Les femmes économisent du temps dans la ferme

Cultures agricolesSanté

Notes au radiodiffuseur

Pour aider les femmes vivant en milieu rural qui ont été affectées par le VIH/sida, partagez avec elles des renseignements et des suggestions qui leur permettront de sauver du temps et d’alléger les tâches dans la ferme et à la maison. Le dialogue qui suit contient des thèmes intégrés à l’histoire. Pour obtenir d’autres suggestions, consultez le texte 1 de la pochette 62, « Suggestions pour aider les diffuseurs à relever les défis du VIH/sida et son impact ». De plus, parlez à des travailleurs de développement agricole, des groupes d’agriculteurs de la région et des agriculteurs aînés qui utilisent des pratiques traditionnelles. Interviewez des femmes de la région qui ont trouvé des moyens efficaces de travailler dans la ferme et à la maison. N’oubliez pas d’obtenir leur permission avant de diffuser leurs histoires sur les ondes. Un grand nombre de personnes se sentent mal à l’aise de parler du VIH/sida. Il n’est donc pas nécessaire d’aborder ce sujet au cours des entrevues. Mettez l’accent sur la valeur et l’intérêt des approches pratiques que les personnes vous décrivent.

D’autres scénarios pouvant porter sur ce thème :

  • la préparation superficielle du sol permet d’économiser du temps au moment du sarclage et du labourage
  • les femmes utilisent des machines pendant le broyage, le battage et la mouture
  • le zéro-pâturage économise du temps pour la production du bétail
  • la production du petit bétail
  • l’utilisation des cultures-pièges pour attirer les insectes nuisibles loin de la culture principale
  • les cultures traditionnelles locales qui sont nourrissantes et faciles à cultiver
  • une communauté partage le travail agricole

Texte

Personnages

Narrateur

Chotsani :
agricultrice
Asale :
agricultrice
Chiwa :
agricultrice
Alile:
agricultrice
Teleza :
agricultrice


Narrateur :
Au coucher du soleil, une douzaine de femmes se rassemblent dans une maison du village. Ce soir, leur groupe de soutien se rencontre. Toutes les femmes sont veuves. Leurs maris sont décédés du VIH/sida et de maladies liées à ce syndrome. Ces femmes ont eu la vie dure; elles ont eu moins de temps pour travailler. Leurs terres et leurs cultures en ont souffert. Sans le travail et l’argent que contribuaient leurs maris, leurs familles n’ont pas toujours eu de quoi manger. Plusieurs femmes étaient désespérées. Mais quelque chose a changé! Les femmes ont commencé à parler ensemble de leurs luttes communes. En parlant, elles ont trouvé des solutions. Les femmes se rencontrent maintenant chaque semaine pour partager des idées sur la façon d’accomplir plus de travail en moins de temps. Ce soir, le groupe de soutien se rencontre chez Chotsani, une des femmes du groupe. On entend les femmes qui arrivent.

EFFETS SONORES : VOIX DE FEMMES QUI RIENT ET QUI PARLENT

Chotsani :
J’aimerais vous souhaiter la bienvenue et vous remercier d’être venues. Je suis certaine que ce soir, plusieurs d’entre vous partageront de bonnes idées avec le groupe. De belles surprises vous attendent.

VOIX DE FEMMES, MURMURANT JOYEUSEMENT

Chotsani :
Asale, peut-on commencer par vous? Je vois que vous avez apporté votre surprise.

Asale :
Oui. Ma soeur m’a donné cette houe en cadeau. Les femmes de son village utilisent cet outil dans les champs. Vous pouvez voir que le manche de cette houe est très long.

Chiwa :
Oui, mais est-ce que ça fonctionne? L’avez-vous essayée?

Asale, enthousiaste :
Oui! Ça fonctionne bien. J’ai sarclé toute la matinée avec cette houe et je n’étais pas fatiguée. Je crois qu’elle est faite spécialement pour les femmes. Elle est beaucoup plus légère qu’une houe ordinaire avec un manche court.

