Le besoin de bois pour vous réchauffer vous rappellera le lieu où vous avez laissé votre hache (Chikumbutsa nkhwanda ndi chisanu)

Aquaculture

Notes au radiodiffuseur

« Vous vous souviendrez du lieu où vous avez rangé votre hache le moment venu de trouver du bois pour vous réchauffer » est un feuilleton radiophonique de deux épisodes, qui traite de la pisciculture. Vous aurez à la fin de chaque épisode une entrevue dramatisée réalisée avec un expert en pisciculture qui explique comment creuser un étang piscicole, alimenter des poissons et produire des alevins.

L’entrevue dramatisée avec le chercheur s’inspire d’entrevues réelles réalisées avec un chercheur en aquaculture.

Vous pourriez présenter le feuilleton dans le cadre de vos émissions agricoles courantes, en utilisant des voix d’actrices et d’acteurs pour représenter les présentatrices ou les présentateurs. Si tel est le cas, il est important de préciser à votre auditoire, et ce, dès le début de l’émission, que les voix sont celles d’actrices et d’acteurs et non celles des personnes avec lesquelles les entrevues originales ont été faites.
Sinon, vous pourriez vous inspirer du présent feuilleton pour réaliser une émission sur la pisciculture dans votre région. Vous pourriez demander à un expert en pisciculture de votre région de vous parler de ce qu’il en est dans votre pays.

Voici des sujets et des questions que vous pourriez examiner si jamais vous devez discuter avec des agricultrices, des agriculteurs, des expertes et des experts en pisciculture :

  • Existe-t-il un bon marché pour le poisson d’élevage dans votre région?
  • De quoi a besoin une agricultrice ou un agriculteur pour démarrer une activité piscicole? De quel type d’équipement, de terre, de sol, de conditions, d’accès à l’eau, de main-d’œuvre, etc. ont-ils besoin?
  • Est-il avantageux pour les piscicultrices et les pisciculteurs de produire et commercialiser le poisson de manière collective? Comment?

Vous pourriez diffuser un épisode par semaine, pendant deux semaines. À la fin de chaque émission, vous pourrez effectuer un suivi en invitant un expert en aquaculture de la localité pour répondre, sur la tribune téléphonique, aux questions et aux commentaires des agricultrices et les agriculteurs en ce qui concerne les ressources mentionnées dans le présent feuilleton.

Durée estimée pour le premier épisode, avec la musique de début et de fin : 25 minutes.

Texte

PERSONNAGES:

MARY: Chef du village de Bauleni, et épouse de Betha

CHISALE: Beau-frère de Betha et frère de Mary. Agriculteur pratiquant des cultures irriguées

TOBIAS: Agriculteur et ami de Chisale et Betha

KWENDA: Spécialiste des poissons du College de Bunda

 

INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE, PUIS S’ESTOMPE GRADUELLEMENT AVANT DE DEVENIR UN LÉGER BRUIT DE FOND

ANIMATEUR:
Bienvenue au premier de deux épisodes du feuilleton radiophonique intitulé «Vous vous souviendrez du lieu où vous avez rangé votre hache le moment venu de trouver du bois pour vous réchauffer» ou Chikumbutsa nkhwanga ndi chisanu en langue Chichewa, qui sera diffusé en deux parties.

Je suis ____, votre animateur, et je vous présenterai un épisode de ce feuilleton radiophonique tous les ____ après-midi pendant les deux prochaines semaines sur (nom de la station de radio).

Le feuilleton radiophonique comprend une discussion dramatisée avec un chercheur en aquaculture. À la fin du feuilleton, nous vous recommandons de vous entretenir avec des agentes ou des agents de vulgarisation et de leur demander plus de conseils. Si vous avez une question sur un sujet que vous ne comprenez pas, envoyez un SMS ou un message par Whatsapp aux numéros suivants _____. N’oubliez surtout pas «d’aimer» notre page Facebook, afin de pouvoir nous envoyer vos questions et vos commentaires.

INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE, PUIS SE TRANSFORME EN FONDU ENCHAÎNÉ

NARRATEUR:
Saviez-vous que la protéine de poisson était l’une des meilleures protéines, et que vous n’auriez aucun problème cardiaque ou de pression artérielle en consommant beaucoup de poisson? Saviez-vous que le poisson contient beaucoup de fer indispensable au bon développement du cerveau de vos enfants? Saviez-vous que le poisson est particulièrement bon pour les femmes enceintes, car le fer est essentiel à la croissance du fœtus?

Aujourd’hui, nous vous proposons le premier épisode d’un feuilleton qui sera diffusé en deux parties et qui démontre aux agricultrices et aux agriculteurs les avantages que procurent l’élevage et la consommation de poisson. Plus tard au cours de l’émission, je vous proposerai une entrevue réalisée avec un chercheur en aquaculture. Mais pour l’instant, je vous laisse apprécier le feuilleton!

INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE, PUIS SE TRANSFORME EN FONDU ENCHAÎNÉ

SCÈNE 1

EFFETS SONORES: CHANTS D’OISEAUX, SONS PROVENANT DES ZONES HUMIDES

BETHA:
Mary, ma chérie, allons nourrir les poissons que nous allons bientôt récolter.

MARY:
Betha, mon mari, tu peux nourrir les plus gros, pendant que je donne à manger aux plus jeunes qui se trouvent dans l’autre étang. (SOURIRES) J’aime les plus petits. Les mères nourrissent leurs bébés, et je vais nourrir ces poissons qui n’ont qu’un mois.

BETHA:
(GLOUSSEMENT) Tu aimes les bébés … est-ce que c’est dû au fait que tu es une mère et que tu aimes allaiter les bébés humains?

MARY:
En effet, nous les mères savons ce qu’une mère poisson ressent lorsqu’elle est séparée de ces petits.

BETHA:
(GLOUSSEMENT) Mais les poissons n’allaitent pas leurs petits! J’aime les plus gros, car je sais que nous allons les manger ou les vendre bientôt.

MARY:
Je pense que tu préfères les plus gros parce que tu es le premier à choisir un morceau pour ton assiette!

BETHA:
C’est ce que tu crois! … Je pensais que tu me laissais choisir parce que tu m’aimais, et que tu pensais toujours à moi en préparant le repas.

