Actions post-récolte recommandées pour maximiser la qualité et la valeur du soja

Activités après récolte

Notes au radiodiffuseur

Le présent script porte sur la façon dont les petits agriculteurs devraient récolter le soja, notamment en le battant, en le triant et en le classant. Le texte présente également des façons d’éviter les pertes tout au long du processus et comment les agriculteurs peuvent ajouter de la valeur et préparer des recettes à base de soja.

Ce script a été rédigé à partir d’entretiens avec des experts en soja des Community Markets for Conservation et deux agriculteurs impliqués dans la culture du soja. Certains entretiens ont été réalisés sur place, d’autres par téléphone.

Du jour au lendemain, le soja est devenu une culture importante pour la plupart des ménages dans les zones rurales de l’est de la Zambie. Comparé à d’autres cultures pratiquées par de nombreux petits exploitants, le soja a une excellente valeur nutritionnelle. La demande sur le marché local et international est très élevée et le soja rapporte de très bons prix.

Vous pourriez choisir de présenter ce texte dans le cadre de votre programme régulier destiné aux agriculteurs, en utilisant des acteurs pour représenter les intervenants. Si c’est le cas, assurez-vous de dire à votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non celles des personnes qui ont participé aux entretiens.

Vous pouvez également utiliser ce scénario comme base pour créer votre propre émission sur les activités post-récolte, y compris la transformation, pour le soja.

Vous pourriez interviewer des petits agriculteurs, des agents de vulgarisation et des experts en soja du gouvernement, des ONG et de l’industrie. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :

  • Quelles sont les principales causes des pertes post-récolte du soja dans cette région?
  • Quelles mesures les agriculteurs et les consommateurs peuvent-ils prendre pour faire
    face à ces risques?

Durée estimée du scénario : 20 minutes, avec musique d’intro et d’outro.

Texte

SFX :
FONDU D’OUVERTURE INDICATIF SONORE, FONDU DE FERMENTE

ANIMATEUR :
Bienvenue à l’émission Farming is a Business. Je suis Filius Chalo Jere sur Breeze FM et notre émission d’aujourd’hui porte sur le soja qui, en un clin d’œil, est devenu une culture très importante pour l’agriculteur, l’agro-commerçant et même le consommateur.

Dans cette émission, nous traiterons de la récolte du soja, depuis l’enlèvement de la récolte du champ jusqu’au point de vente, en passant par le séchage, le battage des grains, le vannage et le calibrage du soja.

Je suis sûr que ce contenu sera utile pour tous les acteurs de la chaîne de valeur du soja.

SFX :
MUSIQUE DE TRANSITION

ANIMATEUR :
Les acteurs du secteur agricole se regroupent généralement pour des réunions de prévision des récoltes afin d’évaluer la quantité de produits à attendre, l’endroit où ils peuvent être trouvés et le prix auquel ils peuvent être achetés et vendus.

J’ai eu la chance qu’une telle réunion de prévision des récoltes se tienne en préparation de la récolte et de la commercialisation du soja. J’ai eu encore plus de chance car j’ai pu m’entretenir avec M. Kenneth Linyunga, un agronome avec beaucoup d’expérience, qui nous a expliqué comment les agriculteurs devaient récolter correctement leur soja.

M. Kenneth Linyunga, à votre avis, pourquoi les petits agriculteurs sont-ils encouragés à pratiquer cette culture?

KENNETH :
Le soja surpasse de nombreuses cultures traditionnelles en termes de valeur nutritionnelle et de revenus. Tout d’abord, il a un marché tout prêt et se vend souvent à un prix beaucoup plus élevé que la plupart des cultures. Dans l’est de la Zambie, COMACO constitue un tel marché pour les agriculteurs qui signent des accords de conservation.

ANIMATEUR :
C’est quoi COMACO?

KENNETH :
L’acronyme signifie « Marchés communautaires pour la conservation ». Cette organisation se concentre sur la conservation des arbres et des animaux sauvages et pense que la déforestation et le braconnage des animaux sauvages peuvent être freinés si l’on enseigne aux agriculteurs des méthodes d’agriculture de conservation et si on leur offre de bons marchés pour leurs récoltes.

