L’eau c’est la vie. Partagez-la.

Gestion de l'eauQuestions sociales

Notes au radiodiffuseur

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Bien des gens luttent pour le bien commun. Mais, parfois, les choses finissent par bénéficier seulement à quelques personnes qui ont du pouvoir dans une collectivité. Le présent texte raconte une histoire qui s’est déroulée dans le village de Tiopaizi au Malawi. Les villageois sont arrivés avec une idée sur la façon de mettre fin à la famine dans leur collectivité en amorçant un projet d’irrigation. Au cours des premières années du projet, au lieu de bénéficier à l’ensemble de la collectivité, seuls quelques-uns en ont profité. Cependant, le village n’a pas abandonné. Les villageois ont fait face aux problèmes et ont réussi.

En dehors de M. Germain et de M. Erick Bimphi, tous les noms de ce texte sont fictifs.

Le présent texte est une histoire fictive qui repose sur des entrevues réelles avec des villageois. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte sur un sujet semblable dans votre région. Ou encore vous pourriez choisir de produire ce texte dans votre station en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les gens qui parlent. Si tel est le cas, veuillez vous assurer de prévenir votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non pas des personnes initialement impliquées dans les entrevues.

Texte

Personnages

Germain : Homme du village intelligent et généreux
Chef du village : Intelligent mais parfois faible
Éda : Vieille femme, veuve, s’occupant des orphelins laissés par son fils mort de faim
Bimphi : Ivrogne, toujours ivre. Gros travailleur, mais dépense presque tout son argent pour acheter de la bière
Jacques : Neveu du chef du village, insensible et égoïste
Jacob : Bon ami de Bimphi, gros travailleur mais ne boit pas de bière

Animateur :
Le village de Tiopaizi, dans la région du chef Msakambewa, a perdu cinq personnes victimes de la famine en 2001. Après cela, les villageois se sont rendu compte qu’ils possédaient un trésor caché inutilisé : il y avait une rivière pérenne dans le village. Ils se sont rencontrés avec les encouragements de leur cher agent vulgarisateur local. Ils ont accepté de lancer un projet d’irrigation en complément des cultures pluviales.

Mais le problème était que le meilleur endroit pour le projet d’irrigation faisait partie d’une réserve forestière protégée par le gouvernement. Ils avaient besoin de la permission du ministère des Forêts par l’intermédiaire de leur commissaire de district, le CD. Le chef du village décida d’approcher le CD. Leur accordera-t-il la permission d’utiliser les terres dont ils ont besoin?

Effets sonores :
Foule de gens à l’audience du chef du village

Bimphi :
(Parlant à voix basse sous le bruit) Jacob, voyez la tristesse du chef du village… Je vous l’ai dit, le CD ne peut pas accepter cela.

Jacob :
Bimphi, soyons attentifs et écoutons ce qu’il veut nous dire…

Bimphi :
Mais c’était notre chance d’avoir assez d’argent pour acheter de la bière.

Jacob :
Tu ne penses qu’à la bière. Tes amis pensent à la nourriture.

Bimphi :
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Je parle de ma nourriture… Des gens ne sont-ils pas morts de faim, me laissant moi – un ivrogne – en vie?

Jacob :
Hé, arrête ça! C’est pas une blague de mauvais goût.

Chef du village :
Silence, s’il vous plaît! Silence!Je vous ai convoqués pour vous faire part des résultats de ma discussion avec le DC.

Bimphi :
(D’une voix ivre) Chef, dites-nous simplement ce que vous voulez nous faire savoir.

Jacques :
(Criant après Bimphi) Restez tranquille, vous! Nous voulons entendre ce que dit le chef du village.

Bimphi :
Alors, qui ne veut pas entendre…? Vous pensez toujours que vous êtes intelligent, Jacques.

Tout le monde :
(Bruit) Ah vous!

Une voix :
Bimphi est toujours ivre – où trouve-t-il son argent?

