Échos 63

Avril 2002

La propagation des maladies animales

On dit souvent que le monde est de plus en plus petit. Les gens voyagent plus que jamais. Il en est de même pour les animaux et les produits d’origine animale. Lorsque ces derniers voyagent, ils apportent avec eux leurs maladies.

Les échanges internationaux de notre économie mondiale ont entraîné la propagation de certaines maladies animales bien au-delà de leurs frontières » habituelles « . Les maladies contagieuses sont propagées dans des régions où les animaux n’ont pas de résistance ou très peu de résistance à ces maladies. Les agriculteurs ne savent pas reconnaître les symptômes de ces maladies ou les traiter.

Les guerres et autres conflits contribuent aussi au mouvement des animaux et à la progression des maladies. Le mouvement des animaux vers l’abattoir pour nourrir les militaires et les civils augmente les risques de propagation des maladies. Le mouvement des géniteurs pour restaurer la production agricole augmente également la progression de l’infection.

La croissance de la commercialisation de la production du bétail est un autre facteur qui a des conséquences sur la propagation des maladies animales. La production intensive et le surpeuplement accélèrent la progression de l’infection.

Les changements climatiques peuvent également avoir un effet sur la propagation des maladies. En Afrique de l’Est, des inondations à la suite du plus récent el niño ont causé une explosion de la population de moustiques. Le résultat : une endémie de la fièvre de la vallée du Rift qui cause un grand nombre d’avortements chez les chèvres, les moutons et les chameaux. La fièvre infecte l’homme et entraîne la mort chez ce dernier.

Le coût élevé des maladies du bétail

En Afrique du Sud, en 2000, la fièvre aphteuse a fait son apparition dans une ferme de porcs située à KwaZulu-Natal. C’était la première infection transmise par la fièvre aphteuse au pays depuis 1956. Des aliments pour porcs obtenus illégalement d’un navire étranger étaient probablement à l’origine de cette épidémie. Au cours de la dernière décennie, la fièvre aphteuse s’est propagée dans un grand nombre de pays où la maladie n’avait pas été signalée depuis longtemps.

Au cours des dix dernières années, nous avons également vu une progression désastreuse de la péripneumonie contagieuse des bovins (PPCB) en Afrique où cette maladie touche quelques 27 pays et entraîne des pertes évaluées à plus de 2 milliards de dollars chaque année. En 1995, pour la première fois en 46 ans, la PPCB a fait son apparition au Botswana. Tout le bétail de la région septentrionale du Botswana (environ 320 000) a dû être abattu au coût direct de 100 millions de dollars. Les pertes indirectes ont été évaluées à plus de 400 millions de dollars.

Au Mexique, en 1991, un programme visant à éliminer la myiase à Cochliomyia hominivorax a coûté 413 millions de dollars.

Les maladies du bétail ont un effet écrasant pour les petits agriculteurs :

  • Leurs animaux sont mis en quarantaine ou abattus s’ils sont malades ou même s’ils vivent dans une région où l’on soupçonne l’existence d’une infection.
  • Les agriculteurs ne peuvent pas vendre leurs animaux s’il y a une interdiction.
  • Les agriculteurs ne peuvent peut-être pas élever certains animaux à cause des risques. Par exemple, dans certaines parties de l’Afrique, l’élevage du bétail est limité parce que la trypanosomose (voir le guide des maladies du bétail de la présente pochette) menace la région. Dans certaines zones, les petits producteurs ne peuvent pas faire l’élevage des volailles parce que la maladie de Newcastle est signalée.

La lutte contre la propagation des maladies animales

Il est très important qu’à l’échelon national, régional et international des efforts soient déployés pour lutter contre la propagation des maladies animales. Mais il existe également des mesures que les petits agriculteurs peuvent prendre pour prévenir les maladies du bétail. Les scénarios radio de la présente pochette aideront les diffuseurs à réaliser des émissions qui proposent, dans les grandes lignes, des mesures que peuvent prendre les petits agriculteurs.

Voici un exemple d’importantes méthodes préventives :

  • Se familiariser avec les maladies du bétail
  • Limiter le mouvement du bétail
  • Contrôler la qualité des aliments pour le bétail.

