Une Kényane adopte l’agriculture de conservation et améliore ses conditions de vie

Santé des sols

Notes au radiodiffuseur

Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.

L’agriculture de conservation est une technique agricole qui nécessite l’utilisation de pratiques spéciales pour entretenir le sol et d’autres ressources naturelles, tout en améliorant
le rendement et la sécurité alimentaire. Ce type d’agriculture englobe des pratiques, telles que le paillage du sol avec des résidus de cultures et de plantes, la rotation des cultures et le labour au strict minimum, tout en évitant ou en minimisant d’autres méthodes pouvant entraîner un déséquilibre au niveau de la couche superficielle du sol. Dans l’ouest du Kenya,
l’agriculture de conservation consiste en l’utilisation de fumier organique fabriqué à base de plantes locales comme le tithonia.

À l’ouest du Kenya, les conditions climatiques difficiles et les mauvaises pratiques agricoles contribuent à l’épuisement des sols et la perte de la couverture végétale. Elles réduisent la fertilité des sols et amènent les agricultrices et les agriculteurs à être trop dépendants des pluies, car les sols ne peuvent pas retenir l’eau. Lorsque le sol n’est pas humide, les cultures sensibles à la sécheresse peuvent flétrir et être une perte totale. Cependant, on peut redresser la situation en introduisant des pratiques agricoles afférentes à l’agriculture conservation qui, au bout de quelques mois ou de quelques années, améliorent la structure des sols et augmente les rendements.

Au Kenya, près de 80 % des agricultrices et des agriculteurs travaillent sur des exploitations familiales et préparent manuellement leurs terres. Après avoir sarclé les résidus de culture, certains agricultrices et agriculteurs brûlent les résidus pour avoir moins de travail, et, bêchent ensuite leurs champs à la main. Les familles qui ont les moyens embauchent parfois des ouvrières et des ouvriers agricoles pour labourer avec des bœufs après le sarclage. Par la suite, les agricultrices et les agriculteurs se servent d’une houe pour creuser des trous de plantation, et désherbent après avec des houes. Selon les critères de l’agriculture de conservation, ces pratiques perturbent le sol et nuisent à sa capacité de rétention des nutriments et de l’eau pour une meilleure santé des plantes.

Le présent texte radiophonique présente l’histoire d’une veuve qui est restée isolée des autres membres de sa communauté jusqu’à ce qu’elle se joigne à un groupement agricole. Les membres de groupement ont commencé par cultiver leurs céréales, dont le maïs, avant d’être initiés par la suite à l’agricultrice de conservation. Après avoir été initiée aux les pratiques agricoles durables par l’entremise du groupement, la veuve a diversifié ses activités agricoles et ses sources de revenus, améliorant ainsi ses conditions de vie.

Vous pourriez décider de présenter ce texte radiophonique dans le cadre de votre émission agricole courante, en utilisant les voix d’actrices et d’acteurs pour représenter les intervenantes et les intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous de préciser à votre auditoire au début de l’émission que les voix sont celles d’actrices et d’acteurs et non celles des personnes avec lesquelles les entrevues originales ont été réalisées.

Vous pourriez également vous servir du présent texte radiophonique pour faire des recherches ou vous en inspirer pour réaliser votre propre émission sur l’agriculture de conservation ou des thèmes similaires dans votre pays.

Entretenez-vous avec des agricultrices, des agriculteurs, des experts et des expertes qui pratiquent l’agriculture de conservation ou qui utilisent des connaissances afférentes à ce type d’agriculture. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :

  • Quels sont les problèmes agricoles que l’agriculture de conservation pourrait résoudre au niveau local?
  • Les agricultrices et les agriculteurs réussissent-ils avec l’agriculture de conservation?
  • Quelles sont les barrières à l’adoption d’un labour minimum visant à perturber le sol le moins possible, et d’autres pratiques de l’agriculture de conservation, et comment peuvent-elles être levées?

Durée estimée pour le texte : 20 minutes avec la musique de début et de fin.

Texte

PERSONNAGES

Animateur
Jenipher Awino, agricultrice

indicatif musical

Animateur:
Bonjour, chers auditrices et auditeurs, bienvenue à l’émission. Aujourd’hui, nous entendrons l’histoire d’une agricultrice qui a transformé sa vie en adoptant l’agriculture de conservation. Elle se nomme Jenipher Awino, et elle réside dans le village de Bar Kite, à l’ouest du Kenya.

Mme Awino est devenue veuve il y a quinze ans et avait presque renoncé à se battre après s’être retrouvée dans une extrême pauvreté. Mais elle est finalement sortie de son isolement social en se joignant à d’autres membres de la communauté dans un groupement agricole qui avaient adopté l’agriculture de conservation, et sa vie a changé. Faites un tour à pied avec moi dans son champ pendant qu’elle nous raconte son histoire.

