Conceptions erronées et acceptation: Les personnes atteintes du VIH/sida ont besoin d’amour et de compassion

Questions socialesSanté

Notes au radiodiffuseur

Dans plusieurs régions et pays, les gens ont de la difficulté à admettre que le VIH/sida existe; en fait, ils nient que ce soit un problème. Cela se manifeste à plusieurs niveaux – au plan personnel, dans les familles, au sein des communautés locales et dans les gouvernements. Ce phénomène de dénégation doit être résolu avant que d’autres gestes puissent être posés pour combattre le sida. D’autres aspects importants doivent aussi être abordés tels que la peur de la maladie et la discrimination à l’égard de ceux qui ont contracté le VIH/sida.

La courte émission qui suit, aborde ces problèmes. Ce texte a été écrit par un producteur de radio, membre du «South African Community Radio HIV/AIDS Network». Dans le but d’accroître la programmation régionale liée au VIH/sida, les membres de ce réseau partagent et échangent des textes et des programmes audio en utilisant le télécopieur, les échanges de cassettes, la poste et le courrier électronique.

Le «South African Community Radio HIV/AIDS Network» pourrait vous servir de modèle si vous cherchez des façons d’élargir votre programmation. La collaboration avec d’autres stations radiophoniques et les producteurs dans le but d’échanger des idées et de partager des programmes, est une valeur sûre. Pour plus d’information sur le «South African Community Radio HIV/AIDS Network», consultez cette édition de «Echos» ou contactez le «National Community Radio Forum», Suite 109, Private Bag X42, Braamfontein 2017, Afrique du Sud.
Courrier électronique: ncrf@ncrf.org.za
Site Internet: www.ncrf.org.za

Texte

Les personnages:

L’Animateur.

MaRedebe:
La mère d’une fille atteinte du VIH/sida.
MaMhlongo:
Une bonne amie de MaRedebe.

MaRadebe:
Gugu ne revient pas ici. Point! Maintenant, si ça ne te dérange pas, je dois assister à une réunion à l’église. Tu connais ton chemin de retour.

MaMhlongo:
Mais MaRadebe – tu ne peux pas dire cela! C’est de ta fille de qui tu parles. Pense simplement au rejet qu’elle ressent. Tu as tué toute lueur d’espoir en elle. Elle ne peut pas venir à toi et se confier. Tu ne devrais pas la chasser de ta maison comme ça. Reviens au bon sens!

MaRadebe:
MaMhlongo, je ne sais pas pourquoi tu te mêles encore de mes affaires. J’ai pris ma décision et elle est finale. Il est inutile de me rappeler que Gugu est ma fille, merci beaucoup. Je l’ai portée pendant neuf mois. Et ne me parle pas de rejet, tu devrais mieux savoir. Je suis celle à qui on rappelle constamment de mettre ma maison en ordre. Je suis déjà une risée alors ne jette pas de sel sur ma blessure. Je n’ai pas découché et je ne me suis pas réveillée avec un virus, mais c’est moi qui suis l’objet de ridicule et de honte. Je ne peux pas marcher sans regarder au-dessus de mon épaule pour voir si quelqu’un me pointe du doigt. Qui veut ça? Peut-être toi, mais définitivement pas moi!

MaMhlongo:
Ecoute-toi parler. Moi,…Moi,…Moi,…tout au long. Je n’aurais jamais cru que tu étais aussi égoïste. Essaie pour une fois de chausser les souliers de Gugu. Je suis ton amie et je suis si navrée que cela arrive à ta famille, mais tu n’aides pas la situation en faisant de ta fille un paria. Elle a besoin de ton amour et de ton soutien plus que jamais. Ton rejet n’est rien d’autre qu’un billet pour le suicide. Si tu ne l’as pas entendu, je devrais te dire qu’elle est à l’hôpital – elle a de nouveau tenté de se suicider.

MaRadebe:
(surprise) Je n’avais pas idée.

MaMhlongo:
Ta fille souffre. J’ai tenté de la réconforter. Après que tu l’aies chassée, elle a vécu chez-moi pendant sept semaines. J’ai partagé avec elle mes cuillères, assiettes, serviettes de bain. Ai-je l’air malade? Tu ne contracteras pas le sida en serrant ta fille dans tes bras. Je le fais tout le temps. Elle a besoin d’être rassurée, de sentir qu’elle vaut encore quelque chose. Elle a dit que je ne devrais pas te dire ceci, mais je le dirai. Le suicide était sa façon de mettre fin à ton agonie. Elle voulait mourir, être enterrée et oubliée plutôt que de vivre et d’être pour toi l’objet de honte. Il n’est jamais trop tard pour changer d’attitude. Réveille-toi avant qu’il ne soit trop tard. Fin de la discussion!

L’animateur
: Qu’est-il arrivé, pensez-vous? MaMhlongo a-t-elle réussi à détruire les mauvaises perceptions de MaRedebe? Si elle survit, quelles seront les relations entre Gugu et sa mère? Plusieurs ont de la difficulté à admettre que le sida existe et que des membres de leur propre famille en souffrent. Il est temps d’accepter cette réalité qu’est le VIH/sida et d’apporter notre soutien aux personnes qui nous sont chères et qui en sont affectées.
Ce document a été écrit par Ntombi Sis N Radebe, directeur de la programmation au «Maputaland Community Radio», en Afrique du Sud.

Acknowledgements

La station «Maputaland Community Radio» est située à Jozini, dans la province du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, 100.3/107.6 FM. Cette radio diffuse de Jozini à UBombo et dans les régions rurales d’Ingwavuma. On utilise les langues isiZulu et l’anglais.