Les agriculteurs et les agricultrices s’informent sur le fumier de compost à la radio : les résultats sont impressionnants!

Santé des sols

Notes au radiodiffuseur

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Many farmers choose organic fertilizers, including compost manure, rather than or in addition to chemical fertilizers. When made from locally available materials such as crop residues, animal waste and kitchen refuse, compost manure is an effective and affordable way to improve soil fertility.

Compost manure maintains and improves soil texture, reduces soil erosion, helps kill weeds and keeps moisture in the field. But despite these advantages, there are challenges to making and using compost manure.

In Malawi, these challenges are widespread. For example, farmers in Nkhotakota District on the shores of Lake Malawi used little compost manure because they perceived making compost as time-consuming and difficult because of a lack of materials.

Farmers may also hold misconceptions, for example that compost manure is not as effective as chemical fertilizer. But many agriculture experts and farmers who have used compost manure over long periods feel that its advantages far outweigh these challenges.

In this script, we hear how a radio campaign spearheaded by Farm Radio Trust changed the minds of some farmers in Nkhotakota District about compost manure. Farmers report on what they learned about compost manure, and the benefits and challenges they experienced.

The script is based on interviews with members of radio listening clubs involved in the radio campaign, a government agricultural officer, and a radio producer.

You could use this script as inspiration to research and develop a radio program on compost manure or other ways to promote soil fertility.

If you choose to use this script as inspiration for creating your own program, you might consider asking the following questions:
• Is compost manure used in your area? What challenges do farmers face in making and using it?
• What solutions have farmers created to meet these challenges?
• Is there evidence that compost manure has raised yields or had other benefits in your area?

Apart from speaking directly to farmers and other key players in the local agriculture sector, you could also use these questions as the basis of a phone-in or text-in program.

If you choose to produce this script on your station, you could use voice actors to represent the speakers. If so, please make sure to tell your audience at the beginning of the program that the voices are those of actors, not the original people involved in the interviews.

Estimated running time: 20 minutes, with intro and outro music.

Editor’s note: “Compost manure” is the name used in Malawi for a substance which may be called “composted manure” or simply “compost” in other locations.

Texte

PERSONNAGES :

Animateur
Reporteur de terrain (George Kalungwe)
Agriculteurs et agricultrices (membres des clubs d’écoute radiophonique)
• Chrissie Joe
• Newton Mkundiza
• Rene Banda
• Maria Chande
• Kingwell D. Banda
• Hadija Chitunzu
• Maria Chande

Animateur de radio/réalisateur radiophonique à la station de radio communautaire de Nkhotakota : John Kisewe Mpakani
Coordonnateur du développement de la vulgarisation agricole: Ethel Mwase

ANIMATEUR :
Bonjour. Je m’appelle (nom de l’animateur). Bienvenue à (titre de l’émission), durant laquelle nous verrons comment les agriculteurs et les agricultrices du district de Nkhotakota ont découvert les avantages du fumier de compost grâce à une campagne radiophonique de Farm Radio Trust.

Face aux changements climatiques et à l’augmentation du coût des intrants, les agriculteurs et les agricultrices sont confronté(e)s à plusieurs problèmes. Pour franchir ces obstacles, on les encourage à adopter des pratiques agricoles intelligentes face au climat, dont l’utilisation du fumier de compost. Ce fumier est une solution de rechange intéressante aux engrais chimiques pour les agriculteurs et les agricultrices à faible revenu, et surtout pour les agricultrices, car on peut le produire à base de matériaux locaux.

Pendant 15 mois, Farm Radio Trust a travaillé avec des agriculteurs, des agricultrices, des stations de radio et d’autres partenaires pour encourager plus d’agriculteurs et d’agricultrices à faible revenu à utiliser le fumier de compost.

Mon collègue, George Kalungwe, s’adresse à des agriculteurs et des agricultrices de l’Autorité traditionnelle de Malengachanzi.

GEORGE KALUNGWE :
Veuillez vous présenter et dites-moi ce qui vous a poussé à participer à cette campagne sur le fumier de compost?

