Un Agriculteur Innovateur Cultive pour Nourrir les Réfugiés

AgricultureQuestions sociales

Notes au radiodiffuseur

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Une bonne façon d’impliquer les agriculteurs dans les émissions de radio : les interviewer et découvrir les innovations qu’ils ont créées. Le texte suivant relate une histoire vécue et traite des innovations apportées par un agriculteur qui ont augmenté les disponibilités alimentaires pour une population de réfugiés. Même si la population de votre région ne comprend pas de réfugiés, les renseignements peuvent être adaptés à d’autres situations d’urgence telles que les conflits armés ou les catastrophes naturelles. Vous aimeriez peut-être parler d’une récolte de la région au lieu d’une récolte de café (comme nous l’avons fait dans le texte). Par ailleurs, vous pouvez présenter le café à titre d’exemple pour aider à former les agriculteurs de votre auditoire. Ils peuvent adapter cet exemple en fonction des conditions qui leur sont propres.

Diffuser de l’information sur les innovations apportées par les agriculteurs inspire les autres agriculteurs et les incite à faire des expériences eux-mêmes. Si c’est possible, nous vous recommandons de vous rendre sur le terrain pour interviewer les agriculteurs dans leur milieu c’est-à-dire où ils se sentent le plus à l’aise.

Texte

Personnages
Animateur
M. George Rueda
: agriculteur innovateur

Animateur
– (Hier/la semaine dernière/mercredi) au cours de l’émission (nom de l’émission), nous avons parlé de récoltes de survie – pourquoi nous avons besoin de ces dernières, comment elles aident après (une catastrophe/un conflit). On nous a aussi donné quelques exemples de ces récoltes. Aujourd’hui, M. George Rueda est en studio. M. Rueda est un agriculteur innovateur qui a connu du succès. Il fait des expériences portant sur diverses méthodes de cultures vivrières. Faire des expériences en matière de cultures vivrières peut souvent vouloir dire meilleur rendement. Bienvenue à l’émission, M. Rueda.

M. Rueda
– Merci – c’est un plaisir d’être ici.

Animateur
– M. Rueda, vous allez nous parler de votre nouvelle méthode de cultiver les patates douces. En fait, j’ai cru comprendre qu’en utilisant vos méthodes vous pouvez doubler la production de patates douces.

M. Rueda
– Oui, en effet c’est vrai.

Animateur
– Eh bien! Dites-nous comment avez-vous commencé? Comment avez-vous créé vos méthodes de cultures?

M. Rueda
– Depuis un grand nombre d’années, je faisais des expériences dans mon terrain – avec toutes mes récoltes – maïs, haricots et arachides. Mais il y a deux ans… j’ai finalement compris! Et j’ai découvert une nouvelle façon d’accroître ma récolte de patates douces.

Animateur
– Heu!… Il y a deux ans… au moment où commençait la guerre dans le Nord.

M. Rueda
– Oui. Cette année-là, des flots de réfugiés passaient la frontière, pour entrer dans notre pays. Un camp de réfugiés fut établi près de mon village.

Animateur
– Je me souviens bien de cette époque. Un grand nombre d’entre nous se demandait comment nos agriculteurs pourraient cultiver assez de nourriture pour nourrir leurs familles et nourrir tous les nouveaux venus.

M. Rueda
– Précisément. Et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que mes expériences pour accroître la production de patates douces pourraient être utiles. Il y avait tellement plus de bouches à nourrir.

Animateur
– Eh bien!… Nous ne devrions pas laisser nos auditeurs dans l’incertitude plus longtemps! Veuillez nous parler de vos expériences.

M. Rueda
– Je faisais des expériences sur différents types d’engrais naturels dans les buttes de plantation.

Animateur
– Quels types d’engrais avez-vous essayés?

