Le succès de la gestion des adventices repose sur l’utilisation d’une approche intégrée par les riziculteurs

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur

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Les mauvaises herbes se définissent comme des herbes qui poussent en désordre là où l’on ne les désire pas. Les mauvaises herbes annuelles sont des mauvaises herbes qui vivent moins d’un an et meurent après avoir produit des semences. Les mauvaises herbes pérennes évoluent après la production de semences, et des fois, pendant plusieurs années. Les espèces spécifiques de mauvaises herbes pérennes ont des racines spéciales similaires à des tubercules ou des rhizomes, qui survivent et se propagent après le labour. En tirant sur la plante, les racines se coupent et restent dans le sol, ce qui rend le sarclage manuel difficile.

Le riz sauvage ressemble beaucoup au riz, il reste une des adventices pérennes les plus problématiques dans les écologies pluviales et de bas-fond. L’usage des herbicides n’est pas recommandé sur le riz sauvage car ils peuvent aussi affecter les plants de riz.

La gestion des mauvaises herbes est souvent très difficile, mais les paysans qui parviennent à trouver des stratégies concluantes sont récompensés par la suite par des rendements plus élevés.
Cette émission présente les avantages de plusieurs stratégies de gestion des mauvaises herbes, dont le labour, l’inondation, le repiquage à partir d’une pépinière, et la rotation des cultures.

Texte

PERSONNAGES:

ANIMATEUR DE L’ÉMISSION
RIZICULTEUR(M. Fofana)
AGENT DE VULGARISATION (M. DIALLO)

Indicatif de l’émission

ANIMATEUR:
Chers amis auditeurs de radio FM locale, bonjour. Soyez les bienvenus à votre émission préférée consacrée à l’agriculture. La gestion des mauvaises herbes est le thème de l’émission d’aujourd’hui. J’ai à ce propos deux invités dans ce studio avec qui je vais m’entretenir pour vous faire profiter de leurs expériences dans la gestion des mauvaises herbes. Il s’agit de M. Fofana, qui est riziculteur, et de M. Diallo, agent de vulgarisation chargé de la formation d’une organisation paysanne. Ils vont nous parler de leurs expériences dans la gestion des mauvaises herbes. Soyez les bienvenus.

LES DEUX:
(ensemble) Merci!

ANIMATEUR:
M. Diallo, commençons d’abord par vous. Dites-nous, comment les riziculteurs que vous encadrez gèrent les mauvaises herbes dans leur champ de riz.

AGENT DE VULGARISATION :
Bien, naturellement ça dépend de la mauvaise herbe. Il y a des herbes qui ressemblent au riz que l’on appelle riz sauvage. Ces herbes sont très difficiles à gérer parce que lorsqu’on les déracine, les rhizomes se coupent très facilement. Le reste des racines restées sous terre survivent et se régénèrent rapidement dès que les conditions leur deviennent favorables. Quand les riziculteurs ont du riz sauvage sur leur parcelle,ils doivent effectuer le labour et enlever les racines pour les exposer au soleil. Il y a des femmes qui mettent les racines dans des paniers pour les jeter plus loin. D’autres les empilent et les brûlent après deux semaines d’exposition au soleil. Je crois que M. Fofana connaît bien cette herbe.

RIZICULTEUR:
Oui, j’ai effectivement ces mauvaises herbes problématiques dans mon champ.

ANIMATEUR:
Avez-vous été en mesure de vous en débarrasser?

RIZICULTEUR:
Oui. Premièrement, je laboure ma parcelle pour déterrer les racines. Mais cela ne suffit pas.Je casse ensuite les mottes avec une petite houe, j’enlève les racines et je les mets en tas. Après deux semaines de séchage au soleil, je brûle les tas qui servent aussi de fumure organique.Mais depuis quelques années, j’accorde une attention particulière à ces herbes, car il est très difficile d’enlever toutes les racines à la fois.

AGENT DE VULGARISATION :
Le labour est aussi utile pour d’autres raisons.Quand vous labourez, les nombreuses espèces de graines de mauvaises herbes se retrouvent complètement enfouies dans le sol de sorte qu’elles ne peuvent plus germer.

ANIMATEUR:
Donc d’aprèsce que vous dites, il semble que le labour est une étape importante dans la lutte contre les mauvaises herbes telles que le riz sauvage et d’autres mauvaises herbes.

AGENT DE VULGARISATION :
Oui, mais le labour est seulement la première étape. Après le labour, viennent ensuite les étapesde planage et d’inondation.L’inondation de la parcelle pendant deux semaines tue la plupart des mauvaises herbes présentes. Mais pour que l’inondation soit effective, le planage du champ doit être parfait. Si des parties du champ ne sont pas inondées, les adventices vont y pousser et par la suite infester les autres parties de la parcelle.

ANIMATEUR:
Que dites-vous alors aux paysans à propos du bon moment pour inonder leurs champs?

AGENT DE VULGARISATION :
Je suggère que vous inondiez votre terrain après la première préparation du sol (ou après le premier labour).Gardez l’eau sur la parcelle pendant quelques jours et ensuite faire écouler l’eau. Après cela, et une fois que les jeunes adventices se développent, vous pouvez désherber et inonder votre parcelle une deuxième fois. Cela diminue la pression des mauvaises herbes avant que le semis ne commence.

ANIMATEUR:
Et puis, une fois que la culture pousse, la parcelle doit être désherbée une nouvelle fois. N’est ce pas?