MARY:
Oh oui, cela ne fait aucun doute … Je prépare de meilleurs repas lorsque je visualise ce que tu aimes, mon cher mari. De plus, je te réserve le plus gros morceau.

BETHA:
Alors, pourquoi dis-tu que je suis gourmand parce que je prends toujours les plus gros morceaux? (GLOUSSEMENT) Quand je choisis le plus petit morceau, tu n’es pas contente!

MARY:
En effet, car je me demande si je n’ai pas préparé ton repas préféré. Cela m’attriste … Toutefois, je ne savais pas que tu remarquais que j’étais déçue.

BETHA:
Comment puis-je ne pas remarquer lorsque tu m’obliges à choisir le plus gros morceau? Tu me forces à prendre le plus gros morceau même quand je le donne à mon fils.

MARY:
(PETIT RIRE) Pour être franche, je n’aime pas nourrir les gros poissons, car je pense que les gens du village vont les voler à nouveau.

BETHA:
Qu’est-ce que tu veux dire?

MARY:
Nos poissons ne rapportent pas gros. C’est comme si nous les partagions simplement avec la parenté, et que nous leur en faisions don. Il n’y a aucun vendeur de poissons qui nous en achète, nous n’avons pas un bon marché … et comme le poisson se gâte rapidement, nous les échangeons simplement contre du maïs au village. Alors, pourquoi ne pas cultiver du maïs tout simplement?

EFFETS SONORES: BRUIT D’UNE PELLE MÉTALLIQUE ET D’UN SEAU QUE L’ON PLONGE DANS UNE BROUETTE.

CHISALE:
Bonjour, Betha et Mary, ma sœur.

BETHA:
Bonjour, beau-frère Chisale. Où allez-vous ton ami Tobias et toi?

CHISALE:
(AVEC UNE PETITE POINTE D’ORGUEIL) Ne vois-tu pas que nous sommes en train d’aller à notre mine d’or, l’endroit où nous pouvons avoir réellement de l’argent, à savoir nos jardins irrigués?

BETHA:
Qu’est-ce qui te fait croire que l’irrigation est une mine d’or?

CHISALE:
Je gagne 50000 kwacha pour mille épis que je récolte. Combien te rapportent les poissons de ton étang? Si tu n’avais pas quelques champs irrigués, tu nous aurais emprunté de l’argent.

BETHA:
Est-ce que ta sœur et toi vous complotez contre moi? Elle vient juste de me dire la même chose? Tobias, as-tu entendu ce que ton ami a dit?

TOBIAS:
Betha, tu sais sans aucun doute que le poisson ne rapporte rien. Tu sais que grâce à l’irrigation, cinq planches nous rapportent au moins une centaine d’épis. De plus, lorsque nous plantons les nouvelles variétés hybrides qui nous rapportent deux épis par plant, nous obtenons même plus d’épis et plus d’argent.

CHISALE:
(D’UN AIR NARQUOIS) Dis, combien te rapporte un étang piscicole?

MARY:
Je viens juste de lui dire cela. As-tu entendu Betha, mon frère partage mon point de vue. Nous avons réellement fait une erreur en creusant cinq étangs piscicoles. C’était un gaspillage de terre, surtout avec les récoltes importantes que cette terre nous rapporte.

CHISALE:
Dis-le-lui, ma sœur.

TOBIAS:
Il n’est pas encore trop tard, mon ami … nous pouvons t’aider à récupérer une partie de la terre pour que tu y pratiques de la culture irriguée.

BETHA:
Vous là, ne m’énervez pas … Partez maintenant!

CHISALE:
Je crois que ton mari n’a plus toute sa tête ces jours-ci. Nous voulons l’aider, mais il s’énerve contre nous.

MARY:
(FRUSTRÉE) Pourquoi es-tu fâché? Ils sont en train de nous donner des conseils! Si nous ne faisons pas attention, ces jeunes agriculteurs pourraient devenir riches pendant que nous resterions pauvres! Ouvre les yeux!

BETHA:
Non, femme. La pisciculture peut nous rapporter facilement de l’argent. On travaille beaucoup pendant une année pour aménager les étangs, et ensuite, on est libre et il ne nous reste plus qu’à récolter ensuite …, mis à part le fait qu’on doive nourrir correctement les poissons. Selon les experts, la récolte d’un étang peut nous rapporter deux fois plus que de celle d’un champ de cultures de la même taille.

TOBIAS:
Alors, où est ton argent? Betha, tu as creusé ces étangs en 2007, lorsque les gens avaient faim et tu nous as donné à manger pour que nous t’aidions à creuser les étangs. Quels résultats peux-tu nous montrer, qui te proviennent de l’élevage de poisson?

BETHA:
Regarde la peau de ma femme … regarde comme celle-ci est douce. C’est comme si elle ne travaillait pas. Qu’est-ce qui selon toi en est la cause? Que dire de mes enfants? Ils sont en si bonne santé et si intelligents.

MARY:
Donc tu crois que ma bonne santé est liée au fait que je mange du poisson?

BETHA:
Combien de fois consommes-tu du poisson frais par semaine? Et combien de fois les autres femmes du village ont-elles du poisson frais à manger?

CHISALE:
Donc, tu manges du poisson toutes les semaines? Cela signifie-t-il que tu as besoin de cinq étangs? Ne peux-tu pas boucher certains d’entre eux et garder juste un ou deux pour nourrir ta famille?

BETHA:
(TOUT ÉNERVÉ) Partez maintenant! S’il y a un problème, cela concerne ma famille, et pas le vôtre. Votre sœur vous a-t-elle déjà dit qu’elle est allée se coucher le ventre vide?

CHISALE:
Mais tu as gaspillé notre terre, beau-frère, tu as gaspillé notre sol fertile. Maintenant, je sais que tu es paresseux. En fait, tu ne veux pas cultiver! Tu veux avoir de l’argent facilement. Mais ce n’est pas cela qui se passe.

BETHA:
Allez-vous-en! Attendez tout simplement et vous verrez comment les choses vont se passer. Même quand je serai vieux, je continuerai à récolter du poisson.

