Notes au radiodiffuseur
Au Ghana, la culture du niébé occupe plus d’hectares que toutes les autres légumineuses, et en termes de production totale, c’est la deuxième denrée la plus cultivée dans le pays. Au Ghana, la plus grande partie du niébé est cultivée dans la savane, au nord. Toutefois, le niébé peut être cultivé dans toutes les régions du pays.
Le niébé est une importante source de protéines peu coûteuse pour les familles rurales et urbaines. En effet, il est souvent surnommé « la viande du pauvre » en raison de sa forte teneur en protéines. Le rendement potentiel du niébé peut atteindre 1,5 tonne par hectare, mais, au Ghana et dans le reste de l’Afrique, le rendement habituel est inférieur à 300 kilogrammes par hectare.
Le niébé tolère l’ombre et peut, par conséquent, être cultivé de manière intercalaire avec le maïs, le mil, le sorgho et d’autres cultures. Cela fait du niébé une importante composante des systèmes de culture intercalaire traditionnels, surtout dans les zones arides de la savane où les résidus séchés de niébé constituent un important aliment pour les animaux.
Les contraintes majeures observées au niveau de la production de niébé englobent les insectes ravageurs, l’infestation au striga, les maladies, la sécheresse et la faible fertilité des sols. Les insectes et le striga peuvent entraîner des pertes de 15 % à 100 % au niveau des récoltes, et ce, en fonction du degré d’infestation et de la vulnérabilité relative de la variété.
Le niébé procure de la nourriture, des aliments pour animaux et un revenu aux familles rurales. Les produits transformés comprennent : la farine de niébé, les gâteaux de niébé, les beignets de niébé et les galettes de niébé. Ces derniers sont vendus sur les marchés des villages.
Le présent feuilleton porte sur la lutte contre les organismes nuisibles au niébé. Il s’inspire d’interviews réalisées avec des agriculteurs, des agricultrices et des experts.
Vous pourriez présenter ce feuilleton dans le cadre de votre émission agricole courante, en vous servant de comédiens et de comédiennes de doublage pour représenter les intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédiens et non celles des personnes avec lesquelles les interviews originales ont été réalisées.
Vous pourriez utiliser le texte du présent feuilleton comme document de recherche ou vous en inspirer pour réaliser vos propres émissions sur la culture du niébé ou des thèmes similaires dans votre région.
Entretenez-vous avec des agriculteurs, des agricultrices et des experts qui cultivent le niébé ou qui possèdent de solides connaissances sur cette culture. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
La culture du niébé est-elle répandue dans votre région?
Si tel est le cas, quelles sont les difficultés que rencontrent les agriculteurs et les agricultrices, surtout en ce qui concerne les insectes ravageurs et les maladies?
Certains agriculteurs et agricultrices ont-ils trouvé des solutions à ces problèmes dont ils pourraient parler dans votre émission?
Que pensent les agents de vulgarisation et d’autres experts de ces problèmes?
Les agriculteurs et les agricultrices cultivent-ils surtout le niébé pour leur consommation familiale?
La culture de niébé est-elle une activité rentable dans votre région? Quelles sont les perspectives économiques?
Durée estimée du feuilleton : 15 minutes, avec la musique d’intro et de sortie
Texte
DOMICILE D’ISSAH
EFFETS SONORES: GAZOUILLIS d’oiseaux PROVENANT DU fond
HAWA:
(loin du micro) Y a-t-il quelqu’un ici?
HAWA:
(se rapprochant du micro) Ah, Issah! Bonjour. Je ne m’attendais pas à te trouver à la maison à cette heure de la journée. Tu ne vas pas au champ aujourd’hui?
ISSAH:
Ah, Hawa, Aisha est partie, alors je dois préparer les enfants pour l’école avant d’aller au champ.
HAWA:
Quoi! Issah, es-tu en train de me dire que Aisha t’a quitté? Comment, et pour qui … où … quand?
ISSAH:
Tu ne le savais pas? Aisha m’a quitté pour aller chez sa mère la semaine dernière.
HAWA:
Issah, y avait-il un problème entre vous deux?
ISSAH:
Je ne dirais pas qu’il y a un problème en tant que tel. Je lui ai seulement fait part de mes frustrations par rapport à certains problèmes familiaux.
HAWA:
Mais Issah, comment as-tu pu laisser tes frustrations éloigner Aisha?
ISSAH:
Hawa, je ne pense pas que ma femme a à cœur mon bien-être.