Une autre voix :
C’est vrai. On ne sait pas ce qui engraisse les cochons, n’est-ce pas?

Chef du village :
Assieds-toi, Bimphi, et tiens-toi tranquille… Le commissaire du district a… accepté notre demande.

Tous :
Oui, oui.

Les villageois entonnent un chant qui louange le courage du chef du village

Une personne :
Tiopaizi est un lion … ouiiiii.

Tous :
C’est un lion.

Une personne :
C’est un lion.

Tous :
C’est un lion ou … ou … oui, c’est un lion ou … ou … oui. C’est un lion.

Chef du village :
Merci, merci. Asseyez-vous… Le commissaire du district enverra les arpenteurs pour déterminer une nouvelle limite demain.

Tous :
Oui, chef du village. (Quelques sifflets)

Chef du village :
Il est satisfait de voir que nous n’avons jamais empiété sur la forêt. C’est notre récompense.

Éda :
(En pleurs et en sanglots) Oh, chef du village, regardez. Cela arrive alors que j’ai déjà perdu mon fils bien-aimé mort de faim. Merci, chef du village!

Bimphi:
Grand-mère Éda, ce n’est pas un jour d’enterrement, femme… mais de réjouissance. Ne gâchez pas notre fête. Nous aurons assez d’argent pour acheter de la bière maintenant.

Éda :
(Parlant plus lentement, comme une personne âgée) Bimphi, c’est bien triste que ce projet d’irrigation arrive après que j’ai perdu un enfant de vingt cinq ans mort de faim… Regardez les orphelins qu’il m’a laissés et leur mère.

Chef du village :
C’est effectivement triste que la famine nous ait enlevé cinq membres l’an dernier… Puissent-ils reposer en paix.

Bimphi :
Oui, chef du village, ils devraient vraiment reposer en paix.

Chef du village :
J’ai une annonce à faire. La personne du bureau des terres viendra demain matin pour changer la limite de la réserve et nous laisser la vallée… Rencontrons-nous là-bas et travaillons fort pour défricher les terres.

Tous :
Oui.

Jacques :
Ce sera la fin de la famine dans notre village.

Changement de scène

Animateur :
Les habitants du village de Tiopaizi ont travaillé très fort pour défricher les terres qui leur ont été données. Ils ont réussi à détourner une rivière vers ces terres avec l’aide de leur agent vulgarisateur. Les gens ont semé du maïs pour compléter leur alimentation. Le maïs a germé. Mais quelque chose d’inattendu s’est passé. De quoi s’agit-il? La famine sera-t-elle chose du passé dans le village?

Effets sonores :
Un coq chante. On frappe à la porte.

Jacques :
Qui est là?

Germain :
Ouvre la porte, Jacques. C’est moi.

Jacques :
(Endormi) Qui?

Germain :
Germain…. Réveille-toi. Allons arroser nos cultures avant que quelqu’un d’autre se réveille.

Jacques :
Quelle heure est-il?

Germain :
Il est 4 heures… Je croyais que nous avions convenu de nous réveiller à cette heure-là?

Effets sonores :
Une porte s’ouvre et Jacques bâille

Jacques :
Le sommeil était doux. Tu sais, quand il fait frais le matin, le sommeil est doux.

Germain :
Nos jardins sont loin de la source d’eau, alors nous sommes désavantagés. C’est pourquoi nous devons nous lever si tôt.

Jacques :
Oui, je sais. Nous devrions commencer par mon jardin car il est plus éloigné. Et ensuite arroser le tien.

Germain :
Aucun problème, mon ami.

Changement de scène

Effets sonores :
Écoulement d’eau avec de légères éclaboussures

Jacques :
Germain, regarde! L’eau est en train d’inonder cette plate-bande. Ferme ce canal…

Germain :
Ne vois-tu pas que j’essaie de le fermer? Mais l’eau déborde…

Jacques :
Très bien, ouvre le canal là où tu veux que l’eau aille en premier pour réduire la pression. Ensuite, ferme-le là où tu ne veux pas que l’eau se dirige.