CHISALE:
Je vous ai dit qu’il était fou. Conduisons-le à l’hôpital psychiatrique!

MARY:
Tu as certainement raison, il est fou. Cependant, tu viens de me donner une bonne idée. Je viendrai avec mes enfants pour boucher quelques-uns de ces étangs. En effet, le sol ici est fertile.

BETHA:
(EN COLÈRE) Essaie, Mary, et tu verras ce qui va t’arriver.

MARY:
Qu’est-ce que tu vas faire? Hein, dis, que vas-tu faire? Je vais te dénoncer à police si tu essaies de me battre.

BETHA:
Ai-je déjà levé la main sur toi? Ton frère essaie juste de m’embrouiller.

MARY:
Mais, il dit la vérité! La meilleure chose à faire c’est de boucher une partie des étangs.

BETHA:
N’avons-nous pas assez de terre pour pratiquer l’agriculture irriguée en contrebas de nos fosses? Pourquoi fermerais-tu les étangs si nous avons déjà assez de terre pour d’autres types d’agriculture? Gagnent-ils plus d’argent que nous, même en faisant de la culture irriguée?

MARY:
(S’EXPRIMANT TOUT DOUCEMENT) OK, là, ce que tu dis à du sens. En effet, nous avons de la terre que nous pouvons utiliser pour la culture irriguée. Et que nous utilisons déjà …

BETHA:
Tu vois? Nous ne pouvons pas tout simplement détruire des choses parce que n’elles ne sont pas rentables pour l’instant.

TRANSITION MUSICALE

SCÈNE 2

EFFETS SONORES: CHANT D’UN COQ

BETHA:
Dis-moi, chérie, est-ce le chant du coq?

MARY:
Oui, c’est le premier chant du coq. Cela signifie qu’il doit être environ 2 h du matin. As-tu un déplacement à faire ce matin, chéri?

BETHA:
Je ne voyage pas. Mais je vais boucher un des étangs pour en faire quelque chose d’autre.

MARY:
Quoi? Je pensais que tu ne voulais pas de cette proposition hier!

BETHA:
Je crois que ce sera plus sage.

MARY:
Non, ce n’est pas une bonne idée. Ce que tu as dit hier était une bonne idée. Nous sommes en train de vieillir. Nous aurons besoin de pratiquer des cultures plus faciles. Nous ne pouvons pas passer d’un plan à l’autre.

BETHA:
Je sais que nous ne rajeunissons pas. C’est la raison pour laquelle je veux gagner plus qu’assez d’argent avant que nous soyons vieux.

MARY:
Tu étais plus sage hier. Tu disais que tout vient à point à qui sait attendre (tidzaona manso a nkhono) (Note du rédacteur: il s’agit d’un proverbe du Malawi qui signifie: «jusqu’à ce vous voyez de bonnes choses se produire.») Nous sommes les seuls à avoir beaucoup de poissons dans le village et dans les localités avoisinantes.

Je propose que nous gardions tous nos étangs, comme tu l’as dit. S’il y a un autre type de culture qui peut convenir mieux à nos activités piscicoles, faisons-le, de sorte à utiliser toutes nos terres.

BETHA:
Hum … (LONGUE PAUSE) (S’ÉCRIANT) Oui!

MARY:
Qu’est-ce qui ne va pas? Ou qu’est-ce qui va?

BETHA:
(CRIANT) J’ai trouvé! J’ai trouvé!

MARY:
Qu’est-ce que tu as trouvé?

BETHA:
(S’ÉCRIANT) Merci à toi Mary, ma chère épouse.

MARY:
Attention, Betha, il est tôt et tu cries, tu vas réveiller les enfants. Baisse la voix et dis-moi … pour quoi tu me remercies.

BETHA:
(D’UNE VOIX NORMALE, MAIS TOUJOURS EXCITÉE) Tu viens de me rappeler ce que j’ai vu des missionnaires faire à Nkhoma. Nous allons pratiquer l’agriculture intégrée comme le font les Blancs.

MARY:
La culture des Blancs? Qu’est-ce qui fait que c’est l’agriculture des Blancs? (RIRES) Est-ce tout simplement parce que tu as vu un Blanc le faire?

BETHA:
Peu importe … je veux parler de l’agriculture intégrée! Tu es tout simplement géniale! J’aurais bouché mes étangs aujourd’hui si tu n’avais pas eu une si brillante idée.

MARY:
Explique-moi ce que c’est que l’agriculture intégrée.

BETHA:
Te souviens-tu que j’ai fréquenté l’école des missionnaires à Nkhoma lorsque j’étais en classe de sixième?

MARY:
Si, tu me l’as dit.

BETHA:
Les missionnaires pratiquaient l’agriculture intégrée.

MARY:
D’ACCORD, mais c’est quoi l’agriculture intégrée?

BETHA:
Cela consiste à pratiquer plus qu’un type de cultures, et à organiser votre exploitation agricole de sorte que chaque type de culture profite à l’autre.

MARY:
Ah bon, peux-tu m’en dire plus …

BETHA:
Nous allons planter des bananiers à côté des étangs piscicoles, mais pas trop près pour que cela ne crée pas d’ombre autour des étangs.

MARY:
Ah oui, des bananiers … sois plus précis …

BETHA:
(SE PARLANT À LUI-MÊME) Les bananiers bénéficieront de l’eau contenue dans le sol entourant l’étang, ainsi que de riches nutriments que contient l’eau de l’étang que nous utilisons pour irriguer les bananiers. Au même moment, les bananiers empêcheront qu’une trop grande quantité d’eau ne s’évapore des étangs. Les feuilles et les troncs de bananier constituent de bons aliments pour les poissons et les porcs … Nous devrons acheter des porcs pour les nourrir avec les troncs de bananiers lorsque nous récolterons les bananes …

MARY:
Cela semble être une bonne idée!

BETHA:
(L’INTERROMPANT COMME S’IL NE L’AVAIT PAS ENTENDU) … et nous utiliserons 30 kg de fumier de porc ou de chèvre, au lieu d’utiliser 10 kg de fiente de volaille que nous répandons dans l’étang chaque semaine pour permettre au plancton de se reproduire, et pour rendre l’eau plus verte, afin de l’empêcher d’être transparente.