HAWA:
Ce n’est pas vrai. Nous savons tous combien Aisha ne ménageait aucun effort pour prendre soin de tes enfants et toi.
ISSAH:
Peut-être que là tu dis vrai. Mais je crois que dans le cas présent, elle refusait de tenir compte de mon point de vue. Écoute, Hawa, il y a quelque chose qui m’intrigue.
HAWA:
De quoi s’agit-il? Est-ce par rapport à son amour pour toi?
ISSAH:
Oh non, pas du tout. Tu sais, depuis que je me suis marié avec elle, tout va bien. Les champs produisent très bien, et nous avons toujours eu des récoltes exceptionnelles, jusqu’à ce qu’elle décide il y a trois ans de demander à ses frères de venir nous aider à la ferme. (PAUSE) C’est là où tous mes soucis ont commencé.
HAWA:
Issah … Écoute, j’ai failli rire, mais je sais que tu es sérieux. Que veux-tu dire par le début de tes soucis? Les frères d’Aisha sont venus ici pour manger chaque jour parce qu’ils vous aidaient au champ? Quel est le problème exactement?
ISSAH:
Hawa … les frères d’Aisha ont fait quelque chose de mystique à mon champ.
HAWA:
Oh … Maintenant, je commence à comprendre. Mais … (PAUSE) Issah, es-tu sûr de cela?
ISSAH:
J’en suis convaincu, Hawa. Sinon, comment se fait-il que mon champ de niébé ne puisse même plus générer la moitié des récoltes comme c’était le cas auparavant?
HAWA:
Je comprends mieux la situation. Issah, je ne vais pas m’aventurer dans vos histoires de croyance et de coutumes … Je ne vais pas non plus prétendre être une experte en matière de culture de niébé. Cependant, mon expérience me dit que tes beaux-frères n’ont rien à avoir dans ce qui se passe avec tes cultures de niébé.
ISSAH:
Hawa, il s’agit d’une question de vie ou de mort. J’ai même l’intention de convoquer ces garçons chez le chef.
HAWA:
Ce n’est pas nécessaire. Tu ne feras que te ridiculiser devant ta belle-famille.
ISSAH: Doutes-tu de ma capacité à le faire? Observe seulement comment je vais révéler leur secret devant tout le village.
HAWA:
Bon, soyons plus pragmatiques ici. Savais-tu que nous étions en train d’agrandir nos champs? Demande-moi comment.
HAWA:
(RIRES) Oh, donc tu veux une solution tout de même. Je me réjouis que tu veuilles savoir. Écoute, en fait j’étais en train d’aller voir l’agent de vulgarisation agricole pour prendre rendez-vous avec lui. Je vais simplement ajouter ton nom à la liste des rendez-vous? M’autorises-tu à le faire?
ISSAH:
De quel type de rendez-vous s’agit-il?
HAWA:
Il viendra inspecter notre exploitation et nous donner des conseils techniques. Puis-je lui faire part de ta situation?
ISSAH:
Mais, est-ce que cela ne va pas nous coûter trop cher? Je n’ai pas d’argent.
HAWA:
Ne t’inquiète pas, le gouvernement le paie pour le travail qu’il fait. Donc pour nous, ce sera des conseils offerts gratuitement. À présent, dois-je lui parler de toi?
ISSAH:
(HÉsitant) Si tu juges que cela est utile …
HAWA:
Mais promets-moi de faire revenir Aisha. Je te tiens responsable d’avoir commencé la querelle.
ISSAH:
Je n’en suis pas responsable, Hawa. Je ne voulais pas vraiment qu’Aisha s’en aille. Je l’aime énormément.
HAWA:
Donc, tu dois te rendre chez sa mère pour la ramener.
ISSAH:
Même si je l’aime énormément, cela va être difficile, Hawa.
HAWA:
Écoute, Issah. Peu importe ta fierté ou ce qui pourrait arriver, laisse tout tomber et va la chercher.
ISSAH:
Qu’en est-il de ses frères?
HAWA:
T’es-tu querellé avec eux aussi?
ISSAH:
Pas du tout. Mais j’imagine qu’Aisha leur a raconté tout ce que j’ai dit à leur propos …
HAWA:
Écoute, Issah, Aisha t’aime. Elle ne ferait pas une chose pareille.
ISSAH:
Si tu le dis … (PAUSE) Je serai très heureux de la voir revenir.
HAWA:
C’est bon à savoir. (PAUSE) Je pense que je vais prendre congé maintenant.
ISSAH:
Qu’en est-il de l’agent de vulgarisation?
