C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis : Maintenir vos arachides exemptes de la contamination par l’aflatoxine.

Activités après récolteAgricultureEnvironnement

Notes au radiodiffuseur

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C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis est un feuilleton en quatre parties qui comporte une entrevue fictive avec un scientifique agricole après chaque épisode. Le feuilleton et les entrevues ciblent les pratiques agricoles qui réduisent la contamination par l’aflatoxine dans les arachides. Le feuilleton et les entrevues se concentrent sur la situation au Malawi, mais peuvent facilement être adaptés à d’autres pays africains qui cultivent les arachides.

L’aflatoxine est une substance toxique qui est produite par des créatures microscopiques appelées champignons (« germes » dans le feuilleton). Les champignons infectent les arachides, ainsi que le maïs et d’autres cultures, et provoquent la pourriture des aliments. Dans le cadre du processus d’infection, les champignons produisent une substance appelée aflatoxine.

L’aflatoxine représente une menace sérieuse pour la santé humaine car elle peut causer le cancer et retarder la croissance des enfants. Elle peut également avoir de graves répercussions économiques. Par exemple, le Malawi avait un commerce prospère d’exportation des arachides avant de perdre ce marché en raison des niveaux élevés de contamination par l’aflatoxine.

La contamination par l’aflatoxine dans les arachides est un problème grave parce que les arachides constituent un élément important du régime alimentaire des populations rurales pauvres comme source de protéines plus abordable que les produits animaux plus coûteux.

Ce feuilleton en quatre parties souligne les mesures que les agriculteurs peuvent prendre pour prévenir la contamination par l’aflatoxine dans les arachides. La première partie se concentre sur la recherche de graines exemptes d’aflatoxine pour la plantation. Les épisodes suivants ciblent les moyens de prévenir la contamination par l’aflatoxine dans les champs et durant la récolte, l’entreposage et la mise en marché.

Les conversations avec le scientifique reposent sur des entrevues réelles avec un scientifique agricole qui étudie les arachides. Vous pourriez vous inspirer de ce feuilleton pour réaliser une émission semblable sur les arachides, sur l’aflatoxine ou sur les maladies des arachides dans votre région.

Ou encore vous pourriez choisir de présenter ce feuilleton dans le cadre de votre émission agricole régulière, en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les gens qui parlent. Vous pourriez présenter un épisode hebdomadaire pendant quatre semaines. Après l’émission, vous pourriez faire un suivi en invitant un agent de vulgarisation ou un scientifique local spécialisé dans les arachides pour répondre aux questions et aux commentaires des agriculteurs locaux en tribune téléphonique et par messages-textes sur le contenu du feuilleton.

Durée approximative de diffusion de l’épisode 1 : 30 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.

P.S. Le vouvoiement a été utilisé en règle générale, sauf dans le cas des adultes s’adressant à des enfants ou à des jeunes. Il sera peut-être nécessaire de modifier cette règle en fonction de l’usage local et/ou des traditions culturelles spécifiques à un pays ou à une région de l’Afrique.

Texte

Partie 1 :Charité bien ordonnée commence par soi-même

PERSONNAGES

CHIBWE :
Ambitieux, ivrogne et
travailleur..

NAMILAZI :
Épouse de M. Chibwe et sœur de M. Gama. Intelligente, c’est une décrocheuse de 8e année parce que ses parents n’avaient pas les moyens de payer les frais de scolarité de deux enfants au secondaire. Elle est restée dans son villageChibwe l’a épousée et il est venu habiter avec elle.

GAMA :
Jeune producteur d’arachides travailleur, frère de Namilazi et donc beau-frère de Chibwe.

TEMBO :
Agent de vulgarisation agricole dans une ONG qui promeut la production des arachides et d’autres légumineuses dans la région.

SECRÉTAIRE :
Travaille dans l’ONG de M. Tembo.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATRICE :
Bienvenue au premier épisode d’un feuilleton en quatre parties intitulé C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis ou Wakutsina khutu ndi mnasi en langage chichewa. Au micro votre animatrice _________ et je vous livrerai un épisode de ce feuilleton tous les _____________ après-midi au cours des quatre prochaines semaines sur (nom de la station de radio). Après le feuilleton, qui comporte une discussion fictive avec un scientifique expert en arachides, nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de l’aflatoxine dans les arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

NARRATEUR :
Saviez-vous que, lorsque nous mangeons des arachides qui sont pourries ou même partiellement pourries, nous consommons des poisons dangereux appelés aflatoxines, et que ces aflatoxines, en cas d’accumulation sur une période prolongée, peuvent provoquer un cancer du foie chez les adultes et une croissance retardée chez les enfants? Saviez-vous que l’aflatoxine s’accumule dans les graines et qu’elle peut être présente sans l’habituelle poudre ou substance noire – connue sous le nom de chuku en langage chichewa – qui nous montre que nos graines sont pourries?

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL (INSTRUMENTATION SEULEMENT) ET MAINTIEN À VOLUME BAS SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Aujourd’hui, nous présentons le premier épisode d’un feuilleton en quatre parties qui montre ce que les agriculteurs peuvent faire pour empêcher la contamination des arachides par l’aflatoxine. Le premier épisode est centré sur l’obtention de bonnes semences et sur la prévention de n’importe quelle pourriture avant la plantation.

Plus tard au cours de l’émission, j’interviewerai le Dr Jasoni, un scientifique spécialiste des arachides. Bon feuilleton.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

SCÈNE 1

FX :
Chibwe chante comme un ivrogne. Il dépose négligemment un vélo contre sa maison. On peut entendre ci-après, sous la voix de Chibwe, le bruit du vélo qui tombe par terre.

FX :
BRUITSAMBIANTS (CHÈVRES, POULETS)

CHIBWE :
(APPELANT) Namilazi! Namilazi! Ma femme …

NAMILAZI :
Oui, mon mari, M. Chibwe.

CHIBWE :
Très bien … voue êtes revenue, ma femme. C’est la raison pour laquelle je vous aime … vous êtes toujours ponctuelle.

NAMILAZI :
(ELLE RIT FIÈREMENT) Très bien, si vous le dites.

CHIBWE :
Qui a apporté ce magnifique seau bleu en plastique?

NAMILAZI :
C’est moi, mon mari.

CHIBWE :
À qui appartient-il?

NAMILAZI :
C’est à nous maintenant. J’en rêvais … mes amies ont les mêmes, mais le mien est le plus neuf.

CHIBWE :
Je suis heureux pour vous, ma chérie. À quel prix avez-vous vendu ces sacs de 50 kilos d’arachides non décortiquées?

NAMILAZI :
Je les ai vendus pour 6 000 kwachas le sac. (
Note de la rédaction :
1 000 kwachas valent environ 3 $US) Regardez tout cet argent!

CHIBWE :
Non, vous plaisantez! (RIRES) Je pensais que vous aviez emporté seulement deux sacs de graines non décortiquées? Tout cet argent … combien y a-t-il?

NAMILAZI :
Dix mille kwachas. J’ai payé le seau 1 500 kwachas et j’ai donné 500 kwachas à notre fils James juste pour le remercier de m’avoir aidée à transporter les graines jusqu’au marché.

CHIBWE :
Très bien…. Alors, où est James?

NAMILAZI :
Il est resté là-basil veut faire réparer son téléphone mobile avec l’argent que je lui ai donné.

CHIBWE :
Tout cet argent! Hé, les arachides représentent de l’argent de nos jours! Si vous aviez décortiqué ces graines, auraient-elles rempli le sac de 50 kilos?

NAMILAZI :
Oui! En fait, je regrette de les vendre non décortiquées. Il y a une compagnie qui achète les graines décortiquées et bien classées à 400 kwachas le kilo.

CHIBWE :
Quoi?! Cela ferait 20 000 kwachas le sac … Vous avez perdu de l’argent! Pourquoi, Namilazi?

NAMILAZI :
C’est pourquoi je regrette. De toute façon, après une enquête minutieuse sur le meilleur marché, je me suis rendu compte que ce n’était pas si simple…. Ils parlaient de problèmes comme le chuku et de la teneur en humidité.

CHIBWE :
(L’INTERROMPANT) L’aflatoxine? Ainsi, vous avez peur que vos graines soient pourries? Je pensais que nous éliminions les graines qui étaient pourries et que nous nous assurions d’emporter au marché uniquement les graines exemptes d’aflatoxine?

NAMILAZI :
Ce n’est pas aussi simple. Ils testent avec des instruments pour voir les niveaux d’aflatoxine avant d’acheter. Ils disent que vous ne pouvez pas voir l’aflatoxine à l’œil nu. Ce que nous voyons, ce sont les germes qui pourrissent les graines. Certaines graines sont à demi-pourries sans présenter la matière noire que nous pouvons voir …. Ces graines à demi-pourries sont celles qu’ils refusent d’acheter parce qu’elles sont très dangereuses pour nos corps.

CHIBWE :
Hein … Ils vont jusqu’à tester les graines avec leurs instruments?

NAMILAZI :
Oui. Ils ont dit que les niveaux d’aflatoxine s’accumulent lentement … que les graines dont nous ne pouvons pas dire à l’œil nu qu’elles sont pourries sont très dangereuses. Tout cela dépend de la façon dont nous avons pris soin de nos semences et de nos arachides dans les champs, pendant la récolte, le séchage et l’entreposage.

CHIBWE :
Très bien. Mais je veux cultiver des arachides même s’il y a des problèmes avec l’aflatoxine. Il y a de l’argent à faire avec les arachides, ma femme! J’apprendrai à éviter la contamination par l’aflatoxine à tous les stades.

NAMILAZI :
Cela me paraît bien. Ils ont dit que même les graines que nous mangeons doivent être sécuritaires, parce que l’aflatoxine peut provoquer le cancer du foie et retarder la croissance des enfants.

CHIBWE :
Vraiment?Vous en avez appris beaucoup …. Vous avez l’air d’une scientifique!

FX :
LES DEUX SE METTENT À RIRE

CHIBWE :
(DOUCEMENT) Alors, chérie … donnez-moi l’argent!

NAMILAZI :
Quoi? Nous avions convenu que les graines sont à moi et sous mon contrôle. Pourquoi devrais-je vous donner l’argent?

CHIBWE :
Les arachides sont maintenant devenues une culture d’hommes. Ne voyez-vous pas que c’est bien trop d’argent pour vous?

NAMILAZI :
Pourquoi cela? J’ai aussi mes besoins personnels et je ne veux pas vous demander quoi que ce soit!

CHIBWE :
Donccccc … vous voulez dire que vos arachides sont sous votre contrôle et que vous allez manger vos arachides seule?

NAMILAZI :
Vous m’aiderez à les manger, ne vous inquiétez pas. Allez-vous boire de l’eau du seau?

CHIBWE :
Je vais en boire.

FX :
BRUIT D’EAU QUE L’ON VERSE DANS UN AUTRE SEAU

NAMILAZI :
Donc, pourquoi pensez-vous que vous ne bénéficierez pas de l’argent que je tire de mes arachides? J’en ferai bon usage, pas en buvant de la bière! Avez-vous cessé de tenir vos promesses?

CHIBWE :
Vous savez que je les tiens toujours, ma femme … mais …

NAMILAZI :
(FÂCHÉE ET À VOIX HAUTE) Mais quoi? Nous avions convenu que les arachides sont à moi et pour mes besoins. Une récolte de femmes! Pourquoi voulez-vous changer aujourd’hui? Si vous voulez de l’argent pour de la bière, voici 500 kwachas. Je pense que cela suffit pour la bière d’aujourd’hui.

CHIBWE :
Mercice sera pour demain. Je ne retournerai pas boire aujourd’hui. Je dois planifier comment je vais cultiver mes arachides cette année.

NAMILAZI :
Je vous ai dit que les graines nous rapporteront assez d’argent pour les frais de scolarité de nos enfants. Le tabac peut nous aider à acheter des choses plus importantes, comme des tôles de fer pour avoir une meilleure maison et, à l’avenir, nous pourrons acheter des voitures et des charrettes à bœuf. Imaginez combien gagnera mon frère Gama cette année. Il est déjà au courant de l’aflatoxine, pensez-y!

CHIBWE :
(N’ÉCOUTANT PAS, PRÉOCCUPÉ PAR SES CALCULS) Vous avez raison, ma femme…. Si vos 10 sacs non décortiqués étaient décortiqués et exempts d’aflatoxine, vous auriez pu gagner au moins 100 000 kwachas avec les cinq ou six sacs décortiqués obtenus. Cela signifie que Gama sera millionnaire cette année avec plus de 100 sacs de graines non décortiquées.

NAMILAZI :
Vous voyez! Il achètera ce qu’il lui faut pour son mariage et pourra peut-être même bâtir une maison avec des tôles de fer.

CHIBWE :
Bon, je vais commencer à cultiver des arachides immédiatement.

NAMILAZI :
N’est-ce pas trop tard pour commencer?

CHIBWE :
Humm … Je me demande où je vais trouver des semences. Combien de sacs de semences avons-nous?

NAMILAZI :
J’ai gardé seulement un sac de graines non décortiquées pour la semencele reste est pour nourrir cette maison.

CHIBWE :
Ces sept sacs qui restent sont pour la nourriture, ma femme? Ne mangeons pas les graines – gardons-les pour la semence.

NAMILAZI :
Non, pourquoi! Si vous voulez cultiver sérieusement les arachides, vous devez acheter vos propres semences.

CHIBWE :
Très bien. Pas d’autres chicanes. J’en achèterai. J’ai l’argent de mes ventes de tabac, rappelez-vous. Je ne me soucie plus de vos graines.

NAMILAZI :
Je ne peux pas cesser d’ajouter des arachides dans notre porridge et dans nos légumes. Je ne veux pas que nous soyons mal nourris simplement parce que vous voulez commencer à cultiver des arachides.

CHIBWE :
(EN COLÈRE MAINTENANT)Ce n’est pas ce que je voulais dire. La discussion est close et réglée – vous gagnez …. Laissez-moi partir pour aller acheter des semences à mon beau-frère Gama.

NAMILAZI :
(HORS MICRO) C’est mieux. Je m’inquiétais que vous souhaitiez réussir à mes dépens! Nous avions déjà convenu qu’un sac de semence suffit pour ma petite parcelle. Et le reste des graines, c’est se nourrir.

CHIBWE :
(FATIGUÉ DE PARLER ET COMPLÈTEMENT SOBRE)Euh, Namilazi … Vous êtes comme une radio que j’ai allumée et maintenant vous n’arrêtez pas de parler! J’ai dit que j’allais acheter des semences, n’est-ce pas?

TRANSITION DE SCÈNE

NARRATEUR :
M. Chibwe regrette de ne pas avoir appuyé sa femme dans la culture des arachides et d’avoir manqué de faire de l’argent avec les prix élevés. Il s’est juré de ne pas se joindre à un groupe d’agriculteurs pour cultiver des arachides en vue de gagner de l’argent. Mais où trouvera-t-il de bonnes semences?

MONTÉE DE LA MUSIQUE DE TRANSITION PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

SCÈNE 2

FX :
ON FRAPPE À LA PORTE

CHIBWE :
(APPELANT)Gama! Mon beau-frère! Où êtes-vous?

GAMA :
(BRUIT HORS MICRO DE CONTENANT ET D’EAU S’ÉCOULANT DU CONTENANT, PUIS D’UNE VOIX FORTE) M. Chibwe, mon beau-frère … (PAUSE, PUIS AU MICRO) Allons à l’intérieur … Je prenais un bain.

FX :
PORTE QUI S’OUVRE ET SE FERME

GAMA :
Asseyez-vous sur cette chaise, M. Chibwe. J’arrive. Laissez-moi simplement le temps de me changer.

CHIBWE :
(AU MICRO, À VOIX HAUTE) Je ne prendrai pas beaucoup de votre temps. Je sais que vous voulez rendre visite à votre petite amie.

GAMA :
(HORS MICRO DANS SA CHAMBRE) Oui … Je veux vous donner une belle-sœur. Rappelez-vous que je me marie cette année.

CHIBWE :
Je veux seulement savoir si vous pouvez me vendre quelques sacs de graines.

GAMA :
(AU MICRO MAINTENANT) Oui je peux, mon beau-frère. Combien de sacs voulez-vous?

CHIBWE :
Quel est le prix d’un sac?

GAMA :
Je pense que vous savez qu’une compagnie achète à 20 000 kwachas pour un sac de 50 kilos d’arachides décortiquées et classées. Et les vendeurs achètent les graines non décortiquées à 6 000 kwachas le sac de 50 kilos. Mais je peux vous donner un sac de graines non décortiquées à 5 000 kwachas parce que vous êtes mon beau-frère et que vous êtes comme un parent.

CHIBWE :
Merci pour votre gentillesse, Gama.

GAMA :
Mais qu’est-ce qui ne va pas avec vous? Je pensais que ma sœur avait planté et récolté assez de graines pour la nourriture.

CHIBWE :
Je veux cultiver des arachides pour les vendre cette saison. Je veux suffisamment de semences pour deux acres. Je ne savais pas que la culture des arachides permettait de gagner de l’argent aussi facilement! De combien de sacs de semences ai-je besoin pour planter deux acres de terre?

GAMA :
Oh, vous avez besoin de semences. Je n’en ai pas .… De toute façon, la culture des arachides ne permet pas de gagner de l’argent aussi facilement. C’est un travail dur, ce que vous savez à mon avis. Les arachides exigent beaucoup de main d’œuvre, comme le tabac.

CHIBWE :
Laissons de côté le problème de main d’œuvre – vous savez que je cultive comme un tracteur. Pourquoi dites-vous que vos graines ne sont pas pour des semences? Que voulez-vous dire? Y a-t-il une différence?

