Notes au radiodiffuseur
Les émissions radiophoniques agricoles utilisent de nombreux formats différents. Le présent dossier d’information vous donne une liste des formats utiles à envisager pour votre émission. Il présente une brève description de chaque format, ainsi que des suggestions sur le genre d’informations que le format est le plus approprié à communiquer ou sur la façon dont le format encourage la mobilisation de l’auditoire.
Texte
Introduction:Dans de nombreuses stations, l’émission agricole régulière (c’est-à-dire quotidienne ou hebdomadaire) est un « magazine » ou une émission multi-formats. La structure d’un magazine donne aux réalisateurs la liberté d’utiliser le format le plus efficace pour chaque élément de l’émission globale. En raison de sa diversité de sons et d’approches, une émission multi-formats est intéressante à écouter.
Mais quel format devriez-vous utiliser pour quel élément de votre émission?
C’est une chose d’identifier le contenu que vous voulez dans votre émission agricole. Mais la question de savoir comment vous transformez ce contenu en radio est aussi importante que le contenu lui-même!
Il existe des dizaines de formats pour présenter le contenu en ondes. Certains sont simples, économiques et efficaces. D’autres sont efficaces mais coûteux à produire.
Vous pourriez, par exemple, fournir tout le contenu de votre émission dans une dramatique scénarisée à plusieurs personnages. Mais celait exigerait une équipe exceptionnelle de rédacteurs et d’acteurs – un luxe non disponible pour la plupart des émissions agricoles!
Ou bien vous pourriez faire lire tout le contenu par l’animateur. Mais cela ennuierait assurément vos auditeurs au lieu de les motiver. Ils n’entendraient pas des gens comme eux à la radio et ils ne considéreraient pas votre émission comme leur émission.
Certains éléments de l’émission exigent un format spécifique. Par exemple, les prix du marché devraient toujours être lus par l’animateur (ou par une autre personnalité en ondes), à l’aide d’un texte préparé qui suit une séquence régulière et qui est toujours diffusé à la même heure du jour. Les prix du marché doivent être précis, d’où la nécessité d’avoir un texte. Et les prix du marché changent tous les jours ou toutes les semaines, d’où la nécessité d’avoir une présentation claire et concise. Presque tous vos auditeurs seront déjà motivés à écouter une émission portant sur les prix du marché. Vous n’avez donc pas besoin « d’habiller » l’information sur les marchés pour la rendre intéressante.
Cependant, vous pouvez essayer un éventail de formats pour les autres éléments de l’émission. Par exemple, si l’élément de l’émission concerne un « enjeu profondément enraciné », vous pouvez choisir de le traiter avec un parmi de nombreux formats, incluant une interview, une table-ronde, une tribune téléphonique, une interview d’un expert, une converse-clips – ou un mélange de plusieurs formats. (Un « enjeu profondément enraciné » est un défi qui empêche une bonne production agricole et qui n’est pas facile à résoudre.)
Formats appropriés pour une émission de type magazine:Les formats suivants ont été sélectionnés pour trois raisons :
- ils peuvent être efficaces si on les utilise convenablement
- ils sont relativement simples à produire
- ils n’exigent pas beaucoup de ressources
Les formats les plus courants sont mentionnés en premier, tandis que les formats relativement moins utilisés sont énumérés vers la fin.
Interview : L’interview est le fer de lance de nombreuses émissions agricoles. Ce format implique habituellement que l’animateur pose des questions à quelqu’un afin d’inciter cette personne à fournir des informations ou des commentaires utiles. Les interviews peuvent être effectuées dans le studio, sur le terrain ou par téléphone (tribune sélective). Elles peuvent être réalisées en direct ou préenregistrées. Elles peuvent impliquer des questions délicates (par exemple lorsque l’on demande à un fonctionnaire de rendre des comptes) ou elles peuvent être tout à fait positives (par exemple, en encourageant une agricultrice sans expérience radiophonique à exprimer ses points de vue).
L’interview est un format extraordinaire :
- parce qu’elle permet aux auditeurs d’entendre la conversation de quelqu’un d’autre (nous sommes tous curieux);
- parce que le va-et-vient de l’interview coupe de longues périodes de discussion;
- parce qu’elle donne à l’animateur un moyen de maintenir la discussion sur le sujet.
