De petites entreprises peuvent générer des revenus nécessaires en temps de crise

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Notes au radiodiffuseur

La maladie VIH/SIDA affecte les foyers en milieu rural de différentes façons. L’une d’entre elles est de drainer toutes les réserves monétaires des familles. Ceci est particulièrement vrai pour les familles dont les hommes sont malades ou meurent. Dans plusieurs familles, c’est l’homme qui est responsable de l’apport financier généré par la culture et la vente des récoltes; c’est lui aussi qui rapporte les fruits de son labeur tirés d’un emploi à l’extérieur de la ferme

Une façon de contourner cette perte de revenus est de lancer de petites entreprises, que ce soit sur la ferme ou à l’extérieur. Vous pouvez aider vos auditeurs en diffusant de bons exemples de ces stratégies qui génèrent des revenus. Ces exemples peuvent inspirer certains d’entre eux à imaginer de possibles aventures financières. Le succès de ces entreprises dépend de plusieurs facteurs dont la demande, l’accès facile et peu coûteux en matériaux de base, une bonne main-d’œuvre et une bonne mise en marché.

Un crédit, formel ou informel, peut aussi être nécessaire pour assurer le démarrage d’une entreprise ou la continuation de son succès. Les banques et les grandes coopératives financières sont les sources de crédit formelles. Les sources informelles de crédit peuvent être les associations traditionnelles d’épargne et de prêts, des voisins ou des membres de votre parenté. Demandez la participation de votre auditoire pour connaître les initiatives de ce genre qui ont réussi au sein de leurs propres communautés. Utilisez des exemples locaux et détaillez-les.

Quelques suggestions pour de futures émissions radio sur ce thème:

  • Des voisins qui s’entraident lors de périodes difficiles; donnez des exemples tirés de votre propre communauté.
  • L’élevage des abeilles est une activité qui génère de bons revenus.
  • Faire revivre les systèmes communaux d’entreposage et de distribution des céréales.
  • A des fins de commerce, élevez des lapins et des poulets.
  • Comment obtenir un prêt.
  • Associations d’épargne et de crédit.

Texte

INTRODUIRE LA MUSIQUE ET LA MAINTENIR EN FOND SONORE.

L’animateur:
Dans le village de Tembe, plusieurs membres de cette communauté sont morts. Nombreuses sont les femmes qui ont perdu leurs maris et souffrent de cette situation. Les hommes du village se sont toujours chargés de la culture du maïs et des bananes par exemple, produits qui sont ensuite vendus, rapportant de l’argent comptant pour le foyer. Il est aussi habituel pour les hommes d’aller travailler à la ville et faire parvenir à la maison une partie de leurs gages.

Maintenant, de nombreuses familles n’ont plus de pères et très peu d’argent disponible. Dans les champs, il y a aussi moins de ces cultures nécessaires à l’enrichissement de la cagnotte familiale. La plupart des femmes n’ont pas accès au crédit qui leur serait nécessaire pour acheter des semences et des fertilisants; plusieurs d’entre elles n’ont pas l’expérience de ces cultures d’appoint.

Mais il n’y a pas que de mauvaises nouvelles. Au cours des prochaines minutes, vous entendrez une interview avec Mme Afya Mohammed, une fermière. Mme Mohammed et quelques autres femmes sont impliquées dans de nouvelles activités pour aider la population du village de Tembe à affronter ces nouveaux défis.

SUPPRIMER GRADUELLEMENT LA MUSIQUE.

L’intervieweur:
Mme Mohammed, merci de m’avoir accorder cette entrevue. Sachant dans quelle mesure votre village est affecté par la maladie du SIDA, ma première question est la suivante: comment les familles s’en tirent-elles suite à la disparition d’autant d’hommes?

Afya:
Parents et voisins s’entraident pour effectuer les travaux dans les champs en culture et pour assurer la garde des enfants. Les entreprises de pompes funèbres aident aussi. Dans notre village, il y a une longue tradition à cet égard. Chaque mois, toutes les familles versent un peu d’argent à l’entreprise funéraire. Lorsqu’un membre de la famille meurt, l’entreprise organise les funérailles et donne de l’argent et du soutien pour les travaux dans les champs. Cependant, cette aide ne dure qu’un court moment.

L’intervieweur:
Une fois cette forme d’aide épuisée, qu’arrive-t-il ensuite à cette femme? Y a-t-il d’autres formes de soutien qu’elle peut obtenir?

Afya:
Dans notre village, plusieurs femmes se sont regroupées pour apporter du support aux veuves. Comme groupe, nous avons identifié deux nécessités. Nous avons besoin de s’entraider pour les travaux de la ferme et nous devons trouver de nouvelles sources de revenus.

L’intervieweur:
Et votre groupe en est-il venu à trouver de brillantes idées?