GAMA :
Oui, il y a une différence. J’ai recyclé mes graines depuis longtemeps maintenant. Je dois acheter de nouvelles semences propres et de bonne qualité pour la saison prochaine.

CHIBWE :
Des semences propres et de bonne qualité? Que voulez-vous dire?

GAMA :
Nous avons besoin de semences propres et de bonne qualité afin de produire de hauts rendements et des arachides de bonne qualité. Planter des semences de bonne qualité est aussi un moyen de prévenir la contamination par l’aflatoxine.

CHIBWE :
Non, vous mentez. Je connais l’aflatoxine depuis mon enfance et il n’y a rien de spécial à propos de l’aflatoxine ou de la pourriture.

GAMA :
Bien sûr, vous en avez entendu parler … mais vous devez savoir que les scientifiques ont découvert que les graines à demi-pourries contiennent de l’aflatoxine que nous ne pouvons pas voir à l’œil nu. Et elles sont très dangereuses pour les gens et les animaux qui en mangent.

CHIBWE :
C’est ce que votre sœur me disait. Mais qu’est-ce que la pourriture ou l’aflatoxine a à voir avec des semences recyclées?

GAMA :
Quand vous utilisez des semences recyclées, tout d’abord le rendement diminue au fil du temps. Planter trois fois suffit. Et si la semence n’est pas traitée avant la plantation, les champignons ou les germes qui causent la pourriture dans les graines s’accumulent rapidement. Si vous ne faites pas attention pendant que vous cultivez les arachides, le risque de pourriture des graines et d’accumulation du poison augmente de plus en plus.

CHIBWE :
Êtes-vous sérieux?

GAMA :
Oui! Très sérieux. C’est pourquoi nous avons besoin de bonnes semences propres et traitées provenant de producteurs locaux de semences de bonne réputation. Au moins une fois toutes les trois saisons de croissance. (PAUSE) Puis-je partir maintenant? Vous me retardez. Nous pouvons en parler demain … Je vous aiderai à trouver de bonnes semences.

FX :
OUVERTURE ET FERMETURE D’UNE PORTE AVEC UN CADENAS

GAMA :
Vous voyez, M. Chibwe, si vous plantez des semences de mauvaise qualité, de nombreuses graines pourriront dans votre jardin. Ensuite, vous raterez le bon marché. Et ce qui est pire encore, vous ne pouvez même pas manger ces graines. Elles sont dangereuses pour vos corps et pour vos enfants. Elles provoquent le cancer du foie. Et elles retardent la croissance des jeunes enfants.

CHIBWE :
Dieu nous en protège … l’aflatoxine est tellement dangereuse.

GAMA :
À demain. Nous irons ensemble chez mes amis qui vendent des semences.

CHIBWE :
Vous ne vous êtes pas joint au groupe de multiplication des semences cette année?

GAMA :
(HORS MICRO) Non. Je passais mon examen de quatrième année.

CHIBWE :
(PARLANT FORT EN PARTANT) À demain. Soyez prudent et saluez ma sœur de ma part.

CHIBWE :
(À LUI-MÊME, FRUSTRÉ ET NERVEUX. Ahhhhh … ainsi les arachides deviennent une culture pour laquelle nous devrons acheter des semences chaque année.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE 3

FX :
GENS ACHETANT ET VENDANT DES CHOSES AU MARCHÉ, D’AUTRES ATTENDANT DES MINIBUS

CHIBWE :
Gama, mon beau-frère, je suis fatigué, affamé et assoiffé. Je n’ai pris ni nourriture, ni alcool aujourd’hui et il est presque 11 heures du matin.

GAMA :
Je sais Chibwe, mon beau-frère. Pourquoi ne pas acheter un peu de nourriture pour refaire votre plein d’énergie?

CHIBWE :
Pas maintenant. Vous savez que quand je prends une décision, je m’y tiens. C’est pourquoi, même si je bois de la bière, votre sœur ne fait pas partie des pauvres.

GAMA :
Imaginez comme elle serait riche si vous ne buviez pas tout le temps!

CHIBWE :
(DÉDAIGNEUX) C’est un autre problème … Gama, regarde comme ces graines ont l’air bonnes. Achetons-les. Les autres que nous avons visités ont déjà vendu toutes leurs graines.

GAMA :
Mon beau-frère… Nous n’achetons pas de poulets d’élevage au marché (nkhuku yoweta sagula pa nsika)! (
Note de la rédaction :
Beaucoup de poulets vendus sur les marchés sont infectés de maladies comme la maladie de Newcastle, alors ce n’est pas une bonne idée d’élever des poulets que vous achetez au marché.) Avez-vous oublié ce que je vous ai dit hier? L’aflatoxine s’accumule lorsque vous recyclez les semences! La contamination par l’aflatoxine peut aussi être prévenue en évitant d’utiliser des semences recyclées. Savez-vous combien de fois ils ont planté ces graines que vous voyez au marché?

CHIBWE :
Désolé, j’ai oublié.

GAMA :
De toute façon, il ne s’agit pas uniquement de l’aflatoxine. Les semences recyclées donnent aussi de faibles rendements.

CHIBWE :
Alors, retournons à la maison et recommençons au point de départ pour penser à d’autres sources.

GAMA :
J’ai déjà une autre option. C’est pourquoi nous sommes dans ce centre commercial.

CHIBWE :
Où allons-nous?

GAMA :
Je veux vérifier auprès des organisations non gouvernementales qui m’ont aidé avec le projet de multiplication des semences. (
Note de la rédaction :
Insérez le nom d’ONG qui vendent des semences d’arachides localement.)

CHIBWE :
Oh, ces organisations … Ouais, j’ai vu leurs bureaux derrière le marché près de cette grande boutique. Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit?

GAMA :
Je vous le dis maintenant. C’est là que nous allons.

CHIBWE :
Très bien. Vous êtes effectivement intelligent, mon beau-frère. Je ne sais pas pourquoi vous êtes si pressé de vous marier. Qui sait? Vous pourriez peut-être aller à l’université.

FX :
ON FRAPPE À LA PORTE

SECRÉTAIRE :
Entrez.

FX :
UNE PORTE S’OUVRE ET UN TÉLÉPHONE PORTABLE SONNE

GAMA :
Mon beau-frère Chibwe, venez avec moi, entrez.

SECRÉTAIRE :
Bonjour! Bonjour! (À ELLE-MÊME) Peut-être qu’il bipait seulement ou qu’il était à court d’unités …. Asseyez-vous, M. Gama. Voulez-vous voir M. Tembo? Laissez-moi voir s’il est disponible. Il se préparait à quitter le bureau …

GAMA :
Merci, madame la secrétaire.

FX :
UNE PORTE S’OUVRE, PAUSE, ET UNE PORTE SE FERME

SECRÉTAIRE :
M. Gama, vous n’avez pas été très actif ces derniers temps. Aviez-vous quitté votre village? C’est l’an dernier que nous nous sommes rencontrés, n’est-ce pas?

GAMA :
Oui, c’était l’année dernière. J’étais dans les environs mais j’étais simplement occupé avec des examens. Vous savez que je me suis présenté aux examens du certificat scolaire du Malawi.

SECRÉTAIRE :
Comment cela s’est-il passé?

GAMA
: Comme d’habitude … Je dirais moyen, ni trop difficile, ni trop facile.

SECRÉTAIRE
: Vous pouvez entrer. M. Tembo vous consacrera seulement quelques minutes, car il est en retard pour une réunion.

GAMA :
Merci.

SECRÉTAIRE :
C’est bien de cultiver pendant que vous attendez les résultats de vos examens. Vous serez désormais un jeune agriculteur instruit.

BOTH :
RIRES

FX :
OUVERTURE ET FERMETURE D’UNE PORTE

TEMBO :
Oh, jeune homme … Gama … Très bien, vous êtes avec votre beau-frère, M. Chibwe. Comment allez-vous, M. Chibwe, et Gama?

BOTH :
Très bien et vous, M. Tembo?

TEMBO :
Comme vous l’avez entendu, j’ai une réunion plus loin que votre village dans une heure. Comme puis-je vous aider, messieurs?

CHIBWE :
J’aimerais me joindre à un club de producteurs d’arachides.

TEMBO :
Il y a tellement d’agriculteurs qui se sont déjà joints au club. Pourquoi voulez-vous y adhérer? Pouvez-vous gérer le tabac et les arachides? Ce sont deux cultures à forte main d’œuvre.

CHIBWE :
(DÉDAIGNEUX) C’est quoi des arachides? Vous savez, je fais pousser du tabac, mais je veux réduire ma superficie cultivée en tabac. Avec ces lobbies anti-tabac et le système de quotas que le gouvernement a réintroduit, je n’ai pas le choix, sauf celui de me diversifier. (
Note de la rédaction :
Le gouvernement malawien a introduit un système de quotas qui détermine combien de tabac les agriculteurs individuels peuvent cultiver.)

TEMBO :
Cela me semble bien. Vous savez que la demande est très forte pour la formation en culture des arachides. Beaucoup de gens se sont inscrits. Voyons s’il nous reste de la place … Je me souviens que la liste de votre village était déjà complète … si cela est vrai, alors nous vendons d’abord les semences à nos membres et ensuite les semences restantes aux autres. Un moment s’il vous plaît … j’ai besoin de voir la secrétaire.

FX :
OUVERTURE D’UNE PORTE

NARRATEUR :
On dit qu’un malheur n’arrive jamais seul (amati ikakuona litsiro sikata).M. Chibwe aura-t-il la chance de se joindre au groupe des producteurs d’arachides?

Chers auditeurs, avez-vous déjà trouvé des semences pour la présente saison? Vous êtes-vous inscrits à la sorte d’agriculture que vous voulez pratiquer?N’oubliez pas : Si vous souhaitez dormir au milieu du lit,vous devez vous coucher tôt.

(Note de la rédaction :
C’est un proverbe au Malawi qui signifie que, parce qu’il est plus sécuritaire pendant la guerre ou dans la brousse de dormir entre d’autres corps, ceux qui se couchent tôt ont une meilleure chance de dormir au milieu du lit.)

Écoutons et voyons ce qui se passe. M. Gama et M. Chibwe trouveront-ils de la place pour se joindre au club des arachides?

FX :
OUVERTURE ET FERMETURE D’UNE PORTE

TEMBO :
Oui, la liste est ici. Voyons voir … humm … Gama, vous êtes déjà inscrit ici. Votre président vous a inscrit et la secrétaire a mis votre nom sur la liste des bénéficiaires.

GAMA :
Et mon beau-frère?

TEMBO :
Non … Aucune chance. Nous pouvons seulement mettre votre nom sur une liste d’attente. Vous êtes la première personne sur la liste d’attente pour votre village.

CHIBWE :
(SUPPLIANT) S’il vous plaît, monsieur, essayez de m’intégrer.

TEMBO :
Vous savez que c’est premier arrivé, premier servi, vous devrez donc attendre l’année prochaine. Si quelqu’un se désiste avant les formations et la plantation, alors vous serez pris en considération.

CHIBWE :
Monsieur, s’il vous plaît, y a-t-il un moyen?

TEMBO :
Nous pouvons accueillir seulement 25 membres par groupe. Nous avons ajouté un second club dans votre village cette année – et celui-là aussi est complet. Vous ne serez donc autorisé à acheter des semences que lorsque tous les membres auront leurs semences. Après tout, votre ami s’est inscrit durant la dernière saison végétative lorsque les cultures étaient encore dans les champs.

FX :
ON FRAPPE À LA PORTE. LA PORTE S’OUVRE.

SECRÉTAIRE :
(HORS MICRO) Monsieur, une femme vient tout juste d’apporter cette lettre.

TEMBO :
Très bien, donnez-la moi. A-t-elle dit quel était l’objet de la lettre?

SECRÉTAIRE :
C’est un retrait d’adhésion. Mme Biti Njanje.

GAMA :
Elle est de notre villageje la connais!

SECRÉTAIRE :
Elle dit qu’elle est du village de Watch. Elle est venue pour se désinscrireelle a dit qu’elle suit son mari dans un autre village.

CHIBWE :
Oui! Oui! Alors, je peux m’inscrire – elle est de mon village!

TEMBO :
Vous êtes chanceux, M. Chibwe. Vous pouvez adhérer.

CHIBWE :
Je suis content de ne plus être malchanceux.

FX :
RIRES GÉNÉRALISÉS

TEMBO :
Alors, quelle variété voulez-vous cultiver? Nous faisons la promotion de CG7, variété à enveloppe rouge qui donne un rendement élevé.

GAMA ET

CHIBWE :
CG7.

TEMBO :
Allez payer au bureau du caissier. Faites vite parce que j’ai une réunion dans un village plus éloigné que le vôtre. Je peux vous emmener avec vos arachides si vous n’avez pas d’autres choses à faire au centre commercial …

GAMA :
(L’INTERROMPANT) Nous n’avons plus rien à faire au centre commercial, monsieur.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE 4

FX :
BRUIT DE CHANGEMENTS DE VITESSE D’UNE VOITURE. MAINTENIR LE BRUIT DE LA VOITURE SOUS LA NARRATION

TEMBO :
M. Chibwe, êtes-vous sérieux en disant que vous allez démarrer avec trois acres d’arachides?

CHIBWE :
Oui, monsieur.

TEMBO :
Très bien. Veuillez vous assurer que vous et votre femme assisterez à nos formations. Si vos enfants sont libres, ils peuvent venir également.

CHIBWE :
Je ne fais pas les choses seulement à l’essai. Je fais toujours les choses en y mettant toutes mes forces. Si j’échoue, j’échoue complètement. Et si je réussis, le succès devrait être total!

FX :
RIRES

CHIBWE :
Au fait, pourquoi ces graines sont-elles encore dans les cosses? C’est parce qu’elles sont pour les semences?

TEMBO :
Vous en apprendrez beaucoup pendant les formations. Mais puisque vous avez déjà reçu vos graines, je vais vous expliquer pourquoi ces graines sont encore dans leurs cosses.

CHIBWE :
Même si cela a pris du temps avant que l’aflatoxine pose un problème, la tradition de nos parents consistait à garder les semences dans leurs cosses. Avaient-ils raison?

TEMBO :
Oui, cette tradition est bonne. Gama, rappelez-la à votre beau-frère quand il oublie, puisque vous en savez déjà tant.

GAMA :
Très bien, monsieur.

TEMBO :
M. Chibwe, à cause de l’aflatoxine, nous conseillons aux gens de pursuivre la tradition de conserver les semences dans leurs cosses.

GAMA :
Une autre choseimportante consiste à utiliser dessemences de bonne qualité de variétés améliorées qui donnent un rendement élevé et résistantes aux maladies, ce qui est également primordial pour prévenir la contamination par l’aflatoxine.

TEMBO :
Oui. Les semences que nous vous donnons ont été certifiées et traitées par l’équipe de recherche et elles sont exemptes des champignons qui produisent l’aflatoxine. Il vous suffit de prendre soin d’elles.

CHIBWE:
D’accord. Que voulez-vous dire par l’expression prendre soin d’elles? Les graines peuvent-elles pourrir dans leurs cosses?

TEMBO:
Oui elles pourrissent, mon gars. Prendre soin d’elles signifie réduire la contamination lors de l’entreposage des semences. Elles pourrissent si vous les entreposez dans des endroits humides, même si elles sont dans les cosses.

GAMA :
Si je comprends bien, les cosses gardent les graines à la bonne température et au taux d’humidité minimum si elles sont complètement séchées. Ai-je tort?

TEMBO :
Non, vous avez raison. Vous rappelez-vous comment nos parents avaient l’habitude de conserver la majorité de leurs semences?

CHIBWE :
Comment pourrais-je oublier? Les cosses étaient suspendues juste au-dessus du feu à l’âtre dans la cuisine, comme les épis de maïs.

TEMBO :
C’était la meilleure façon d’entreposer les cosses – et mêmes d’autres cultures. Vous savez que les cosses ont besoin d’être dans un endroit sec, et pas humide.

CHIBWE :
Donc, vous voulez dire que si les cosses sont toujours suspendues dans la cuisine où se trouve la fumée, elles seront en sécurité?

TEMBO :
Oui. En sécurité contre les charançons et parfois même contre les rats, et en sécurité contre les germes.

CHIBWE :
Devrais-je donc entreposer mes semences dans la cuisine? Puis-je faire entrer dans une cuisine tous les sacs de semences nécessaires pour trois acres?

GAMA :
Si votre cuisine est grande, vous pouvez faire un support d’un côté. Assurez-vous simplement qu’il ne touche pas le mur ni le plancher.

TEMBO :
Si la cuisine est petite, vous pouvoir choisir une pièce sèche et faire un support là où vous pouvez suspendre les semences.

CHIBWE :
Pourquoi insistez-vous sur un endroit sec?

TEMBO :
Les graines doivent toujours avoir un taux d’humidité minimal. Quand il y a trop d’humidité, les germes attaquent plus facilement les graines et les font pourrir.

CHIBWE :
Dois-je mettre les graines de nouveau au soleil avant de les entreproser?

TEMBO :
Non, cela n’est pas nécessaire. Elles sont déjà sèches. Si elles n’étaient pas encore sèches, elles seraient déjà pourries. Le problème avec le séchage excessif des graines c’est qu’elles ont un faible taux de germination. Assurez-vous seulement que vous entreposez les graines dans un endroit qui est sec, pas humide et bien aéré. Et conservez-les dans leurs cosses jusqu’à ce que vous soyez prêt à les planter à l’approche des pluies.

GAMA :
Merci, c’était aussi mon plan.