MARY:
Cool! Où se cachait cette idée depuis toutes ces années? Les porcs se reproduisent rapidement, produisent beaucoup de purin et rapportent beaucoup d’argent! (D’UNE VOIX TRIOMPHANTE) C’est le Betha que je connais! Je me demandais pourquoi tu voulais boucher un étang. Je pensais que tu étais à court d’idées. Cela ne te ressemble pas.

BETHA:
Alors, aujourd’hui, je vais commencer à creuser des trous pour les bananiers. J’y vais de ce pas!

MARY:
Nous allons planter deux variétés: la banane plantain et la variété naine, qui parvient vite à maturité et qui produit de grosses bananes.

BETHA:
Celle dont les régimes tombent au sol lorsqu’on ne les maintient pas debout avec un piquet!

MARY:
Oui, c’est celle que je préfère!

BETHA:
Moi aussi!

MARY:
Je vais t’aider à creuser les trous pour les bananiers.

BETHA:
Combien peux-tu en creuser?

MARY:
Je peux en creuser deux aujourd’hui.

BETHA:
Donc, je vais en creuser trois, ce qui nous fera cinq trous pour commencer. ILS SE METTENT À RIRE

EFFETS SONORES: BRUIT D’UNE PORTE QUI S’OUVRE ET SE REFERME TOUT EN SE FONDANT À LA MUSIQUE DE TRANSITION

TRANSITION MUSICALE

SCÈNE 3

EFFETS SONORES: BRUITS DE BOUE QU’ON MET DANS UN SEAU

BETHA:
Les poissons nous ont rapporté de meilleurs prix cette fois-ci.

MARY:
J’ai noté la différence également.

BETHA:
Les gens étaient disposés à payer les prix que nous leur proposions.

MARY:
Il y a peut-être un problème sur le marché du poisson.

BETHA:
Quand es-tu allée pour la dernière fois au marché pour voir les prix des poissons provenant du lac?

MARY:
Cela fait longtemps que je me suis renseignée. J’imagine que le poisson du lac coûte cher actuellement. Peut-être que c’est la raison pour laquelle les gens étaient disposés à payer les prix que nous leur demandions. Quoi qu’il en soit, je vais me renseigner.

BETHA:
(S’EFFORÇANT) Hiiiii …. S’il te plaît prend ce seau. Huuuh (FATIGUÉ ET CRIANT) Il reste encore combien de planches sur lesquelles nous devons épandre cette boue d’étang?

MARY:
(HORS MICRO, CRIANT) Il nous reste seulement trois planches.

EFFETS SONORES: DES BRUITS D’UNE BROUETTE ET DE SEAUX SE RAPPROCHANT

CHISALE:
Beau-frère Betha, et Mary, ma sœur, que faites-vous?

BETHA:
Oh, beau-frère, Chisale, nous sommes en train d’épandre du fumier sur nos planches de cultures irriguées, y compris nos bananiers.

CHISALE:
Wow, regardez-moi ce gros tronc de bananier! Il est plus gros que celui qui se trouve dans le verger public. Qu’avez-vous fait?

MARY:
Il est plus gros parce que nous appliquons du fumier et à cause de l’eau que nous utilisons pour les arroser.

CHISALE:
Y a-t-il différents types d’eau? Est-ce magique?

BETHA:
Il n’y a aucune magie, beau-frère. J’ajoute du purin de porc à l’étang une fois par semaine afin que le plancton puisse pousser dans l’eau.

C’est avec ça que les poissons se nourrissent. Et j’arrose mes cultures avec l’eau qui sort du tuyau d’évacuation de l’étang et qui est riche en nutriments.

CHISALE:
Alors, la boue et l’eau contiennent beaucoup de nutriments qui proviennent des excréments de porc?

MARY:
Exactement. En ce qui concerne les bananiers, ce n’est pas la peine de te dire à quel point ils sont rentables.

CHISALE:
Lorsque vous étiez en train de creuser les trous, nous avons pensé qu’il s’agissait d’une autre de vos folies. Mais chaque semaine, vous récoltez de la banane, et tous les quatre mois vous récoltez du poisson de chacun de vos cinq étangs. De plus, vous vendez des porcs au moins trois fois par an. Vous gagnez beaucoup plus qu’avant. Félicitations. Bientôt, vous serez riches!

BETHA:
Non, ne me félicite pas … Je suis fou, n’est-ce pas, et vous gagnez plus d’argent que moi grâce au maïs irrigué.

CHISALE:
(D’UN AIR HÉSITANT) Est-ce une blague?

MARY:
Ce n’est pas une blague. Vous avez traité mon mari de fou et vous avez dit que nous gaspillions notre terre.

BETHA:
Vous m’avez également conseillé de boucher mes étangs. Savez-vous que je n’ai pas fermé l’œil ce jour-là?

KWENDA:
(HORS MICRO) Excusez-moi, madame …

MARY:
Oui, monsieur, puis-je vous aider?

KWENDA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Oui, je cherche un pisciculteur du nom de M. Betha. Le connaissez-vous?

MARY:
C’est mon mari. C’est l’homme qui se trouve dans l’étang là-bas.

KWENDA:
Merci madame. Je m’appelle Kwenda et je travaille à la SADC Fish Node, à la University of Agriculture and Natural Resources de Lilongwe.

BETHA:
(PRENANT LE MICRO) Vous êtes le bienvenu. Qu’est vous amène ici?

CHANGEMENT DE SCÈNE

INDICATIF MUSICAL

NARRATEUR:
M. Betha et ses amis seront de retour la semaine dans le deuxième et dernier épisode de notre feuilleton radiophonique.

Aujourd’hui, je reçois dans le studio M. Justice Banda, l’agent des ressources halieutiques.

BANDA:
Comment allez-vous, chers auditrices et auditeurs? Je sais que la plupart d’entre vous les agricultrices et les agriculteurs élèvent du poisson uniquement pour votre consommation personnelle, et que vous ne savez pas que les poissons peuvent vous rapporter de l’argent au même titre que d’autres cultures ou bétail. Les poissons sont très rentables.

NARRATEUR:
Si les agricultrices et les agriculteurs veulent élever du poisson dans un étang, que doivent-ils faire?