Les interviews en studio sont faciles à réaliser et sont bonnes :
- pour obtenir des faits d’un expert, y compris des anecdotes et peut-être un soupçon d’émotion. Cependant, interviewer un expert peut s’avérer aride si bien qu’il est important de traiter avec l’expert sur une base personnelle, d’obtenir des anecdotes, de découvrir le lien personnel de l’expert avec le sujet et de maintenir les informations factuelles à un niveau gérable. Si l’interview penche trop lourdement vers le factuel, les auditeurs peuvent ne pas embarquer dans la conversation, car il pourrait ne pas y avoir de lien émotionnel avec l’invité ou l’animateur;
- pour obtenir des interviews personnelles avec quelqu’un qui révèle quelque chose sur sa personne ou qui raconte une bonne histoire. Cela embarque généralement l’auditoire plus facilement et avec succès, car il y a des points de repère, des valeurs et des sentiments émotionnels que nous partageons comme humains.
Les radiodiffuseurs devraient se préparer pour une interview en ayant une bonne idée, certes flexible, de ce qu’ils veulent cibler durant l’interview. À partir de recherches préalables, vous devriez avoir un vague énoncé de l’histoire, une bonne idée des questions à poser et aussi de la perspective ou de l’angle qui, à votre avis, devrait intéresser vos auditeurs.
Les interviews sur le terrain sont également assez faciles à réaliser, en supposant que la station possède les ressources nécessaires pour envoyer du personnel sur le terrain. L’inclusion des bruits des champs ajoute un élément visuel à l’information transmise. L’auditoire est encore en mode d’écoute clandestine, mais maintenant les auditeurs peuvent visualiser la scène. Les experts peuvent faire des démonstrations, en utilisant un langage clair et descriptif et des sons naturels pour aider l’auditoire à visualiser et à comprendre clairement l’information. Les interviews sur le terrain avec des sons naturels peuvent brancher fortement l’auditoire avec l’histoire racontée, les émotions étant exprimées. Par exemple, une interview sur le terrain avec un agriculteur qui attend un vétérinaire pour examiner la vache de la famille serait plus dramatique et plus riche émotionnellement qu’une interview en studio effectuée après la visite du vétérinaire.
Les animateurs peuvent aussi interviewer deux personnes ou plus en même temps. Ou bien un animateur peut interviewer une personne et ensuite une autre (et peut-être encore une autre). Les animateurs peuvent aussi présenter une invitée (et le sujet en cause) en faisant jouer un enregistrement ou un « clip » de cette invitée en train de parler du sujet.
Émissions en tribune téléphonique/avec envoi de messages-textes : L’animateur invite les auditeurs à appeler la station et à exprimer leurs points de vue sur un sujet précis pendant que l’émission est en ondes. Ces formats sont peu coûteux et faciles à réaliser et ils permettent à l’auditoire de faire partie de l’émission, d’orienter la conversation et de poser des questions.
Les tribunes téléphoniques et les envois de messages-textes sont efficaces pour embarquer les auditeurs. Ils fonctionnent au mieux lorsque l’animateur cadre le sujet sous la forme d’une question sur laquelle les auditeurs sont priés de faire des commentaires. Lorsqu’un expert invité prend les questions, ce format peut constituer un moyen utile de transmettre des faits, car ces faits reposeront sur des situations réelles.
Propos de l’animateur : Les auditeurs souhaitent avoir une relation positive et personnelle avec l’animateur de l’émission et ce dernier peut largement contribuer à encourager ce souhait. Un animateur efficace crée et renforce cette relation amicale en partageant ses préoccupations et ses joies et en respectant les auditeurs comme des égaux. Le propos de l’animateur se déroule habituellement au début et à la fin de l’émission, mais il peut survenir à n’importe quel moment opportun.
Discussions en groupe : Les discussions en groupe sont différentes des interviews personnalisées car l’auditoire entend une gamme de points de vue sur un enjeu particulier. Cette diversité de points de vue peut stimuler une discussion plus informée, plus intensive et plus convaincante. Dans un groupe d’agricultrices, par exemple, les femmes peuvent se renforcer mutuellement avec les paroles des autres et s’engager dans une discussion plus large et plus profonde.
Comme les autres interviews en studio, les discussions en groupe sont des moyens rapides et efficaces de couvrir pas mal de terrain. Mais elles peuvent finir par être une série d’interviews personnalisées à moins que les panélistes aient des points de vue différents ou un point de désaccord précis. Une discussion en groupe efficace est autant une discussion entre les participants qu’une interview. L’intervieweur est davantage un modérateur qu’un questionneur. Une conversation animée est plus intéressante à écouter et peut transmettre plus efficacement l’information qu’une interview factuelle personnalisée directe.
