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Au Mali, la grande partie des populations vivant en milieu rural dépendent de la culture sèche, ainsi que de l’élevage de bétail et de volaille. Elles élèvent les volailles suivant des méthodes traditionnelles, et cela a toujours permis de subvenir aux besoins de plusieurs familles. Aujourd’hui, grâce à la formidable expérience qu’ils ont acquise en matière de lutte contre les maladies des volailles et les parasites externes, certains éleveurs villageois donnent des conseils aux autres éleveurs pour les aider à prendre soin de leurs volatiles.
Un des problèmes majeurs que rencontrent les éleveurs est les parasites externes. Ils s’attaquent aux poules adultes et aux poussins qui ne sont âgés que de quelques jours, et qui peuvent mourir plus facilement. Les traitements que les éleveurs utilisent contre ces parasites comprennent des produits qu’on trouve partout, mais qui ne sont pas forcément recommandés par des spécialistes.
Dans le présent texte radiophonique, nous rencontrerons Adama Sacko, un agriculteur qui élève de la volaille dans le village de Balandougou, à Kayes, la première région du Mali. M. Sacko lutte contre les parasites externes des volailles avec des antimoustiques, du gazole et du pétrole lampant. Mais les spécialistes ne conseillent pas ce genre de produits, comme nous l’expliquera Mme Coulibaly, une experte enseignante dans une école vétérinaire.
Madame Coulibaly propose un certain nombre de produits efficaces pour traiter les parasites externes. Elle exhorte également les avicultrices et les aviculteurs à respecter les mesures d’hygiène telles que le nettoyage et la désinfection réguliers des poulaillers.
Vous pourriez décider de présenter ce texte dans le cadre de votre émission agricole courante, en vous servant de comédiennes et de comédiens de doublage pour représenter les intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit des voix de ces comédiennes et comédiens et non celles des voix des personnes avec lesquelles les entrevues originales ont été réalisées.
Vous pourriez également vous servir de ce texte comme document de recherche ou vous en inspirer pour réaliser votre propre émission sur le traitement des parasites externes dans votre pays.
Entretenez-vous avec des éleveurs et des experts qui élèvent des poules et qui possèdent de solides connaissances sur ces volailles. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
- Quelle est l’importance de l’agriculture dans votre région?
- Quels sont les types des parasites externes qu’on rencontre dans votre région? Les parasites sont-ils répandus? Causent-ils de graves problèmes?
- Quelles solutions les éleveurs et les experts ont-ils trouvées contre les parasites externes ?
Durée estimée du texte radiophonique : 20 minutes avec le générique de début et de fin
Script
Nous allons nous entretenir avec M. Adama Sacko, qui cultive et élève des poules à Balandougou. Balandougou est un petit village du département d’Oussoubidiagna situé dans la première région du Mali.
Bonjour, monsieur Sacko.
Il y a un autre petit parasite blanc qu’on appelle le pou des poules, ou chè-gnimi en langue bambara. Ce parasite est vraiment petit. Il attend sur les œufs nouvellement pondus et pénètre ensuite dans les plumes de la mère poule. Lorsque cela se produit, il faut traiter les poules immédiatement. Sinon, il dérange beaucoup les poules et elles abandonnent leurs œufs. Le pou des poules est à peine visible à l’œil nu du fait qu’il est trop petit. Il ne peut tuer que les petits poussins âgés de quelques jours. Il ne tue pas les adultes.
Il y a un autre parasite que nous appelons tique, ou trèfin en bambara. Il est noir, et très petit aussi. Il se développe petit à petit sous les ailes, les cuisses et sous toutes les parties cachées de son corps. Il attaque les volailles de la même manière que les parasites attaquent les bœufs et vaches, c’est-à-dire qu’il reste en permanence sous les plumes, à moins qu’on le tue. Si on ne le tue pas, il ne quitte jamais la poule. C’est un parasite très dangereux, car il tue très rapidement les poules en suçant leur sang.
Quant au pou de la poule, on peut voir que la poule en a par la façon dont elle se comporte lorsqu’elle pond ses œufs. Chaque fois que la poule s’installe sur ses œufs, elle se relève quelques minutes seulement plus tard et se met à courir dans tous les sens en tentant de se débarrasser des parasites sur son corps avec son bec. Elle ne peut pas rester tranquille, elle devient presque folle. Ce parasite ne tue pas, mais il dérange beaucoup. Le parasite finit par disparaître même sans traitement.