BANDA:
Ils doivent déboiser un lopin de terre sur une pente quelque peu inclinée et y verser de l’eau. Le sol doit pouvoir retenir l’eau. Ils doivent arracher les herbes et creuser un étang. C’est simple.

NARRATEUR:
De quelle manière doivent-ils creuser l’étang?

BANDA:
Ils doivent creuser et entasser la terre provenant du trou tout autour de l’étang pour restreindre l’accès aux trous. Une des extrémités de l’étang doit mesurer un mètre et demi de profondeur et la partie peu profonde doit mesurer un mètre de profondeur.

NARRATEUR:
Combien de poissons doivent-ils mettre dans l’étang?

BANDA:
Vous ajoutez les poissons en fonction de la superficie de l’étang. Pour chaque mètre carré, vous ajoutez cinq alevins. Par exemple, pour un étang de 20 m sur 10 m, soit 200 m2, vous avez besoin de 1000 poissons.

NARRATEUR:
Comment faut-il alimenter les poissons?

BANDA:
Les poissons sont faciles à nourrir. Certains agricultrices et agriculteurs les nourrissent avec du son de maïs et de l’herbe à éléphant, et d’autres leur donnent de la farine de soya. Ça dépend du type d’aliments que vous pouvez acheter. Les poissons mangent également les troncs et les feuilles de bananiers.

NARRATTEUR:
Pour que le poisson puisse concurrencer une culture de rente comme le tabac, combien d’étangs doit creuser une agricultrice ou un agriculteur?

BANDA:
Une agricultrice ou un agriculteur doit avoir au moins cinq étangs de 20 m sur 10 m si elle ou il veut avoir de gros montants d’argent comme c’est le cas avec le tabac. Ce qui est bien c’est que vous récoltez du poisson deux ou trois fois par an. Cela procure un avantage aux piscicultrices et aux pisciculteurs. En outre, les besoins en main-d’œuvre sont les mêmes, voire inférieurs à ceux liés à la culture de tabac.

NARRATEUR:
Merci, M. Justice Banda.

EFFETS SONORES: INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE ET DEVIENT UN LÉGER BRUIT DE FOND

NARRATEUR:
Nous serons de retour la semaine prochaine avec d’autres scènes du village de Bauleni et le pisciculteur, M. Betha.

EFFET SONORE: INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE ET S’ESTOMPE

ANIMATEUR:
Le feuilleton «Vous vous souviendrez du lieu où vous avez rangé votre hache le moment venu de trouver du bois pour vous réchauffer» a été réalisé par ___. Merci d’avoir été à l’écoute. Vous pouvez maintenant envoyer vos SMS aux numéros que nous vous avons communiqué ou des messages sur Facebook et WhatsApp. La semaine prochaine, nous répondrons aux questions que vous aurez sur l’émission de cette semaine.

 

 

Épisode 2: Le bâton destiné à corriger un enfant est le même qui sert à tuer un serpent

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Messages pour cet épisode:

  1. Les prix des poissons peuvent changer à tout moment, en fonction de l’offre et de la demande.
  2. Il est conseillé aux piscicultrices et aux pisciculteurs de produire également des alevins ou d’avoir une réserve de poissons qu’ils vendront lors de la prochaine période de croissance.

 

PERSONNAGES

BENGO: Vendeur de poissons au marché

MARY: Chef du village de Bauleni, épouse de Betha

ALES: Mme Tobias

NABANDA: Mme Chisale et belle-sœur de Mary, la chef du village

BETHA: Époux de Mary, la chef du village

KWENDA: Agent de vulgarisation du Fish Node

 

ANIMATEUR:
Il s’agit du deuxième et dernier épisode d’une série de feuilletons sur la pisciculture que moi (nom de l’animateur), votre animateur, vous propose sur (nom de la station). L’épisode 2 s’intitule «Le bâton destiné à corriger un enfant est le même qui sert à tuer un serpent» ou Kandodo kamwana ndiko amaphera njoka, en langue chichewa.

À la fin du feuilleton, nous répondrons aux questions que vous avez posées à la fin de la précédente émission. Si vous avez une question ou si vous n’avez pas compris quelque chose concernant les points examinés aujourd’hui, envoyez un SMS aux numéros de téléphone suivants _____.Vous pouvez également envoyer un message par WhatsApp ou «aimer» notre page Facebook à _____, afin de pouvoir nous envoyer un message Facebook. Nous allons maintenant écouter le feuilleton.

INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE, PUIS SE TRANSFORME EN FONDU ENCHAÎNÉ

SCÈNE 1

NARRATEUR:
Je suis convaincu que ceux et celles d’entre vous qui ont écouté le premier épisode de notre feuilleton savent comment creuser un étang piscicole. Aujourd’hui, nous allons mettre l’accent sur la façon de prendre soin des poissons et de multiplier des alevins.

MME MARY BETHA, MME NABANDA CHISALE ET MME ALES TOBIAS AU CENTRE COMMERCIAL

 

EFFETS SONORES: VOIX DE CRIEURS DE MINIBUS ET BRUITS DE KLAXON DANS UNE AMBIANCE DE MARCHÉ

 

BENGO:
Nabanda, Mary et Ales, vous êtes mes clientes. N’achetez pas chez les autres, venez acheter mes poissons.

 

NABANDA:
(S’APPROCHANT) Ne vous inquiétez pas, M. Bengo, nous arrivons. (PARLANT DANS LE MICRO) Alors, M. Bengo, pourquoi avez-vous fait de petits tas cette fois-ci? Combien coûtent ces petits tas de poissons séchés?

 

BENGO:
Chaque tas coûte cent kwacha. Mais, comme vous êtes mes clientes fidèles, je vais vous laisser trois tas à 250 kwacha. Mary et Ales, combien en voulez-vous?

 

MARY:
Occupe-toi de Nabanda d’abord.

 

NABANDA:
Quoi? Au lieu d’augmenter le prix, vous avez réduit la quantité?

 

BENGO:
Pourquoi pas? Les plus gros tas coûtent deux fois plus cher. Le poisson qui vient du lac coûte cher. Les pêcheurs disent que les temps sont durs pour eux aussi.

