Entreposer les niébés pour une saison et une raison

Activités après récolte

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Les pertes après la récolte d’aliments cultivés par les agriculteurs africains posent un très grave problème. Les installations de stockage inadéquates, les mauvaises méthodes de récolte, le manque de ressources et une foule d’autres facteurs en sont responsables. Les pertes d’aliments dues aux insectes et aux rongeurs pendant l’entreposage peuvent être très élevées.

Le niébé (ou haricot dolique) est une culture indigène africaine extrêmement importante, surtout en Afrique occidentale et centrale. Il existe de nombreuses variétés de niébé, une vingtaine au total. C’est une plante extrêmement versatile. Ses feuilles sont utilisées comme légume et ses graines sont cuites et servies avec du riz ou du pain de blé plat. En le mélangeant avec du mais, on obtient du nyoyo, qui est un mets local très délicat dans les campagnes du Kenya. Les graines ou les légumes peuvent être vendus au comptant et les rafles utilisées viennent s’ajouter au tas de compost.

Et pourtant, certains agriculteurs de l’Afrique occidentale peuvent perdre toute leur production de niébé en raison des dégâts causés par des insectes pendant l’entreposage. Les pertes dues à l’entreposage englobent le revenu perdu à cause de la qualité réduite des grains. Les principaux insectes ravageurs des niébés entreposés sont les bruches (de la famille des bruchidés). Le texte suivant parle de deux solutions possibles pour lutter contre les bruches dans les niébés entreposés.

Texte

Personnages :

Animateur
Agriculteur, M. John Wasonga
Agricultrice, Mme Joyce Omondi

Indicatif musical pour amorcer l’émission, puis sortie en fondu enchainé.

Animateur :
Bonjour chers auditeurs! Bienvenue à notre émission du jour intitulée ‘Entreposer les niébés pour une saison et une raison’. Aujourd’hui, nous allons insister sur l’entreposage approprié des niébés pour les protéger contre les attaques des parasites. Nos invités vont nous aider durant notre discussion. Bienvenue à M. John Wasonga et à Mme Joyce Omondi.

Invité(e)s :
Merci.

Animateur :
Chers auditeurs, restez à l’écoute pour suivre notre discussion.

Montée de l’indicatif musical et maintien pendant 5 secondes

M. Wasonga :
Aujourd’hui, nous allons parler d’une graine qui n’est pas nouvelle mais qui est plutôt notre légume indigène le plus courant, le niébé. Notre discussion vous donnera peut être de nouveaux renseignements ou vous servira peut être simplement de rappel.

Mme Omondi :
Les principaux insectes parasites des niébés entreposés sont appelés des bruches. Ces insectes infestent la récolte dans le champ et l’infestation empire pendant l’entreposage.

M. Wasonga :
étant donné que les dégâts peuvent être très graves pendant l’entreposage, les agriculteurs vendent souvent leurs cultures immédiatement après la récolte. Mais la vente des niébés juste après la récolte pose un problème. Le prix de vente est alors nettement inférieur à celui qu’ils pourraient obtenir quelques mois plus tard. Par conséquent, si un agriculteur peut entreposer les grains en toute sécurité pendant quelques mois et les vendre ensuite, il obtiendra un bien meilleur prix. En outre, à moins qu’un agriculteur n’utilise de bonnes méthodes d’entreposage, le grain de niébé sera perforé par des trous d’insectes et les acheteurs ne paieront pas le même prix à cause de ce dégât.

Mme Omondi :
C’est pour cela que nous voulons parler de la lutte contre les bruches. Il y a plusieurs façons d’entreposer les niébés pour décourager les ravages causés par les bruches. Vous pouvez mélanger les grains avec des parties égales de cendres, vous pouvez utiliser un chauffage solaire fait de plastique ou de tôle ondulée pour tuer les insectes ou bien vous pouvez traiter la récolte avec divers végétaux et huiles. Mais la méthode dont nous allons parler aujourd’hui consiste à entreposer le grain dans deux sortes différentes de contenants étanches à l’air : des barils en métal et des sacs en plastique.

M. Wasonga :
Voyez vous, les bruches ne peuvent pas vivre sans air. C’est pour cela que les contenants étanches à l’air sont si efficaces. Parlons tout d’abord des barils en métal. (Courte pause) Dans certaines régions, les vieux barils d’huile sont facilement disponibles et relativement bon marché. Le haut de ces barils possède un couvercle en plastique à vis, ce qui les rend étanches à l’air et efficaces pour décourager les bruches.

Mme Omondi :
Commencez par remplir les barils jusqu’en haut de grains de niébé secs battus. Chaque baril contient environ 45 à 55 kilos de grains. Après avoir rempli le contenant, scellez le et utilisez ensuite de l’huile d’arachides ou une autre huile de cuisson pour lubrifier la lisière de la fermeture, ce qui garantit un sceau étanche à l’air.