NEWTON MKUNDIZA :
Je m’appelle Newton Mkundiza. Farm Radio Trust a contacté notre chef avant de réaliser ce projet. Le chef a encouragé les gens à apprendre à faire du fumier de compost. J’ai trouvé cela très utile, car on m’avait appris que le fumier de compost était important quand j’étais à l’école, mais je n’avais jamais appris à en faire. Alors, j’ai saisi cette occasion pour faire un essai.

CHRISSIE JOE :
Je m’appelle Chrissie Joe. Nous étions très excité(e)s quand nous avons entendu parler du projet et nous l’avons accueilli à bras ouverts.

Après notre formation, chacun de nous a fait du fumier de compost et l’a utilisé dans son champ. J’ai eu de meilleures récoltes. J’ai remarqué que le fumier de compost aide à maintenir l’humidité du sol, alors même s’il pleut juste un peu, vous pouvez toujours avoir suffisamment de récoltes.

KALUNGWE :
Quelles sont les plantes que vous avez cultivées avec le fumier de compost?

CHRISSIE JOE :
Nous utilisons principalement du fumier de compost pour la culture du maïs. Certaines personnes cultivent le maïs en billons. D’autres préfèrent le cultiver sans billions et utilisent plutôt la plantation en trous. Dans tous ces cas, le maïs réussi mieux avec le fumier de compost. Lorsque nous cultivions sans ce fumier, les rafles de maïs étaient très petites et nous récoltions peut-être cinq ou six sacs. Quand nous avons commencé à utiliser du fumier de compost, j’ai récolté jusqu’à dix sacs, juste dans mon champ situé à l’arrière-cour.

KALUNGWE :
Madame Rene Banda, quelles plantes cultivez-vous avec le fumier de compost?

RENE BANDA :
J’utilise aussi le fumier de compost dans mon champ de maïs. Sur une acre et demie, j’avais l’habitude de récolter 18 sacs, mais l’an passé, j’ai eu 31 sacs.

KALUNGWE :
Madame Maria Chande, quels changements avez-vous observés depuis que vous avez commencé à utiliser du fumier de compost?

MARIA CHANDE :
Tout d’abord, laissez-moi vous dire que le sol sur lequel je cultive le maïs est très sablonneux et je ne m’attendais pas à récolter autant. Mais après avoir utilisé du fumier de compost, j’ai pu avoir de gros épis sains, et j’ai récolté 25 sacs.

KALUNGWE :
Monsieur, je crois que vous utilisiez déjà du fumier de compost uniquement. Avez-vous appris de nouvelles choses sur ce fumier?

KINGWELL D. BANDA :
Je m’appelle Kingwell Banda. Auparavant, nous mélangions simplement de la cendre avec des déchets d’animaux et des détritus. Mais nous avons appris à faire du bon fumier, pas seulement en collectant des déchets d’animaux et en les répandant directement sur les champs, mais en appliquant correctement la bonne quantité sur nos champs.

KALUNGWE :
Je vais demander à John Mpakani, le réalisateur de l’émission de la station de radio communautaire de Nkhotakota de nous raconter les débuts de l’émission?

JOHN MPAKANI :
En mars 2013, Farm Radio Trust a réalisé une étude qui lui a permis de savoir que Nkhotakota est l’un des districts les plus touchés par le changement climatique. Après avoir consulté les spécialistes, les agriculteurs et les agricultrices du district, on a convenu que l’utilisation du fumier de compost pourrait aider à réduire l’impact des changements climatiques sur l’agriculture.

La campagne radiophonique a encouragé les agriculteurs et les agricultrices à commencer à produire et utiliser du fumier de compost. Avant, les agriculteurs et les agricultrices locaux faisaient du fumier de compost, mais ils et elles n’utilisaient pas les bonnes méthodes. Ce projet leur a enseigné à utiliser les bons matériaux, les bonnes méthodes et le meilleur moment pour appliquer le fumier de compost.

La diffusion de la campagne radiophonique a commencé en début juin 2013 et s’est poursuivie jusqu’en décembre.