Les deux rient

Germain :
Ça a marché… oui…

Effets sonores :
Les éclaboussures d’eau cessent

Germain :
Qu’est-ce qui ne va pas? Regarde, il arrive seulement un peu d’eau. Que s’est-il passé?… Allons-nous être capables d’achever l’arrosage aujourd’hui avec aussi peu d’eau qui nous arrive? Dix minutes pour terminer d’arroser une plate-bande – c’est beaucoup trop!

Jacques :
Je pense que quelque chose a obstrué le canal principal.

Germain :
Je crois que tu as raison. Ce pourrait bien en être la cause… Alors, qu’allons-nous faire?

Jacques :
Laisse-moi aller vérifier ce qui se passe… Continue d’arroser – Je vais revenir.

Germain :
Laisse-moi y aller avec toi. Si c’est une grosse pierre qui obstrue le canal, il faudra peut-être deux personnes pour la déplacer.

Changement de scène

Effets sonores :
Éclaboussures d’eau

Germain :
Il n’y a rien qui bloque cette rivière. Tout est normal.

Jacques :
D’accord, maintenant je sais. Je vois que Bimphi, Jacob et Grand-mère Éda sont tous en train d’arroser et leurs jardins sont plus proches de la source d’eau.

Germain :
Tu as raison. Alors, qu’allons-nous faire?

Bimphi :
(Déjà ivre) Bonjour, Germain et Jacques. Pourquoi avez-vous l’air si préoccupé? Qu’est-ce qui ne va pas?

Jacques :
Bimphi, quand avez-vous tous commencé à arroser?

Jacob :
Jacques, quelle sorte de question est-ce là? Tu veux dire que tu ne peux même pas constater que nous venons tout juste de commencer?

Bimphi :
Jacob, je ne réponds pas à des questions stupides. Ets-ce que ma réponse à cette question ferait une différence?

Jacques :
Bimphi, vous me connaissez déjà. Jacob, ne nous disputons pas. Nous étions les premiers arrivés ici. Vous nous avez trouvés ici et vous pourrez arroser quand nous aurons terminé.

Bimphi :
Pourquoi devrions-nous attendre que vous ayez fini en premier? Ce projet d’irrigation est pour nous tous.

Germain :
Le problème, c’est que l’eau a cessé de couler vers nos jardins parce que vous l’utilisez. Il y en a très peu qui nous arrive.

Jacob :
Cela nous regarde-t-il? Faites ce que vous voulez, mais nous n’arrêterons pas d’arroser nos cultures.

Jacques :
C’est comme ça que le système fonctionne : Premier arrivé, premier servi. Je vous ordonne de cesser. Si vous n’arrêtez pas, je vais vous frapper.

Bimphi :
Très bien, très bien, Jacob, arrêtons. Le neveu du chef du village devrait arroser en premier… une personne qui peut frapper n’importe qui selon son bon vouloir.

Jacques :
Ne parlez pas, arrêtez simplement. Retournez chez vous et revenez plus tard, parce que nous ne voulons pas vous voir gêner de nouveau notre travail.

Bimphi :
Oui, chef.

Jacques :
Vieille femme, cessez d’arroser et retournez chez vous.

Germain :
Elle peut arroser. Laissons-la arroser.

Jacques :
Quelle est la différence? (À Éda) Arrêtez, retournez chez vous et revenez plus tard.

Changement de scène

Animateur :
Les embrouilles pour l’eau ont commencé. Ce problème aura-t-il une fin? Les villageois atteindront-ils leur objectif?

Effets sonores :
Bruits naturels nocturnes de la brousse

Jacques :
Regardez la beauté du maïs que nous avons cette année. Il ne manque pas d’eau comme ces autres champs de maïs.