TEMBO :
Très bien, je suis juste à temps pour ma réunion (BRUIT DE VOITURE S’ARRÊTANT). Je vais rencontrer des gens là-bas, alors le chauffeur vous reconduira chez vous …. Allez et prenez soin de vos semences. Je rencontrerai tout le groupe la semaine prochaine pour la première formation sur la préparation des terres. Soyez prudents.

FX :
DÉMARRAGE D’UNE VOITURE

GAMA :
Merci. Au plaisir, M. Tembo.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
M. Chibwe et ses amis seront de retour la semaine prochaine.

Aujourd’hui, je suis dans le studio avec le Dr Jasoni, chercheur et scientifique qui étudie l’amélioratiom génétique des arachides. Brièvement, que pouvez-vous dire au sujet des semences d’arachides et de l’aflatoxine, Dr Jasoni?

SCIENTIFIQUE :
Ici au Malawi, nous avons grandi en sachant que le chuku est une matière noire et grisâtre que l’on peut enlever des cacahuètes avant de manger les graines. Souvent, nous gardons certaines des graines avec cette matière noire et nous les mélangeons avec de petites arachides pour faire de la nsinjiro (sauce) et nous vendons seulement les bonnes graines.

Mais les scientifiques ont fait la découverte affreuse que ce chuku est très malsain. Lorsque les graines pourrissent, les germes créent une substance empoisonnée appelée aflatoxine qui contamine les graines. Cette aflatoxine poison attaque notre corps, surtout le foie, et peut provoquer le cancer du foie. Les aflatoxines peuvent également retarder la croissance des enfants de moins de cinq ans et affaiblir le système immunitaire.

NARRATEUR :
Quelque chose comme le sida?

SCIENTIFIQUE :
Oui. Mais ces repercussions sur la santé ne se manifestent pas du jour au lendemain. Vous pouvez être infecté durant votre jeunesse et ne pas tomber malade avant d’être plus âgé. En fait, les aflatoxines sont si dangereuses que nous ne devons pas nourrir nos bovins ou nos poulets, ou d’autres animaux, avec des graines pourries. Le poison peut pénétrer dans leur lait et leur viande et revenir contaminer nos corps lorsque nous mangeons ces aliments.

NARRATEUR :
Euh … C’est grave! Y a-t-il des moyens de prévenir cette pourriture et cette accumulation d’aflatoxine dans les graines?

SCIENTIFIQUE :
Oui, mais il faut du travail et des efforts minutieux et nous devons nous entraider et travailler ensemble. Nous avons déjà entendu parler de certaines choses que les agriculteurs peuvent faire pour prévenir la contamination des semences. Il faut prendre cela au sérieux parce que c’est l’aflatoxine qui a empêché les arachides du Malawi d’être exportées vers les marchés extérieurs. Nous voulons que les exportations d’arachides reprennent.

NARRATEUR :
Donc, Dr Jasoni, comment les agriculteurs peuvent-ils réellement arrêter ce pourrissement qui produit le poison appelé aflatoxine?

SCIENTIFIQUE :
La prévention doit se faire à un certain nombre d’étapes dans la chaîne de valeur des arachides. Les germes qui provoquent l’aflatoxine ont besoin de chaleur et d’humidité. Nous devons donc nous assurer que les graines sont bien entretenues et complètement séchées. La première étape de la prévention consiste à sélectionner et à conserver les semences d’arachides pour les planter et la deuxième étape survient lorsque les graines poussent dans les champs. Et, bien sûr, nous devons cesser de manger des graines pourries sous toutes les formes …

NARRATEUR :
(L’INTERROMPANT) … Hé, vous voulez dire que les graines peuvent pourrir pendant qu’elles poussent dans les champs?

SCIENTIFIQUE :
Oui.

NARRATEUR :
De quelle autre façon les graines pourrissent-elles?

SCIENTIFIQUE :
De trois façons principales : quand les graines sont gardées plus longtemps qu’il ne faut dans le sol, quand elles sont entreposées dans des endroits chauds avec une mauvaise ventilation et quand elles sont séchées trop longtemps dans un endroit qui n’est pas bien ventilé après la récolte.

NARRATEUR :
Que pouvons-nous faire d’autre pour empêcher ces germes qui produisent les aflatoxines d’attaquer nos graines?

SCIENTIFIQUE :
Voici cinq choses à se rappeler. Premièrement : Utilisez des variétés améliorées et des semences traitées qui donnent des rendements élevés et sont résistantes aux maladies. Cela peut également contribuer à prévenir la contamination par l’aflatoxine.

Deuxièmement : Utilisez des semences de bonne qualité plutôt que des semences recyclées pour minimiser la possibilité de contamination par l’aflatoxine et de pourrissement.

Troisièmement : Conservez les semences dans leurs cosses pour minimiser l’attaque par les germes.

Quatrièmement : Conservez les semences entreposées dans un état aussi sec que possible sur un support surélevé, sans toucher le mur ni le plancher.

Et cinquièmement : Si vous voulez recycler vos semences, ou si vous avez acheté des semences au marché local ou à un ami, traitez-les avec du SeedMate ou du Thiram. Ce sont des fongicides qui peuvent réduire les risques d’infection par les champignons.

NARRATEUR :
Merci, Dr Jasoni.

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

NARRATEUR :
Nous serons de retour la semaine prochaine pour en savoir davantage sur M. Chibwe et ses amis et pour parler encore des arachides et de l’aflatoxine avec le Dr Jasoni. Au revoir et à la prochaine.

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS SORTIE

ANIMATRICE :
C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amisa été réalisé par ___________. Merci de votre écoute. Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour recevoir vos appels et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert) qui pourra répondre à vos questions sur les arachides et l’aflatoxine et sur les bonnes pratiques pour éviter cela. Voici nos numéros de téléphone __________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

Épisode 2 :Esquiver un coup dépend du fait de voir venir le coup assez vite

________________________________________________________________________

Messages pour cet épisode :

  1. Un sol bien drainé est idéal pour planter desarachides.
  2. Préparez la terre avant l’arrivée des pluies afin que les graines soient assez mûres pour tolérer les sécheresses tardives qui accroissent le risqued’aflatoxine.
  3. Le meilleur espacement est de 60 à75 centimètresentre les rangées d’arachides et de 10 à 15 centimètresentre les semences, selon la variété.
  4. Un bon désherbage est important. Les mauvaises herbes réduisent le rendement des arachideset accroissent le risque d’infestations par les insectes,comme les fourmis, et les attaques des rongeurs. Ces attaques de parasites augmentent le risquede contamination par l’aflatoxine.
  5. Une application de chaux agricole, également appelée gypse, dans le sol au moment de la floraison renforcit les cosses des arachideset réduit le risquede contamination par l’aflatoxine.

Au radiodiffuseur :Durée approximative de diffusion de l’épisode 2 : 35 à 40 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.

PERSONNAGES :

CHIBWE

NAMILAZI

TEMBO

GAMA

JAMES :
Le fils unique deM. Chibweet de Mme Namilazi Chibwe. Garçon de 14 ans très intelligent en deuxième année au secondaire.

ANIMATRICE :
Voici le deuxième d’une série de quatre épisodes d’un feuilleton que moi _________, votre animatrice, je vous livre tous les __________ après-midi sur les ondes de (nom de la station). L’Épisode 2 est intituléEsquiver un coup dépend du fait de voir venir le coup assez vite(Kuzinda chibakera nkulinga utachionera.) Nous allons maintenant débuter le feuilleton. Après le feuilleton, nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de l’aflatoxine dans les arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL ET FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Je suis persuadé que celles et ceux d’entre vous qui ont écouté le premier épisodede notre feuilletonsavent quelque chose à propos des dangers demanger des arachidesqui sont partiellement pourries. Vous avez appris que la consommation d’arachides contaminées par l’aflatoxine est dangereuse et, commel’aflatoxines’accumule dans nos corps au fil du temps, le résultat peut être un cancer du foie chez les adultes et une croissance retardéechez les enfants. Nousprésentons ce feuilleton pour montrer comment prévenir la contamination par l’aflatoxine dans les arachides. L’épisoded’aujourd’hui parle de la façon de minimiser l’aflatoxineen préparant la terre et en désherbant vos champs d’arachides.

MUSIQUE DE TRANSITION

SCÈNE 1

FX :
M. CHIBWE CHANTE À TUE TÊTE,COMME UN IVROGNE, QU’IL PLANTERA PLUS D’ARACHIDES CETTE ANNÉE AFIN DE POUVOIR BOIRE DAVANTAGE L’ANNÉE PROCHAINE.

CHIBWE :
(APPELANT) Namilazi! Namilazi! Namilazi!

FX : (
HORS MICRO)BRUIT DE CASSEROLES DANS LA CUISINE

NAMILAZI :
(HORS MICRO) Oui, M. Chibwe.

CHIBWE :
Pourquoiavez-vous mis autant de temps avant de répondre?

NAMILAZI :
Avez-vous commencé à m’appeler il y a longtemps?

CHIBWE :
Oui! J’étais sur le point de repartir boire encore de la bière.

NAMILAZI :
(CALME) Désolée, je suis occupée. Je ne pouvais pas vous entendre m’appeler.

CHIBWE :
Où est ma nourriture, Namilazi?

NAMILAZI :
Je suis encore en train de cuisiner. Je n’avais pas de relish, alors j’arrive tout juste du jardin.

CHIBWE :
N’avez-vous pas vu le soleilhaut dans le ciel? Il est 14 heures … L’heure du déjeuner est passée mais vous n’avez pas encore cuisiné!

NAMILAZI :
James voulait que nous finissions de défricher la terre sur laquelle vous étiez en train de travailler et je ne voulais pas le laisser seul. Je ne suis même pas allée chercher l’eau. Heureusement, il est parti tirer de l’eau pour moi.

CHIBWE :
Tirer del’eau? Vousêtes tranquillement en train de transformer mon fils en une femme.

NAMILAZI :
Qu’y a-t-il de féminin là-dedans? Ne voyez-vous pas que James sera un homme bon et bienveillant, qui est conscient des enjeux de l’égalité entre les sexes? Pas comme vous.

CHIBWE :
(AMOUREUSEMENT) De toute façon, Namilazi, si je n’étais pas assez bienveillant et aimant, seriez-vous aussi grassette, comme une belle plante bien entretenue?

NAMILAZI :
(AVEC AMOUR AUSSI) Je sais que James a hérité de vous cet amour et cette bienveillance.

CHIBWE :
Ha! Ha! Ha! Très bien, mais ne le transformez pas en femme.

NAMILAZI :
Une personne ne peut pas changer de sexeparce qu’elle exécute des tâches que la société considère faites pour une femme. Il se contente d’aider sa mère.

CHIBWE :
(CHANGEANT DE SUJET) Apportez ma nourriture. Je veux retourner boire de la bière. Je n’ai pas fini de boire.

NAMILAZI :
Attendez, j’ai presque terminé de cuisiner. Pourquoibuvez-vous au lieu de faire des billonspour nos arachides? Êtes-vous vraiment sérieux à propos de cultiver des arachides?

CHIBWE :
Il est encore temps. Je ferai les billons à l’approche des pluies. (UN PEU THÉÂTRAL) Quand je verrai des éclairs dans le soir et quand j’entendrai le tonnerre – alors je saurai que les pluies sont imminentes.

NAMILAZI :
Ne vous souvenez-vous pas de ce que M. Tembo nous a enseigné à propos de l’aflatoxine et de la plantation tardive des arachides?

CHIBWE :
Oui, très très bien …. Il a dit que la préparation hâtive de la terre nous permet de planter avec les premières pluies abondantes. Et planter avec les premières pluiesnous aide à éviter les problèmes d’aflatoxinequi surgissent avec la sécheresse tardive lorsque les graines sont en train de mûrir.

NAMILAZI :
Alors pourquoi vous comportez-vous comme si vousn’étiez pas vraiment intéressé à faire pousser les arachides avec peu d’aflatoxine? Voulez-vous que nos grainespourrissent et ne se vendent pas?

CHIBWE :
(DOUCEMENT) Namilazi, rappelez-vous … il existe bien d’autres façons d’éviter l’aflatoxinelorsque vous préparez votre terre. L’espacement des billons et des grainesfait aussi partie du jeu.

NAMILAZI :
Pourquoiparler de l’espacement des billons alors que vous n’avez même pas commencé à les faire? Vous savezquenous devons réaligner les billons. Et il s’agit de billons spéciaux qui prennent plus de temps à faire que d’habitude– mais nous n’avons même pas commencé!

CHIBWE :
Namilazi, tout est sous contrôle. Apportez simplement la nourriture ici. (IRRITÉ) Pourquoiposez-vous des questions sur des choses que vous savez déjà? Êtes-vous une enseignante qui me fait passer un examen?

NAMILAZI :
Souvenez-vous, nous avons adhéré à un club … Voulez-vous que nous soyons la risée de tout le monde, le dernier couple à planter?

CHIBWE :
Ne vous inquiétez pas. Nous avons encore le temps. Nous finirons de préparer la terre à temps. Avez-vous oublié que je travaille comme un tracteur, une acre en deux jours seulement? Rappelez-vous :Les hommes forts peuvent laisser la porte grande ouverte la nuit et dormir sans crainte.

NAMILAZI :
(IRRITÉE) Ce doit être une blague. Au cas où vous auriez oublié, mon mari, nous devons réaligner les billons dans le jardinà75 centimètresde distance. Et, ensuite,nous devons les aplanir comme une table afin de pouvoir avoir deux rangéesde graines distantes de 30 centimètres. Tout cela prend du temps!

CHIBWE :
Du temps en effet, mais ne vous inquiétez pas. Siles pluiesarrivent tôt comme vous le dites, alorsnous planteronsles grainesoùvous les avez plantées l’an dernier. Cesbillons sont déjà au bon espacement.

NAMILAZI :
(ÉLEVANT LA VOIX) Chibwe! Êtes-vous ivre? Ne vous comportez pas comme un enfant! Nous ne pouvons pas planterles grainesau même endroit que l’an dernier! Avez-vous oublié que nous devons faire une rotation des graines avec d’autrescultures commele maïs pour réduire les maladies?

CHIBWE :
(CHANGEANT DE SUJET, SUR LA DÉFENSIVE) Donnez-moi simplement à manger … J’ai faim.

BRUIT DE SONNETTE DE BICYCLETTE

JAMES :
(ARRIVANTAU MICRO) Papa, bougez-vous … Je veux poser mon vélo là. Aidez-moi … aidez-moi à tenir le vélo afin que je puisse retirer ce gros bidon d’eau.

CHIBWE :
Es-tu un homme, James?

JAMES :
Oui, vous savez que je suis un homme.

CHIBWE :
Alors, sois fort. Ne peux-tu pas tenir le vélo avec tes hanches et ensuite retirer le bidond’eau?

JAMES :
Très bien, vousme dites que je devrais le pencher sur mes hanches commececi … laissez-moi essayer de retirer le bidon… oui, c’est facile.

FX :
BRUIT DUN GROS BIDON EN MÉTAL AVEC DE L’EAU DEDANS

CHIBWE :
C’est parfait, le bon garçon à sa maman.

JAMES :
Regardez, papa, vousêtes ivre au lieu d’aider maman à cultiver.

CHIBWE :
(SÈCHEMENT) Toi, mon garçon, continue simplement à tirer de l’eau. Nous avons déjà abordé ce sujet avec tamère.

SCÈNE 2

FX :
BRUIT DE FORTES PLUIES.MUSIQUE DE FOND À LA RADIO DURANT TOUTE CETTESCÈNE

CHIBWE :
(SOBRE, D’UNE VOIX DÉCOURAGÉE) C’est vous, Namilazi, qui avez provoqué l’arrivée si précoce des pluies … vous les vouliez aussi tôt.

NAMILAZI :
Ai-je un contrôle sur la météo?

JAMES :
Vous n’écoutez que vous, papa … nous vous avons dit depuis longtemps de commencer àfaire les billons.

CHIBWE :
(BRUSQUEMENT) Hé, toi fiston, quand es-tu né? Les arachidesdonnent bien quand on fait les billons aprèsl’arrivée des pluies.

JAMES :
Papa, honnêtement, combien de jours vous faudra-t-il pour achever de travaillertrois acres?

CHIBWE :
Environ … trois semaines …

JAMES :
Pas trois jours? Je pensais que vous avez dit que vous étiez un tracteur qui ne prend qu’un jour oudeux pour une acre!

CHIBWE :
(SUR LA DÉFENSIVE) Cessez ces observations inutiles! Prenez simplement vos houes et suivez-moi dans le jardinpour commencer à faire des billons.

NAMILAZI :
Pas question. Quand nous étions en train de travailler, vous étiez en train de boire. C’est à votre tour de tracer des billons, mon mari! Par ailleurs, d’ici que vous acheviez de tracer les billons, il pourrait y avoir une période sèche. Pleuvra-t-il jusqu’à ce que nos graines soient arrivées à maturité? N’oubliez pas que l’aflatoxinepeut attaquer tard dans la saison lorsque les arachides sont stressées et presque mûres.

JAMES :
Et quand finirez-vous de réarranger les billons à 75 centimètresde distance?

NAMILAZI :
Je n’adhérerai pas au groupe de fabrication des billons. Je planterai du maïs où j’ai déjà tracé des billons.

CHIBWE :
Je suis désoléveuillez me pardonner. Aidez-moi avec les billons. N’allez pas planter le maïs.

JAMES :
C’est votre problème. Dites à votre bière de vous aider.Nous avons fait notre part.

FX :
BRUIT DE RADIO:Chers agriculteurs, nous savons que vous avez reçu de fortes pluies au cours du mois de septembre, mais ne plantez pas. Cette pluie n’est pas la véritable première pluie. Continuez à préparer vos terres.