Chotsani :
Eh bien, il semble que nous pourrions toutes nous servir de cette houe. Si vous êtes intéressées à en savoir plus long sur cet outil des plus utiles, parlez à Asale plus tard pendant la soirée. Et maintenant, passons à la prochaine surprise. Alile, pouvez-vous faire entrer votre ami?

Narrateur :
Une femme d’âge moyen se lève rapidement et quitte la pièce. Elle revient quelques secondes plus tard une corde à la main et un âne à l’autre bout de la corde. L’âne brait très fort en entrant dans la maison.

EFFETS SONORES – UN ÂNE QUI BRAIT

Alile,
parlant très fort pour qu’on l’entende pendant que l’âne brait : Voici mon ami. Je l’appelle mon roi. Il est à la fois têtu, bon travailleur et bienveillant!(Rires.) J’ai échangé deux vaches contre cet âne. Il me permet d’économiser beaucoup de temps et d’énergie.

Chiwa :
Alile, mais à quoi sert l’âne?

Alile :
J’attache une charrue légère derrière l’âne et je laboure entre les rangs avant de planter. Ça ne me prend que deux jours pour faire ce que j’avais l’habitude de faire en deux semaines. Et il m’est plus facile de sarcler le reste de l’année.

Chotsani :
Nous savons toutes que nous consacrons une grande partie de notre temps à sarcler. Et comme nos maris n’y sont plus, nous n’avons pas beaucoup de temps. Il faut dire que nous n’avons jamais eu beaucoup de temps! Vous vous rendez compte, mesdames, que l’âne et la houe à long manche nous permettent d’atteindre le même but! Ils nous économisent du temps quand il faut sarcler. C’est comme si on avait des maris supplémentaires. (Rires.) J’aimerais maintenant partager une autre chose avec vous. Je vais vous servir un casse-croûte délicieux et je veux que vous deviniez avec quels aliments il a été préparé.

Narrateur :
Chotsani se rend dans l’autre pièce et elle revient avec un plateau garni de grignotises épicées. Elle fait passer le plateau et chaque femme prend une grignotise.

Teleza :
Chotsani, c’est délicieux! Il me semble que je reconnais le goût, mais je ne peux pas l’identifier.

Chotsani :
Qui peut deviner?

Chiwa :
J’oserais peut-être dire que ça goûte les noix de bambara.

Chotsani :
Vous avez raison, Chiwa! C’est un mélange de bambara (Voandzeia subterranea (L.) Thouars), de fonio (Digitaria exilis) et d’épices. J’ai fait pousser tous les ingrédients.

Asale :
Mais le bambara est une culture traditionnelle ancienne. Personne ne cultive le bambara aujourd’hui.

Chotsani :
C’est ce qu’on m’avait dit. Mais je me suis dit : « Il y a des cultures traditionnelles qui sont faciles à cultiver. Pourquoi ne les cultiverait-on pas? Si ça me rend la vie plus facile, pourquoi pas! » (Rires.) Et ces grignotises ne sont pas uniquement délicieuses. Elles sont aussi nourrissantes. Je suis convaincue que mes enfants sont en meilleure santé depuis que j’ai un peu plus de temps pour leur apprêter de bonnes choses.

Chotsani, émue :
Vous savez, c’est étonnant tout le chemin que nous avons parcouru. Il y a quelques années, c’était difficile de faire venir les femmes à cette rencontre. Nous étions toutes déprimées et épuisées. Mais nous avons travaillé très fort. Nous travaillons toujours sur la ferme et nous nourrissons nos enfants d’aliments sains. Et nous nous entraidons. (Murmures. Les femmes sont d’accord.) Oui, c’était très difficile au début. Mais nous avons fait du chemin. Nous avons bien réussi, mes soeurs. (Les femmes applaudissent très fort.)

Acknowledgements

Collaboration : Vijay Cuddeford, Toronto, Canada

Révision : Madame Gladys Mutangadura, Postdoctoral Fellow, Departement of Sociology, University of North Carolina, Chapel Hill, NC, U.S.A
Traduit de l’anglais par Raymonde Donoghue