ANIMATEUR :
Des cultures comme le soja?

KENNETH :
Oui, le soja. Cette culture a de nombreux avantages. C’est un aliment sain et une excellente source de nombreux nutriments. Il est également très bon dans la rotation des cultures car il enrichit le sol. C’est bénéfique pour toute culture qui suit le soja, en particulier une culture céréalière comme le maïs.

ANIMATEUR :
Il ne fait aucun doute que les petits agriculteurs cultivent le soja depuis un certain temps déjà. Pourquoi cette culture est-elle soudainement passée au premier plan?

KENNETH :
Le marché est prêt, car la demande de soja est très forte, tant sur le marché local que sur le marché international. Les petits agriculteurs doivent en profiter.

ANIMATEUR :
Comment peuvent-ils le faire?

KENNETH :
Tout d’abord, ils doivent apprendre et suivre toutes les pratiques culturelles recommandées pour s’assurer d’avoir une bonne récolte qui rapportera de bons prix. Ils peuvent apprendre cela à partir de différentes sources, comme les émissions de radio ou les formateurs de leur groupe. Ensuite, ils doivent augmenter la taille de leurs champs pour pouvoir cultiver plus de soja.

ANIMATEUR :
Quelles sont les choses les plus importantes que les agriculteurs doivent savoir lorsqu’il s’agit de récolter le soja?

KENNETH :
Les agriculteurs doivent comprendre que le soja se disperse dans le champ si la récolte est retardée. Les petits agriculteurs peuvent cultiver le soja avec succès, mais beaucoup d’entre eux peuvent être perdants en raison de mauvaises méthodes de récolte. Cela conduit souvent à des récoltes de mauvaise qualité qui peuvent être rejetées sur le marché. Les agriculteurs subissent également des pertes inutiles à différents stades de la préparation de la récolte pour le marché.

ANIMATEUR :
Qu’entendez-vous par pertes inutiles?

KENNETH :
Parce qu’ils peuvent éviter ces pertes s’ils font attention. La toute première perte se produit lorsqu’ils négligent le désherbage de leur soja plus tard dans la saison.

ANIMATEUR :
Mais le désherbage plus tard dans la saison est-il vraiment nécessaire? Je suppose qu’à ce moment-là, le soja est assez gros pour résister à l’invasion des mauvaises herbes tardives.

KENNETH :
C’est ce que pensent de nombreux agriculteurs. Mais les mauvaises herbes sont synonymes de compétition pour l’humidité et la nourriture. En conséquence, le soja ne se remplit pas correctement. Malheureusement, les agriculteurs font rarement le lien entre le désherbage tardif et la perte de récolte. Ils font seulement le lien entre les pertes de récoltes et le retard dans la récolte de leur soja.

ANIMATEUR :
Comment le retard dans la récolte entraîne-t-il des pertes après récolte?

KENNETH :
Quand on tarde à récolter et que la culture se dessèche complètement, les gousses se brisent souvent d’un seul coup. Il est impossible de ramasser les graines de sojaéparpillées dans le champ.

ANIMATEUR :
Comment un agriculteur peut-il éviter ces écueils?

KENNETH :
C’est tout l’objet de cette réunion de prévision des récoltes. Nous devons évaluer la quantité de soja cultivée dans le champ et aider les agriculteurs en leur fournissant des informations sur les bonnes pratiques de récolte qui permettront d’obtenir une bonne récolte pour la vente.

ANIMATEUR :
Qu’est-ce que cela implique exactement?

KENNETH :
La première étape consiste à retirer la récolte du champ. À ce stade, le soja n’est pas très sec. Il faut donc le placer sur une surface dure, une dalle ou une bâche, et le laisser sécher. Vient ensuite le battage des plantes pour que les gousses libèrent les graines. Ensuite, les graines de soja doivent être nettoyées pour éliminer les matières étrangères.

Mais, excusez-moi, nous avons quelques agriculteurs qui assistent à cette réunion. Permettez-moi donc d’en appeler un ou deux car ils pourront mieux expliquer ces activités.

ANIMATEUR :
S’il vous plaît, appelez deux agriculteurs, de préférence un homme et une femme.