HAWA:
Tu veux dire Joe? Ne t’inquiète pas. Laisse-moi m’occuper de ça et occupe-toi d’aller chercher Aisha. Quoi qu’il en soit, Dieu merci ton exploitation n’est pas loin. Il pourra donc visiter la tienne avec de se rendre chez nous. Attends-toi à le voir demain.
ISSAH:
Merci infiniment pour tout. Je te serai toujours redevable.
HAWA:
(S’ÉLOIGNANT DU MICRO) À demain, mais que dis-tu à propos d’Aisha?
ISSAH:
En effet, Aisha, ma femme … laisse-moi m’en occuper. J’irai la chercher ce soir. Peut-être qu’elle a simplement profité de l’occasion pour rendre visite à sa mère. Tu sais, elle n’a emporté vêtement avec elle.
SCÈNE 2
EXPLOITATION AGRICOLE D’ISSAH
EFFETS SONORES:
Issah sifflote tout en sarclant
HAWA:
(se rapprochant du micro) Issah, tu es là?
ISSAH:
Ah, Hawa, je ne t’ai pas vu arriver. J’étais si occupé à me défouler sur les herbes.
HAWA:
Je vois ça. (PAUSE) Où est Aisha?
ISSAH:
Elle prépare les enfants pour l’école et elle viendra me rejoindre au champ par la suite.
HAWA:
J’espère que tout va bien entre vous deux.
ISSAH:
Merci de demander. Tout est rentré dans l’ordre maintenant. Peut-être que j’avais exagéré les choses … alors j’en ai également profité pour rendre visite à ma belle-mère, et elle était très contente de ma visite.
HAWA:
D’accord Issah. Bon, je suis là avec Joe, l’agent de vulgarisation agricole dont je t’ai parlé l’autre jour.
ISSAH:
Bienvenue dans mon exploitation, monsieur l’agent. J’espère que Hawa vous a fait part de ma situation, à savoir comment les insectes avaient attaqué mon exploitation la saison dernière et le fait que ma production avait été faible. Je ne sais pas si je dois attribuer cela au sol, aux insectes, au climat, à mon incapacité à gérer l’exploitation ou à des attaques mystiques.
Maintenant que vous avez vu le champ, qu’en dites-vous? Dois-je continuer à labourer ou dois-je abandonner l’exploitation?
JOE:
Oh, mon frère, je suis si heureux de vous voir travailler autant, et je peux vous promettre que vous aurez les meilleurs résultats. Tout ce qu’il vous faire c’est d’appliquer certaines pratiques culturales.
ISSAH:
Je suis prêt à adopter tout ce qui pourrait faire tourner la chance à mon avantage. Ce problème avec le champ de niébé a presque failli ruiner mon mariage.
ISSAH:
Merci mon frère. Alors, de quelles pratiques culturales parlez-vous?
JOE:
Vous devez vous assurer que tout ce que vous faites sur l’exploitation est fait de la bonne façon.
ISSAH:
Mais n’est-ce pas que toutes les cultures sont produites au même moment? Dois-je classer les cultures selon des catégories et des segments temporels?
JOE:
Permettez-moi de vous livrer un secret particulier. Le niébé semé tardivement et qui fleurit et produit des cosses tardivement est celui qui subit le taux le plus élevé d’infestation et de dommages causés par les insectes suceurs.
JOE:
Bien sûr. Écoutez, la récolte de niébé est fonction de la date des semailles et du type de sol. Mais n’ayez pas peur. Votre sol se prête bien à la culture de niébé.
JOE:
Très sûr. Si votre sol n’était pas de bonne qualité, je vous l’aurais dit. C’est mon travail. Voyez-vous, les attaques d’insectes et de maladies sont la principale difficulté que rencontrent les cultivateurs de niébé. Les insectes et les maladies attaquent le niébé à chaque étape de sa croissance.
HAWA:
Issah, je ne suis pas une experte, mais je sais que le type de sol que quelqu’un a peut également déterminer la qualité de la production.
ISSAH:
Ah, Hawa, je vois que tu es heureuse d’avoir réussi et que tu ne veux pas être en reste (RIRES)! Je me réjouis pour toi. Raconte-moi quelques-unes de tes expériences.
HAWA:
Eh bien! On peut trouver plusieurs maladies dans le sol, tandis que d’autres sont propagées par des insectes particuliers.
ISSAH:
Agent Joe, dites, est-ce que Hawa a raison?
JOE:
Elle a parfaitement raison.
ISSAH:
Ça a l’air sérieux.