ANIMATEUR :
Vous écoutez (nom de la station de radio). Aujourd’hui, nous parlons de la façon dont les agriculteurs et les agricultrices ont découvert les avantages de la production et l’utilisation du fumier de compost grâce à une campagne radiophonique menée dans le district de Nkhotakota, au Malawi.

Plus tard, des agriculteurs et des agricultrices nous raconteront comment l’émission leur a permis d’augmenter leurs récoltes. Ils et elles nous parleront également des problèmes d’utilisation du fumier de compost et de la meilleure manière d’y faire face. Mais, maintenant, mon collègue George Kalungwe s’adresse à Ethel Mwase, le coordonnateur du développement de la vulgarisation agricole pour la Zone de planification de la vulgarisation de Linga.

ETHEL MWASE :
Notre étude a démontré que les récoltes des agriculteurs et des agricultrices étaient très insuffisantes par rapport aux années précédentes. Nous avons découvert que la dégradation du sol provoquée par les mauvaises pratiques agricoles était la cause profonde de cette situation.

KALUNGWE :
Il existe plusieurs solutions pour améliorer la fertilité du sol. Pourquoi avez-vous choisi le fumier de compost?

ETHEL MWASE :
C’est vrai, il existe plusieurs méthodes, dont l’agriculture de conservation, le fumier de compost et bien d’autres, mais nous nous avions peu de temps et nous avons pensé que le fumier de compost pourrait être la solution la plus rapide et la plus directe.

GEORGE KALUNGWE :
Les agriculteurs et les agricultrices utilisent traditionnellement le fumier de compost. Quelles sont les nouvelles choses qu’ils et elles ont apprises de la campagne radiophonique?

JOHN MPAKANI :
Nous avons aidé les agriculteurs et les agricultrices à comprendre de quoi retournait le fumier de compost. Avant, ils et elles récupéraient simplement des résidus d’animaux dans leurs enclos de chèvres ou de bœufs pour les répandre directement sur le champ. Cela brûlait leurs cultures, et c’est ainsi qu’ils se sont mis à détester le fumier de compost.

Et la plupart des agriculteurs et des agricultrices ne connaissaient pas les autres avantages du fumier de compost, comme le fait que cela permet de garder le sol humide.

KALUNGWE :
Avez-vous remarqué des lacunes au niveau des connaissances des agriculteurs et des agricultrices?

ETHEL MWASE :
Les agriculteurs et les agricultrices connaissent beaucoup de choses sur le fumier, mais il y avait certains aspects techniques qu’ils et elles ne maîtrisaient pas. Par exemple : en ce qui concerne la fosse à purin, ils et elles ignoraient les dimensions exactes de la fausse ou la façon de placer les résidus dans la fosse pour qu’ils puissent bien se décomposer. Les fosses doivent normalement avoir une profondeur d’un mètre et une largeur d’un mètre. Et certains agriculteurs et agricultrices qui produisaient du fumier n’avaient jamais utilisé ces dimensions.

KALUNGWE :
Comment vous assuriez-vous que les agriculteurs et les agricultrices ne produisaient pas uniquement du fumier de compost, mais qu’ils et elles l’appliquaient aussi dans leurs champs?

ETHEL MWASE :
Nous leur avons dit de produire directement le fumier de compost dans leurs champs, pour éviter d’avoir de la difficulté à le transporter de chez eux.

ANIMATEUR :
Nous avons écouté l’agent de vulgarisation et le réalisateur. Maintenant George Kalungwe demande aux agriculteurs et aux agricultrices d’expliquer comment la campagne radiophonique leur a permis d’améliorer leurs connaissances sur le fumier de compost.

KINGWELL D. BANDA :
La radio nous a aidés parce qu’elle nous a permis de rester informé(e)s tout le temps. Chaque fois que nous fléchissions, elle nous rappelait que nous devions rester vigilants.

HADIJA CHITUNZU :
La radio nous aide à savoir ce que nos collègues des régions lointaines font. Nous essayons de mettre en pratique ce que nous entendons.

KALUNGWE :
Est-ce qu’un de vous peut expliquer brièvement comment fabriquer un type de fumier?