SFX :
COURT INTERLUDE MUSICAL

KENNETH :
J’ai trouvé une dame et un monsieur à l’écart de la réunion. Cependant, nous ne devrions pas les retenir longtemps. Ils représentent leurs collègues producteurs de soja et doivent participer pleinement aux débats.

ANIMATEUR :
Je vais essayer de ne pas les retenir trop longtemps et je vous remercie tous les deux d’avoir répondu à quelques questions. Veuillez vous présenter.

THOKOZILE:
Je m’appelle Thokozile Khumalo. Vous pouvez m’appeler Thoko en abrégé. Je viens du village de Lopo et…

ANIMATEUR :
(INTERROMPANT) Où se trouve le village de Lopo?

THOKOZILE:
Le village de Lopo est situé à la frontière entre la Zambie et le Malawi. Il compte plus de soixante ménages qui dépendent de l’agriculture.

MUSHANGA:
Je suis Kenneth Mushanga.

KENNETH :
(plaisantant) C’est mon homonyme! Ça me donne envie d’être agriculteur comme lui un jour.

MUSHANGA:
Pour ma part, la similitude des noms montre que j’aurais pu devenir un intellectuel comme lui, impliqué dans l’amélioration de la vie des gens comme il le fait.

ANIMATEUR :
C’est intéressant de voir comment le destin dirige les gens différemment. Quoi qu’il en soit, pour les besoins de cette interview, permettez-moi de vous appeler Mushanga. D’où venez-vous, M. Mushanga?

MUSHANGA:
Je suis du village de Chithadza, à dix kilomètres à l’est du village de Lopo d’où vient Thokozile. Comme Thoko l’a dit, la plupart d’entre nous sont de petits agriculteurs. Nos cultures vivrières de base sont le maïs et les arachides. Cependant, de nos jours, beaucoup d’entre nous cultivent également le soja. C’est en train de devenir une culture très importante pour nous.

ANIMATEUR :
Je m’intéresse à la façon dont vous récoltez le soja et le préparez pour la vente. En particulier, comment savez-vous qu’il est prêt à être récolté?

THOKOZILE:
Les feuilles ont l’air rugueuses et commencent à devenir brunes. Les gousses deviennent également jaunâtres ou brunâtres. Lorsque cela se produit, nous devons immédiatement commencer la récolte.

ANIMATEUR :
Ne serait-il pas bon d’attendre que les gousses sèchent complètement? Je crois que c’est ce que vous faites avec le maïs et d’autres cultures.

THOKOZILE:
Vous avez raison. Mais les gousses de soja ont la particularité de se briser et de disperser les haricots dans tout le champ d’un seul coup. Cela peut constituer une grande perte pour nous. Alors dès que les signes de pleine maturité apparaissent, nous y allons avec des faucilles.

ANIMATEUR :
Vous voulez dire que vous coupez les plants de soja à l’aide de faucilles Cela doit être laborieux. Pourquoi ne pas simplement arracher les plantes? Ce serait plus rapide!

THOKOZILE:
En effet, ce serait plus facile et plus rapide. Cependant, Rosa dit que les racines du soja contiennent beaucoup d’azote et qu’il faut les laisser dans le sol en les coupant simplement avec une faucille ou un autre outil. Si on arrache la plante, on retire littéralement l’azote du sol. Deuxièmement, en arrachant les plantes, on mélange les haricots avec de la terre et des pierres, ce qui donne un produit de mauvaise qualité.

ANIMATEUR :
Qui est Rosa?

KENNETH :
Son nom complet est Rosa Katanga, notre experte enagriculture biologique.

ANIMATEUR :
Thoko et Mushanga peuvent-ils expliquer ce qu’ils ont appris de Rosa et de vous?

THOKOZILE:
Bien sûr, nous le pouvons.

ANIMATEUR :
Alors, expliquez-nous brièvement comment vous récoltez vos graines de soja.

THOKOZILE:
Nous coupons les plantes par poignées et les mettons en petits tas sur un côté du champ.

ANIMATEUR :
Pourquoi ne pas les emmener directement au village?