FX :
RETOUR DE LA RADIO COMME MUSIQUE DE FOND

NAMILAZI :
As-tu entendu ce qu’on a dit à la radio, James? Arrêtons de planter.

CHIBWE :
Hé, quel soulagement!Maintenant, venez me rejoindre pour faire desbillons. J’ai cessé de boire de la bièrede toute façon. Je boirai après le travail.

NAMILAZI :
Très bien, allons-y. Je pense que vous avez acheté de la chaux. Apportez les sacs et répandons la chaux là où nous allons faire les billons aujourd’hui.

CHIBWE :
Oui, j’ai acheté de la chaux parce qu’ils ont dit que cela aide les grainesà avoir des cosses dures. Il faut l’épandre dans le jardinau moment de la floraison ou l’incorporer dans lebillon, n’est-ce pas?

JAMES :
Oui. Je vais apporter ces deux sacs de chaux sur mon vélo. Mais demain je ne serai pas avec vousparce que l’école recommence.

NAMILAZI :
Tu nous manqueras, mon fils.

SCÈNE 3

FX :
BRUIT D’OISEAUX ET DE HOUES

JAMES :
Très bien, maman et papa, révisons. Je veux m’assurer que vous vous rappelez de ce que M. Tembo nous a enseigné. Donc, voici ma première question :Pourquoine pouvons-nous pas planter les grainesdans la même terre que l’année dernière? Maman Namilazi?

NAMILAZI :
On ditque lesgermesqui produisent l’aflatoxine et d’autres maladies sont déjà dans le sol et se multiplieront si vous ne pratiquez pas une rotation des cultures.

JAMES :
Oui – deux points! À vous, papa – votre question maintenant. Pourquoidevons-nous réaligner lesbillons à 75 centimètres et non pas à 90 centimètrescomme c’était l’habitude dans ce jardin?

CHIBWE :
(SE PLAIGNANT) James, tu m’as posé une question difficile … tu es partial…

JAMES :
Alors, la question ira à maman pour deux points.

CHIBWE :
Non attends! … Laisse-moi essayer.

JAMES :
Vous avez déjà échoué, alors elle passe à maman.

NAMILAZI :
Donne-lui une chance. Mais il ne peut pas réussir(PETIT RIRE) il a vendu ces leçons pour de la bière.

CHIBWE :
Non,je pense me souvenir. On dit que les billons distants de 75 centimètressont assez proches pourque,si vous plantez deux rangées à 30 centimètresd’intervalle à la surface d’un billon … (MARMONNANT À LUI-MÊME) Mais quelle était la raison pour que les rangées soient si proches …?

JAMES :
Maman, aidez-le.

NAMILAZI :
M. Tembo a dit que les rangées devraient être assez proches pour ombrager le sol lorsque les arachidespoussent. Cela retient l’humiditédans le sol. Etcela réduit le stress surles graines et diminue les risques d’aflatoxine.

JAMES :
Il a également dit que si le soln’est pas gorgé d’eau, nous pouvons plantersans billons, mais avec une distance de 30 à 45 centimètresentre les rangées.

NAMILAZI :
Mais oùnous vivons, nous avons parfois de fortes pluies. Étant donné que les grainesdétestent un surplus d’eau, nous devrions faire des billons afinque les grainesse trouvent surélevées.

JAMES :
Deux points!

CHIBWE :
(SE PLAIGNANT) Tu te rappelles seulement de donner des points à ta mère!

JAMES :
Très bien, deux points pour vous aussi … mais maman a maintenant quatre points.

CHIBWE :
Parfait, laisse-moi ajouter aussi deux autres points. Il a dit que la période la plus délicate survient lorsque les grainesarrivent à maturité. C’est là qu’il y a de nombreuses périodes sèches et lescossesnesont pas encore épaisses, alorslesgermesqui causent lacontamination par l’aflatoxine peuvent facilement pénétrer dans les grainess’il n’y a pas assez d’humidité.

JAMES :
Deux points … Étiez-vous en train de prétendre délibérément que vous ne saviez pas, papa?

CHIBWE :
(IGNORANT LA QUESTION DE JAMES) Donc, planter tout près agit comme un paillis. Les feuillesfournissent un couvert pour le sol et le rendement est très élevé.

JAMES :
Et n’oubliez pas que,pour ceux qui peuvent se le permettre, la chaux durcit les cosses et empêche les germes ou les champignons qui produisent l’aflatoxinede pénétrer dans les graines.

Donc, papa, on dirait que vous vous souvenez très bien de toutes les règles concernant la culture des arachides. Mais vous étiez occupé avec la bière juste pour causer des problèmes. Pourquoin’avez-vous pas commencé plus tôt à préparer la terre?

SCÈNE 4

NARRATEUR :
La famille de Chibwe est chanceuse que la pluie qui esttombée était chizimalupsa, c’est-à-dire la pluie qui arrive pour avertir les agriculteursque la saison des pluies approche.Auditeurs et auditrices, avez-vous terminé de préparer votre terre pour éviter le problèmequi a presque surpris Chibwe?

FX :
BRUIT D’OISEAUX ET DE HOUES DANS UN SOL DUR

NAMILAZI :
James me manque aujourd’hui. Qui écourtera notre journée avec ses blagues et ses questions? Il n’est pas ici parce que nous avons retardé le début des billons … il est allé à l’école.

CHIBWE :
Ne vous inquiétez pas, Namilazi, le gamin nous a beaucoup aidés! Il a défriché cette terre et enterré les résidus végétaux pour le fumier composté de l’an prochain. Je lui souhaite beaucoup de réussite à l’école.

NAMILAZI :
Alors, qu’allons-nous faire avec le fumier composté de l’an passé tiré de la fosse à compost? Allons-nous le transporter de l’autre côté du champoù se trouve le maïs?

TEMBO :
Namilazi et Chibwe… Non,ne l’enlevez pas …

NAMILAZI :
(CHOQUÉE) Vous m’avez fait peur, M. Tembo …. Je ne savais pas que vous veniez.

CHIBWE :
Vous m’avez fait peur aussi.

TEMBO :
(PETIT RIRE) Oui, j’ai remarqué que vous étiez concentrés uniquement sur votre culture et votre bavardage.

CHIBWE :
Bienvenue … Mais pourquoinous rendez-vous visite dans nos jardins?

TEMBO :
J’observe simplement ce que font les agriculteurs. Et, au cas où vous auriez besoin de mes conseils ou oublié quelque chose, je suis ici.

NAMILAZI :
Nous étions justement en train de parler de fumier – à savoir d’enlever ou non notrefumier composté. Vous disiez que nous ne devrions pas l’enlever. Pourquoi?

TEMBO :
Parce que, même si les arachides fixent l’azote dans le sol, elles ont encore besoin de sols fertiles. Souvenez-vous, je vous l’ai dit, que vous pouvez appliquer de l’engrais, ainsi que de la chaux, sur les arachides?

CHIBWE :
Oui, je m’en souviens … Mais j’ai réussi à acheter deux sacs de chaux agricole, qui était moins chère que de l’engrais.

TEMBO :
Vous avez fait cela? Pourquoiavez-vous choisi de la chaux et non de l’engrais pour les arachides?

CHIBWE :
Parce que vous avez dit que nos grainesont besoin d’avoir des cosses dures afin de pouvoir résister à une attaque fongique qui produit de l’aflatoxinelorsqu’ellesarrivent à maturité. Quant à l’engrais,nos sols sont assez fertiles. Nous appliquons du fumierchaqueannée. Après tout, les grainesn’ont pas besoin d’autant d’azote que le maïs.

NAMILAZI :
Oui, je pensais que vous nous aviez dit cela.

TEMBO :
Oui, c’est vrai. En fait, je suis sans voix … Vous vous en souvenez bien et je constate que votre famille est sérieuse pour essayer d’éviter la contamination par l’aflatoxine.

NAMILAZI :
Oui, nous le sommes. Vous pouvez voir comment nous faisons nos billons. Plats en surface comme une table et espacés de 75 centimètresafin de pouvoir planter deux rangées distantes de 30 centimètres. Etles grainesseront espacées de15 centimètresparce que nousallons planter la variété CG7.

TEMBO :
Pourquoiallez-vous planter deux rangées sur un billon, M. Chibwe?

CHIBWE :
(INCERTAIN, UN PEU NERVEUX) Très bien … Êtes-vous en train de nous faire passer un test oude nous critiquer?

TEMBO :
M. Chibwe, ayez confiance! Vousfaites des billons plats de 75 centimètres et vous plantez deux rangées distantes de 30 centimètres sur unbillon. Pourquoi?

CHIBWE :
Nous nous souvenons encore que vous nous avez dit que les arachidespeuvent être attaquées par des champignons ou des germesqui provoquent la contamination par l’aflatoxinelorsqu’elles atteignent leur maturité …

NAMILAZI :
… Et vous avez dit quesi nous plantons deux rangées, il nous faudra plus de semences, mais que la population végétale par acre sera dense … si bien …

CHIBWE :
Si bien que le rendement sera supérieur à l’acre et que les feuilles couvriront rapidement le sol. Donc, nous n’aurons pas à nous soucier des sécheresses qui arrivent lorsque les grainesapprochent de leur maturité.

NAMILAZI :
Vous avez dit que la sécheresse encourage lacontamination par l’aflatoxineparce qu’il n’y a pas assezd’humiditédansle sol.

CHIBWE :
Alors, les arachides couvrent le sol et agissent comme un paillis pour la terre. Elles empêchent la germination des mauvaises herbes et conservent l’humiditédans lejardin.

TEMBO :
Je suis étonné par la façon dont vous vous êtes souvenus de tout cela. Quel est votre truc?

NAMILAZI :
Nous discutons de ces choses. Et vous rappelez-vous que nous avons assisté à la formation avec notre fils James? Il est comme notre professeur. Il nous questionne sur l’aflatoxinequand il veut.

TEMBO :
Hé, je suis impressionné! Mais pourquoiavez-vous commencé si tard à faire des billons? Aurez-vous le temps de faire des billons sur le reste de la terre?

CHIBWE :
Nous y arriverons. Nous aurons deux personnes en plus demain. Nous les paierons en nature avec du maïs.

TEMBO :
Très bien. Vous avez beaucoup demaïs?

CHIBWE :
Oui. Plus qu’il n’en faut pour ma petite famillecomposée d’un fils et de deux filles.

TEMBO :
Où sont vos filles? Je ne les ai pas vues.

CHIBWE :
Ce sont des jumelles identiques et elles sont toutes les deux à l’université.

TEMBO :
Hé, c’est surprenant. Vous m’avez dit que vous étiez chanceux et je constate quevousêtes vraiment chanceux! Alors, au revoir, je m’en vais.

CHIBWE :
Merci pour votre visite et pour vos encouragements à notre égard.

NAMILAZI :
(PAUSE PENDANT LE DÉPART DE M. TEMBO, ENSUITE DOUCEMENT) Oh, M. Chibwe, c’est la raison pour laquelle vous buviez de la bière. Vousétiez en train de dupervos amis qui n’ont pas de maïsparce que vous vouliez les embaucher dans votre jardinparla suite.

CHIBWE :
S’ils buvaient avec moi, c’est de leur faute. Je savais ce que je faisais. Et, au moins, j’ai été sauvé de mon pire embarras lorsque nous avons découvert que les pluiesétaient simplement des avertissements.

NAMILAZI :
(ELLE APPELLE) M. Tembo …vous n’avez pas terminé à propos du fumier. Devrions-nous appliquer du fumier composté surnos arachides ou non? Sioui, comment?

TEMBO :
(HORS MICRO) Les arachidesont aussi besoin de bons sols, pas de mauvais solscomme d’autres gens le pensent. Votresolpourrait sembler bon, M. Chibwe, parce que vous appliquez du fumierchaqueannée.

NAMILAZI :
Oui, nous le faisons.

TEMBO :
(HORS MICRO) Quand vous appliquez dufumiersur les arachides, vous ouvrez simplement le billon, vous faites une tranchée sur sa surface et vous appliquezlefumier. Au moins un seau tous les huit à dix mètres (
Note de la rédaction :
Normalement, les agriculteurs utilisent des seaux de 20litres). Et ensuite, enterrez le fumier. Après, c’est terminé et vous pouvez planter ici.

NAMILAZI :
J’ai entendu dire que le fumierconserve aussi l’humiditédans le sol.

TEMBO :
(HORS MICRO) Oui, c’est le cas. Il peut aussi contribuer à prévenir la contamination par l’aflatoxine. Donc, si vous n’avez pas de chaux ou d’engrais, vous pouvez appliquer du fumier. Ça fonctionne. Ou planter simplement les grainessur des sols fertiles. Au revoir maintenant.

CHIBWE :
(APPELANT) Vous avez engendré notre paressenous devrions avoir terminé cette partie maintenant!

TEMBO :
(HORS MICRO, PETIT RIRE) C’est vrai … poursuivez vos travaux agricoles.

NAMILAZI :
(APPELANT) Non,il blague … ce fut un plaisir de vous avoir ici. Vous insufflez de la confiance en nous. Quant à M. Chibwe, il a dit qu’il embauchera deux autres personnes demain pour nous aider à finir rapidement. Sans vos questions, il ne m’aurait pas révélé cela.

CHIBWE :
(À VOIX BASSE) Namilazi … vousme mettez dans l’embarras. C’est entre nous deux. Vais-je commettre une erreur en embauchant deux personnes supplémentaires?

NAMILAZI :
Non … mais vous ne m’en aviez pas parlé. Sa visite a été bénéfiqueil vous a obligé à révéler le secret expliquant pourquoi vous ne veniez pas travailler avec nous.

CHIBWE :
Non, Namilazi, je vous l’aurais dit.

NAMILAZI :
C’est bien cependant que vous embauchiez deux personnes. Cela diminuera ma tâche. Autrement, nous ne serions pas prêts de nous reposer de sitôt! La prochaine fois, communiquez-moi votre plan assez tôt afin que nous puissions profiter tous les deux de notre temps!

CHIBWE :
Je suis heureux que vous soyez satisfaite d’avoir des bras supplémentaires. Le plan m’est venu simplement quand M. Tembo était ici. J’avais honte de mon retard dans la préparation de ma terre.

SCÈNE 5

FX :
BRUIT D’OISEAUX ET DE DÉSHERBAGE

CHIBWE :
(SURPRIS) Ah, Gama, pourquoiavez-vous commencé à désherber juste une semaineaprès la germination de vos graines? Ne pouvez-vous pas attendre que les mauvaises herbes poussent en premier?

GAMA :
Monbeau-frère Chibwe, bienvenue. Mais pourquoiêtes-vous venu au jardinaujourd’hui?

CHIBWE :
Je suis venu ici pour voir comment mes arachidesont germé.

GAMA :
Alors, comment ont-elles germé?

CHIBWE :
Très bien. Elles ont l’air très robustes.

GAMA :
Lorsque vous avez regardé avec soin, avez-vous vu des plantes indésirables?

CHIBWE :
Oui, j’ai remarqué que d’autres plantes avaient germé aussi. Il y avait quelques plants de maïs et d’autres que je n’ai pas pu identifier.

GAMA :
Nous appelons ces plantes des mauvaises herbes. Elles ne sont pas désirées dans le jardin. C’est pourquoije fais du désherbage.

CHIBWE :
Incluant le maïs?

GAMA :
Oui, les plants de maïssont des mauvaises herbes. Les avez-vous plantés cette année?

CHIBWE :
Non,mais c’est une culture recherchée. Ne mangez-vous pas de maïs?

GAMA :
Je sais que nous avions l’habitude de faire des plantations intercalaires de maïs avec les arachides, mais cela était fait intentionnellement. Mais ici le maïsest une mauvaise herbe parce qu’il affectera les arachides.

CHIBWE :
Ah, je vais laisser pousser un peu de ce maïs.

GAMA :
Vous pouvez laisser le maïsdans la jachère, j’imagine. Quand les mauvaises herbes sont aussi petites, même plus courtes que la longueur d’un doigt, elles donnent l’impression de ne pas avoir d’incidences sur les arachides.

CHIBWE :
C’est la raison pour laquelle je demande pourquoi vousdésherbez aussi tôt. Les mauvaises herbes sont si petites!

GAMA :
Je ne veux pas attendre que les mauvaises herbes causent des problèmes en concurrençant mes arachides. Monbeau-frère, devinez combien il me faudra de jours pour terminer le désherbage de mes deux acres.

CHIBWE :
Pas moins d’une semaine, même si vous travaillez le matin et l’après-midi.

GAMA :
Oui. Mais si je n’avais pas commencé à désherber avant une autre semaine, le champserait un désastre! Les mauvaises herbes poussent plus vite que les arachides. Elles les empêcheront de prospérer. Alors, il vaut mieux commencer à désherber tôt que tard.

CHIBWE :
Très bien! Très bien! J’ai saisi votre point de vue. Vous ne voulez pas avoir à donner de l’argent à des ouvriers journalierspour vous aider à désherber quand les mauvaises herbes étoufferontvos graines.

GAMA :
Exactement … Et mon jardin de maïsm’attend aussi, ne l’oubliez pas. Je dois donc synchroniser très bien afin qu’aucune culture n’en souffre.

CHIBWE :
Nous commencerons à désherber nos graines germées demain. Je désherberai mes arachides durant les deux prochaines semaines. Après les arachides, je passerai deux semaines à désherber monmaïs. Retournons à la maisonil est midi. Le repas doit être prêt.

GAMA :
Vous partez …. Rappelez-vous comment vous chassez les gens quand ils vousretardent… Alors, allez-y. Je veux finir de désherber cette partie. Je vous trouverai.

SCÈNE 6

FX :
ON FRAPPE

GAMA :
Oui, qui est là?