Germain :
Oui, c’est vraiment du très beau maïs. Mais est-ce parce que nous nous levons tôt pour arroser nos cultures?

Jacques :
Bien sûr! Ne savez-vous pas que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt?

Germain :
Je sais. Mais des gens se plaignent que nous ne leur donnons pas la chance d’arroser leurs cultures.

Jacques :
Êtes-vous d’accord avec eux? Germain, l’êtes-vous?

Germain :
J’ai réfléchi à la meilleure solution à ce problème. Je ne trouve pas de meilleure idée pour l’instant. Cependant, je n’aime pas l’idée du premier arrivé, premier servi, alors que nous avons des enfants et des personnes âgées parmi nos membres.

Jacques :
Ne pensez pas comme un pasteur. Nous faisons tous la bonne chose. Allons-nous faire cesser ceux que nous trouvons dans le jardin…? Regardez, l’eau a cessé de nous arriver. Est-ce juste? Ils sont encore revenus. Voulez-vous cela, Germain?

Germain :
Qu’allons-nous faire? C’est encore la vieille femme, Bimphi et Jacob. Que devrions-nous faire?

Jacques :
Je vais leur dire d’arrêter. Ils ne nous ont pas bien entendus hier lorsque nous leur avons demandé d’arrêter.

Germain :
Non, laisse la vieille femme arroser. Mais les hommes peuvent arrêter.

Jacques :
Que faites-vous encore ici aujourd’hui, Bimphi, Jacob, et vous la vieille dame?

Bimphi :
Pourquoi nous posez-vous une telle question quand vous voyez bien que nous arrosons? Et pourquoi posez-vous cette question quand nous arrosons? Vous ne nous avez pas posé de telles questions lorsque nous construisions les canaux et lorsque nous défrichions les terres.

Effets sonores :
Bruit de gifle

Bimphi :
(En colère) Vous m’avez giflé! Vous m’avez giflé… pourquoi? Pourquoi?… Je ne partirai pas!

Jacques :
(En colère) Pourquoi êtes-vous toujours grossier? C’est pour cela que je vous ai giflé… Maintenant quittez le jardin.

Jacob :
Jacques, non, ne nous frappez pas – nous allons partir tout de suite. Nous savons que vous savez comment vous battre.

Bimphi :
Je ne partirai pas.

Effets sonores :
Bruit de plusieurs autres gifles

Bimphi :
Assez! Assez! Nous partons.

Jacques:
Vous pouvez raconter cela au chef du village – je m’en moque. Si nous sommes les premiers à venir ici et si vous nous voyez en train d’arroser, ne recommencez jamais à arroser. Sinon, je vous donnerai une autre leçon.

Germain :
Qu’est-ce qui ne va pas, Jacques?

Jacques :
Germain, silence… Je pourrais oublier que vous êtes mon ami. (À Éda) Éda, partez! (Pause) Vous pensez que je blague? Partez et revenez plus tard. Voulez-vous une gifle?

Éda :
S’il vous plaît, laissez-moi arroser mon maïs seulement aujourd’hui. Regardez, il est en train de faner.

Jacques :
Nous vous avons dit hier que c’est premier arrivé, premier servi. Où étiez-vous? Avez-vous oublié de vous réveiller parce que vous êtes une sorcière?

Éda :
(En pleurs) Ne parlez pas comme ça, mes enfants.

Jacques :
Je ne suis pas votre enfant.

Éda :
Vous n’avez pas le même âge que moi. Vous devriez me respecter. Vous avez l’âge de mon petit-fils.

Jacques :
Je ne vous dis pas de ne pas revenir. Je vous dis d’attendre que j’ai terminé. J’ai aussi des droits.

Éda :
(Sanglotant) Hier, vous m’avez demandé d’arrêter, et aujourd’hui c’est la même chose. Vous avez même giflé Bimphi aujourd’hui. Oh, mon enfant, ne faites pas cela.