THOKOZILE:
Il est recommandé de battre le soja dans le champ pour que les déchets y restent. Avec le temps, les déchets vont se décomposer, se mélanger au sol et se transformer en humus. Cela contribue à améliorer la structure et la fertilité du sol. Mais excusez-moi, nous avons sauté une étape qui précède le battage.

ANIMATEUR :
De quelle étape s’agit-il?

THOKOZILE:
Nous devons nous assurer que les plantes récoltées sont suffisamment sèches avant le battage. Pour cela, nous étendons une grande bâche sur le sol où nous pouvons battre la récolte.

ANIMATEUR :
Mais est-ce que les bâches sont disponibles dans les villages?

THOKOZILE:
Non, sauf si vous avez un parent qui conduit des camions pour vous donner une vieille bâche qui ne peut plus être utilisée. Sinon, nous cousons ensemble plusieurs sacs de céréales ou d’engrais usagés pour les étaler sur le sol. Sinon, nous étalons de la terre mélangée à de l’argile pour obtenir une surface dure sur laquelle nous battons le soja.

ANIMATEUR :
Après cela, vous êtes prêts à faire rentrer la récolte, je suppose?

THOKOZILE:
(AVEC UN PETIT RIRE) Vous présumez à tort. Vous voyez, nous vivons dans un village où il y a beaucoup de bétail. Nous devons donc généralement clôturer l’endroit où nous allons mettre les graines de soja. Lorsque nous déplaçons la récolte du champ, nous l’étalons uniformément sur une surface dure ou une bâche pour la faire sécher.

ANIMATEUR :
Quelles sont les recommandations pour un bon séchage?

KENNETH :
Les agriculteurs doivent éviter de mettre les graines de soja en un seul gros tas car la ventilation sera mauvaise. Les graines de soja risquent même de pourrir dans les gousses à cause de la moisissure. Après l’éclatement dans le champ, la moisissure et la pourriture sont le deuxième point où les agriculteurs peuvent subir des pertes après la récolte.

ANIMATEUR :
Ensuite vient le battage, je suppose?

THOKOZILE:
Encore une fois, vous présumez à tort. Nous devons laisser le soja dans l’enceinte pendant quelques jours. Espérons que nous ne prévoyons pas de pluies tardives, car cela détruirait complètement le soja, ce qui entraînerait la plus grande perte post-récolte à laquelle un agriculteur peut être confronté.

ANIMATEUR :
Que de goulots d’étranglement!

THOKOZILE:
En effet, il faut beaucoup de choses pour arriver à un bon produit. S’il y a un bon ensoleillement, les graines de soja sèchent rapidement. Vous pouvez entendre les cosses s’ouvrir et libérer les graines sur le sac ou la bâche.

ANIMATEUR :
Cela signifie-t-il que le battage se fait naturellement?

THOKOZILE:
Pas vraiment. Certaines gousses restent intactes même après avoir reçu la chaleur du soleil. Alors après, nous prenons des bâtons et nous battons les plantes pour que les cosses restantes s’ouvrent et libèrent les graines de soja. Ce faisant, des morceaux de tiges et de gousses se brisent également et se mélangent aux graines. Nous devons donc maintenant nettoyer les graines de soja à l’aide de paniers vannés.

ANIMATEUR :
Qu’est-ce qu’un panier vanné?

THOKOZILE:
Les paniers à vannages sont des récipients plats et ronds tissés à partir de bandes de bambou. Ils ressemblent à des plateaux ronds. Vous mettez les graines de soja à l’intérieur et vous balancez le panier de haut en bas et en rond.

MUSHANGA:
(RIRES) C’est presque comme une danse et cela demande une patience et une habileté exceptionnelles. Les femmes qui font cela sont expertes pour manœuvrer le panier plat de façon à ce que la paille et les autres matières étrangères se séparent automatiquement des graines.

THOKOZILE:
Mais, bien que le vannage sépare la balle des graines de soja, nous devons toujours classer les graines de soja, surtout si vous voulez vendre sur les grands marchés locaux comme COMACO ou sur le marché international.

ANIMATEUR :
Est-ce que vous visez le marché international au niveau du village?

KENNETH :
Oui, les agriculteurs doivent viser cet objectif. Ils doivent toujours avoir à l’esprit la qualité du produit pour qu’ils trouvent un bon marché.