M. Rueda
– D’abord, j’ai essayé de mélanger du lisier de porc dans les buttes de plantation. Mais je n’ai pas obtenu de bons résultats. La récolte n’était pas vraiment meilleure. Et les gens ne voulaient pas manger des patates douces qui avaient été fertilisées à l’aide de lisier de porc. J’ai alors essayé de la pulpe de café.

Animateur
– De la pulpe de café comme engrais?

M. Rueda
– Oui, je cultive le café. Un grand nombre de mes voisins le cultive aussi. Mais dans le passé, nous avons toujours considéré la pulpe de café – la partie externe du fruit – comme déchets. Après avoir enlevé le grain – nous jetions simplement la pulpe dans le fossé ou dans la rivière. Quel gaspillage! Je crois que tout peut être utile – rien ne devrait être considéré comme déchets. Alors je me suis demandé : » Comment puis-je utiliser la pulpe de café? »

Animateur
– Et vous avez pensé à vos patates douces?

M. Rueda
– Oui, j’y ai pensé. J’ai labouré les buttes de plantation et j’y ai mélangé la pulpe de café. J’ai utilisé un demi-seau de pulpe de café dans chaque butte. J’ai bien mélangé la pulpe et la terre. J’ai laissé le tout en place pendant une semaine – pour que cela se décompose. J’ai ensuite planté des patates douces. J’ai obtenu d’excellents résultats.

Animateur
– Vous voulez dire que vous avez eu une bonne récolte?

M. Rueda
– Une très bonne récolte. Cette méthode a doublé la production végétale.

Animateur
– Alors cela a donné de meilleurs résultats que le lisier de porc.

M. Rueda
– Oui, bien meilleur. La pulpe de café contient un nutriment, le potassium. Les patates douces ont besoin de beaucoup de potassium pour croître.

Animateur
– Mais… ramasser et étendre la pulpe de café… cela prend beaucoup de temps. Et une grande quantité de pulpe de café!

M. Rueda
– Oui, et je ne pouvais pas faire tout cela seul. Mais n’oubliez pas qu’à cette époque un grand nombre des réfugiés étaient des agriculteurs et ils cherchaient du travail. J’ai embauché plusieurs réfugiés pour ramasser la pulpe des plus grandes fermes et pour la mélanger à la terre sur mon terrain. Ils ont travaillé très fort. J’ai augmenté ma plantation de patates douces d’une par année à deux plantations par année.

Animateur
– Il y avait donc un plus grand nombre de travailleurs pour cultiver la nourriture et une plus grande quantité de patates douces pour nourrir ces travailleurs.

M. Rueda
– Oui, nous nous sommes bien débrouillés.

Animateur
– M. Rueda, merci d’avoir partagé votre histoire. Et merci de nous avoir dit comment vous avez accru la production végétale dans votre ferme. Vous avez ainsi aidé à nourrir un grand nombre de réfugiés que nous avions accueillis dans notre pays.

M. Rueda
– Ce fut un plaisir d’être ici.

-FIN-

Acknowledgements

Collaboration : Jennifer Pittet, Thornbury, Ontario, Canada.
Révision : Vignes Thievendaram, expert en agriculture, Cambridge, Ontario, Canada.

Information sources

» The role of potato and sweetpotato in disaster relief: The case of Rwandan refugees in South Kivu, Democratic Republic of the Congo (ex-Zaire), 1994-96 « . M. Tanbanik, P. Phezo, P.T. Ewell, N.B. Lutaladio, G. Scott, CIP Program Report, 1997-1998, International Potato Centre, Lima, Pérou.
Adresse Web : http://www.cipotato.org

» Coffee pulp as manure on sweet potato « . Beka F. Siki, Harvest, volume 8, numéro 4, quatrième trimestre, 1982, Department of Agriculture and Livestock, PO Box 417, Konedobu, Papua New Guinea.

» Compost increases sweet potato yields in the highlands « . Euclid D’Souza, R. Michael Bourke, Harvest, volume 8, numéro 4, 1982. » Improving subsistence agriculture on the Nembi Plateau « . Harvest, volume 9, numéro 2, 1983.