CHIBWE :
C’est moi, Chibwe. Que faites-vous aujourd’hui?

GAMA :
Voulez-vous m’inviter quelque part? Je ne bois pas de bière, n’oubliez pas … voulez-vous m’acheter des boissons gazeuses?

CHIBWE :
Allons prendre un verre et ensuitenous irons ensemble récolter le tabac. Vous savez,nous avons commencé à cueillir les feuilles basses.

GAMA :
Eh, ainsivous pensez que je n’ai rien àfaire parce que je parle d’une boisson gazeuse?Ou bien la boisson gazeuse est-elle en paiement du travail que vousme demandez de faire?

CHIBWE :
Non,comment puis-je vous payer pour ça? Vousêtes comme mon fils. Quel travail avez-vous à faire aujourd’hui?

GAMA :
Avez-vous oublié que six à huitsemaines se sont écoulées depuis que nos grainesont germé?

CHIBWE :
Qu’y a-t-il de si spécial environhuitsemaines après la germination?

GAMA :
Je pensais qu’on vous avait dit de reconstruire nos billons – ce qu’on appelle les butter.

CHIBWE :
Ohoui, je le sais. Le buttage permet de s’assurer que le billonest suffisamment gros pour couvrir les racines et que les graines sont sous le sol.

GAMA :
Oui.Dites-moi simplement la raison de votre venue ici. Que voulez-vous, monbeau-frère?

CHIBWE :
Monbeau-frère, je suis occupé avec le tabac. Je suis venu demander votre aide pourle tabac. Je ne butterai pas mesarachides. Pas du tout. J’ai pensé … Certains agriculteurs cultivent les arachides sans travail du sol. Alors, pourquoiles gens créent-ils cette tâche supplémentaire de travail du sol?

GAMA :
Mais vos graines sont plantées sur desbillons. Elles ne le sont pas sur du terrain plat!

CHIBWE :
Non,elles ne sont pas sur du terrain plat. Je pense que j’ai fait une erreur. J’aurais dû faire une culture sans travail du sol (sans labour).

GAMA :
Simplementparce que vous êtes occupé, vous dites que vous allez passer à la culture sans travail du sol? Non!

CHIBWE :
(IMPATIENT)Très bien, très bien … Je les butterai. Je devine que c’est pour queles arachides soient couvertes par le sol, afin de ne pas être exposées à ces insectes dont nous parlions – les fourmis et les autres. Je pense donc que le risquedecontamination par l’aflatoxine est plus faible lorsque vous buttez. C’est pourquoi je vais butter. Autrement, je suis fatigué de travailler et je commencerais dès maintenant la culture sans labour.

GAMA :
Quoi? Vous ne pouvez pas arrêter de labourer lorsque vous avez déjà commencé à travailler le sol. Si vous souhaitez ne pas labourer, vous devez le faire au début de la saison! De toute façon, c’est une bonne décision de commencer àbutter, monbeau-frère.

CHIBWE :
J’ai une autre question :Quand est-ce le bon moment de faire des cloisonspour récolterl’eau?

GAMA :
On dit que cela dépend de votre région.

CHIBWE :
Vous voulez dire que si les premières pluies sont toujours trop insuffisantes dans votre région, alors vous faites des cloisons avant de planter?

GAMA :
Oui. Et si la région a toujours un problèmeau beau milieu des pluies, alors vous faites des cloisons lorsque vous désherbez. De cette façon, vous vous assurez que, durant le milieu des pluies, vous avez assez d’humiditédans le sol.

CHIBWE :
Donc, si vous avez trop depluies, ôtez-vous les cloisons pour éviter les sols détrempés ?

GAMA :
Oui, vous devez les ôter.

CHIBWE :
On m’a dit qu’elles ne doivent pas avoir la même hauteur que les billons.

GAMA :
C’est exactlescloisons doivent laisser échapper un peu d’eau. N’oubliez pas que les arachidesn’aiment pas se trouver dans un sol détrempé
.

CHIBWE :
Vousavez raison. Je pense que je ferai mes cloisons durant le buttage parce qu’on dit que le stress hydrique qui survient vers la maturité est ce qui accroît la contamination par l’aflatoxine. (Pause) Hé, ce travail est dur!

GAMA :
C’est toujours dur quand vous faites beaucoup de travail sans un bon plan. Mais ne vous inquiétez pas. Vous deviendrez riche parce que vousappliquez beaucoup de bonnes pratiques.Au revoir. Saluez ma sœur et mon neveu.

CHIBWE :
Je n’y manquerai pas.

SCÈNE 7

FX :
BRUIT D’ARBRES QUE L’ON COUPEET D’UNE RADIO EN ARRIÈRE-PLAN JOUANT DE LA MUSIQUE, AVEC CHIBWE QUI CHANTE POUR ACCOMPAGNER

TEMBO :
Excusez-moi, M. Chibwe, à quoi servent ces arbres?

NAMILAZI :
Bienvenue, M. Tembo. Il ne peut pas vousentendre –il est occupé à couper des arbres pour sécherle tabac. Asseyez-vous.

TEMBO :
Merci.

NAMILAZI :
Comment allez-vous?

TEMBO :
Bien, et vous?

CHIBWE :
Aaah,M. Tembo … vousêtes ici. Quand êtes-vous arrivé?

TEMBO :
Quand vous dansiez sur cette chanson d’amour zambienne!

CHIBWE :
Euh, cette chanson que j’accompagnais en chantant… Cette chanson me rappelle bien des choses.

NAMILAZI :
(ÉLEVANT LA VOIX) Cela lui rappelle des femmes qu’il a rencontrées à des ventes aux enchères à Lilongwe.

CHIBWE :
Non,pas cela… justeque je serais riche maintenant si je n’avais fait des abus d’alcool ces années-là. C’est la chanson qui jouait quand j’ai commis une erreur dans ma vie.

NAMILAZI :
Pourquoiniez-vous que vous vous souvenez d’autres femmes lorsque vous entendez cette chanson?

CHIBWE :
M. Tembo, est-il vrai que les hommes qui boivent de la bièrevont toujours au bar pour voir aussi des prostituées?

TEMBO :
Je ne sais pas car je n’ai jamais consommé d’alcool avant. Pourquoi y allez-vous, M. Chibwe?

NAMILAZI :
Je n’ai jamais cru son histoire sur la façon dont il a perdu de l’argent. Je ne sais pas si l’argenta été perdu de la façon qu’il dit ou si une prostituée le lui a volé.

TEMBO :
Pourquoipensez-vous cela?

NAMILAZI :
Laissez-moi vous raconter l’histoire.

CHIBWE :
Vous savez, je n’oublierai jamais cette histoire. Je déteste cette journée-là. Je ne sais pas pourquoij’ai décidé de boire de la bière en ville au lieu de revenir en premier lieu pour laisser de l’argent à Namilazi. L’argentétait destiné à acheter une charrette à boeufs et du bétail.

TEMBO :
Pourquoi avez-vous bu en ville avant de rentrer à la maison?

CHIBWE :
Je voulais en boire une froide sortant des congélateurs. Vous savez, dans le village,nous buvons de la bière chaude conservée dans despots d’eau.

TEMBO ET

NAMILAZI :
RIRES

CHIBWE :
Ensuite, j’ai commencé à être ivre et la musique sur laquelle je chantais jouait ce jour-là … J’ai commencé à danser et je suis allé à la caisse pour acheter une autre bière.

NAMILAZI :
Que s’est-il alors passé?

CHIBWE :
Je n’ai pas remis mon portefeuille correctement dans ma poche. Il est tombé sans que je m’en aperçoive. Pendant que je dansais, j’ai pensé voir le portefeuille de quelqu’un d’autre. Alors, j’ai dansé de façon à ramasser le portefeuille sur le sol sans me faire voir. Mais,ensuite, je l’ai mis dans une poche latérale différente de celle dans laquelle je voulais le mettre…

TEMBO ET

NAMILAZI :
RIRES

CHIBWE :
… Je me suis dit que je devrais économiser mon argent et utiliser l’argentque je venais de trouver pour acheter de la bière. Je ne savais pas que je volais mon propre argent dans mon propre portefeuille.

TEMBO :
Ouais … Que s’est-il passé?

CHIBWE :
J’ai changé la sorte de bièreque je buvais.

NAMILAZI :
(ELLE RIT) Pour en acheter une plus chère?

CHIBWE :
Oui … et j’ai payé une tournée de bièreà mes amis et aux gens qui se trouvaient dans le bar.

TEMBO :
Ne pouviez-vous pas dire, d’après la couleur du portefeuille, que c’était le vôtre?

CHIBWE :
Quelqu’un – peut-être moi-même – a marché dessus et il était devenu si sale que je ne pouvais pas dire que je volais mon propreargent.

TEMBO :
Comment vous êtes-vous rendu compte que c’était votre propre argent?

CHIBWE :
Je voulais réserver une chambre pour dormir en ville afin de pouvoir continuer à boire toute la nuit. J’ai fouillé dans la poche dans laquelle je croyais avoir mis mon portefeuille, mais je ne l’ai pas trouvé … Je suis resté figé pendant deux secondes et j’ai ensuite vérifié le portefeuille que j’avais trouvé. D’après le contenu, j’ai alors remarqué que c’était mon propre portefeuille. Mais j’avais dépensé la moitié de l’argent! J’ai pleuré comme un bébé et je suis rentré immédiatement à la maison.

TEMBO :
Euh, comment pouvez-vous oublier une histoire comme celle-là? Vous savez, quand vous sortez pour affaires, concentrez-vous sur vos affaires. Ne vous laissez pas distraire par d’autres choses.

CHIBWE :
Oui, vousavez raison. Alors, pourquoinous avez-vous rendu visite, M. Tembo?

TEMBO :
Je suis ici pour affaires. J’étais avec M. Gama, votre beau-frère. Je l’ai trouvé en train de déraciner quelques mauvaises herbes et j’ai remarqué des mauvaises herbes dans votre jardinaussi. Quandallez-vous arracher ces mauvaises herbes?

CHIBWE :
Je suis occupé avec le tabac. J’enlèverai cesmauvaises herbes probablement la semaine prochaine.

TEMBO :
Non,M. Chibwe. Si possible, vous feriez mieux de les déraciner cette semaine.

CHIBWE :
Pourquoi? Ne voyez-vous pas que mon or, mon tabac, va pourrir? La semaine prochaine, c’est seulement dans quelques jours. Nous sommes mercredi.

TEMBO :
Dansvotre histoire, vous avez perdu l’argenten quelques heures à peine, pas même en quelques jours. Y a-t-il une différence?

CHIBWE :
Mais que vais-je perdre si j’hésite à déraciner lesmauvaises herbes? Gama m’a dit combien il était important de désherberquandles grainesétaient jeunes. Mais pourquoiest-il si important de désherbermaintenant?

TEMBO :
Namilazi, savez-vous ce que vous allez perdre si vous retardez l’arrachage des mauvaises herbes au stade de la floraison?

NAMILAZI :
Je pense que nous allons perdre du rendement …

TEMBO :
Oui! Cesmauvaises herbes perturbent beaucoup les graineselles perturbent la pénétration des racines dans le sol. Vos graines sont en pleine floraison maintenant. Si vous retardez davantage, vous perturberez la fertilisation des fleurslorsque vous arracherez les mauvaises herbes. La semaineprochaine, il y aura beaucoup de fleurs. Cela affectera le rendement directement.

NAMILAZI :
Êtes-vous en train de dire qu’il y a un moment précis où les agriculteursdoivent arracher les mauvaises herbes dans les arachides en fleurs?

TEMBO :
Oui! Quand seules quelques arachidesont commencé à fleurir. Vous ne pouvez pas attendre plus longtemps. Vous aurez une très grosse perte.

NAMILAZI :
M. Chibwe, convenons de désherberdemain. Il a plu aujourd’hui, si bien que vous ne récolterez pas le tabacdemain matin. Ne pouvons-nous pas faire le désherbagedemain? C’est un petit travail, qui consiste simplement à arracher quelques mauvaises herbesà la main.

CHIBWE :
En fait, vousêtes intelligente, Namilazi … vos filles à l’université tiennent cela de vous.

NAMILAZI :
Oui! Mes filles ont hérité de mon intelligence. Vous rappelez-vous que j’avais été choisie pour aller au secondaire en ville avec mon frère, mais mes parents ne pouvaient pas se permettre de payer pour nous deux et ils ont choisi mon frère?

CHIBWE :
Oui, je m’en souviens. Mais quand vous commencez à parler de cela, on dirait que vous voulez le divorce!

TEMBO :
Non,M. Chibwe, elle se souvient simplement d’une perte éducative, justecommevous vous souveniez de votre perte d’argent.

CHIBWE :
Je blaguais simplement. Vous savez, j’ai été chanceux d’épouser cette femme magnifique et intelligente. Nous arracherons cesmauvaises herbesdemain, afin que nos graines ne soient pas attaquées par des fourmis ou des souris.

NAMILAZI :
Vous voyez, il parle d’insectes et de rongeurs qui attaquentles grainesà ce stade de maturité. Il est également intelligent, mais ses parents ont été trop indulgents et ne l’ont pas obligé à poursuivre ses études car ils étaient riches.

TEMBO :
Oui, les souris et les fourmis peuvent accroître le risquedecontamination par l’aflatoxine– ce que nous essayons d’éviter à tout prix. C’est le stade le plus délicat des grainesdansle champjusqu’à la maturité et la récolte.

CHIBWE :
Parfait. Nous continuerons à surveiller les graines.

TEMBO :
Au revoir, M. et Mme Chibwe. Votrefamilleest admirable. Vous bavardez si librement commeun frère et unesœur. J’aime ça.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Nous entendrons parler davantage de M. Chibweet de ses amis la semaine prochaine. Maintenant, nous allons de nouveau nous entretenir avec un scientifique agricole. Aujourd’hui, je suis encoredans le studio avec le Dr Jasoni, chercheur et scientifiquequi étudie l’amélioration génétique des arachides.

Qu’avez-vous apporté aujourd’hui à nos chers auditeursà propos de l’aflatoxine, Dr Jasoni?

SCIENTIFIQUE :
Commeje l’ai dit la semaine dernière, noussommes dorénavant conscients que le chuku, la matière noire ou grisâtre que nous avions l’habitude d’enlever sur lescacahuètes, signifie que les graines sont contaminées par un dangereux poison appeléaflatoxine. Lefeuilletona parlé aujourd’huide la façon dont nous pouvons prévenir la contamination par l’aflatoxine grâce à de bonnes pratiques de préparation des terres.

NARRATEUR :
Très bien, donc une bonne préparation des terres peut prévenir l’aflatoxine. Pourquoiinsistez-vous sur le mot « bonne » et pas sur n’importe quelle pratique de préparation des terres?

SCIENTIFIQUE :
J’insiste sur le mot « bonne »parce quede nombreux agriculteurs pensent que les billons pour les arachidesdevraient être faits aprèsl’arrivée des pluies. Mais ce n’est pas vrai. En fait, si vous préparez les terres aprèsles pluies, vos grainesrateront les bonnes pluies et arriveront à maturité lorsqu’il y a de fréquentes sécheresses tardives.

NARRATEUR :
Qu’y a-t-il de mal avec lessécheresses tardives?

SCIENTIFIQUE :
Les grainesont besoin d’humiditéen fin de saison pour arriver à pleine maturité. Sil’eaun’est pas diponible dansle solen fin de saison lorsque les cosses sont tendres et pas assez fortes pour lutter contre les germes, les arachidessubiront un stress.

NARRATEUR :
Vous avez dit « un stress ».Voulez-vous dire queleur systèmeimmunitaire s’affaiblit?

SCIENTIFIQUE :
Oui, c’est comme si le système immunitaire des grainesest faible, si bienque lescosseslaissent entrer les germes. Lesgermes produisent le dangereuxpoison qu’est l’aflatoxinedont nousparlons. Les arachides sont des végétaux, donc elles n’ont pas vraiment de système immunitaire, mais c’est semblable au système immunitaired’une personne qui est faible et incapable de protéger contre une infection.

NARRATEUR :
Quel est le lien entre lapréparation tardive des terres et la plantation tardive d’une part et les sécheresses tardives d’autre part?

SCIENTIFIQUE :
Lapréparation tardive des terres entraîne une plantation tardive, et cela provoque une maturitétardive des graines.

NARRATEUR :
Est-ce queles grainesqui sont plantées plus tôt ne font pas face au problèmede l’aflatoxine?

SCIENTIFIQUE :
Si, mais pas autant. Il y a d’autres causes de contamination par l’aflatoxine, quenous partagerons à mesure que vous continuerez à écouter ce feuilleton. Cependant, une façon de renforcir les cosses et d’empêcher les germesde pénétrer dans les cossesconsiste à appliquer de la chaux agricole à la floraison. La chaux renforcitles cosses.

NARRATEUR :
Quoi d’autre devrait savoir un agriculteurau sujet de la bonne préparation des terres?

SCIENTIFIQUE :
Les agriculteursdevraient respecter un bon espacement. Si vous plantez sur desbillons, plantez deux rangées sur un billon plat, à30 centimètresde distance. Les billons devraient être espacés de 75 centimètres.

NARRATEUR :
Si vous ne plantez pas sur des billons, comment faudrait-il faire?

SCIENTIFIQUE :
Plantez en rangées espacées de30 à45 centimètres. Cet espacement garantit que les plants couvrent la surface et conservent l’humidité dans le sol, commesi vous mettiez du paillis sur la terre. Cela réduit le stress de la maturitétardive dont nous parlions.

NARRATEUR :
Merci, Dr Jasoni.