Afya:
Nous avons d’abord pensé aux choses dont tout le monde a besoin, – des nécessités quotidiennes comme le savon, les œufs et l’huile pour la cuisson. Tout le monde a besoin de cela. Cependant, nous devons voyager sur de longues distances pour se les procurer. Quelques femmes de notre groupe achètent maintenant de plus grandes quantités de ces choses essentielles, puis les revendent localement avec un faible profit. C’est ainsi une façon de faire de l’argent.

Nous avons aussi découvert d’autres bonnes idées. Une femme qui possède une machine à coudre, fabrique et répare des vêtements sur la place du marché. Elle dirige maintenant une entreprise couronnée de succès. Une autre femme a prouvé son habileté pour la teinture des vêtements; les couleurs sont tirées de plantes sauvages. Celle qui possède la machine à coudre fabrique les vêtements et l’autre les teint. Les deux femmes se partagent les profits une fois que les vêtements sont vendus.

L’intervieweur:
Je dirais que ces femmes doivent être félicitées. De si bonnes idées! Qu’arrive-t-il du fermage? N’y a-t-il pas des femmes de votre village qui tirent des revenus de la vente de récoltes ou de l’élevage du bétail?

Afya:
Quelques femmes font l’élevage du porc. Les cochons ne requièrent pas autant de travail que les vaches et le prix actuel du marché est bon. Les fermières nourrissent maintenant leurs cochons de manioc et de patates douces au lieu de leur donner du «matooke» (des bananes cuites). C’est plus facile et moins coûteux de les nourrir de manioc et de patates douces de sorte qu’il est possible d’élever et de nourrir plus de porcs.

L’intervieweur:
Ok – tout cela est très bien! Je veux cependant savoir comment est-il possible de lever les fonds nécessaires pour acheter un instrument comme une machine à coudre ou encore des animaux ou un quelconque bien nécessaire au démarrage d’une petite entreprise?

Afya:
Nous avons une association d’épargne et de crédit dont les fonds sont mis en rotation périodiquement. Chaque membre de l’association verse dans un fonds commun une petite contribution hebdomadaire. Tous les trois mois, un membre de l’association reçoit toute la somme de ces épargnes accumulées au cours des trois derniers mois. Trois mois plus tard, une autre personne hérite de la somme accumulée. Plusieurs femmes, membres de notre groupe de soutien, ont utilisé cet argent pour acheter ce dont elles avaient besoin pour démarrer leurs entreprises.

L’intervieweur:
Vous semblez certainement avoir trouvé des façons intelligentes de faire de l’argent. Pouvez-vous résumer les éléments clés de votre succès?

Afya:
Bien, je vais essayer. (pause) Je pense qu’il y a quatre éléments. Le premier, et le plus important, est de travailler ensemble pour résoudre les problèmes. Le second est de bien cibler le marché afin de connaître ce dont les gens ont besoin et ensuite démarrer une entreprise. Le troisième point est celui d’avoir accès au crédit. Enfin, il s’agit de travailler dur.

INTRODUIRE LA MUSIQUE ET LA MAINTENIR EN FOND SONORE PENDANT LE DIALOGUE.

L’intervieweur:
Merci de nous avoir accorder cet entretien, Mme Mohammed. Je souhaite à vous et aux autres femmes de votre village, bonne chance et vous félicite aussi pour ces approches innovatrices en cette période difficile à laquelle plusieurs d’entre nous doivent faire face.

Afya:
Merci. Cela a été un plaisir.

SUPPRIMER GRADUELLEMENT LA MUSIQUE.

Acknowledgements

Contribution: Vijay Cuddeford, Toronto, Canada.

Révision: Dr Gladys Mutangadura, Etudes post-doctorales, département de Sociologie, Université de Caroline du Nord, Chapel Hill, Caroline du Nord, E.-U.

Traduit de l’anglais par André Dionne, Lingua Inc.

Information sources

«The effects of HIV/AIDS on farming systems in eastern Africa», 1995. Farm Management and Production Economics Service, Division des systèmes de soutien à l’Agriculture, Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Rome, Italie.
Courrier électronique: Farming-Systems@fao.org
Site Internet: http://fao.org/docrep/V4710E/V4710E04.htm

« Is HIV/AIDS a threat to livestock production? The example of Rakai, Uganda », par M. Haslwimmer dans World Animal Review, Volume 80-81, 1994. Production animale et Division de Santé, Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Rome, Italie.
Site Internet: http://www.fao.org/livestock/agap/war/warall/t4650b/t4650b17.htm

«AIDS and African smallholder agriculture», document édité par Gladys Mutangadura, Helen Jackson et Duduzile Mukurazita. Rapport d’une Conférence tenue à Harare, Zimbabwe, du 8 au 10 juin 1998. Southern Africa AIDS Information Dissemination Service (SAfAIDS), 17 Beveridge Road, PO Box A509, Avondale, Harare, Zimbabwe.
Courrier électronique: info@safaids.org.zw