RIZICULTEUR:
Oui,le moment du désherbage est très important. Les mauvaises herbes sont plus nuisibles au cours des six premières semaines de la croissance du riz. S’il s’agit du semis direct, désherbez la première fois après trois semaines quand le plant de riz a quatre feuilles. Deux ou trois semaines après, lors du tallage, on désherbe une seconde fois.

ANIMATEUR:
Je vais répéter ceci pour nos auditeurs. On fait le premier sarclage quand le plant de riz a quatre feuilles. Deux à trois semaines plus tard, lors du tallage, c’est mieux de sarcler une fois encore.

AGENT DE VULGARISATION :
C’est bien ça si c’est le semis direct. Mais si le riz est repiqué à partir d’une pépinière, vousavez seulement besoin de désherber une fois au début du tallage du riz. Au moment de l’application d’engrais, il ne devrait pas y avoir de mauvaises herbes sur le champ pour éviter que vous fertilisiez les mauvaises herbes.

ANIMATEUR :
M. Fofana, je sais que vous cultivez du riz depuis des années. Entre le semis direct et lerepiquage, laquelle de ces deux pratiques culturales avantage mieux les plants de riz vis-à-vis des mauvaises herbes?

RIZICULTEUR:
J’ai essayé les deux méthodes et déduit que le repiquage est meilleur. À vrai dire, le repiquagedes jeunes plantules âgées de deux semaines donne au riz un avantage considérable vis-à-vis des mauvaises herbes. Mais parfois, les paysans ne peuvent pas utiliser la méthode de repiquage. Ainsi, ils font le semis direct. Lorsque vous êtes obligé de faire le semis direct, faites la pré-germination des semences dans une mince lame d’eau avant le semis. C’est très utile.

AGENT DE VULGARISATION :
De même, l’espace entre deux plantes repiquées est important. S’il y a beaucoup d’espace entre les plantes de riz, les mauvaises herbes peuvent facilement repousser. Laissez environ vingt centimètres entre les plantes de riz, cela vous permettra de vous déplacer librement dans le champ sans endommager les plantes. Si vous plantez trop serré vous piétinez les plantes lors du sarclage.

RIZICULTEUR:
Je trouve aussi que c’est plus facile pour moi de faire le désherbage manuel si je fais le semis en ligne. Certaines adventices ressemblent beaucoup au riz; et si on les trouve hors de la ligne de repiquage, on est sûr que c’est une mauvaise herbe. Sur le site de notre coopérative, j’ai vu des paysans utiliser une houe rotative. C’est un outil mécanique pratique avec lequel ils sarclent facilement entre les rangées. La prochaine fois que je visiterai le site, je vais en acheter une, car cela facilite le désherbage et je n’aurai plus besoin de main d’œuvre supplémentaire.

ANIMATEUR:
Voulez vous dire un mot pour conclure cette émission?

RIZICULTEUR:
En dehors de ces choses, je pratique la rotation des cultures. Trois cultures par an sur une parcelle, permet de réduire les mauvaises herbes.Les mauvaises herbes ne peuvent pas survivre sur une parcelle si vous variez la culture. Par exemple, j’ai fait la rotation maïs-riz-pommes de terre. Reprenant ce cycle pendant deux ou trois ans, ou plusieurs années, j’ai réussi à contrôler la plupart des mauvaises herbes, même le riz sauvage.

Musique de fond

ANIMATEUR:
Merci M. Fofana et M. Diallo.Vous avez fourni des informations précieuses à ceux d’entre nous qui essaient de gérer les mauvaises herbes. Nous avons parlé des avantages de plusieurs approches: le labour, l’inondation, le repiquage et la rotation des cultures. Sur le champ désherbé, les nutriments sont disponibles dans le sol et les engrais utilisés profitent directement à la plante de riz. La plante de riz a moins de concurrents, se développe bien et les rendements sont meilleurs.

Merci pour votre attention. Si vous souhaitez avoir une copie de CD vidéo sur la gestion des mauvaises herbes et d’autres technologies sur le riz, s’il vous plaît contactez-moi au niveau de cette station de radio [le radiodiffuseur devrait donner un numéro de portable ou le numéro de téléphone de la station de radio. Veuillez voir les notes ci-dessous pour avoir de plus amples informations à propos de l’obtention des vidéos sur le riz au niveau du Centre de Riz pour l’Afrique].

Montée de l’indicatif musical pour conclure l’émission. Baisse après 30 secondes et fondu enchaîné sous la voix de l’animateur

Montée de la musique puis sortie en fondu enchaîné

Acknowledgements

Rédaction :Félix S. Houinsou, Consultant Radio rurale/Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO), Radio Immaculée Conception, Bénin, un partenaire de radiodiffusion de Radios Rurales Internationales.

Révision : Paul Van Mele, Responsable du Programme Apprentissage et systèmes d’innovation/Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO) Jonne Rodenburg, chercheur et spécialiste de la gestion des adventices/Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO)

Information sources

Fonds international de développement agricole (FIDA) pour son soutien à la recherche participative avec les rizicultrices dans les bas-fonds. Fondation Bill et Melinda Gates ainsi que le FIDA et le USAID pour l’appui accordé à ce texte radiophonique et pour la traduction des vidéos en langues locales.

Note  : Si vous êtes intéressés par les vidéos sur les différentes technologies de riz et vous désirez les recevoir, veuillez contacter Jonas Wanvoeke au Centre du riz pour l’Afrique à l’adresse ci-après (j.wanvoeke@cgiar.org; +229 21 35 01 88; 01 BP 2031, Cotonou, Benin). Quant à la liste des vidéos disponibles, vous voudrez bien consulter : http://www.warda.org/warda/adrao/guide-video.asp