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATRICE :
L’épisode d’aujourd’hui, intitulé Esquiver un coup dépend du fait de voir venir le coup assez vite,a été réalisé par ___________. Merci de votre écoute. Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour recevoir vos appels et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert) qui pourra répondre à vos questions sur les arachides et l’aflatoxine et sur les bonnes pratiques pour éviter cela. Voici nos numéros de téléphone __________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

APRÈS LE SEGMENT DES APPELS TÉLÉPHONIQUES

Animatrice :
En attendant de vous retrouver la semaine prochaine à la même heure, au micro ____________ qui vous dit de prendre soin de vos arachidespour éviter le pourrissement qui les contamine avec l’aflatoxine. Je vous retrouverai la semaine prochaine, à la même heure et au même endroit.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, MAINTIEN ET FONDU ENCHAÎNÉ

Épisode 3 : Une bonne chose n’arrive pas sans efforts

______________________________________________________

Messages

L’utilisation de la méthode de séchage Mandela cockpermettra de bien sécher les graines, de conserver une belle couleur, un bon niveau d’humiditéet une bonne germination des graines.

Évitez de répandre de l’eausurvos graineslorsque vous les décortiquez. Cela encourage les attaques fongiques et doncla contamination par l’aflatoxine.

PERSONNAGES

CHIBWE

NAMILAZI

JAMES

TEMBO

GAMA

Au radio diffuseur :Durée approximative de diffusion de l’épisode 3 : 20 à 25 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.

INDICATIF MUSICAL

ANIMATRICE :
Aujourd’hui, nous présentons le troisième épisodede notre feuilleton intituléUne bonne chose n’arrive pas sans efforts ou Sikakudza kokha kaopa kulaulaen langage chichewa.Au micro, votre animateur/animatrice _____________, qui vous livre le feuilletontous les __________ après-midi sur les ondes de (nom de la station).

N’oubliez pas que, plus tard au cours de l’émission, nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler des causes et des conséquences de l’aflatoxine, et aussi desprécautions que les agriculteurspeuvent prendre pour l’éviter. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ______________ et nos lignes pour les messages-textes ____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL ET FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Il faut éviter le pourrissement desarachidesà tout prix. Il est très dangereux de manger des graines pourries– même celles que nos yeux et notre bouche ne peuvent pas détecter. Quand nous mangeons des graines pourries, un poison appeléaflatoxinepeut s’accumuler dans nos corps et provoquer le cancer du foie chez les adultes et une croissance retardéechez les enfants.

Nous présentons ce feuilleton pour vous parler de ce poison, l’aflatoxine, et des pratiques que les agriculteurs peuvent suivre pour empêcher l’aflatoxine de contaminer leurs arachides. L’épisode d’aujourd’hui parlera de la façon de récolter, sécher et entreposer vos arachides de façon à éviter la contamination par l’aflatoxine.

INDICATIF MUSICAL

SCÈNE 1

FX :
BRUITS D’OISEAUX ET D’AGRICULTEURS CREUSANT DANS LES CHAMPS

NAMILAZI :
M. Chibwe, mon mari, maintenant que les graines sont prêtes, comment allons-nous les entreposer? Allons-nous déraciner les arachides et les suspendre la tête en bas pour les sécher?

CHIBWE :
Namilazi,pensez-vous encore à les laisser ici dans le jardinpour sécher – de la façon dont vous l’avez toujours fait?

NAMILAZI :
Oui – quel est le problème avec ça? Je pensais que c’était la façon recommandée.

CHIBWE :
Je ne peux pas risquer de perdre mes grainesen les laissant dans le champ. Elles pourraient être volées.

NAMILAZI :
Je me demandais seulement comment nousallons procéder. Je n’essaie pas de vous dire la bonne façon … Je veux seulement savoir ce que vous pensez.

CHIBWE :
Namilazi, je pense que nous devrions tout d’abord creuser et déraciner autant d’arachides que nous pensons pouvoir réussir à ramasseraujourd’hui. Ensuite, nous ramènerons ces grainesrécoltées à la maison.

NAMILAZI :
D’accord, c’est une bonne idée. Où allez-vous faire sécher les grainesà la maison?

CHIBWE :
Sur le toit de notre cuisine.

NAMILAZI :
Non,mon mari! Dites-moi que c’est une blague!

CHIBWE :
Je n’ai pas le temps de blaguer. Je suis sérieux.

NAMILAZI :
Sur les tôles de fer? Qu’a dit M. Tembo à propos du séchagedes grainessur des tôles de fer?Est-ce l’une des meilleures méthodes de séchagedes graines?

CHIBWE :
(HAUSSANT LA VOIX) Je me moque de ce qu’a dit M. Tembo. Tout ce que je veux, c’est rapporter mes grainesà la maison. Elles vont sécher sans accumuler d’aflatoxine et je les vendrai toutes – c’est ce que je veux.

NAMILAZI :
Alorspourquoiavons-nous desherbé trois fois et acheté ce remède … quel était son nom?

CHIBWE :
(CRIANT) Vous en parlez – vous devriez savoir son nom.

NAMILAZI :
Euh … d’où vient cette colère? Vous ne vous rappelez même plus du nomdu fongicide que vous avez acheté? Était-ce du Thiram? Pourquoiêtes-vous fâché, M. Chibwe?

CHIBWE :
Dites-moi simplement où vous voulez en venir. Qu’est-ce que vous essayez de me dire?

GAMA :
(ARRIVANTAU MICRO) Euh … quel est votre problème, Namilazi, et monbeau-frère Chibwe?

CHIBWE :
Demandez à votre sœur.

GAMA :
Je vous le demande à tous les deux.

JAMES :
Papa, nous vous avons entendu crier à tue tête après maman. Quel est votre problème?

SILENCE

JAMES :
Papa, nousvous parlons. Pourquoiétiez-vous en train de crier?

SILENCE

NAMILAZI :
Il se moque de suivre les instructions qui nous ont été données. Il se fiche de s’assurer que nous préviendrons l’aflatoxine etque nos grainespeuvent être mangées et germeront.

CHIBWE :
Je n’ai pas dit cela. Ai-je dit cela ?

NAMILAZI :
Alors, qu’avez-vous dit ?

CHIBWE :
J’ai dit que nousallons faire sécher les grainessurle toit de la cuisine, afin qu’elles sèchent aussi viteque possible. Ensuite, je pourrai les vendre et ne plus y penser. C’est ce que j’ai dit.

JAMES :
Est-ce là ce que papa a dit, maman?

NAMILAZI :
Oui, il a dit cela.

JAMES :
Maman, quel est votre problème avec ça?

GAMA :
Vous souvenez-vous qu’il n’est pas recommandé de faire sécher les grainessur des tôles de fer, ou sur le sol, mais seulement dans un endroit bien aéré commesur un support?

JAMES :
Je sais cela. On dit que le séchagedes grainessurle toit les ferait sécher trop vite et que peu d’entres elles germeraient.

GAMA :
My beau-frère, vous avezdesherbétrois fois … souhaitez-vous que tout ce travail n’ait servi à rien? Vousarrachez à temps juste quand il y a des taches noires à l’intérieur des cossesquand vous les ouvrez et quand les grainesont la pleine couleur rouge de CG7. Souhaitez-vous que tout ce travail n’ait servi à rien?

CHIBWE :
Je pense aussi à l’aflatoxine. Le séchage sur le toit ne ferait pas pourrir les graineset les empêcherait d’avoir de l’aflatoxine. En fait, les grainessècheront même plus vite. Pas vrai? Quant à la germination, je m’en moque. Mes graines sont àvendre, pas àplanter.

JAMES :
(LENTEMENT) Je crois que papa a raison … le séchagedes grainessur un toit de tôles de fer les empêchera d’être contaminées par l’aflatoxine. Mais elles sècheront plus rapidement. Le problème avec cette méthodec’est qu’elles pourraient ne pas germer quand nous les planterons.

GAMA :
Oui, nous savons que les grainespeuvent sécher plus vite. Mais qu’en est-il de la qualité des graines? Sera-t-elle la même qu’avec un séchageselon une méthode recommandée?

CHIBWE :
(IMPATIENT) Dites-moi simplement quelle serait, selon vous, la façon la meilleure et la plus rapide de faire sécher nos graines.

JAMES :
Sur le support.

CHIBWE :
Je n’ai ni le temps ni les matériaux pour construire un support.

JAMES :
J’ai les matériaux et je le fabriqueai pour vous. Maman, puis-je utiliser ce tapis usé en roseau pour fabriquer le support?

NAMILAZI :
Oui, mon fils.

JAMES :
Merci, maman. Je retourne à la maisonpour fabriquer le support … mais ne vous querellez pas de nouveau pour des choses futiles!

GAMA :
Beaucoup de gens dansle village admirent votrejardin, Chibwe. Ils veulent planter comme vous cette année, deux rangées sur unbillon.

JAMES :
Oui, papa,beaucoup de gens disent que c’est étonnant que vos grainesn’ont pas flétri durantlasécheresse – les arachides couvraient le solsi bien, commedu paillis.

GAMA :
Regardez simplement vos arachides!Elles sont nombreuses sur un plant et toutes bien développées. Ouah … admirables. Voulez-vous que tous vos efforts ne servent à rien?

CHIBWE :
Ils ne serviront pas à rien. Mon fils va construire le support pour s’assurer que les graines soient bien séchées et nous les vendrons à cet acheteur qui vous les a prises la saison dernière.

GAMA :
Cetteannée, vous allez être millionnaire!

CHIBWE :
Évidemment.

GAMA :
Au revoir. Je vais aider James, parce que je voudrais aussi utiliser le support pour sécher les miennes.

CHIBWE :
(UN PEU INQUIET) Ne serez-vous pas trop tard? Ne pensez-vous pas que vos arachidescommenceront à pourrir dans le sold’ici que je finisse de faire sécher les miennes?

GAMA :
J’essayais seulement de voir si vous étiez revenu à votre état normal. (RIRE)

CHIBWE :
(BRUSQUEMENT) Sortez de ce jardin, vous les gars!

SCÈNE2

FX :
COUPANT DES ARBRES AVEC UNEPANGA (MACHETTE)

TEMBO :
Que fabriquez-vous avec votre oncle Gama, jeune homme?

JAMES :
M. Tembo, nousfabriquons un support.

TEMBO :
Pour quoi faire?

GAMA :
Pour sécherles arachides.

TEMBO :
Avez-vous déjà commncé à récolter?

JAMES :
J’ai laissé papa en train de creuser et d’arracherles arachides, mais ils n’ont pas encore commencé à les ramasser
.

TEMBO :
Laissez cela et venez avec moi. Allons parler à vos parents.

JAMES :
Qu’est-ce qui ne va pas, monsieur?

TEMBO :
Laissez tout simplement cela et suivez-moi.

GAMA :
(À JAMES, DOUCEMENT D’UNE VOIX INQUIÈTE)Ça alors … qu’avons-nous fait de mal cette fois-ci?

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE 3

FX :
BRUIT D’OISEAUX

JAMES :
RESPIRANT FORTEMENT, FATIGUÉ

NAMILAZI :
James, qu’est-ce qui ne va pas? Je pensais que vous étiez censé fabriquer un support? Avez-vous terminé? M. Chibwe, regardez! James est de retour.

JAMES :
Maman,je n’ai pas fini, c’est simplement que… (RESPIRANT FORTEMENT)

CHIBWE :
Pourquoipointes-tu en direction de la maison et respires-tu si fort? Qu’est-il arrivé à Gama? Parle – vous grandissez!

JAMES :
Papa, rien n’est arrivé à Gama. Il va bien et il arrive avec M. Tembo.

CHIBWE :
Pourquoias-tu l’air si fatigué et si inquiet?

JAMES :
J’ai couru vite pourvous dire queM. Tembo m’a empêché de fabriquer le support.

TEMBO :
(ARRIVANTAU MICRO) Oui, je les ai empêchés et je les ai amenés iciafin que vous puissiez tous entendre pourquoije l’ai fait.

CHIBWE :
Bienvenue, M. Tembo.

TEMBO :
Vosarachidessemblent bien mûres, M. Chibwe. C’est bien de récolter si tôt. C’est très encourageant.

CHIBWE :
Merci pour le beau compliment. Nous voulons que les acheteurs se disputent pour nos graines.

TEMBO :
Je suis content que vous vouliez des graines de très bonne qualité. C’est la raison de ma présence ici maintenant …. Vous savez, leséchagesur un support est peut-être bon en Afrique équatorialeoù ils ont de fortes pluiestoutel’année. Mais,dans des endroits comme le Malawi, nousencourageons quelque chose qui fonctionnera mieux ici. C’est une nouvelle méthode appelée le Mandela cock.

CHIBWE :
LeMandela cock? Qu’est-ce que c’est?

TEMBO :
Vous faites sécher les grainesdans votre jardin.

NAMILAZI :
Hé … c’est une option perdue d’avance! Je lui ai déjà dit de le faire et il a refusé!

CHIBWE :
(BRUSQUEMENT)Silence! Ne vous rendez-vous pas compte que des hommes parlent? N’avez-vous aucun respect?

NAMILAZI :
(PAUSE ET D’UNE VOIX DOUCE)M. Chibwe, mon mari, vous savez que j’ai du respect.M. Tembo est-il un homme ordinaire?Pourquoine devrais-je pas parler de questions qui me préoccupent, ainsi que ma famille, au conseiller qui peut nous appuyer?

JAMES :
Dites-lui, maman … Papa, c’est fini le temps où les femmesn’étaient pas censées dire quoi que ce soit quand les hommes parlaient … Mais le Mandela cockm’intéresse, M. Tembo. Comment le fabriquez-vous?

TEMBO :
M. Chibwe, je suis déçu de ce que vous avez dit à votre femme. Par conséquent, je n’expliquerai pas le Mandela cock. Je m’en vais.

NAMILAZI :
Oui! Oui, ce qu’il adit est honteux! Comment peut-il m’empêcher de parler avec vous, notre conseiller? Et s’il dit cela pendant que vous êtes tous les deux ici, que dira-t-il une fois que vous serez partis?

TEMBO :
Vousavez raison. Ce genre d’homme opprime les femmesen ne leur permettant pas de faire des choses qui peuvent aider leurs familles.

CHIBWE :
Je suis vraiment désolé, M. Tembo. Pardonnez-moi. Je ne sais pas pourquoi Satanme suit aujourd’hui. Depuis ce matin, nous nous querellons pour des choses futiles … Je suis désolé. Laisse-moi, Satan! Je ne dirai plus d’autres choses stupides, je vous en prie.

NAMILAZI :
M. Tembo, pardonnez-lui. Il est vraiment désolé. Je connaismon mari … il n’est pas jaloux parce que je vous parle. Il doit blaguer. Il blague beaucoup.

TEMBO :
Très bien, je vais continuer juste parce que vous l’appuyez.

GAMA :
(IMPATIENT)Mandela

JAMES :
… cock!

TEMBO :
Très bien! Donnez-moi la houe. Je vais faire la démonstration en construisant un Mandela cockici même.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE 4

FX :
BRUIT DE CREUSAGE DU SOL

NAMILAZI :
Ce travail est en train de vous salir, M. Tembo. Gama et James, prenez-lui la houe.

TEMBO :
Non, Namilazi et Chibwe, c’est mon travail. C’est pourquoije porte ces bottes de caoutchouc – afin d’être prêt pour toute éventualité. Maintenant, pour fabriquer un Mandela cock, nous commençons par faire une plate-formede terre ronde et plate d’environ 30 centimètresde hauteur et un mètre de largeur. Nous la piétinons afin qu’elle soit dure, parce que nousallons faire sécher nos grainesà son sommet.

JAMES :
Nous allons faire sécher nos graines là?

TEMBO :
Oui. Ensuite, nous prenons les plants d’arachidesarrachéset nous les empilons autour de la base circulaire avec les cossestournées vers le haut, de la façon dont nous avons toujours fait sécher les graines.

FX :
BRUIT DE FEUILLES SÈCHES

CHIBWE :
C’est magnifique avec les graines exposées vers le ciel.

TEMBO :
Mais nous ne voulons pas que les grainessoient exposées vers le ciel. Nous voulons éviter cela parce que les grainessécheront trop vite et perdront en couleur et en qualité.

FX :
BRUIT DE FEUILLES SÈCHES

TEMBO :
Donnez-moi cesarachides … oui, ensuite nous empilons d’autres plants d’arachidesen cercle autour des côtés de la plate-forme, avec les grainesà l’intérieur du cercle.

NAMILAZI :
D’accord, ensuite?

TEMBO :
Nous continuons à empiler d’autres plants d’arachides par dessus cette première couche. Nous ajoutons des plants avec les grainestournées vers l’intérieur et un espacecirculaire au centre du taspour permettre à l’air de circuler. Nous continuons d’ajouter ces plants en cercle, en montant le cercle commeune petite hutte.

NAMILAZI :
Mais il y a un espace ouvert au milieu. Qu’allons-nous en faire?

TEMBO :
Cet espace demeure ouvert pour l’instant. Nous érigeons le tas. À mesure que nous montons, l’espace circulaire au centre rapetisse. Tout le tas a la forme d’un cône. Lorsque le tas atteint un mètre et demi de haut, le trou est très petit. Ensuite, vous fermez simplement le trou en plaçant unpaquet d’arachidesau sommet, avec les grainesvers l’intérieur et les feuilles vers l’extérieur comme ceci.

JAMES :
Ouah, c’est magnifique!C’est commeune petite hutte bâtie avec des plants d’arachides … tout ce que je peux voir ce sont des feuilles. Personne ne pourrait deviner que ces feuillesrecouvrentdes arachidesà l’intérieur.