Chansons-messages : La radio est un medium parfait pour les chansons. Elles peuvent :
- ajouter de la diversité à votre émission en introduisant une autre sorte de son (en dehors de la simple voix);
- refléter et affirmer la culture des auditeurs;
- stimuler une réponse émotionnelle à un sujet;
- aider les auditeurs à se souvenir d’informations complexes.
Certaines émissions agricoles créent ou utilisent une chanson enregistrée localement dans l’introduction de l’émission. Dans d’autres cas, les réalisateurs utilisent une chanson existante avec un message qui concorde avec le sujet de l’émission. Faites seulement attention que la chanson ne détourne pas les auditeurs du message général que vous essayez de transmettre!
Mini-dramatique : La radio attire et stimule l’imagination de l’auditeur. C’est donc un médium parfait pour une dramatique. Cette dernière peut être aussi simple que l’enregistrement d’une conversation téléphonique dans laquelle deux de vos employés sont des acteurs de doublage. Ou bien elle peut être aussi complexe que la diffusion d’une dramatique réalisée avec des recherchistes, des rédacteurs et des acteurs professionnels.
Les dramatiques radiophoniques racontent une histoire, fictive ou basée sur des évènements de la vie réelle, qui peuvent éduquer et motiver les auditeurs sur d’importants enjeux tout en les divertissant. Les dramatiques peuvent aussi être conçues principalement pour inciter l’auditoire à participer à la discussion publique.
Les dramatiques complètes sont chronophages et coûteuses et exigent souvent des rédacteurs et des acteurs qualifiés. Les feuilletons exigent généralement des donateurs. Le coût de textes de bonne qualité, d’acteurs professionnels et d’une expertise technique de qualité supérieure est considérable. Cependant, des mini-dramatiques plus courtes « uniques » avec 2 à 5 personnages sont plus abordables et largement utilisées. Les mini-dramatiques peuvent également impliquer une courte série d’épisodes reliés.
Les dramatiques radiophoniques dépendent largement du dialogue pour dicter l’action dramatique. Étant donné que les auditeurs peuvent seulement écouter et pas voir ce que fait un personnage radiophonique, c’est le dialogue qui doit rendre clair le comportement et les actions d’un personnage.
Micro-trottoir (ou voix des villageois):Un micro-trottoir implique qu’un radiodiffuseur se rende là où sont les gens (sur les trottoirs) pour y recueillir de brèves opinions (avec un micro) sur une question ou un sujet préparé à l’avance. Ces brèves opinions sont ensuite éditées ensemble. Les micros-trottoirs constituent une bonne façon de mettre sur pied une interview. Ils montrent à la personne interviewée qu’il existe un éventail d’opinions publiques qu’elle doit aborder. Un micro-trottoir incitera vraisemblablement la personne interviewée à donner des réponses plus complètes et plus révélatrices.
En diffusant des voix de la rue, un micro-trottoir donne également aux auditeurs un sentiment « d’appartenance » à l’émission de radio. Il valide les opinions des gens et, oui, la plupart des gens aiment entendre leur voix à la radio.
Cela semble assez simple d’enregistrer les voix de passants, mais le micro-trottoir ne se contente pas d’un contact auditif.
- Le micro-trottoir devrait être enregistré clairement sur place, mais sans être noyé par les bruits des véhicules qui passent ou par une musique abasourdissante. Recherchez un endroit ayant un bruit de fond régulier et pas de montées soudaines de circulation bruyante ou de musique.
- Les meilleurs micros-trottoirs sont rapides, inhabituels et mémorables.
- La voix du reporteur n’apparaît normalement pas dans un micro-trottoir, sauf peut-être pour poser une question supplémentaire ou pour répéter la question initiale.
- Le sujet du micro-trottoir devrait aborder une question sur laquelle les gens ont une opinion tranchée – souvent un sujet d’actualité. Évitez les sujets vagues comme l’avenir du monde.
- Posez une question ouverte et simple qui sera rapidement comprise et ne donnera pas une série de réponses par oui ou par non.