 

NABANDA:
Je vais repartir les mains vides. Je vais acheter du poisson frais chez ma belle-sœur Mary.

 

BENGO:
Chef du village, j’ai appris que vous avez des étangs piscicoles. Quand ferez-vous la récolte?

 

MARY:
En effet, je vais récolter du poisson le mois prochain.

 

BENGO:
S’il vous plaît, informez-moi de la date exacte à laquelle vous allez faire la récolte. J’irai au lac seulement lorsqu’il n’y aura plus de poissons d’étang en vente.

 

MARY:
Donc vous voulez m’enlever mon poisson?

 

BENGO:
Non, vous pouvez faire des bénéfices si vous nous informez à l’avance. Nous connaissons le marché et pouvons concurrencer avec les autres acheteurs qui achètent pour leur consommation personnelle.

 

MARY:
Je crois que vous avez raison. Pourquoi nous ne vous avons pas informé lorsque nous étions en train de récolter, afin que vous puissiez faire concurrence aux autres?

 

ALES:
Ne parlez pas comme si vous vous adressiez à des enfants, combien payez-vous?

 

BENGO:
Nous mesurons avec ce seau. Lorsque le seau est plein, il pèse 10 kg et nous payons 8000 kwacha pour les petits tilapias, 9000 pour les moyens et 10000 pour les gros tilapias.

 

MARY:
Wow, je récolte 15 seaux de ce type-là. Cela signifie que je récolte 150 kg de chambo très gros et bien nourris par étang.

 

BENGO :
Je peux vous mettre en contact avec des hôteliers si vous acceptez de me reverser dix pour cent. Ils nous proposent des prix élevés qui dépassent l’entendement, surtout si vos tilapias sont assez gros.

 

NABANDA:
Ils grossissent. Je dirai à mon mari que nous devons nous mettre à la pisciculture. Belle-sœur, vous êtes destinés à devenir riches.

 

ALES:
Je ne vais pas rater mon coup.

 

NABANDA :
Mary, je crois que les gens se sont rués sur le poisson que vous avez récolté la dernière fois, car ils savaient que le prix du poisson sur le marché avait augmenté. Comment puis-je me lancer dans la pisciculture?

MARY:
Je t’invite demain à une rencontre de mon conseil. M. Kwenda du Collège de Bunda viendra nous parler de la pisciculture.

ALES:
Je serai au rendez-vous.

TRANSITION MUSICALE

SCÈNE 2

EFFETS SONORES: ATTROUPEMENT DE PERSONNES AU DOMICILE DE LA CHEF

CHISALE
: Silence! S’il vous plaît, taisez-vous!

ALES:
(CHUCHOTEMENTS) Silence! Chisale est en train de parler.

CHISALE:
Tous mes respects à la chef du village de Bauleni, qui n’est autre que ma sœur Mary.

EFFETS SONORES: RIRES

VOIX:
Nous savons qu’elle est ta sœur. Parle seulement. Nous avons d’autres choses à faire.

CHISALE:
(D’UNE VOIX FORTE) Tous mes respects à notre visiteur de la University of Agriculture and Natural Resources de Lilongwe. À titre personnel, je vous souhaite la bienvenue à tous. Je demande maintenant à la chef du village de Bauleni, Mme Betha, de passer la parole à M. Kwenda.

(D’UNE VOIX FORTE) Applaudissons notre chef pendant qu’elle se tient debout.

EFFETS SONORES: APPLAUDISSEMENTS À L’UNISSON TOUTES LES TROIS SECONDES

MARY:
(CRIANT D’UNE VOIX FORTE) Merci, mes chers concitoyens, merci. Tous mes respects à M. Kwenda du Fish Node.

Merci à vous mes chers concitoyens d’être venus en si grand nombre et de maintenir l’ordre. Je m’adresserai à vous lorsque M. Kwenda aura terminé. (PARLANT À VOIX BASSE) Vous pouvez vous adresser à mon peuple.

KWENDA:
(PARLANT AUSSI FORT QU’IL LE POUVAIT) Je suis Kwenda et je travaille au NEPAD Fish Node, à la University of Agriculture and Natural Resources de Lilongwe. J’espère pouvoir répondre à quelques-unes de vos questions.

ALES:
Si, monsieur.

KWENDA:
Ce n’est pas moi qui vous parlerai. Je vous poserai les questions et vous me donnerez des réponses. Je voudrais que vous interveniez une personne à la fois.

TOUS ENSEMBLE:
Pas de problème.

KWENDA:
Comment la pisciculture est-elle arrivée ici?

TOBIAS:
C’est une ONG qui nous y a initiés, en 2007, alors que la région souffrait de la famine.

BETHA:
La pisciculture n’a pas été la seule chose qu’on nous a proposée. L’ONG nous a proposé l’agriculture irriguée en même temps que la pisciculture.

TOBIAS:
Nous avons choisi l’agriculture irriguée et M. Betha a choisi la pisciculture. J’imagine que c’est parce qu’il pratiquait déjà la culture irriguée.

KWENDA:
Mais pourquoi Betha est le seul à avoir des étangs? La pisciculture ne vous intéresse-t-elle pas?

TOUS ENSEMBLE:
Cela nous intéresse.

KWENDA:
S’il vous plaît, une personne à la fois. Si vous êtes intéressés, pourquoi alors n’avoir pas aménagé des étangs avec toute cette bonne terre et toute cette énorme quantité d’eau dont vous disposez?

NABANDA:
Nous ne voulions pas faire de la pisciculture parce qu’il n’y avait pas de marché pour le poisson. M. Betha nous en donnait assez à manger et même à en faire sécher pour plus tard, car il vendait ses poissons à très bas prix.

ALES:
Nous avons appris qu’il existe maintenant un marché de poisson au niveau du centre commercial. Il y a quelques jours, nous ne pouvions même pas acheter du poisson séché provenant du lac, tant il coûtait cher!

KWENDA:
Connaissez-vous les techniques pour creuser un étang?

CHISALE:
Nous savons très bien comment creuser des étangs. Nous avons creusé les étangs de Betha moyennant un salaire, et nous avons appris des choses à travers ce processus. Nous avons du matériel tel que des machettes, des pelles, des brouettes et des pics. L’ONG nous les a laissés, ils se trouvent au domicile de la chef.