CHIBWE :
Oui, les gens penseraient que vous gardez les feuillesà d’autres fins.

TEMBO :
C’est unMandela cocket les arachidesvont sécher à un rythme lent mais sûr à l’intérieur. La couleur et la qualité devos grainesdemeureront très bonnes. Dans un Mandela cock, même si les pluiesarrivent, les arachidesne seront pas mouillées. La pluie s’écoulera simplement sur les feuilles.

JAMES :
C’est facile. Comme maman et papa sont en train de creuser et d’arracher, je vais fabriquer ces Mandela cocks. J’étais inquiet quand vous m’avez dit d’arrêter ce que je faisais pour venir parler à mon père. Je me demandais si je vous avais causé du tort.

TEMBO :
Bon, je suis désolé de vous avoir fait vivre ça …

JAMES :
C’est correct.

TEMBO :
Vous savez, nous avons découvert que les arachidessèchent trop vite quand nous les exposons au soleil ou quand nous utilisons d’autres méthodes de séchage. LeMandela cockcache les arachidesà l’intérieur, mais avec une ouverture au milieu pour laisser l’air circuler et pour sécher les grainestout en conservant la qualité.

CHIBWE :
Merci.Je vais utiliser le Mandela cock. Tout ce que j’ai àfaire, c’est de venir de temps en temps au cours des prochaines semainespour vérifier si les arachidessont totalement sèches.

TEMBO :
Oui, c’est tout. Mais je veux que James et Gama viennent à la parcelle de démonstration demain. Je veux que vous démontriez le Mandela cock,tandis que vos parents continueront à creuser et déraciner d’autres arachidesici.

AMES :
Oui, nous viendrons. Merci, M. Tembo, pour cet honneur.

TEMBO :
Continuez votre bon travail. J’apporterai bientôt les machines manuelles à décortiquer les graines. Elles sont déjà commandées mais l’envoi est bloqué quelque part. Je dois maintenant vous quitter.

CHIBWE :
Portez-vous bien. Nous apprécions votre appui.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE 5

FX :
BRUIT DE GRAINES DÉCORTIQUÉES À LA MAIN

TEMBO :
Combien de sacs avez-vous remplis avec des graines décortiquées, M. Chibwe?

CHIBWE :
Pas beaucoup, M. Tembo. Nousvenons juste de commencer … mais mes mains me font mal. Si vous ne nous aviez pas dit de ne pas répandre d’eau sur les arachides, j’en aurais déjà arrosées quelques-unes.

TEMBO :
Ne vous inquiétez pas. J’ai apporté quelques décortiqueuses manuelles pour faciliter votre travail. Je les ai ici.

NAMILAZI :
C’est bien. Je me demandais pourquoivous nous parliez de ces choses sans nous en apporter quelques-unes!

TEMBO :
Nous avons apporté deux machines pour les tester. Je vais vous laisser les deux, Namilazi, à titre de trésorière du club Tisungane. Donnez-moi votre rétroaction demain.

NAMILAZI :
Pouvez-vous nous apprendre comment il faut s’en servir?

TEMBO :
C’est simple. Vous devez travailler tous les deux en même temps. L’un remplit la machine avec les arachidespetit à petit, tandis que l’autre fait tourner les dents de décorticageavec cette poignée.

FX :
BRUIT D’UNE DÉCORTIQUEUSE

CHIBWE :
C’est facile.

TEMBO :
J’ai testévos arachideset elles semblent bien sèches. N’oubliez pas de garder les arachidesdans des sacs de jute sur le support – le même support sur lequel vous avez gardé les semencesla dernière fois dans la maison. J’espère que vous n’avez pas démoli le support.

CHIBWE :
Non,nous l’avons encore.

TEMBO :
C’est bien … Regardez, vos graines sont d’un rouge pur. Pas de décoloration, juste magnifiques. Je ne pense pas que ces graineséchoueront au test de l’aflatoxine. Continuez simplement à bien les entreposer.

NAMILAZI :
Que faisons-nous avec les grainesqui se cassent quand nous les décortiquons avec la machine?

TEMBO :
Vous pouvez déclasser les graines cassées. Vous pouvez les rôtir et en faire du beurre d’arachides ou bien les vendre dans de petits sachets de plastique commeceux que les gens utilisent pour vendre des sucettes glacéeset de l’eau. C’est ce que font les agriculteurs et les gens d’affaires en Ouganda lorsqu’ils vendent des arachidesen ville.

NAMILAZI :
C’est une bonne idée. Nous pourrions même faire de lasinjiro (
Note de la rédaction :
de la farine d’arachides) et l’emballer dans de petits sachets à vendre.

TEMBO :
Oui, c’est bon, madame. Vous pourriez même acheter un extracteur à huile pour presser vous-même l’huile des graines. Vous pouvez vendre les résidus de la fabrication de l’huile comme aliment du bétail ou bien l’utiliser pour faire du relish.

CHIBWE :
Nous ne pouvons pas gérer cette machine. Les presses à huile coûtent cher.

TEMBO :
Vous pouvez la gérer.

CHIBWE :
Comment?

TEMBO :
Il y a deux façons. Vous pouvez obtenir un prêt de la banque avec notre organisme comme garant, ou bien nous pouvons les acheter et vous les louer.

NAMILAZI :
Pourrions-nous acheter les décortiqueuses?

CHIBWE :
Oui. Nous pourrions les acheter et les louer ensuite comme les gens du tabaclouent les presses.

TEMBO :
C’est une autre bonne idée. Vous pouvez les louer moyennent des frais. Nous en discuterons avec les groupes.

FX :
MUSIQUE DE TRANSITION

NARRATEUR :
M. Chibweet ses amis seront de retour la semaine prochaine. Nous en arrivons maintenant au segment de notre discussion avec le scientifique. Comme d’habitude, je suis avec notre scientifique agricole attitré le Dr Jasoni.

SCIENTIFIQUE :
Permettez-moi de profiter de cette occasion pour remercier les agriculteurs et les autres auditeurs qui suivent ce feuilleton.

NARRATEUR :
Dr Jasoni, de quoi allons-nous parleraujourd’hui?

SCIENTIFIQUE :
Chers auditeurs et auditrices, aujourd’huinous allons parler d’un autre stade très sensible de la production durant lequel les arachidespeuvent être contaminées pat l’aflatoxinesi nousne sommes pas prudents. Et c’est la récolte, le séchage et l’entreposage.

NARRATEUR :
Très bien. Donc, larécolte est un stade très sensible. Quand les agriculteursdevraient-ils récolter leurs arachides, Dr Jasoni?

SCIENTIFIQUE :
Bonne question. Les agriculteursdevraient récolterles arachidesquand elles sont à pleine maturité et quand il y a des taches noires dans les cosses lorsque vous les ouvrez. C’est le temps idéal pour récolter.

NARRATEUR :
Que se passe-t-il si vous retardez votre récolte?

SCIENTIFIQUE :
Nous avons dit qu’il s’agit d’un stade très sensible. Une grande contamination par l’aflatoxine peut donc survenir si vous retardez la récolte. Dansle sol, qui est alors sec, les germespeuvent attaquer. C’est aussi le moment où les termites et les souris peuvent attaquerles arachides, en les exposant aux germesqui causent la contamination par l’aflatoxine.

NARRATEUR :
Comment les agriculteursdevraient-ils récolter?

SCIENTIFIQUE :
Nous encourageonsles agriculteursàdéraciner les plants d’arachides. Étant donné que bien des sols sont compactés et durs, les agriculteursdoivent creuser dans le solpour dégagerles arachides, ensuite saisir le plant et bien secouer la terre. Elles sont ensuite prêtes pour le séchage.

NARRATEUR :
Vousdites que les arachidesdoivent être séchées d’abord et pas ramassées – pourquoi?

SCIENTIFIQUE :
Oui, le séchaged’abord, puis le ramassage ensuite. La qualité des graines est optimale quand elles sèchent lentement, pas rapidement. Elles sèchent trop vite quand nous les exposons directement à la lumière du soleil.

NARRATEUR :
Donc, en séchant lentement, les grainesauront-elles plus de valeur?

SCIENTIFIQUE :
Oui. Les grainesdoivent être attirantes aux yeux de l’acheteur. Les agriculteursdevraient donc essayer de maintenir la qualité deleurs grainesen utilisant le Mandela cock, tel que décrit dans l’épisode d’aujourd’hui.

NARRATEUR :
Merci, Dr Jasoni, pour les messages du jour. Nous serons de retour la semaine prochaine avec un nouvel épisode.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

ANIMATRICE :
L’épisode d’aujourd’hui, intitulé Une bonne chose n’arrive pas sans efforts,a été réalisé par ___________. Merci de votre écoute.

Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour recevoir vos appels et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert) qui pourra répondre à vos questions sur les arachides et l’aflatoxine et sur les bonnes pratiques pour éviter cela. Voici nos numéros de téléphone __________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

APRÈS LES APPELS TÉLÉPHONIQUES

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATRICE :
En attendant de vous retrouver la semaine prochaine à la même heure, au micro _________ qui vous dit de prendre soin de vos arachides pour éviter le pourrissement qui les contamine avec l’aflatoxine. Je vous retrouverai la semaine prochaine, à la même heure et au même endroit.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, MAINTIEN ET FONDU ENCHAÎNÉ

_________________________________________________________________________

Épisode 4: Quand c’est à vous, vousêtes libre d’ouvrir et de regarder à votre gré

Messages:
Entreposez les arachidesdans les cossespour réduire le risqued’aflatoxine.

La meilleure façon d’entreposer les arachides,c’est dans des endroits bien aérés.

Au radio diffuseur :Durée approximative de diffusion de l’épisode 4 : 25 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.

ANIMATRICE :
Bienvenue à notrefeuilleton que moi _________, votre animatrice, je vous livre tous les __________ après-midi sur les ondes de (nom de la station).C’est le quatrième et dernier épisode, intituléQuand c’est à vous, vous êtes libre d’ouvrir et de regarder à votre gré ou kanthu nkako uvundukula nuonaen langage chichewa. Nous allons maintenant commencer le feuilleton. Après le feuilleton, nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de l’aflatoxine dans les arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL ET FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Aujourd’hui, nous vous livrons le quatrième et dernier épisodede notre feuilleton sur l’aflatoxine. Plus tard au cours de l’émission, nous aurons une discussion avec le Dr Jasoni sur l’aflatoxinedans les arachides.Au cours du présent épisode, nous parlerons de _______­­­_________. C’estmaintenant le temps de notre feuilleton.

TRANSITION DE SCÈNEAVEC FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

SCÈNE1

FX :
BRUIT DE VÉLO QUI TOMBE

JAMES :
Papa, ramassez votre vélo. Pourquoile laissez-vous par terre?

FX :
OUVERTURE D’UNE PORTE QUE L’ON CLAQUE EN LA REFERMANT

GAMA :
Ah, beau-frère Chibwe, venez nous parler du marché des arachides au centre commercial.

NAMILAZI :
Gama et James, laissez-le seul. Je connais mon mari … il est frustré, mais il sera bien après avoir regagné une certaine énergie. Je pense qu’il a appris de mauvaises nouvelles, alors laissez-le. Si nous l’obligeons à parler, il sera fâché pour de petits riens.

JAMES :
Maman, vous avez raison, donnons-lui un peu de temps.

FX :
BRUIT DE GRAINES TRANSFÉRÉES D’UN SAC DANS UN CONTENANT

JAMES :
J’ai terminé. C’était mon dernier contenant plein d’arachides à classer. Je veux aller jouer au football avec mes amis.

FX :
UNE PORTE S’OUVRE

CHIBWE :
Oui, mon fils, tu peux partir maintenant si tu veux. Laisse ces tâches inutiles et fais ce que tu veux.

JAMES :
Je ne voulais pas dire que le travail est inutile, papa.

CHIBWE :
Non,je sais que tu ne voulais pas dire ça. N’aies pas peur – tu n’as rien fait de mal. En fait, je pense que la culture des arachidesest une perte de temps …. (SE LAMENTANT) Pourquoiai-je commencé à cultiver les arachidesquand les prix étaient à la baisse?

JAMES :
Cela signifie seulement que vous n’êtes pas cohérent, papa. Vous n’avez adhéré que lorsque vous avez vu l’argent. Tous les agriculteursle font.

CHIBWE :
Que veux-tu dire? Gama, comprenez-vous votre neveu?

GAMA :
Ne m’impliquez pas. Parlez simplement avec votre fils.

CHIBWE :
(SE PLAIGNANT) Je me demandais … Pourquoilesarachidessont-elles devenues une culture d’hommes …? Cultiver des arachidessur une plus grande échelle n’était qu’une perte de temps. (NESE PLAIGNANT PAS) Mais explique-moi, mon fils, ce que tu veux dire quand tu affirmes que je ne suis pas cohérent?

JAMES :
Je vais vous expliquer, papa, mais pour mieux le faire, dites-moi le prixdes grainesaumarché.

CHIBWE :
Le prix du marché est très bas cette année. Imagine. J’ai fait tous les efforts pour m’assurer d’avoirde bonnes grainesexemptes d’aflatoxine et avec une belle couleur … mais les acheteursoffrent seulement 200 kwachas (
Note de la rédaction :
60 cents US) le kilocette année.

GAMA :
Quoi? Je pensais qu’ils achetaient à 300 ou 350 lorsque la saison des achats a commencé. Ai-je de mauvaises informations?

CHIBWE :
Non. Ils disent que les prixbaissent parce que l’offre est supérieure à la demande.

GAMA :
Imagine,d’un peu plus d’un dollar l’annéedernière à un demi-dollar le kilocette année! Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné?

CHIBWE :
Vousêtes chanceux, mon beau-frère. L’annéedernière, vous avez gagné le gros lot. Savez-vous quoi … lorsque j’ai entendu ces nouvelles, c’était commesi de la glace se déplaçait sur tout mon corps. Je n’avais pas d’énergie même pour monter sur mon vélo. Je suis resté assis sans énergie.

NAMILAZI :
Je peux imaginercomment vous vous sentiez, mon mari. Même maintenant, pendant que vous parlez, je n’ai pas l’énergie pour continuer à classer les graines.

GAMA :
Moi non plus.

JAMES :
Papa, souvenez-vous quand je disais que vous n’êtes pas cohérent dans vos pratiques agricoles? Vous bougez commelevent, en allant là où vous entendez qu’il y a de l’argentau lieu de créer vos propres idées pour gagner de l’argent.

CHIBWE :
Explique, mon fils. As-tu une idée pour gagner de l’argent?

JAMES :
Nous devons rester cohérents. Nous devrions faire pousserles mêmesculturesdans les mêmes quantités chaque année et nous perfectionnerons nos pratiques agricoles au fil du temps. Il y aura de mauvaises années commecelle-ci. Mais nous trouverons des moyens de contourner les faibles prix du marché. Certainesannées, nous vendrons des grainesfraîches parce qu’elles ont un bon prix. D’autresannées, nous ajouterons de la valeur en transformant les grainesen d’autres produits.

GAMA :
Cela paraît beau quand tu le dis … comme si c’était facile. Ajouter de la valeur est bon en soi, mais leproblèmec’est que nous n’avons pas assez de capital pour acheter le matériel nécessaire pour ajouter de la valeur.

NAMILAZI :
Je pense que je suis d’accord avec James. Quand le prix des grainesfraîches est bas, nous pouvons ajouter de la valeur. Par exemple, le prix de l’huile de cuisson ne baissera pas. Nouspouvons donc transformer nos grainesen huile de cuisson. Cinq litres d’huile ne se vendent pas pour moins de 4 000 kwachas (
Note de la rédaction:
12 $US). Je pense qu’il nous faut moins de 20 kilos de grainespour faire cinq litres d’huile. On peut aussi vendre les résidus de la fabrication de l’huile.

CHIBWE :
Oui, vous avez raison. Mais calculons exactement combien il nous faut de kilos pour obtenir un litre d’huile avant de nous aventurer dans une entreprise de fabrication d’huile. Autrement, nous pourrions avoir une entreprise qui ne fait pas de bénéfices!

GAMA :
D’accord. Mais il faut trouver où on peut acheter les presses à huile.

CHIBWE :
M. Tembo a dit qu’il peut nous appuyer pour obtenir des prêts. Il y a un projetappeléUn Village Un produit et beaucoup d’autres initiatives qui appuient les agriculteurspour transformer leur récolteen produits manufacturés. Vous savez, nous pourrions aussi acheter la presse à huile et facturer un montant au kiloaux gens qui apportent leurs grainespour en faire de l’huile.

JAMES :
C’est vrai, papa. Une autre chose,c’est que très peu de gens au Malawi vendent du beurre d’arachides. Si vous transformez un demi-kilo degrainesen beurre d’arachides, je pense que vous pouvez le vendre pour 500 kwachas (
Note de la rédaction :
1,50 $US).

CHIBWE :
Parfait. Continuons à classer les graines, en mettant les petites rabougries de côté et en séparantles grosses et les cassées. Les pourries et les rabougries devraient être jetées. Nous pouvons manger celles qui cassent durant le décorticage et celles qui sont classées, mais c’est tout.

GAMA :
Où est cet acheteurqui faisait des tests pour l’aflatoxinel’année dernière?Est-il dans les environs?

CHIBWE :
Je ne sais pas. Je pense qu’il reviendra. Mais peut-être qu’il achète aussi à bas prix cette année. Je ne l’ai pas vu. On dit qu’il achète seulement aux agriculteursavec lesquels il a un contrat.

GAMA :
Mais n’avons-nous pas signé une entente avec lui par l’entremise de l’ONG de M. Tembo? Nous devions lui fournir 100 tonnes de graines des variétés CG7 et Nsinjiro à faible teneur en aflatoxineà un certain prix.