Liste scénarisée : Parfois, vous avez besoin de fournir des informations précises et détaillées. Dans ce cas, la chose la plus sensée consiste à faire lire une liste scénarisée par un animateur. Tel que mentionné précédemment, les prix du marché conviennent bien à une liste scénarisée. En outre, si votre émission parle d’une pratique agricole qui implique une série d’étapes, c’est une bonne idée de fournir une liste scénarisée de ces étapes à la fin de la discussion. Cela aidera les agriculteurs à se souvenir des informations importantes. Une courte liste scénarisée peut également être incorporée dans une annonce publicitaire qui peut être rediffusée dans des émissions futures ou durant les pauses commerciales.
Poèmes, jeux-questionnaires et autres concours (habituellement dotés de prix modestes) : Ils peuvent aider les auditeurs à se souvenir de renseignements précis. Et ils peuvent également être amusants! Les agriculteurs se souviennent des informations quand ils participent, par exemple en créant et en soumettant un poème, une chanson ou un autre morceau créatif portant sur un sujet agricole précis. Si les meilleures propositions sont diffusées, cela aide encore davantage les agriculteurs à s’en souvenir. Une autre façon d’aider les auditeurs à se rappeler de l’information consiste à les encourager à téléphoner et à énumérer les points clés couverts dans une interview.
Discussion/interview scénarisée : Des organismes comme Radios Rurales Internationales fournissent des textes radiophoniques sur des sujets qui peuvent être utiles pour vos agriculteurs. En effectuant certaines recherches localement, vous pouvez adapter ces textes pour couvrir des enjeux d’importance locale, même s’il pourrait y avoir des moments où il conviendrait de lire simplement un texte en ondes en le modifiant au minimum.
Certains textes prennent la forme de deux animateurs de radio débattant d’un sujet. Les animateurs ne sont pas des experts du sujet, mais ils parlent comme des non-experts bien informés. À eux deux, ils présentent le sujet et en donnent un aperçu général. C’est une bonne idée pour les animateurs de jouer différents rôles ou d’avoir en ondes des personnalités différentes. Par exemple, un animateur pourrait poser des questions (en agissant au nom des auditeurs) et l’autre pourrait répondre aux questions. Un animateur pourrait fournir de l’information et l’autre pourrait offrir un divertissement. Le fait d’avoir deux rôles différents ou deux « personnalités » différentes crée une dynamique qui tient l’auditoire en éveil. Ce format exige un peu de recherches préliminaires sur le sujet – juste assez pour décider quelle information devrait être incluse dans un aperçu général.
D’autres textes radiophoniques (de Radios Rurales Internationales et d’autres organismes) prennent la forme d’une interview scénarisée entre un animateur et un expert. Ce format présente un animateur parlant avec une personne qui possède une expertise particulière sur un sujet. Afin d’adapter ce format scénarisé pour la diffusion, trouvez une autre personne de votre station qui peut jouer le rôle de l’expert – un autre diffuseur, ou peut-être l’agent de vulgarisation qui travaille avec votre station. Avec cette deuxième personne, pratiquez-vous à lire le texte à mesure que vous le traduisez et que vous l’adaptez au langage des agriculteurs. Relisez-le au complet jusqu’à temps d’être convaincu qu’il semble « non scénarisé et spontané – et intéressant! Et n’oubliez pas qu’il ne faut pas essayer de rouler vos auditeurs. Si le texte implique un animateur et un avocat, mais que vous n’avez pas d’avocat, annoncez clairement à vos auditeurs que l’interview initiale a été menée avec un avocat mais que, en raison du fait que l’enjeu est si important pour les agriculteurs, vous « recréez » l’interview en faisant lire les propos de l’avocat par quelqu’un d’autre.
Monologue scénarisé : Certaines stations font simplement lire par un animateur ou un expert un long texte sur la façon de planter du manioc ou d’entreposer du maïs. Cela ne fait généralement pas de la bonne radio! Les auditeurs se fatiguent d’entendre une seule voix, et en particulier une seule voix qui leur dit quoi faire!
Toutefois, il pourrait arriver des cas où il est sensé pour l’animateur de faire un bref monologue. Par exemple, vous pourriez vouloir :
- faire une mise à jour sur une histoire que vous avez déjà couverte en profondeur;
- couvrir un sujet que vous n’avez pas eu le temps de rapporter avec des formats plus compliqués comme des interviews;
- faire une observation humoristique ou satirique sur une situation d’actualité.
Cependant, évitez ce format autant que possible, surtout pour les longs textes. Il est peut-être peu coûteux mais il ne sert pas bien les auditeurs et il peut refléter un manque d’effort créatif ou d’imagination ainsi qu’un manque de connexion avec les agriculteurs.