La tique est la plus dangereuse. On le reconnait tout de suite en observant la poule. Elle perd du poids, ne bouge pas beaucoup et ne se nourrit pas. Les tiques sont très dangereuses, en cas d’attaque, si tu ne traites pas la poule au bout de quelques semaines, elle meurt.
L’aviculture est plus importante qu’on le pense. Par exemple: il y a dans mon village un homme qui s’appelle Oumou Fah. Il possède des milliers de pintades et il m’a dit avoir été à la Mecque grâce au revenu que lui a rapporté la vente des pintades et qu’il avait envoyé sa mère et son frère là-bas aussi. Je dois ajouter qu’Oumou Fah a du matériel, y compris deux couveuses pour faire éclore les œufs.
ÉCHANGE DE SALUTATIONS ENTRE L’ANIMATEUR, ADAMA SACKO ET LE VENDEUR AMBULANT
À un moment donné, j’avais plus de 300 volailles. Avec tant de volailles, il nous était impossible d’éviter les maladies. Étant donné que nous n’avions pas de spécialiste en élevage au village, j’ai appris petit à petit à traiter les maladies avec des produits que j’achetais durant le marché hebdomadaire.
Au début, comme je ne maîtrisais pas le bon dosage, les médicaments ont causé quelques problèmes à mon élevage, mais au fil du temps j’ai appris à tout contrôler grâce aux conseils de vétérinaires que je rencontrais en ville.
Je me souviens un jour d’avoir traité une dizaine de poules avec ce médicament qu’on appelle Oxytétracycline 10 %. Juste environ deux heures après, toutes les poules injectées étaient mortes. Tu sais c’était quoi la raison? Parce que tout simplement il fallait utiliser de l’Oxytétracycline 5 %, deux fois par jour chez les adultes, et une seule fois chez les poussins.
Mais maintenant que j’ai suivi quelques formations, je ne me permettrais plus ce genre d’erreur. Aujourd’hui, je suis devenu comme un vétérinaire à qui les éleveurs du village font appel à tout moment pour les soins de leurs volailles. La vie c’est comme ça on apprend les choses avec l’expérience qu’on acquiert.
Mais quant aux parasites externes, il y a différentes poudres très efficaces au marché pour leur traitement. Mais, aujourd’hui, les éleveurs pensent avoir eu des solutions contre les parasites. La plupart d’entre nous utilisent les produits contre les moustiques comme ceux de la marque Rambo et autres pour les neutraliser. D’autres utilisent aussi du gazole ou du pétrole contre eux. Personnellement, je n’ai pas testé les produits contre les moustiques, le gazole ou le pétrole, bien que les gens disent que ce sont des produits très efficaces contre les parasites. Les spécialistes ne nous ont pas encore dit si ça peut engendrer d’autres problèmes, mais nous devons y prêter plus d’attention.
Je suis également enseignante. J’ai étudié à l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée de Katibougou au Mali. Je réside à Oussoubidiagna, à Kayes.
Les parasites externes proviennent en général des fientes de volaille ou de l’introduction d’une poule provenant d’un autre troupeau. Ils peuvent également provenir du poulailler, à cause de l’insalubrité qui y règne, et le fait que les murs soient poreux permet aux parasites de pondre leurs œufs et de foisonner dans les fissures du mur.
La plupart des agriculteurs et aviculteurs d’Oussoubidiagna luttent contre ces parasites en suivant les conseils des techniciens villageois concernant les traitements et les mesures d’hygiène. Mais ils utilisent également du gazole et des produits contre les moustiques qui peuvent causer des ravages au sein d’un élevage, et même tuent les poules et qui ne doivent pas être utilisés.
Nous avons entendu parler des trois plus dangereux parasites externes, dont les puces, les poux et les tiques, ainsi que des dégâts que ces parasites peuvent causer. Nous avons également vu comment les éleveurs et les éleveuses peuvent savoir si leurs volatiles sont infestés de parasites externes, et comment les parasites se propagent. Enfin, nous avons également appris quels sont les médicaments et les mesures d’hygiène qui peuvent être appliquées pour les éviter. Mais ce que nous avons appris de plus important, ce sont les répercussions préjudiciables qu’ils peuvent avoir sur le monde rural et les aviculteurs.
Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission et soyez à l’écoute pour la prochaine émission dans laquelle nous aborderons un autre thème agricole. Merci pour votre aimable attention et à très bientôt.
Acknowledgements
Rédaction : Boubacar Gakou, cinéaste-réalisateur, Bamako, Mali
Révision : Moussa Koné, chef, Unité de l’industrie du bétail, Service local des Productions et des Industries Animales (SLPIA), Bougouni, Mali