CHIBWE :
Quel était le prix convenu?

GAMA :
J’ai oublié.Mais même si nous nous en souvenons, pensez-vous qu’il va acheter à un prix supérieur à celui des autres acheteurs?

NAMILAZI :
C’est une exigence. Cela fait partie du contrat quifixe un prix minimum si l’offreest abondante et un prix maximum si l’offre est faible.

CHIBWE :
Ces conditions semblent bonnes, mais elles sont difficiles à faire appliquer. Les gens modifient les contrats à leur gré ou ils peuvent décider d’aller acheter ailleurs. S’il est pour acheter de nous, pourquoine l’ai-je pas vu sur le marché?

JAMES :
Peut-être qu’il attend que les arachidessoient bien séchées. Il sait que le Mandela cocksèche les arachidesplus lentement que les méthodes de séchage habituelles.

GAMA :
Même si je ne suis pas certain d’être en accord avec ce que dit James,je lui donnerai le bénéfice du doute … alors je suis d’accord avec luiquenous devrions soit vendre à l’acheteur avec lequel nous avons signé un contrat ou simplement ajouter de la valeur.

CHIBWE :
Je doute qu’il achètera à un prix élevé. J’ai entendu dire que même les plus grosses associations au Malawiachètent à bas prix et leurs agriculteursvendent donc les graines en fraude à des vendeurs.

GAMA :
Quel mal avons-nous fait, nous agriculteurs, à ces acheteurs? On nous a dit que les associations sont bonnes, mais même les associationsachètent à bas prix. Cela cause des problèmes, au lieu de montrer les avantages de travailler en collaborationdurant les années difficiles commecelle-ci.

CHIBWE :
Nous les agriculteurs,nous sommes dans le pétrin. On dirait que personne ne se préoccupe de nous.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE2

FX :
KLAXON D’UN VÉHICULE. PORTE DE LA MAISON QUE L’ON OUVRE ET FERME.

CHIBWE :
M. Tembo. Comment allez-vous? Ne descendez-vous pas de voiture?

TEMBO :
Non,je me dépêche. Je suis venu vous dire que, même si d’autres acheteurspaient de très bas prix, nos acheteursvont venir ce week-end pour payer un très bon prix. Ce sont les acheteurs qui voulaient que nous et les autres cultivions des graines de haute qualité ayantpeu d’aflatoxine.

CHIBWE :
À quel prix?

TEMBO :
Les grainesde catégorie A avec très peu d’aflatoxine et séchées avec leMandela cockseront à 600 kwachas. Et les graines de catégorie B sans aflatoxinemais séchées selon les méthodes habituelles seront à 400 kwachas.

CHIBWE :
(TRÈS CONTENT) Merci beaucoup! Je serai millionnaire cette année. Mais pourquoicet acheteurest-il si honnête?

TEMBO :
Nous avions signé un contrat avec lui. Nous faisions de la culture sous contrat. Vous devez donc fournir la quantité stipulée dans le contrat. Nous devrons le payer pour sa perte si vous avez vendu les grainesà quelqu’un d’autre. Ne pensez même pas acheter à d’autres agriculteurs. Nous connaissons les variétés que nous avions distribuées.

CHIBWE :
Saviez-vous que nous pensions acheter à d’autresagriculteurs, ceux qui se plaignent des bas prix?

TEMBO :
Oui, je le savais. Mais si vous achetez à d’autres agriculteurs, quelle garantie aurez-vous à propos de l’aflatoxine?Voulez-vous perdre un marché à cause de l’insouciance d’autres gens?

CHIBWE :
Vousavez raison …Je ne commettrai pas cette erreur. Après tous mes efforts et mon dur labeur pour maintenir la qualité de mes graines, je serai soulagé de les vendre enfin … (FIÈREMENT) Hé, les gens vont nous envier! Pendant qu’ils vendent à 50 cents, nous vendrons à un dollar et demi! C’est formidable!

TEMBO :
C’est l’avantage de la culture sous contrat. Les acheteurs vous disent à l’avance quelle sorte de qualité ils recherchent et vous acceptez un prix minimum. Le contrat est exécutoire.

CHIBWE :
Merci d’être si brillant en notre nom. Je vais commencer à classer maintenant.

TEMBO :
Quoi? Vous n’avez pas commencé à classer?

CHIBWE :
Non … mais …

TEMBO :
L’acheteurva arriver et vous avez des graines non classées? Vous allez rater cette chance! Pourquoi, M. Chibwe?

CHIBWE :
J’étais frustré à cause des bas prix du marché.

TEMBO :
Vouliez-vous vendre vos grainesen fraude à d’autres négociants? Feriez-vous cela, M. Chibwe?

CHIBWE :
Non,ce n’est pas ça.

TEMBO :
Alors, pourquoicommencez-vous seulement maintenant à classer? Savez-vous que vous me mettrez dans une situation grave de bris de contrat si vous vendez nos grainesen fraude à d’autresacheteurs?

CHIBWE :
Ce n’est pas ce que vous pensez! Nous avions juste cessé de classer au rythme rapide du début. Nous étions très lents parce que nous étions frustrés par les prix. Alors, donnez-nous un peu de temps pour finir le classement.

TEMBO :
Retournez classer et dites à vos amis Gama et aux autres membres devotre club ce que je viens tout juste de vous annoncer. L’acheteurviendra dans une semaine. Vous feriez mieux de classer en faisant des heures supplémentaires pour vous assurer que je vous accorde unautre contrat la saison prochaine. Autrement, si vous avez vendu les graines en fraude, je ne participerai pas à votre négociation la saison prochaine.

CHIBWE :
Ne vous inquiétez pas. Tout est beau. Je crois que tout le monde va retrouver le goût du travail avec lequel nous avons débuté la saison. Nous allons classer et fournir à notre acheteursuffisamment de graines de bonne qualité.

TEMBO :
N’oubliez pas de décortiquer uniquement les grainesque vous voulez vendre. Le reste devrait demeurer en cossesdans les sacs dans un grenier.

CHIBWE :
Oui, monsieur, c’est ce que nous avons fait. Nous avons décortiqué seulement ce que nous envisageons de vendre. Etnous gardons les grainespour l’alimentation et les semences en cossesà des endroits surélevés bien aérés sur le support.

TEMBO :
Dites à tous lesagriculteurs – même à ceux qui ne sont pas dans notre groupe – d’écouter les marchés radiophoniques que Farm Radio Malawi et un certain nombre d’autres stations de radio viennent tout juste de lancer. Vous entendrez un large éventail deprixà la radio. Vous pourrez donc négocier en sachant où sont les marchéset quels sont les prix.

CHIBWE :
D’accord, je le leur dirai.

TEMBO :
Mais ne vendez pas nos grainesen fraude à d’autres acheteurs!

FX :
DÉMARRAGE DU MOTEUR D’UNE VOITURE

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE3

FX :
GRAINES QUE L’ON MET DANS UN CONTENANT

CHIBWE :
J’ai compté 10 contenantsà classer pour James et 10 contenantspour vous, Namilazi, et je classerai12 contenants.

NAMILAZI :
Non,mon mari … cela signifie que vous classerez quatre sacs de 50 kilosmais James et moi nous en ferons seulement trois et demi ce soir.

CHIBWE :
Oui, et tout le travail avec les grainesse terminera là. Quiconque finira le premier ira au lit.

NAMILAZI :
Je finirai de classer les miennes demain. Ou bien, si vous avez fini plus tôt tous les deux, vous pourrez m’aider. Regardez, je cuisinais votre nourriture lorsque vous avez commencé à classer les vôtres.

CHIBWE :
Il n’est pas question de demainici. Souvenez-vous que l’acheteurvientdemain et nous ne savons pas où il commencera à recueillir les graines. Qui sait? M. Tembo pourrait amener l’acheteurchez nous en premier.

JAMES :
Oui, de la même façon qu’il a apporté des choses et des technologies chez nous en premier. Vousavez raison, papa. Nous avons manqué le bateau le jour où nous nous sommes reposés.

NAMILAZI :
Mais je cuisinais lorsque vous avez commencé tous les deux à classer.

JAMES :
Maman, nous n’incluons pas les grainesque nous avons classées pendant que vous cuisiniez. Donc, peu importe quand vous terminerez, vous irez au lit. De toute façon, ne vous inquiétez pas, maman, si je termine tôt, je vous aiderai.

NAMILAZI :
C’est toujours toi qui me donne un coup de main et pas ton père. Je devine que tu feras un bon mari, James.

CHIBWE :
Oui, c’est vraiil tient de son père!

FX :
RIRES GÉNÉRALISÉS

NAMILAZI :
Oui, je pense qu’il tient de vous. Vous m’aimiez comme ça quand James était jeune. Vous m’emmeniez au puits de foragesur un vélo.

CHIBWE :
Vous voyez. C’était parce qu’il n’y avait personne pour vous aider. Nos filles étaient à l’école, James était jeune …

JAMES :
Pourquoiavez-vous changé maintenant, papa?

CHIBWE :
Je n’ai pas changé. J’aime encore ta mère de la même façon qu’avant, mais je te laisse certaines tâches à toi, mon fils, pour aider ta mère.

JAMES :
J’imagine que vous avez raison, papa. Parfois, vous me dites d’aider maman, quand vous voyez qu’elle semble fatiguée.

CHIBWE :
Vous voyez? De toute façon, je vois notre familledevenir millionnaire demaingrâce à la culture des arachides. Mais le test pour l’aflatoxineme préoccupe encore.

NAMILAZI :
Pourquoiêtes-vous préoccupé? Nous avons respecté tous les messagesqu’on nous a dit de suivre. Regardez, vous pouvez à peine trouver une graine pourrie dans nos arachides! J’ai confiance que nous serons numéro un en termes de qualité, de faible teneur en aflatoxineetde quantité denos graines.

JAMES :
Moi aussij’ai la même impression.

CHIBWE :
Si vous êtes si confiants tous les deux, qui suis-je pour douter de vous? Moi aussi – je vais prétendreque je suis confiant!

FX :
CHANT D’UN COQ

JAMES :
Hé, on est demain et noussommes encore en train de classer?

CHIBWE :
Quelle heure est-il maintenant?

NAMILAZI :
Mon téléphone portable indique qu’il est 2 heures et demie du matin.

JAMES :
J’ai passé plus de 22 heures sans dormir! Souvenez-vous que je me suis levé à 4 heures pour commencer à classer les graines.

CHIBWE :
Pensais-tu que devenir millionnaire arrivait facilement sans travailler? C’est proportionnel à votre travail. Souvenez-vous qu’une bonnechosen’arrive pas sans efforts.

JAMES :
J’ai terminé le mien. Je vais commencer à aider maman maintenant.

NAMILAZI :
Non,merci, tu peux partir et aller dormir, mon enfant. Je finirai avec ton père.

JAMES :
(FATIGUÉ) Euh … Il est temps de se reposer. Le travail est fini. Hé, duranttout ce travail, on a entendu seulement parler de graines et d’aflatoxine, de graines et d’aflatoxine … nous devrions entendre une autre histoire maintenant! Fini l’égoïsmecette année, papa. Nous ne voulons plus entendre parler de perte accidentelle d’argentà cause de voleurs ou de malchances dans des endroits où l’on boit de la bière.

CHIBWE :
Non,ne t’inquiète pas – je tiens à conserver ce statut de millionnaire. Souviens-toi que nous avons parlé d’ajouter de la valeur? Je pense que nous devrions acheter un moulin à maïs. Nous pourrions raccourcir la distance jusqu’au moulin à maïsen en ayant un dans notre village. Qu’en penses-tu?

JAMES :
(HORS MICRO) C’est une très bonne idée. Mais vous en parlez maintenant pour que je n’aille pas me coucher – vous savez que j’aimerais en parler et que je resterais. Mais nous pourrons en parler demain. Bon matin … puisque nous sommes déjà le matin.

NAMILAZI :
Bonne nuit, notre fils.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE4

CHIBWE :
(IVRE) Oui, je suis millionnaire! Je suis millionnaire. Namilazi, vous êtes mariée à un millionnaire. Namilazi! Si je combine mes ventes de tabacet mes ventes de graines d’arachides, combien de millions cela fait-il?

NAMILAZI :
M. Chibwe, vous criez.

CHIBWE :
Oui, je suis heureux maintenant quenous avons récolté les fruits du travail de nos mains. Notre sueur a payé.Ne vous inquiétez pas, Namilazi, les voleurs ne peuvent pas nous attaquer. L’argent est à la banque! (PAUSE) L’avons-nous déposé à la banque, Namilazi?

NAMILAZI :
Je pensais que nous l’avions déposé ensemble.

CHIBWE :
Oui, c’est vrai. Je n’aipas volé mon propreargentcette fois-ci?

NAMILAZI :
Non,mon mari, vous ne l’avez pas volé. J’étais témoin du dépôt à la banqueet je vous ai donné un peu d’argentpour boire de la bière.

CHIBWE :
Merci. Je pensais que je rêvais d’être millionnaire mais que j’avais utilisé tout mon argentcommecette mauvaise annéeque je n’oublierai jamais. Tembo … Tembo est brillant. Personne ne peut le rouler.

NAMILAZI :
Si vous êtes ivre, alors dormez.

CHIBWE :
Je ne suis pas ivre. Tembo est un bon gars. Vous savez, Namilazi … Le dur labeur paie. Certaines personnes qui ont cultivé une acre voulaient avoir autant d’argentque moi!

NAMILAZI :
Bon! M. Chibwe, allez au lit, s’il vous plaît.

CHIBWE :
Est-ce que je mens en disant que des gens qui ont planté une demi-acre voulaient avoir autant d’argent que moi? Ils ont dit que les acheteurs étaient partiaux en achetant mes grainesà un prix si élevé.

NAMILAZI :
L’acheteur est très expérimenté. Je veux dire, comment savait-il que nous avions suivi toutes les instructions? Il savait même quenous avions récolté nos grainesau bon moment.

CHIBWE :
Il a dit quela couleur denos grainesétait juste super et que la couleur lui racontait une bonne histoire. La qualité des grainesa fait sourire l’acheteur. Il a payé sans discuter.

NAMILAZI :
Vous voyez, c’est l’avantage de suivre les instructions des aides de terrain.

CHIBWE :
Oui, vous avez raison, ma femme. Où est James?

NAMILAZI :
Il est encore en ville. Il est parti s’acheter les chaussures qu’il a toujours admirées et que possèdent certains de ses amis.

CHIBWE :
Cetteannée, je ne ferai plus d’erreurs. Je vous impliquerai, ma femme, dans tous les projets. Nous réaliserons nos rêves ensemble.

NAMILAZI :
C’est bien mon mari.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
C’est la fin de la quatrième et dernière partie de notre feuilletonC’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis.Comme toujours, je suis dans le studio avec le Dr Jasoni, chercheur scientifique qui travaille àl’amélioration génétique des arachides. Quel est le principal message pour aujourd’hui, Dr Jasoni?

SCIENTIFIQUE :
La meilleure façon de garder les grainesen toute sécurité consiste à les entreposer dans leurs cossesdans des endroits bien aérés.

NARRATEUR :
Mais c’est la même chose pour conserver au mieux les grainespour les planter.

SCIENTIFIQUE :
Exactement. Nous voulons queles agriculteursentreposent les graines récoltéesdans le grenier des arachides, mais elles ne devraient pas être décortiquées. Vous devriez décortiquer les grainesseulement quand vous voulez les vendre.

NARRATEUR :
Comment bâtir ce grenier dont vous parlez?

SCIENTIFIQUE :
De la même façon que nous avons toujours construit des greniers, avec du bambou. C’est un greniertissé qui permet à l’air de traverser les parois. N’enduisez pas les parois de boue. Vous pouvez enduire le fond avec de la boue pour empêcher les grainesde tomber du greniersur le sol.

NARRATEUR :
À quelle hauteur le grenierdevrait-il être surélevé du sol?

SCIENTIFIQUE :
Bonne question. Les agriculteursperdent leur récolteà cause des rats lorsque le greniern’est pas surélevé. Vous devez surélever le grenierentre50 centimètreset un mètre du sol et attacher ungarde-rats. Ungarde-rats estune bande de métal qui entoure le greniercommeune jupe et empêche les rats de grimper dans le grenier. Vous devez aussi construire un toit de chaumepour votre grenier.

NARRATEUR :
Y a-t-il d’autres sujets de discussionaujourd’hui?

SCIENTIFIQUE :
Nous voulons insister sur un message dont nous avons déjà parlé – à savoir que les agriculteursne devraient pas manger les graines rabougries et flétries. Ces graines contiennent de l’aflatoxine. Ce sont les grainesqui n’ont pas de cossessolides parce qu’elles n’avaient pas encore mûri et elles ont flétri en séchant. Nous voulons que les agriculteurscessent de manger ces graines. Ilsméritent des graines de qualité. Ils peuvent donc manger les grainescassées et les graines entières, mais ces graines rabougries ne sont pas bonnes pour leur santé.

NARRATEUR :
Merci, Dr Jasoni.

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA NARRATION

NARRATEUR :
Comme je le disais
,
c’étaitle quarième et dernier épisodedu feuilleton C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis. Nous espérons que vous avez aimé le feuilleton. Votrestation locale va maintenant parler des arachides et de l’aflatoxine. Au revoir au nom deM. Chibweet de tous ses parents et amis.

FX :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL PUIS SORTIE EN FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATRICE :
C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amisa été réalisé par __________. Merci de votre écoute. Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour recevoir vos appels et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert) qui pourra répondre à vos questions sur les arachides et l’aflatoxine et sur les bonnes pratiques pour éviter ce problème. Voici nos numéros de téléphone __________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.