ALES:
Nous devons tout simplement décider d’en creuser. Nous savons que nous devons creuser l’étang de sorte que sa partie la peu profonde mesure un mètre et demi de profondeur et un demi-mètre de profondeur au niveau le plus profond.

KWENDA:
Vous savez déjà quoi faire. Quand allez-vous commencer à creuser des étangs?

NABANDA:
Aujourd’hui, quand la réunion sera terminée.

EFFETS SONORES: RIRES

NABANDA:
(S’ÉCRIANT) Pourquoi riez-vous?

KWENDA:
Ne riez pas. Levez-vous tout simplement et dites-moi quand vous allez commencer à creuser les vôtres.

ALES:
En ce qui concerne mon mari et moi, nous allons commencer à creuser demain.

KWENDA:
S’il vous plaît, faites-le. Nous sommes venus vous montrer de nouvelles techniques qui permettent d’améliorer la production piscicole. J’ai vu que M. Betha a placé des branches de bambou dans l’étang. Savez-vous pourquoi?

ALES:
Non, nous ne le savons pas.

NABANDA:
J’ai posé la question à Mary, notre chef. Elle m’a dit que c’était pour empêcher que des prédateurs comme les oiseaux n’attrapent les poissons.

KWENDA:
Elle a raison. Vous pouvez placer ces branches dans l’étang pour éloigner les prédateurs, mais vous pouvez également couvrir l’étang avec une toile en plastique transparent. Vous pouvez couvrir la moitié ou la totalité de l’étang. Cela protège les poissons et réchauffe l’eau en même temps, ce qui permet aux poissons de croître plus rapidement grâce à la chaleur.

BENGO:
OK! J’ai vu mon ami faire cela. Je le ferai aussi.

KWENDA:
Vous devez vous assurer que l’eau est verte, et non transparente, de sorte que les oiseaux et les autres prédateurs ne puissent pas voir les poissons. Vous pouvez le faire en ajoutant du fumier dans l’étang.

NABANDA:
Quelle quantité de fumier?

KWENDA:
Cela dépend du type de fumier que vous utilisez. Vous devez ajouter au moins 10 kg s’il s’agit de la fiente de volaille, 10 kg en ce qui concerne le purin de porc, 20 kg pour le fumier de chèvre ou environ 25 kg pour le fumier de bovins pour un étang de taille normale mesurant 20 m sur 10 m. Vous devez ajouter le fumier une fois par semaine. Lorsque vous ajoutez du fumier, le plancton qui se trouve dans l’étang pousse, et c’est avec cela que les poissons se nourrissent principalement. Bien évidemment, vous devez faire attention à la quantité de plancton qui se trouve dans l’étang pour éviter d’ajouter trop de fumier, car cela pourrait nuire aux poissons. Le ferez-vous?

TOUS ENSEMBLE :
Nous y veillerons.

KWENDA:
Je vous remercie, chef. Je reviendrai une fois tous les six mois pour voir comment les choses se déroulent et vous donner des conseils. Merci.

MARY:
Merci à tous d’être venus. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. J’ai entendu certains d’entre vous dire qu’ils allaient commencer à creuser aujourd’hui. Après la cérémonie de clôture, vous pouvez aller chez vous et commencer à creuser.

TRANSITION MUSICALE

SCÈNE 3

EFFETS SONORES: BRUIT D’EAU QU’ON VERSE DANS UN SEAU

BETHA:
Marie, ma chérie, regarde la longue file de personnes qui veut avoir des alevins! Comment pourrons-nous ravitailler toutes ces personnes?

MARY:
Réservons un étang pour la production d’alevins.

BETHA:
Tu as raison, c’est une bonne idée.

CHISALE:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Êtes-vous en train d’attraper mes alevins, mon cher beau-frère?

BETHA:
Non, ces alevins ne te sont pas destinés. Ils sont pour un agriculteur originaire d’un autre village qui t’a devancé. Regarde la file. Quel est ton rang?

CHISALE:
(TOUT STUPÉFAIT) J’ai le numéro 51. Ce n’est pas vrai? Quelle en est la raison, beau-frère?

BETHA:
Je continue d’améliorer l’élevage des tilapias et ils grossissent plus que les autres espèces. C’est la raison pour laquelle les gens se ruent pour acheter mes alevins.

CHISALE:
Tu dois me servir en premier. Je suis ton parent!

BETHA:
Ça ne peut pas se passer comme ça. Ce serait contrevenir à la règle. Après tout, je ne ravitaille pas directement les agricultrices et les agriculteurs en alevins. J’ai un contrat avec l’ONG qui m’a offert ces poissons pour ravitailler les agricultrices et les agriculteurs.

MARY:
Les poissons sont une mine d’or de la même manière que vos parcelles irriguées le sont pour vous.

CHISALE:
Je plaisantais, ma sœur. Pardonne-moi.

MARY:
Nous vous pardonnons, mais le fait est que la totalité des alevins a déjà été réservée.

KWENDA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Betha et Chisale, je vous ai entendu discuter de quelque chose. Quel est le problème?

CHISALE:
M. Kwenda, vous êtes arrivé au bon moment. J’ai creusé mon étang piscicole, qui mesure 20 m sur 10 m. Il y a de l’eau à l’intérieur, mais il refuse de me donner des alevins. Que dois-je faire?

MARY:
Nous ne refusons pas. Nous sommes submergés par la demande.

KWENDA:
Je comprends. Le poisson coûte cher actuellement et tout le monde veut avoir son propre étang, afin de pouvoir se procurer du poisson à bas prix et avoir des revenus. Alors, je vais vous apprendre à produire des alevins.

BETHA:
Existe-t-il une façon particulière de produire du poisson?

KWENDA:
Si. Vous pouvez mettre les alevins adultes dans un étang séparé pour qu’ils s’y reproduisent. Ils vont pondre des œufs qu’ils vont ensuite frayer dans cet étang. Les femelles gardent les œufs dans leur gueule après que les œufs ont été frayés par les mâles. Les alevins qui ont fraîchement éclos peuvent être élevés et nourris séparément jusqu’à ce qu’ils atteignent 5 à 10 grammes, et ils peuvent être ensuite transférés dans l’étang normal.