Discussion ouverte: Une discussion ouverte n’est qu’un grand groupe de discussion qui inclut un auditoire sur place comme participants. L’animateur est le modérateur, souvent avec quelques panélistes experts pour faire avancer la discussion. Il incombe à l’animateur de maintenir l’émission animée en encourageant les questions et les commentaires fougueux. Les discussions ouvertes constituent un moyen très visible de laisser l’auditoire s’approprier la discussion. Elles sont habituellement enregistrées et éditées pour leur diffusion.
Récit au « je » : Un récit au « je » est une histoire dans laquelle l’invité-narrateur parle simplement de sa propre expérience. Tel que présenté en ondes, il n’y a pas d’intermédiaire ou de censure entre l’invité-narrateur et l’auditoire; l’invité-narrateur raconte simplement son histoire. Les invités-narrateurs sont encouragés à s’exprimer dans leur langue locale et parlent normalement durant 5 à 7 minutes. Les invités-narrateurs peuvent être des gens confrontés à des situations extraordinaires, comme des personnes vivant avec le VIH et le sida. Ou bien ils peuvent être des gens ordinaires ayant des histoires spéciales à raconter, comme des personnes employées dans des professions qui se meurent au fur et à mesure que la culture et la technologie évoluent.
Les segments d’un récit au « je » sont généralement diffusés comme un élément d’une émission hebdomadaire de type magazine. Mais une longue interview est nécessaire pour recueillir suffisamment de matériel pour faire un récit au « je » bien ciblé, car la plupart des gens ne savent pas si leur histoire personnelle est intéressante ou même quelle est leur histoire personnelle. La clé réside dans l’établissement de la relation entre l’intervieweur et l’invité-narrateur, afin que la documentation obtenue soit ouverte et honnête. Les journaux exigent une technique d’entrevue considérable : les questions sont éditées, si bien qu’il faut une technique d’entrevue pour éviter les vides de compréhension ou les transitions bizarres dans la version finale.
Les journaux radiophoniques sont relativement faciles et peu coûteux à réaliser. Les journaux peuvent, au fil du temps, couvrir un large éventail d’enjeux et peuvent être hautement efficaces pour changer le comportement social de façons positives.
Dans certains cas, les journaux constituent la pierre angulaire d’une émission magazine et les autres éléments de l’émission ciblent les mêmes enjeux que les journaux.
Converse-clips : C’est à moitié une interview et à moitié un documentaire. Un reporteur se rend dans un village, interviewe les agriculteurs, puis édite leurs commentaires. Le reporteur crée ensuite un texte dans lequel l’animateur pose des questions au reporteur sur un ton conversationnel et le reporteur répond avec ses propres mots, intercalés avec des clips des interviews sur le terrain. Les clips illustrent des points, transmettent l’émotion, emmènent l’auditoire vers un nouvel endroit et développent un personnage. Les converses-clips sont plus faciles et plus rapides à créer qu’un documentaire, mais exigent de bonnes performances à la fois de l’animateur et du reporteur.
La converse-clips introduit une nouvelle voix (le reporteur) dans votre émission et vous permet de diffuser des interviews du terrain même lorsque l’animateur n’a pas été en mesure de se déplacer.
Mini-documentaire: Un documentaire radiophonique ou « topo » est une émission consacrée à la couverture en profondeur d’un sujet particulier, habituellement par le biais d’un mélange d’interviews de personnes impliquées avec le sujet, de transitions scénarisées, de commentaires et de débats, avec le son pertinent. Ce format exige un bon sens de l’histoire, une expertise en écriture et en exécution, et de bonnes techniques d’enregistrement et d’entrevue. Il prend beaucoup de temps à réaliser. Mais un court documentaire de cinq à six minutes peut embarquer les auditeurs, les amener en voyage, leur présenter des gens intéressants et leur fournir des renseignements utiles.
C’est généralement une bonne idée d’acquérir une certaine expérience avec le format de la converse-clips avant d’essayer un documentaire. N’oubliez pas qu’un documentaire est aussi une histoire, même s’il a une politique ou un autre point à formuler. De bons personnages sont l’élément moteur d’un bon documentaire.
Voici quelques conseils clés pour réaliser un bon documentaire d’impact.
- Si vous pouvez l’écrire mieux et en moins de mots que votre invitée l’a dit, alors faites-le.