JOE:
Ne vous inquiétez pas. Comme je l’ai dit au début, les bonnes pratiques culturales vous aideront à résoudre les problèmes d’insectes ravageurs et de maladies.
ISSAH:
Alors, que dois-je faire?
HAWA:
S’il te plaît, une étape à la fois …
ISSAH:
S’il te plaît, pourrais-tu laisser l’agent répondre?
JOE:
Elle a raison. Il n’y a pas de raison de vous surcharger d’informations. Rendons-nous de l’autre côté de l’exploitation pour parler d’autres choses liées au sol, les mauvaises herbes et les insectes ravageurs.
EFFETS SONORES:
TOUT EN POURSUIVANT LEUR CONVERSATION, JOE ET ISSAH SE DIRIGENT À PIED DE L’AUTRE CÔTÉ DU CHAMP
JOE:
Votre champ est grand. Je suis impressionné.
ISSAH:
Merci, monsieur l’agent. Mais permettez-moi de revenir sur un point que vous avez mentionné au début concernant le fait de semer au bon moment. Que voulez-vous dire exactement par-là?
JOE:
Idéalement, Issah, les semailles doivent être programmées en fonction de la période de maturité de la variété, pour éviter que la culture ne mûrisse pendant la saison pluvieuse. Moissonner pendant qu’il pleut et lorsque le temps est nuageux expose facilement les cosses à la moisissure.
En ce qui concerne la variété de niébé hâtive, vous devez généralement la semer au début des pluies. De cette façon, vous vous assurerez que les stades de croissance sensibles de la culture ne coïncident pas avec le pic d’activité des insectes ravageurs. De plus, il arrive parfois que les pluies cessent plus tôt que prévu. Cela nuit à l’effloraison et la production de cosses. Pour éviter cela, il faut utiliser les variétés hâtives. S’il arrive que les pluies cessent tôt, lesdites variétés seront déjà assez mûres et utiliseront le peu d’humidité disponible et produiront une bonne récolte.
Autre chose : lorsque vous semez la même variété pour une dernière saison, il est conseillé d’utiliser les réserves de vieilles semences plutôt que de semer des graines de la récolte précédente. Les semences qui n’ont pas bien séché peuvent ne pas bien germer, ou peuvent germer et mourir plus tard.
ISSAH:
D’accord, donc vous êtes en train de dire que nous ne devons pas choisir au hasard les graines pour les semer, et que nous devons tenir compte du temps et de la période de maturité. Formidable, je suis vraiment soulagé de le savoir.
JOE:
Maintenant, une autre chose essentielle à laquelle vous devez toujours prêter attention est la lutte contre les mauvaises herbes.
ISSAH:
En effet, parlant de mauvaises herbes : certaines peuvent être très résistantes. Pourriez-vous m’en parler davantage.
JOE:
Les mauvaises herbes se battent avec le niébé pour avoir de la lumière, des nutriments et l’eau contenu le sol. Si vous ne les éliminez pas complètement, elles peuvent réduire aussi bien la production que la qualité des grains. Elles peuvent également servir de refuge aux insectes et aux maladies qui réduisent davantage les récoltes et augmentent le coût de production.
ISSAH:
Existe-t-il en particulier un moyen de lutter contre les mauvaises herbes pour avoir le maximum de récolte?
JOE:
Vous devez sarcler la deuxième semaine suivant les semailles, bien que cela dépende du type d’herbes et de la qualité de préparation de la terre. Il est important de terminer vos travaux de désherbage au plus tard à la fin de la sixième semaine lorsque les cultures commencent à recouvrir le sol.
Le striga est une autre mauvaise herbe importante. On l’appelle également « herbe des sorcières ». Le striga est une mauvaise herbe parasite qui envahit les racines du niébé et se nourrit directement sur le plant infesté. Il provoque un retard de croissance, un jaunissement des feuilles, une effloraison tardive et une mauvaise production de cosses et de graines. L’utilisation de variétés résistantes est la méthode de lutte contre le striga qui est la mieux adaptée et la plus propre pour les autres méthodes de lutte contre les insectes ravageurs. La variété de niébé locale qui résiste au striga s’appelle le songotra.
ISSAH:
Puis-je utiliser des herbicides tout en sarclant manuellement?
JOE:
Il s’agit d’une très bonne question, Issah. Si vous utilisez un herbicide de prélevée deux jours après les semailles, vous devez procéder au premier désherbage manuel quatre semaines plus tard.
ISSAH:
Ma question suivante est : quelles répercussions peuvent avoir les insectes ravageurs pour les cultivateurs de niébé?