MARIA CHANDE :
Je m’appelle Maria Chande. Je maîtrise la fabrication du purin. Tout ce dont vous avez besoin ce sont des résidus d’animaux de poulet, de chèvre ou de bœuf, des tiges de maïs séchées et de l’eau.

GEORGE KALUNGWE :
OK. C’est quoi la première étape?

MARIA CHANDE :
Premièrement, nous découpons les tiges de maïs en petits morceaux que nous mélangeons avec de la terre provenant d’une fourmilière ou d’un site d’enfouissement. Puis, nous creusons une fosse d’un mètre et demi de largeur et d’un mètre de profondeur. Ensuite, nous disposons une couche de 30 centimètres de tiges de maïs au fond de la fosse, puis nous ajoutons une couche de trois à cinq centimètres de résidus d’animaux mélangés à la terre. Après ça, nous ajoutons un seau d’eau pour être sûres que les couches sont trempées. La moisissure permet aux matériaux de se décomposer. Nous ajoutons au moins 10 à 15 litres pour être sûres que les tiges sont humides, mais pas trop trempées. Par la suite, nous ajoutons une autre couche de tiges de maïs et une couche de résidus d’animaux.

KALUNGWE :
Laissez-moi résumer tout cela pour les auditeurs et les auditrices. Donc, premièrement, vous découpez les tiges de maïs en petits morceaux et vous les mélangez à de la terre provenant d’une fourmilière ou d’un site d’enfouissement. Puis, vous creusez une fosse d’un mètre et demi de largeur et d’un mètre de profondeur. Vous disposez une couche de tiges de maïs au fond. Puis, vous ajoutez une couche de résidus d’animaux mélangés à de la terre, et ensuite de l’eau. Puis une autre couche de tiges de maïs et de résidus d’animaux. Est-ce bien cela?

MARIA CHANDE :
En effet. Certaines personnes aiment aussi verser de l’eau sur la surface de la fosse avant de commencer à empiler les couches.

De toute façon, nous continuons à empiler les tiges de maïs et les résidus d’animaux tout en ajoutant de l’eau jusqu’à ce que la fosse soit pleine. Puis, c’est terminé. Assurez-vous d’avoir la bonne quantité d’eau, ni trop peu ni beaucoup trop. Après cela, nous insérons un bâton au milieu de la fosse. Après quelques jours, nous retirons le bâton pour voir s’il est chaud. Si c’est chaud, nous savons que le fumier est en train de se décomposer.

Quand nous insérons le bâton, nous ajoutons une couche de terre au-dessus de la fosse pour la fermer. Cela permet à la chaleur de se diffuser à travers les couches et d’accélérer la décomposition.

KALUNGWE :
Combien de temps dure tout le processus?

MARIA CHANDE :
Ça ne prend pas beaucoup de temps. Votre fumier de compost doit être prêt en un mois.

ANIMATEUR :
Nous allons faire une petite pause. Au retour, nous parlerons des difficultés auxquelles font face les agriculteurs et les agricultrices lors de la fabrication et l’utilisation du fumier de compost.

INSÉRER UN CHANT SUR LE FUMIER DE COMPOST OU UNE AUTRE MUSIQUE

ANIMATEUR :
Heureux de vous retrouver. Ici (nom de l’animateur), et vous écoutez (titre de l’émission) sur (nom de la radio). Nous étions en train de parler de la manière dont les agriculteurs et les agricultrices avaient appris à faire et à utiliser du fumier de compost grâce à une campagne radiophonique menée dans le district de Nkhotakota, au Malawi.

KALUNGWE :
Svp, parlez-moi de quelques difficultés auxquelles vous faites face dans la fabrication et l’utilisation du fumier de compost.

KINGWELL D. BANDA :
Pour une personne âgée comme moi, il est difficile de creuser une fosse. Je dois engager quelqu’un pour le faire à ma place. Parfois, il est difficile de trouver les matériaux. Vous pouvez avoir quelques tiges de maïs ou juste une petite quantité de résidus d’animaux, alors vous ne pourrez fabriquer qu’une petite quantité de fumier de compost.