BETHA:
Est-ce la raison pour laquelle vous nous avez dit d’assécher complètement nos étangs et de reprendre le processus à zéro tous les trois ans.

KWENDA:
En effet. Certains piscicultrices et pisciculteurs assèchent leurs étangs piscicoles tous les six mois, en vue d’y ajouter de nouveaux alevins. Pour que les alevins se reproduisent, vous devez séparer les gros mâles et les grosses femelles dans de l’eau propre dans un petit étang bien protégé de prédateurs comme les oiseaux et les loutres. Vous pouvez recouvrir l’étang avec un filet ou une toile en plastique.

Vous devez nourrir ces poissons avec des aliments spéciaux riches en protéines, que vous pouvez préparer à base de soja ou de farines de poisson.

BETHA:
Puis c’est terminé?

KWENDA:
C’est tout. Vous devez nourrir les alevins avec de bons aliments sous forme de farine tels que des aliments à base de soja ou de farines de poisson pour être sûrs qu’ils se développent rapidement. Lorsqu’ils atteignent 5 à 10 grammes, vous pouvez les vendre ou les ajouter à vos étangs qui contiennent les plus gros spécimens.

BETHA:
Chisale, je vais te donner des poissons reproducteurs. Les poissons reproducteurs sont des poissons adultes qu’on utilise pour la reproduction. Tu as juste à creuser un petit étang pour la reproduction et la multiplication. Nous venons d’apprendre la technique ensemble et chacun de nous pourra la rappeler à l’autre.

CHISALE:
Je te remercie. C’est gentil de ta part.

MARY:
Ton beau-frère t’aime. Notre souhait est que tu réussisses toujours, mais toi tu passes ton temps à nous décourager.

CHISALE:
Je suis désolé. Tout ce que j’ai dit avait pour but de vous aider mon beau et toi. Mais mes idées n’étaient pas bonnes.

BETHA:
Je te comprends, beau-frère. Va et creuse un petit étang facile à gérer et ensuite je te donnerai des poissons reproducteurs.

CHISALE:
Merci infiniment. Merci.

INDICATIF MUSICAL S’AMPLIFIE ET S’ESTOMPE COMPLÈTEMENT

NARRATEUR:
C’est la fin de notre feuilleton radiophonique sur la pisciculture qui a été diffusé en deux parties. La semaine prochaine, nous répondrons à vos questions sur l’émission d’aujourd’hui. Aujourd’hui, je me trouve une fois de plus dans le studio avec le professeur Justice Banda, chercheur et spécialiste en aquaculture et en ressources halieutiques.

Que pouvez-vous dire à nos auditrices et auditeurs au sujet de la production d’alevins?

BANDA:
Kwenda a très bien expliqué la production du tilapia. Les tilapias sont des poissons intelligents. Ils gardent leurs œufs dans la gueule. Une mère peut avoir une portée de trois mille jeunes poissons. Ces nombreux poissons serviront à remplir deux ou trois étangs à eux tous seuls, sous réserve que vous empêchiez un grand nombre de jeunes spécimens de mourir.

NARRATEUR:
Comment peut-on empêcher les plus jeunes de mourir?

BANDA:
En vous assurant de retirer la mère du petit étang au bon moment. Cependant, lorsque la femelle a des œufs dans la gueule, vous devez retirer le mâle. Après environ sept jours, les jeunes poissons quittent sa gueule et peuvent nager par eux-mêmes. Ensuite, vous devez faire sortir la mère rapidement. Nourrissez les plus jeunes avec des aliments très riches en nutriments que vous aurez achetés. Sinon, vous pouvez fabriquer vous-mêmes des aliments riches en nutriments à base d’aliments riches en protéines comme le soja ou les farines de poisson.

NARRATEUR:
Merci professeur. Quel avantage y a-t-il pour les pisciculteurs à produire eux-mêmes des alevins?

BANDA:
Cela leur permet de réduire le coût des alevins. Nous avons découvert qu’il y a souvent une pénurie d’alevins. Alors la reproduction d’alevins et la réduction du taux de mortalité des alevins dans l’étang sont une bonne pratique.

NARRATEUR:
Je vous remercie, M. Justice Banda.

EFFETS SONORES: INDICATIF AMPLIFIÉ ET BAISSÉ

ANIMATEUR:
L’épisode de ce jour, intitulé «Le bâton destiné à corriger l’enfant est le même qui sert à tuer le serpent» a été réalisé par ___. Merci d’avoir été à l’écoute. Nous allons maintenant libérer nos lignes pour l’envoi des SMS. Avec nous se trouvait aujourd’hui (nom de l’expert). Il ou elle répondra à vos questions relatives aux bonnes pratiques piscicoles. Nos numéros de téléphone sont le ___ et les lignes pour les SMS sont ___.

SEGMENT DE TRIBUNE TÉLÉPHONIQUE

Acknowledgements

Contributions : Gladson Makowa de l’Info-Exchange Agency, une société de conseils en média à Blantyre, au Malawi. www.infoexchangeagency.blogspot.com
Révision : Professeur Emmanuel Kaunda, coordonnateur du NEPAD Regional Fish Node et vice-chancelier de la University of Agriculture and Natural Resources de Lilongwe, Collège d’agriculture de Bunda, au Malawi. Msekiwa Matsimbe, chercheur universitaire, NEPAD Regional Fish Node – SANBio, Collège de Bunda, LUANAR, à Lilongwe, au Malawi et Mme Chumwemwe German, chercheure universitaire au NEPAD Regional Fish Node – SANBio, Collège de Bunda-LUANAR, à Lilongwe, au Malawi

gac-logoProjet réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada

Information sources

Entrevues :
Professeur Emmanuel Kaunda, coordonnateur du NEPAD Regional Fish Node et vice-chancelier de la University of Agriculture and Natural Resources de Lilongwe, Collège d’agriculture de Bunda, au Malawi.

Daniel Chauluka, président du comité de développement villageois du village de Mtonya et correspondant local du village pour Real Real (Chenicheni Nchiti) de l’autorité traditionnelle de Mkanga, dans le district de Mulanje.