INDICATIF MUSICAL se met à jouer et diminue. Une moto arrive à un arrêt puis le bruit d’une houe qui bêche se fait entendre

ANIMATEUR:
Il est dix heures du matin lorsque j’arrive sur l’exploitation agricole de Jenipher Awino, après l’avoir contacté par téléphone. Elle est encore au champ en train de désherber ses planches de tomates.

(APPEL) Bonjour.

JENIPHER AWINO:
(S’APPROCHANT DU MICRO) Bonjour, comment allez-vous?

ANIMATEUR:
Bien, merci. Et vous?

JENIPHER AWINO:
(TENANT DÉSORMAIS LE MICRO) Bien, merci. Bienvenue chez moi.

ANIMATEUR:
Merci, mais vous pouvez continuer à désherber pendant que nous bavardons.

JENIPHER AWINO:
D’accord.

ANIMATEUR:
Pouvez-vous me dire comment vous êtes parvenue à l’agriculture et quelles étaient les céréales que vous cultiviez au départ?

JENIPHER AWINO:
J’ai commencé à cultiver lorsque j’étais encore chez mes parents, il y a de cela quelques années. Quand je me suis mariée, je ne connaissais qu’une seule manière de cultiver, à savoir celle que m’avaient apprise mes parents.

Je préparais la terre en faisant brûler un peu les mauvaises herbes, puis en retournant la terre des planches de culture à l’aide d’une houe pour l’ameublir et l’aplanir. Après cela, je creusais des trous de plantation et je désherbais manuellement le champ avec une houe. Cependant, ces pratiques ne m’ont jamais rapporté de bons rendements en dépit du fait que j’y consacrais consacré toute mon énergie.

Mon défunt mari exerçait des emplois occasionnels. Il réparait et entretenait des voitures. Toutefois, nous étions incapables de subvenir correctement aux besoins de notre jeune famille. Lorsqu’il est décédé il y a de cela 15 ans, l’aîné de mes enfants n’avait que 10 ans. J’ai continué à cultiver de la même façon après la mort de mon mari parce que je ne connaissais pas d’autres méthodes, en dehors de celle que j’utilisais depuis des années.

ANIMATEUR:
Est-ce que l’agriculture était la seule activité que vous meniez ou faisiez-vous autre chose pour avoir un revenu, en vue de subvenir aux besoins de votre famille?

JENIPHER AWINO:
Je fabriquais également des balais soyeux que je vendais au marché. Mon mari était encore en vie lorsque j’ai commencé cette activité. Je faisais également des travaux agricoles.

ANIMATEUR:
Comment votre situation a-t-elle affecté vos relations avec votre entourage?

JENIPHER AWINO:
Je vivais dans une maison de 3 m2. Cela m’empêchait de croire que quelque chose de positif pourrait arriver dans ma vie. Je me suis isolée des membres de la communauté. Je croyais qu’en me battant seule, j’arriverais à bout de mes problèmes.

Mais cela n’a pas fonctionné. Puis, une amie m’a parlé d’une association communautaire dénommée Tego Yie (Note de la rédaction: une expression en langue luo qui signifie «fortifier sa foi») dans un village du sous-comté d’Ugunja. C’est là que les choses ont commencé a changé pour moi. Cela fait cinq ans que je suis devenue membre de l’association communautaire. L’association avait pour perspective de changer les sources de revenus à travers l’agriculture.

ANIMATEUR:
A-t-il été facile pour votre amie de vous convaincre d’adhérer à l’association?

JENIPHER AWINO:
De nombreuses femmes de mon village font partie de groupes où elles participent à des activités de tontine rotative ou «jeux de la chaise musicale» pour avoir un revenu (Note de la rédaction: l’expression «chaise musicale» dans la langue locale fait référence à une association tontinière). Toutefois, je me sentais exclue; j’avais l’impression que je ne pouvais pas m’intégrer dans leurs systèmes, car leur statut économique était meilleur au mien.

ANIMATEUR:
Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis?

JENIPHER AWINO:
J’ai commencé à participer non seulement aux réunions de l’association, mais également aux rencontres communautaires organisées par les autorités locales, dont les chefs et les chefs adjoints. Lors des réunions communautaires, j’ai entendu parler d’un projet dirigé par le ministère de l’Agriculture et des organisations non gouvernementales, en vue de pratiquer l’agriculture de conservation avec des groupements agricoles. Notre association était un des groupements concernés.

ANIMATEUR:
En quoi consistait exactement la formation sur l’agriculture de conservation?

JENIPHER AWINO:
Lorsque j’ai adhéré à l’association, la formation nous a appris comment cultiver du maïs et des légumes simultanément. J’étais prête à apprendre toute nouvelle méthode qui pourrait améliorer mes conditions de vie.

