeonnement appropriées.
N’oubliez pas d’écouter l’émission la semaine prochaine, qui portera sur ___. C’était au micro ___. Au revoir.
Acknowledgements
Rédaction : Tony Mushoborozi, créateur de contenu, Scrypta Pro Ltd., Ouganda
Révision : Muhumuza John Bosco, Mbarara Zonal Agricultural Research and Development Institute, National Agricultural Research Organisation, Mbarara, Ouganda
Information sources
Sources d’information
Interviews :
Moreen Mwesigwa
Robina Rwaheiguru
Clemence Nohamutizi
Toutes les interviews ont été réalisées en décembre 2015.
Projet réalisé grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)