KALUNGWE :
Comment vous débrouillez-vous face à l’insuffisance de matériaux?

KINGWELL D. BANDA :
Si nous sommes décidés à faire du fumier de compost, nous engageons simplement quelques jeunes hommes pour collecter les matériaux pour nous.

KALUNGWE :
Qu’en est-il de vous, M. Mkundiza?

NEWTON MKUNDIZA :
Il y a effectivement des difficultés, mais nous travaillons ensemble en tant que groupe pour relever ces défis. Si nous ne pouvons pas trouver des tiges de maïs ou de l’herbe dans les environs, nous nous mettons tous d’accord pour commencer à travailler dans les champs d’une ou de deux personnes. Nous rassemblons les matériaux et travaillons sur ce champ. Puis, nous allons dans le champ d’une autre personne et ainsi de suite jusqu’à ce nous ayons couvert tous les champs. Si nous ne trouvons aucun résidu d’animal, nous utilisons la terre provenant d’une fourmilière ou d’un site d’enfouissement.

KALUNGWE :
Quels sont les problèmes que vous les femmes vous rencontrez?

MARIA CHANDE :
Nous avons des problèmes pour trouver de l’eau. Nous parcourons de longues distances, car il n’y a aucun puits à côté. Cela complique notre travail.

KALUNGWE :
Y a-t-il une solution à ce problème?

MARIA CHANDE :
Nous apprécions les avantages du fumier de compost, alors nous faisons tout pour trouver de l’eau. Nous parcourons jusqu’à quatre kilomètres pour aller chercher de l’eau.

KALUNGWE :
Y a-t-il d’autres problèmes?

CHRISSIE JOE :
Le principal problème se situe au niveau du manque de résidus d’animaux. Nous sommes obligés d’en acheter contrairement à l’eau qui, bien qu’il faille aller la chercher loin, est gratuite.

KALUNGWE :
Combien dépensez-vous pour l’achat des résidus d’animaux?

CHRISSIE JOE :
Certaines personnes nous demandent 200 kwachas (0,50 $US) pour un seau de résidus d’animaux.

KALUNGWE :
De quelle quantité de résidus d’animaux avez-vous besoin?

CHRISSIE JOE :
Pour chaque fosse, j’achète trois ou quatre seaux de résidus d’animaux. Pour être sûr de produire du fumier de bonne qualité, je mélange les résidus avec de la terre.

ANIMATEUR :
Après avoir entendu parler des problèmes vécus par les agriculteurs et les agricultrices, George Kalungwe a écouté les propos du réalisateur de radio, Joe Mpakani.

JOHN MPAKANI :
Nous rencontrons des difficultés dans la promotion du fumier de compost auprès des agriculteurs et des agricultrices. Un des problèmes est que le fumier de compost ne fait pas ses preuves au cours de la première année d’utilisation.

Il y a aussi le manque de matériaux. La majorité des agriculteurs et des agricultrices croyaient que la meilleure façon de nettoyer leurs champs était de les brûler. Donc, ils ou elles brûlaient les résidus de maïs, de riz, d’arachides et de haricots, et n’avaient à la fin aucun matériau pour faire du fumier.

Certains agriculteurs et certaines agricultrices pensaient qu’ils ou elles ne devaient utiliser aucun engrais chimique pendant la première année durant laquelle ils ou elles commençaient à utiliser le fumier de compost. Nous leur avons conseillé d’utiliser le fumier de compost et l’engrais chimique pendant un ou deux ans.

Les agriculteurs et les agricultrices avaient de la difficulté à trouver des résidus d’animaux parce que plus personne ne voulait leur en donner. Et il est difficile de trouver de l’argent en zone rurale. Nous avons dit aux agriculteurs et aux agricultrices qu’ils et elles pouvaient utiliser la terre prélevée sous les bananiers ou de tout autre endroit dont le sol est encore vierge.

L’eau pose également problème. Dans certains villages, l’accès aux puits a en fait été interdit aux agriculteurs et aux agricultrices. Ils et elles ont fait l’objet d’insultes de la part de gens qui pensaient que c’était du gaspillage que d’utiliser une denrée rare comme l’eau pour faire du fumier de composte plutôt que de la boire.