ANIMATEUR :
Qu’entendez-vous exactement par là?

KENNETH :
Si le soja est de mauvaise qualité, il sera acheté à un prix inférieur. Les agriculteurs doivent toujours viser un prix attractif pour leurs produits.

ANIMATEUR :
Je comprends maintenant la nécessité du classement. Cependant, je pensais que le vannage aurait fait un bon travail?

THOKOZILE:
Pas complètement. Certains haricots n’ont peut-être pas atteint leur pleine maturité au moment de la récolte et ils vont rétrécir et paraître pâles une fois secs. D’autres sont cassés lors du battage, tandis que d’autres peuvent être pourris si l’on n’a pas accordé suffisamment de temps au séchage et à la moisissure du soja.

ANIMATEUR :
Je continue à penser que le classement représente beaucoup de travail pour vous, les agriculteurs. N’y a-t-il pas un moyen d’économiser de la main-d’œuvre pour le faire?

KENNETH :
Il y en a une. Nous avons des tamis spéciaux qui peuvent séparer les bons grains des petits grains ou des grains cassés et de tous les déchets qui peuvent rester après le vannage. Même après cela, l’agriculteur doit éliminer les haricots malades ou ratatinés qui pourraient passer à travers le tamis.

MUSHANGA:
Après que les femmes ont éliminé les haricots de mauvaise qualité, les hommes reçoivent les haricots propres, les emballent dans des sacs et cousent les sacs, prêts pour le marché.

ANIMATEUR :
Devez-vous faire preuve de la même prudence avec le soja que vous avez l’intention d’utiliser à d’autres fins, par exemple, le soja pour votre propre consommation?

THOKOZILE:
Oui, vous devez vous rappeler que le soja n’est pas notre culture traditionnelle. Donc tout ce que nous faisons, c’est ce que les agents de vulgarisation agricole nous conseillent de faire.

ANIMATEUR :
Quelle est, exactement, l’importance du soja à la maison?

THOKOZILE:
Rosa dit que le soja est une culture très nutritive avec beaucoup de protéines et d’autres nutriments qui sont bons pour notre santé. Par conséquent, si nous ne le cultivons que pour le vendre, tous ces bienfaits quitteront nos villages sans que nous puissions en profiter. C’est pourquoi nous avons appris à préparer diverses recettes à base de soja pour nos familles.

ANIMATEUR :
C’est très intéressant. Quelles sont certaines des choses que vous préparez à partir du soja?

THOKOZILE:
On nous a appris à préparer de la farine de soja, que nous utilisons pour la bouillie de bébé, du lait de soja, des saucisses de soja et d’autres aliments.

MUSHANGA:
Attention maintenant, Thoko, de nous exclure, nous les adultes. Rosa dit que la bouillie de soja est bonne pour tous les âges. J’aime son goût et la façon dont elle tient dans l’estomac quand on la prend au petit déjeuner. C’est aussi moins cher et plus satisfaisant et nutritif que le pain et le thé.

THOKOZILE:
C’est vrai. Parfois, nous pilons légèrement les graines de soja pour qu’elles se brisent en petits morceaux. Nous faisons ensuite tremper cette préparation dans de l’eau chaude jusqu’à ce que nous voyions l’exsudat devenir blanchâtre. Ensuite, nous plaçons de petites quantités de graines de soja trempées sur un tissu de mouton et nous les pressons, libérant ainsi un liquide blanc. C’est ce que nous appelons le lait de soja.

ANIMATEUR :
J’ai vu du lait de soja dans les supermarchés. Est-ce que cela vient des villages?

THOKOZILE:
Non, ce que vous voyez dans les magasins est un produit industriel. Ce que nous transformons au niveau du village est juste pour notre propre consommation. Il n’est pas nécessaire pour nous d’aller dans les magasins et de dépenser de l’argent pour acheter du lait de soja et d’autres produits à base de soja que nous pouvons fabriquer nous-mêmes dans le village. Nous n’avons même pas besoin d’acheter du café au supermarché car Rosa nous a également appris à faire du café de soja.