Le ministère nous a formés pendant trois mois et demi. Il y avait une zone de démonstration regroupant quatre différentes parcelles. Une parcelle était réservée à la culture intercalaire de maïs et l’ambérique, une autre associait le maïs et les haricots, une troisième avait du maïs et du dolique d’Égypte et le quatrième associait du maïs avec du niébé.

Au cours de la formation, nous avons laissé la terre intacte en déracinant seulement l’herbe, sans bêcher le sol. Parfois, on utilisait une houe pour arracher simplement l’herbe du sol. Toutefois, on n’émottait pas la terre, ce qui permettait au sol de rester fertile et de préserver sa capacité à retenir l’eau. En outre, les racines de cultures n’étaient pas exposées, car cela pouvait les rendre vulnérables aux vents. On espaçait les cultures, de sorte que le maïs puisse former un couvert qui empêcherait les mauvaises herbes d’avoir la lumière du soleil ou de l’espace pour pousser.

En tant qu’association, nous avons enregistré des résultats de la phase des semis aux récoltes. Une semaine après les semis, nous avons vérifié le nombre de feuilles par pied de maïs, la hauteur du plant et la longueur de chaque feuille. Nous avons répété cet exercice les deuxième, troisième et quatrième semaines, jusqu’à ce les épis du maïs commencent à se former

Le maïs est arrivé à maturité et était prêt pour la récolte après 105 jours. J’ai aimé chaque détail de ce que nous étions en train de faire, et c’est cela qui m’a ouvert les yeux.

ANIMATEUR:
En quoi cette expérience a été édifiante pour vous?

JENIPHER AWINO:
Après avoir appris de ces sites de démonstration, chacun de nous a reproduit les mêmes essais sur son exploitation agricole. J’ai décidé de pratiquer la culture intercalaire du maïs et de haricot. Je pouvais juste me permettre de brûler les mauvaises herbes et n’avais pas les moyens d’utiliser une planteuse à alimentation semi-mécanique. J’ai désherbé en arrachant les plantes indésirables et les herbes qui se trouvaient à la surface avec une petite houe pour ne pas déranger le sol. Nous avons convenu en groupe de visiter réciproquement nos exploitations pour nous encourager mutuellement et voir comment chacun s’en sortait. Cela m’a permis de mieux faire les choses.

Au moment de la récolte, j’avais le sourire aux lèvres. Sur la même acre de terre où je n’avais jamais récolté plus d’un sac de 90 kg, j’ai récolté 12 sacs de 90 kg chacun.

C’était le début de mon voyage qui m’a donné satisfaction. C’était la première fois de ma vie que je vendais les produits de mon champ au marché et qu’il m’en restait encore pour nourrir ma famille. Cela m’a motivé et je me suis juré de ne plus jamais retourner dans la misère profonde qui avait entaché ma réputation dans le village.

ANIMATEUR:
L’agriculture de conservation a-t-elle été la seule chose que vous aviez apprise?

JENIPHER AWINO:
Après cette première activité avec l’association, les organisations non gouvernementales ont continué à interagir avec nous par le biais des autorités locales. Une ONG dénommée Farm Inputs Promotions Africa nous a appris à cultiver des légumes biologiques. Je cultivais des variétés de légumes locales, surtout pour les vendre au marché. L’ONG nous a également formés sur l’élevage de volailles, et nous a initiés aux centres avicoles et à la gestion élémentaire des volailles. J’ai construit un poulailler où je garde les volatiles, qui sont protégés des prédateurs grâce à un grillage. Ces volatiles fournissent des œufs aux agricultrices et aux agriculteurs, qui à leur tour placent ses œufs en dessous de leurs poules pour qu’elles les couvent.

Je participe également à différentes entreprises agricoles. Le Kenya Agriculture Research Organization et une ONG dénommée Rural Energy and Food Security Organization nous ont appris à cultiver de la banane à partir d’éléments végétaux qui avaient été mis en culture dans un environnement stérile dans des pépinières à l’aide de ce qu’on appelle la «culture de tissus.» Cela a consisté en des stages pratiques d’un an sur le terrain.

De plus, Heifer International m’a offert une chèvre laitière, dont je vends le lait. J’ai lancé une nouvelle entreprise de transformation de patate douce à chair orange et je vends des croustilles et des frites dans une école avoisinante. Je fabrique de la farine pour la bouillie. Cette farine est faite à base de patate douce à chair orange, de soja et de sorgho.

ANIMATEUR:
Pouvez-vous énumérer les avantages de l’agriculture de conservation?

JENIPHER AWINO:
Après m’être engagée dans l’agriculture de conservation, j’ai arrêté d’acheter du maïs au marché, car j’en produisais assez pour ma famille. L’agriculture de conservation exige moins de travail et moins de temps. Elle est très rentable, permet de conserver la structure du sol et empêche les cultures de se flétrir à cause de la sécheresse.