Les inégalités de genre constituaient un autre problème. Par exemple : certaines personnes se sont moquées des femmes qui creusaient des fosses pour faire du fumier, car elles pensaient que c’était le rôle des hommes.

KALUNGWE :
Les agriculteurs et les agricultrices disent que le manque de matériaux était un problème. J’ai parlé à Mme Mwase, l’agente de vulgarisation, à cet effet.

ETHEL MWASE :
Les agriculteurs et les agricultrices qui se plaignent de ne pas avoir de matériaux sont les personnes qui commencent tardivement la production de leur fumier de compost. Le meilleur moment pour faire du fumier c’est quand vous disposez de beaucoup de résidus de cultures juste après les récoltes en avril, mai ou juin. Si vous retardez le moment, vous découvrirez que les gens ont brûlé les champs pour chasser les rats.

Nous encourageons les agriculteurs et les agricultrices à partager les résidus d’animaux avec leurs amis et à utiliser la terre provenant d’arbres à fumier comme le msangu (note de la rédaction : le nom scientifique de l’arbre est Faidherbia albida). Ça fonctionne aussi bien que les résidus d’animaux.

ANIMATEUR :
Malgré tous les problèmes d’utilisation de fumier de compost, les agriculteurs et les agricultrices qui l’utilisent dans l’Autorité traditionnelle de Malengachanzi sont convaincus de son utilité.

MARIA CHANDE :
Ma vie a beaucoup changé depuis que j’ai commencé à utiliser le fumier de compost. Il m’a permis de récolter plus. En plus, la station de radio a créé des groupes d’écoute et cela nous a appris l’importance de travailler en groupe. Vous apprenez beaucoup de choses quand vous faites partie d’un groupe. Vous ratez beaucoup de choses quand vous travaillez seul (e). Je continuerai à utiliser du fumier, car j’ai vu les avantages qu’il comporte.

Je veux fabriquer plus de fumier de compost cette année, afin de pouvoir augmenter mes récoltes par rapport à celles de l’an dernier. J’ai déjà rassemblé huit tas de fumier et maintenant je veux creuser dix fosses pour pouvoir avoir assez de fumier de compost cette année.

HADIJA CHITUNZU :
L’utilisation du fumier de compost a énormément transformé ma vie. Nous avions l’habitude de garder le peu de maïs que nous avions récolté pour le manger pendant les périodes de soudure. Nous dépensions tout l’argent que nous pouvions trouver pour acheter du maïs avant la saison pluvieuse parce que nous avions peu de récoltes. Mais les choses ont changé. Nous ne garderons plus de maïs pour le manger pendant les périodes de vaches maigres. Nous avons à manger pendant toute l’année.

NEWTON MKUNDIZA :
L’année prochaine, je prévois utiliser une partie de l’argent que je gagnerai en vendant le surplus de maïs pour acheter du bétail. Je veux acheter deux ou trois bœufs pour ne plus avoir à acheter des résidus d’animaux pour faire du fumier de compost.

ANIMATEUR :
C’était Newton Mkundiza, un agriculteur de l’Autorité traditionnelle de Malengachanzi. Ses propos mettent fin à l’émission dans laquelle vous avez appris comment des agriculteurs et des agricultrices tiraient profit d’une campagne radiophonique sur le fumier de compost, mise en œuvre par Farm Radio Trust dans le district de Nkhotakota, au Malawi.

Acknowledgements

Contributed by: George Kalungwe, Chief Sub-editor/Producer, Zodiak Broadcasting
Station, Malawi, a Farm Radio International broadcasting partner.
Reviewed by: Ethel Mwase, Agricultural Extension Development Coordinator for Linga EPA, Nkhotakota District Agricultural Office, Nkhotakota, Malawi

Information sources

Interviews with farmers, extension worker and radio producer: June 20, 2014

This script was written with the support of Irish Aid.

Project undertaken with the financial support of the Government of Canada through the Department of Foreign Affairs, Trade and Development (DFATD)