ANIMATEUR :
La liste de ce que vous pouvez faire à partir du soja semble infinie. Je suis sûr que cela vous rend presque autosuffisants.

THOKOZILE:
Vous pouvez avoir raison. Par exemple, au lieu d’acheter du pain et du café dans les magasins pour notre petit-déjeuner du matin, nous pouvons préparer notre propre café de soja maison et y ajouter notre propre lait de soja maison. Nous pouvons ensuite boire notre café maison avec des beignets ou des gâteaux à base de farine de soja.

ANIMATEUR :
Intéressant, tout est fait maison!

KENNETH :
Oui, en effet. Cependant, les agriculteurs doivent être prudents lorsqu’ils préparent des recettes à base de soja pour la consommation domestique.

ANIMATEUR :
Pourquoi?

KENNETH :
Parce que le soja non transformé contient un élément qui interfère avec l’enzyme trypsine de notre corps et donc cette enzyme ne parvient pas à décomposer les protéines de nos aliments. Pour cette raison, notre corps est privé des protéines qui construisent le corps.

ANIMATEUR :
(PLAISANTANT) Vous me perdez avec vos termes scientifiques. Mais sérieusement, expliquez-nous un peu plus ce mauvais élément et comment on peut le traiter.

KENNETH :
En général, ce mauvais élément est appelé inhibiteur de trypsine. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est déconseillé aux agriculteurs de donner du soja à leurs poulets.

ANIMATEUR :
Pourquoi ne le feraient-ils pas?

KENNETH :
L’inhibiteur empêche l’enzyme de décomposer les protéines pour que le corps puisse les utiliser. En conséquence, les poulets sont privés de protéines et deviennent chétifs.

ANIMATEUR :
C’est assez effrayant car je crois que ce qui affecte les poulets peut aussi affecter les humains de la même manière.

KENNETH :
En effet, c’est possible. Cependant, on a découvert que la chaleur désactive l’inhibiteur de trypsine dans le soja. Ce traitement thermique est facile à appliquer dans les procédures industrielles. Au niveau du village, il est recommandé de faire bouillir le soja pendant treize minutes ou plus avant de le traiter pour la consommation.

ANIMATEUR :
En effet, chers auditeurs et auditrices, le soja est une culture merveilleuse en ce sens qu’elle vous donnera, à vous, l’agriculteur ou l’agricultrice, une bonne somme d’argent au marché et une nourriture bonne et nutritive pour la famille. En bref, le soja est bon pour la poche et l’estomac!

Mais n’oubliez pas qu’en plus de cela, il laissera aussi beaucoup d’azote dans le champ si vous suivez les méthodes de récolte recommandées. Si vous cultivez du maïs après le soja dans une rotation, votre maïs en bénéficiera. C’est donc à vous, agriculteurs, qu’il incombe d’adopter cette culture importante et de la cultiver chaque saison. Elle ne vous laissera jamais tomber.

Depuis Breeze FM, je m’appelle Filius Chalo Jere, autrement connu comme l’ami des agriculteurs, et je vous dis au revoir jusqu’à la prochaine fois.

SFX :
INDICATIF SONORE FONDU DE FERMETURE

Acknowledgements

Rédigé par : Filius Chalo Jere, Producteur, Farming is a Business, Breeze FM, Chipata, Zambie.

Révisé par : Kenneth Linyunga, Responsable provincial de la vulgarisation, Community Markets for Conservation, Chipata.

Interviews :

Kenneth Linyunga, Responsable provincial de la vulgarisation, Community Markets for Conservation, Chipata, 28 avril 2021.

Nemiah Tembo, Responsable de la conservation, Community Markets for Conservation, 26 avril 2021

Rosa Katanga, Spécialiste du développement biologique et communautaire, Community Markets for Conservation, 27 avril 2021,

David Sakala, Responsable du contrôle de la qualité, Community Markets for Conservation, 27 avril 2021,

Chisenga Shula, Responsable de la production, Community Markets for Conservation, 26 avril 2021

Kenneth Mushanga, Agriculteur principal, Chithadza Village, Chipata, 28 avril 2021

Thokozile Khumalo, Agriculteur principal, village de Lopo, Chipata. 28 avril 2021

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.