JOE:
Des répercussions très importantes. Les insectes ravageurs réduisent la production de niébé plus que toute autre chose! Les agriculteurs qui ne mènent pas à une intervention phytosanitaire, soit par la pulvérisation, soit par d’autres méthodes efficaces, peuvent perdre toutes leurs récoltes. Plusieurs insectes attaquent le niébé à chaque étape de sa croissance. Par conséquent, il est important de semer des variétés qui supportent certains dommages causés par les insectes, et cela nécessite généralement la pulvérisation d’un insecticide.
ISSAH:
Vous m’avez expliqué comment je dois procéder au désherbage, mais vous ne m’avez pas dit combien de fois je dois pulvériser les insecticides chaque saison?
JOE:
Le nombre de pulvérisations dépend de la survenance et la gravité de l’infestation par les insectes ravageurs majeurs, ainsi que de la variété de niébé. Mais, en général, il vous faut pulvériser les insecticides deux ou trois fois. Les variétés tardives peuvent nécessiter plus de pulvérisations que les variétés hâtives.
Il faut savoir qu’il n’est pas conseillé de pulvériser les cultures suivant un calendrier, par exemple : tous les 10 ou 15 jours. La pulvérisation effectuée selon des dates bien précises peut coûter cher, être insoutenable et non respectueuse de l’environnement. Par conséquent, il faut vous informer sur la survenance des insectes ravageurs afin de pouvoir décider quand pulvériser en fonction de la gravité de l’infestation.
Lorsque des poches de sécheresse surviennent au stade de semis, les infestations de pucerons sont susceptibles d’être graves au point que vous soyez obligé de pulvériser. D’autre part, vous pouvez adopter des pratiques culturales comme la rotation de cultures, la production de différentes variétés de cultures dans le même champ et la plantation de cultures-piège qui éloignent les insectes des cultures de grande valeur. Toutes ces stratégies permettent d’éliminer les insectes, et pourraient vous aider à éviter la pulvérisation. Et n’oubliez pas d’utiliser une variété résistante.
ISSAH:
En dehors des pucerons que je dois combattre au stade de semis, quelles sont les autres étapes de croissance durant lesquelles je dois recourir à la pulvérisation? J’espère que je n’ai pas interrompu votre pensée.
JOE:
Non, je suis content que vous posiez des questions pour avoir des éclaircissements. Il est également important de pulvériser au début de l’effloraison et durant la production des cosses pour éliminer les insectes ravageurs tels que les thrips, les insectes Maruca et les insectes suceurs de cosses. N’oubliez pas aussi que chaque fois que vous pulvérisez, il est très important de suivre les instructions figurant sur l’étiquette.
ISSAH:
Agent Joe, je suis très content de ces leçons.
JOE:
Vous m’en voyez ravi.
ISSAH:
(CRIANT PARTOUT LE NOM DE HAWA) Hawa, Hawa, nous avons terminé et nous arrivons.
EFFETS SONORES:
ILS REPARTENT
ISSAH:
En fait, Hawa, le savoir est un puissant outil. Hawa, Joe m’a vraiment ouvert les yeux sur la nécessité de prêter une grande attention à la lutte contre les insectes ravageurs et au sol.
HAWA:
Je vois … donc, maintenant, ce ne sont plus tes beaux-frères qui sont la cause de ta mauvaise récolte!
ISSAH:
Maintenant, je sais. J’imagine que je dois faire un effort délibéré pour pratiquer ce que m’a appris Joe pour améliorer ma production. La plus grande connaissance que j’ai acquise est d’avoir appris que je pouvais utiliser la rotation des cultures, mais planter aussi différentes variétés d’une culture dans le même champ pour lutter contre les insectes ravageurs. Cela paraît si simple. Mais je sais que je dois user de prudence et faire correctement les choses. Si je le fais, mon rêve de devenir meilleur cultivateur de niébé cette année va sûrement se réaliser.
HAWA:
Cela me paraît un rêve ambitieux, mais avec de la motivation et une attitude gagnante, tu peux atteindre tes objectifs.
ISSAH:
Hawa, merci encore de m’avoir permis de faire la connaissance de Joe.
Acknowledgements
Rédaction : Francis X. Mensah
Révision : Francis Kusi, chercheur (entomologiste), Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR) et le Savanna Agricultural Research Institute (SARI), Tamale, Ghana
Information sources
Interviews :
M. Cyril Anane, cultivateur de niébé, district d’Akatsi, région de la Volta, au Ghana, octobre 2015
Projet réalisé grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)