Comme l’agriculture de conservation n’exige que très peu de labour, le sol n’est pas érodé, et cela accroît sa capacité à retenir l’eau.

Mais l’agriculture de conservation est facile seulement pour ceux qui mènent patiemment leurs travaux agricoles. Les résultats ne s’obtiennent pas du jour au lendemain. Avec l’agriculture de conservation, il est important de couvrir le sol en tout temps. Par conséquent, je recouvre le champ de tiges de maïs d’un paillis ou de tithonia qui procure également de l’azote au sol. J’utilise uniquement du fumier composté de ferme en guise d’engrais.

ANIMATEUR:
Est-ce que votre travail inspire d’autres villageois, ou vos proches?

JENIPHER AWINO:
Je suis actuellement conseillère villageoise en agriculture et je forme des formateurs. J’ai diversifié mes activités agricoles et je cultive désormais plusieurs variétés de céréales, et cela me rapporte beaucoup. J’ai quitté la maison de 10 m2 recouverte d’un toit de chaume et me suis installée dans un logement semi-dur.

En outre, les gens de la communauté me respectent, et cela m’encourage à continuer de travailler non seulement très dur, mais également de manière intelligente. Grâce aux connaissances et aux compétences que j’ai acquises, je reçois la visite des membres de la communauté et de personnes originaires d’autres pays. Je me fais même appeler «professeur», même si je n’ai qu’un niveau d’étude primaire.

ANIMATEUR:
Avez-vous d’autres histoires à succès en dehors du fait que vous enregistrez de hauts rendements, vous vous êtes taillé une place sur le marché et que vous avez construit une maison?

JENIPHER AWINO:
Avec les recettes que me rapporte mon exploitation agricole, j’ai pu payer des études en mécanique à mon fils. Il vit dans une ville éloignée où il met en pratique ce qu’il a appris. Il est revenu à la maison un jour et a découvert que j’avais vendu un régime de bananes à 1500 shillings kényans, et un tas de légumes à 500 shillings. Ce qu’il faisait ne lui rapportait pas beaucoup d’argent, alors il a décidé de faire ses bagages et de revenir à la maison pour cultiver comme moi.

Grâce à l’argent que je gagne avec l’agriculture, je lui ai acheté une moto qu’il utilise pour faire du transport. En travaillant dur, il a pu acheter deux autres motos et il possède un gym-club entièrement équipé. Ses affaires marchent bien et il a construit sa propre maison après avoir vécu dans une modeste demeure pendant longtemps.

ANIMATEUR:
Quel est votre rêve?

JENIPHER AWINO:
Je rêve de voir mes enfants atteindre le niveau d’études qu’ils désirent. Je nourris également le rêve d’acheter une fourgonnette pour vendre mes produits au marché. Je souhaite construire une meilleure maison que celle dans laquelle je vis actuellement.

ANIMATEUR:
Merci Jenipher Awino de nous avoir transportés dans votre périple de dur labeur et de détermination.

Et vous, chers auditrices et auditeurs, vous pouvez y arriver aussi! Jenipher a commencé à petits pas et a écouté ses grands rêves.

Aujourd’hui, nous nous sommes promenés à travers l’exploitation agricole de Jenipher et nous avons entendu l’histoire d’une femme qui cultive du maïs en association avec le haricot, et qui ne pratique aucun labour. Elle a également des bananeraies et vend des œufs.

Vous pouvez commencer à suivre les mêmes pratiques: zéro labour, bonne utilisation de l’espacement, bonne méthode et bonne période de désherbage, bonnes méthodes de récolte et aucune interférence avec le sol, et tout cela pour avoir de meilleurs rendements et améliorer vos sources de revenus.

Je vous dis au revoir et à la prochaine pour notre prochaine émission agricole. C’était votre animateur (nom de l’animateur).

MONTEZ LE SON DE L’INDICATIF MUSICAL ET BAISSEZ-LE ENSUITE

Acknowledgements

Rédaction : Rachel Adipo, agente de programme, Adaptive Research and Technology Program, Ugunja Community Resource Centre.

Révision : Getrude Kambauwa, agente en chef de la conservation des ressources en sols, Direction générale de la conservation des ressources, ministère de l’Agriculture, de l’Eau et du Développement de l’irrigation du Malawi; Wycliff Kumwenda, responsable des services agricoles de l’Association nationale des petits exploitants du Malawi; Peter Kuria, agent de programme au African Conservation Tillage Network, Kenya

Information sources

Entrevue réalisée avec Jenipher Awino, agricultrice et conseillère villageoise agricole, 16 octobre 2014.

gac-logoProjet réalisé grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)
Ce texte radiophonique a été rédigé avec le soutien d’Irish Aid.