Germain :
Jacques, laisse-la arroser. Nous continuerons plus tard.

Éda :
Oui, mon fils. S’il vous plaît, Germain, parlez à votre ami. Vous savez que je me lève tard parce que mon corps me fait soufrir; vous savez que je suis vieille.

Jacques :
Non, j’ai d’autres choses à faire, Germain… Alors, Éda, vous savez que lorsque je dis d’arrêter, je le pense vraiment! Je ne veux pas de violence ici.

Éda :
(Sanglotant) Mon enfant, pourquoi es-tu mort si tôt, en me laissant? Pourquoi m’as-tu donné à manger alors que tu mourais, au lieu de me laisser, moi la vieille, mourir de faim?

Germain :
Grand-mère, allez. J’arroserai votre jardin après avoir terminé le mien.

Éda :
Merci, mon fils.

Changement de scène

Effets sonores :
Éda sanglote

Chef du village :
Pourquoi pleurez-vous, Éda?

Éda :
Chef, votre neveu Jacques m’a empêché d’arroser mes cultures hier et aujourd’hui. Il a même giflé Bimphi.

Chef du village :
Jacques? Pourquoi?

Éda :
Il dit qu’il est arrivé le premier. Quand nous arrosons notre jardin en même temps que lui, l’eau n’atteint pas son jardin.

Chef du village :
Ne vous inquiétez pas. Mon neveu est fou. Retournez simplement plus tard pour arroser vos cultures… Germain ne vous a-t-il pas aidée?

Éda :
Il m’a déjà aidée. Il va arroser mon jardin.

Chef :
Je vois.
Changement de scène

Bimphi :
Chef du village, pourquoi est-ce que ce sont toujours les mêmes qui arrosent leurs cultures tous les jours, et pourtant nous avons tous participé au creusage des canaux et au défrichage des terres?

Chef du village :
Raconte-moi toute l’histoire. Que s’est-il passé?

Bimphi :
Jacques dit qu’il se réveille tôt et il est toujours le premier à se rendre au jardin chaque jour. C’est pourquoi il veut toujours que nous attendions avant d’arroser.

Chef du village :
Je vois. Si c’est le cas, il a raison. Pourquoi ne pouvez-vous pas vous lever assez tôt, même avant lui?

Bimphi :
Je peux m’en accommoder, mais qu’en est-il d’Éda, une vieille femme que l’on empêche d’arroser pour la même raison du premier arrivé, premier servi?

Chef du village :
Que puis-je faire s’ils se lèvent tôt tous les matins?

Bimphi :
Pourquoi ont-ils besoin d’arroser leur maïs tous les jours? Ne peuvent-ils pas nous donner une chance d’arroser de temps à autre?

Chef du village :
Pourquoi ne pas le lui demander?

Bimphi :
Pourquoi ne pouvez-vous pas le lui demander pour nous? Nous avons déjà été giflés et vous dites… (très vexé et incapable de parler clairement) de…e…mandez…le… lui? N’oubliez pas que nous avons tous participé au creusement de ce canal et au défrichage des terres. Quand a commencé cette histoire du premier arrivé premier servi?

Chef du village :
Je ne réponds pas à des questions stupides.

Bimphi :
(En colère) Si le problème n’est pas résolu d’ici le week-end, je ferai quelque chose. J’endommagerai le canal et vous devrez tout recommencer. J’ai participé à l’ensemble du project. Premier arrivé, premier arrivé quoi?

Chef du village :
N’endommage pas le canal! Si tu le fais, je te chasserai de mon village.

Bimphi :
Vous ne le ferez pas. Je vous dénoncerai au même commissaire du district qui nous a donné les terres.

Chef du village :
Non, ne va pas aussi loin. Que penses-tu que je puisse faire pour empêcher Jacques de monopoliser l’eau quand il se lève plus tôt que tout le monde?