M. Wasonga :
L’huile facilite également l’enlèvement du couvercle après des mois d’entreposage. Les barils remplis peuvent être entreposés pendant six mois avec très peu de pertes dues aux bruches.

Mme Omondi :
étant donné que le baril ne permet pas à l’air de pénétrer de l’extérieur, les bruches finiront par mourir. C’est la raison pour laquelle les barils en métal constituent une méthode d’entreposage efficace.

Montée de l’indicatif musical pendant 2 secondes

M. Wasonga :
La deuxième méthode dont nous voulons parler aujourd’hui s’appelle l’emballage triple. Elle exige trois sacs en plastique transparent qui contiennent 50 kilos de niébés, d’où son nom d’«emballage triple». Les sacs en plastique sont placés les uns à l’intérieur des autres pour éliminer les insectes.

Mme Omondi :
Il faut faire bien attention que les sacs en plastique n’aient pas de trous, car même des trous extrêmement petits réduiront l’efficacité de cette méthode. Et n’oubliez pas qu’un ou deux sacs ne suffisent pas pour garantir le succès. Il vous en faut trois!

M. Wasonga :
Voici comment fonctionne cette méthode : repliez vers l’extérieur l’extrémité supérieure du premier sac et placez le deuxième sac à l’intérieur. Ensuite repliez le deuxième sac par dessus la partie extérieure du premier. Enfin, insérez le troisième sac à l’intérieur des deux premiers et repliez le par dessus les deux autres.

Mme Omondi :
Remplissez lentement et graduellement le sac intérieur de niébés, en vous assurant de remuer ou de secouer légèrement les sacs souvent pour éliminer les poches d’air à l’intérieur. Remplissez le sac intérieur pratiquement jusqu’en haut. Ensuite, serrez fermement le haut du sac intérieur, en exerçant une forte pression pour faire sortir l’air du sac. Secouez de nouveau légèrement le sac de tous côtés pour éliminer toutes les poches d’air.

M. Wasonga :
Lorsque les niébés sont bien stabilisés, exercez de nouveau des pressions sur le sac intérieur pour faire sortir l’air restant et ensuite attachez le avec une ficelle ou une corde. Torsadez le plastique restant au dessus de l’attache et pliez le en deux. Ensuite, attachez ensemble le plastique plié en deux.

Mme Omondi :
Répétez cette méthode de fermeture pour chacun des trois sacs individuellement. Ensuite, entreposez les sacs dans un endroit frais. Vous avez maintenant la certitude que vos niébés sont protégés contre les ravages des parasites.

M. Wasonga :
L’entreposage à l’abri de l’air dans trois sacs en plastique est facile à utiliser, efficace et sécuritaire. Essayez le et vous l’aimerez. Mais faites attention de ne pas manipuler brutalement les sacs en plastique – il est important qu’ils n’aient pas de trous.

Montée de l’indicatif musical pendant 5 secondes, puis sortie en fondu enchainé

M. Wasonga :
N’oubliez pas d’utiliser trois sacs en plastique et, au fur et à mesure que vous les remplissez de niébés, secouez les doucement pour éliminer les poches d’air. Liez solidement tous les sacs en plastique dans l’ordre. Et je crois que vous vous souvenez comment utiliser un baril de métal. Assurez vous d’avoir un bon couvercle étanche et un baril qui n’est ni trop vieux, ni rouillé. Merci de votre écoute.

Animateur :
Aujourd’hui, nos invités ont parlé de deux méthodes d’entreposage sécuritaire des niébés. La première consiste à utiliser des barils en métal et la seconde trois sacs. Nous espérons que vous avez appris quelque chose de cet exposé. En attendant de vous retrouver pour les prochaines émissions, je vous dis au revoir.

Montée de l’indicatif musical pendant 10 secondes, puis sortie en fondu enchainé.

Acknowledgements

Rédaction : Rachel Awuor, Ugunja Community Resource Centre, Ugunja, Kenya.
Révision : Professeur Larry Murdock, Université Purdue.

Information sources

  • Institut de recherche agronomique du Cameroun. Bulletin technique 3 du CRSP : Airtight Storage of Cowpea in Triple Plastic Bags (Triple Bagging). (en anglais seulement)
  • L.L. Murdock, Shade R.E., Kitch L.W., Ntoukam, G. Lowenberg Deboer, J. Huesing, J.E., Moar, W., Chambliss, O.L., Endondo, C. et Wolfson, J.L. (1997). Postharvest storage of cowpea in sub Saharan Africa. Dans B. B. Singh et al., rédacteurs, Advances in Cowpea Research. Copublication de l’IITA (Institut international d’agriculture tropicale) et du JIRCAS (Centre international japonais de recherche pour les sciences agricoles). IITA, Ibadan, Nigeria, pp. 302 312.