- Lors de l’édition, assurez-vous de garder le meilleur, les citations « en or » de toutes vos interviews. Souvent, il s’agira des citations qui sont exprimées avec sentiment et émotion.
- Mettez les chiffres et les faits incontestables dans vos sections scénarisées.
- Faites vos sections de liaison scénarisées les plus courtes possibles. Les auditeurs sont plus intéressés à entendre vos invités.
N’ayez pas peur d’enchaîner des clips avec différents invités commentant le même sujet ou répondant à la même question. Assurez-vous simplement d’identifier les invités avant et après le segment pour que vos auditeurs ne soient pas perdus.
Formats utilisés en dehors d’une émission magazine:Les deux formats suivants sont normalement diffusés en dehors d’une émission magazine régulière.
Messages publicitaires : Les messages sont de courtes présentations (normalement de 30 à 60 secondes) ou annonces « accrocheuses » qui communiquent un seul message clair. Ils ont été largement utilisés dans le marketing social, par exemple pour annoncer des marques de condoms ou les moustiquaires de lit traitées à l’insecticide. Ils sont largement utilisés pour communiquer des messages sur les comportements souhaitables ou sains, allant du comportement sexuel à l’hygiène.
Les messages montrent souvent des gens qui font la bonne chose et dont la vie s’en trouve améliorée. Ils utilisent des voix qui sont claires, qui reflètent la collectivité de l’auditeur et/ou qui ont un ton convaincant et fiable.
Les messages radiophoniques sont relativement faciles à créer et peu coûteux. En raison de leur brièveté, ils sont facilement insérables dans des horaires serrés et peuvent être inclus dans des émissions qui ont déjà un auditoire – aucune campagne n’est nécessaire pour se bâtir un auditoire. Par nature, les annonces sont flexibles : l’horaire des messages et de la diffusion peut être facilement modifié.
Les messages peuvent prendre un certain nombre de formes : mini-dramatiques, annonces, appuis de personnalités ou d’autorités; micro-trottoirs, collages ou montages; dialogues, refrains musicaux, questions et réponses ou jeux-questionnaires.
N’oubliez pas qu’un message bien réalisé peut être réutilisé à souhait. Alors, élaborez-le soigneusement pour vous assurer qu’il demeurera d’actualité et efficace malgré un usage répétitif.
Promos : Les promos sont de courts messages, de 10 à 30 secondes en moyenne, réalisés pour être diffusés en dehors de votre émission agricole. La promo a pour but :
- de rejoindre un auditoire à la fois d’auditeurs réguliers et potentiels; et
- de leur donner une raison d’être à l’écoute la prochaine fois – pour l’épisode suivant de votre émission.
Une promo devrait toujours répondre à la question : « Pourquoi devrais-je m’embêter à écouter la prochaine émission? »
Certains réalisateurs ne se donnent pas la peine de créer une promo pour chaque émission et certaines stations ne s’embêtent pas à donner du temps d’antenne pour des promos. Ils ont tort. La promo est un élément essentiel du service que l’émission et la station de radio devraient fournir aux agriculteurs. C’est la plus importante activité de renforcement de l’auditoire que vous pouvez faire, en dehors de votre émission régulière.
Si, pour une très bonne raison quelconque, vous ne pouvez pas créer une promo précise pour votre prochain épisode, assurez-vous d’avoir une promo générique très bien réalisée pour votre émission radiophonique que vous pouvez diffuser dans les cases des promos.
Conclusion:Comme vous pouvez le voir, il existe beaucoup de formats possibles pour transmettre l’information et pour mobiliser votre auditoire. Expérimentez quelques formats nouveaux – peut-être quelques messages publicitaires, un micro-trottoir ou une discussion en groupe ou ouverte. N’oubliez pas d’obtenir des rétroactions des agriculteurs-auditeurs pour savoir dans quelle mesure ils aiment les nouveaux formats. Plus vous avez « d’outils » de format à votre disposition, plus vos émissions radiophoniques seront diversifiées, intéressantes, stimulantes, convaincantes et fructueuses.
Acknowledgements
Rédaction : Vijay Cuddeford, rédacteur en chef, Radio Rurales Internationales.
Révision : Doug Ward, président du Conseil, Radios Rurales Internationales, et David Mowbray, gestionnaire, Formation et Normes, Radios Rurales Internationales.
Traduction : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.
Projet réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise de l’Agence canadienne de développement international (ACDI)