Bimphi :
Convoquez une réunion de tous les villageois. Vous nous avez convoqués pour mettre sur pied le projet d’irrigation. Pourquoi ne pas réunir à nouveau tout le monde maintenant? Le DC entendra sûrement parler de cela.
Chant pour le changement de scène

Animateur :
Le chef du village sait que le DC peut le destituer de son poste de chef du village. Que fera le chef du village pour empêcher Bimphi de détruire les canaux et de le dénoncer au DC?

Effets sonores :
Bruit d’une clochette

Gamin :
(Criant) Le chef du village vous convoque tous. Rencontrons-nous demain matin au projet d’irrigation. Soyez patients.

Bruit de la clochette

Chant pour le changement de scène

Animateur :
Que dira le chef du village aux habitants? Comment s’y prendra-t-il?a-t-il une solution facile dans ce cas?

Effets sonores :
Foule de gens bavardant

Germain :
Silence, s’il vous plaît! Silence! Écoutons le chef du village Tiopaizi, notre héro.

Chef du village :
Hé, mes ouailles. Je demande au président de ce projet d’irrigation de venir ici à côté de moi.

Bimphi :
Nous pensions que vous étiez le président.

Chef du village :
Moi! Ai-je dit cela?

Tous :
Non, non.

Chef du village :
Je veux donc le leader de ce projet d’irrigation. Germain, qui est le président?

Germain :
Personne, chef.

Chef du village :
Comment un projet peut-il progresser sans leader? Je dirigerai la réunion. Choisissons un président aujourd’hui. Donnez-moi quatre noms, s’il vous plaît, pour la présidence.

Tous :
Germain. Germain Banda, s’il vous plaît.

Chef du village :
Êtes-vous tous d’accord?

Tous :
Oui.

Chef du village :
Germain, vous êtes désormais le leader de ce projet d’irrigation. Avant de choisir d’autres responsables, dites-moi comment vous allez partager l’eau équitablement entre tout le monde, y compris les enfants et les personnes âgées.

Germain :
Je vais faire des suggestions, mais vous pouvez me donner d’autres conseils. Si vous n’êtes pas à l’aise avec mes suggestions, dites-le moi.

Tous :
Oui.

Bimphi :
Germain, nous savons que vous nous aimez tous et que vous ne pouvez pas nous nuire. Qu’en pensez-vous?

Germain :
Tout d’abord, laissez-moi vous dire que je suis désolé si j’ai pu offenser quelqu’un.

Bimphi :
Dites-nous simplement ce que vous croyez être une solution.

Germain :
La situation de notre grand-mère, Mademoiselle Éda, me dérange… Mais je pense que nous devrions nous diviser en groupes et que nous pourrions utiliser l’eau à tour de rôle tous les deux jours.

Tous :
Oui! Germain! Germain!

Chef du village :
C’est parfait mon ami. Maintenant, choisissons les autres responsables pour vous aider à mettre en œuvre ce projet.

Changement de scène

Animateur :
Pensez-vous que les problèmes de cupidité pour l’utilisation de l’eau ont continué? Non, le problème du partage de l’eau a pris fin ici. Tout le monde a profité du projet pour assurer sa sécurité alimentaire. L’union fait la force. N’attendez pas que des ivrognes vous donnent des idées sensées pour agir et partager l’eau équitablement. L’eau c’est la vie.

Acknowledgements

Rédaction : Gladson Makowa, rédacteur confirmé, The Story Workshop, Malawi, un partenaire radiodiffuseur de Radios Rurales Internationales.
Révision : Erik Nielsen, gestionnaire de programmes nationaux, Réseau d’Intégrité de l’Eau (WIN), et Alexandra Malmqvist, coordonnatrice adjointe des communications, Réseau d’Intégrité de l’Eau (WIN).
Traduction : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.

Information sources

Entrevues avec M. Erick Bimphi et avec le chef du village, Tiopaizi.