Adressons un message aux agriculteurs : pour réduire la progression des maladies animales, il est essentiel de rallier les éléments suivants :

connaissance de la bonne nutrition
pratiques d’hygiène adéquates
pâturages en rotation, et
isolement des animaux malades.

Si une épidémie fait rage, les agriculteurs ont besoin de savoir qu’ils doivent mettre leurs fermes et leurs animaux infectés en quarantaine. Ils ne devraient pas vendre d’animaux ou de produits d’origine animale (comme la viande, le lait ou les oeufs).

Dans les régions où il n’y a pas de vétérinaires et où les traitements modernes sont trop chers, les gens de la région peuvent être formés pour traiter le bétail. Des travailleurs de la santé animale (connus sous le nom d’auxiliaires vétérinaires ou vétérinaires aux pieds nus) sont formés pour traiter les animaux à l’aide d’instruments simples et de quelques médicaments. Les scénarios 7 et 8 de la présente pochette mettent en valeur ce précieux outil.

Les agriculteurs ont eux-mêmes une grande connaissance des médicaments et des remèdes indigènes. Les diffuseurs peuvent aider les agriculteurs à reconnaître ces atouts. Au cours de la diffusion d’entrevues et de discussions en groupes, les agriculteurs peuvent partager leurs connaissances des traitements traditionnels et des méthodes de soins de santé animale. Lors de rencontres avec des agriculteurs et d’autres professionnels, les diffuseurs peuvent également parler de pratiques locales.


Radio programs combat Newcastle Disease

Au Mozambique, les femmes d’un village élèvent des volailles dans le but d’obtenir de la nourriture, faire des échanges et participer aux cérémonies. Mais la maladie de Newcastle tue parfois leurs volailles. En 1999, le National Veterinary Research Institute (Institut national de la recherche vétérinaire) en collaboration avec le National Directorate of Rural Extension (Direction nationale pour la vulgarisation rurale) ainsi que le Australian Centre for International Agricultural Research (Centre australien pour la recherche agricole internationale) a lancé une campagne multimédia pour améliorer l’accès des villageois à un vaccin pour lutter contre la maladie de Newcastle. La campagne comprenait des pièces, des chansons, des publicités-presse telles que prospectus, des chevalets de conférence et des émissions de radio.

On a donné la priorité aux émissions radiophoniques parce que la radio est le médium qui rejoint le plus de gens au Mozambique. La radio diffuse également dans les langues de la région. Une pièce radiophonique, une émission question-réponse et une chanson ayant pour thème la vaccination ont été créées. Elles ont été diffusées en portugais et en quatre langues africaines sur des stations radiophoniques nationales et communautaires. Parallèlement, des agents de développement ont sensibilisé les agriculteurs et des préposés aux vaccinations de la communauté ont été formés. Les agriculteurs étaient plus réceptifs à l’information fournie par les agents de développement et les préposés aux vaccinations lorsqu’ils avaient déjà entendu un message à la radio.

Pour obtenir d’autres renseignements, veuillez communiquer avec :

National Veterinary Research Institute et National Directorate of Rural Extension
Personne-ressource : Dr Filomena dos Anjos
Adresse électronique : coopi@tropical.co.mz

Australian Centre for International Agricultural Research
Adresse Web : www.aciar.gov.au
Personnes-ressources : Dr Robyn Alders Adresse électronique : robyn_alders@yahoo.co.uk ou
robyn@tropical.co.mz
Dr John Copland. Adresse électronique : copland@aciar.gov.au


Radio OneWorld

Radio OneWorld lance un site où les diffuseurs radio peuvent partager leurs émissions (dans la langue originale) et télécharger, sans frais, le contenu d’émissions. Lisez des nouvelles portant sur l’actualité dans le monde de la diffusion, trouvez de l’information concernant la formation et le financement, réseautez avec vos collègues réalisateurs. Le Réseau de Radios Rurales s’est joint à cette entreprise et il invite les partenaires qui désirent utiliser l’échange audio à faire une demande d’abonnement gratuit (http://www.oneworld.net/radio).


Nos partenaires

Cette année, Adelina O. Carreno de la station Radio ViSCA DYAC, aux Philippines, est la gagnante du Prix en communication George Atkins. Ce prix d’excellence est décerné à un partenaire du réseau qui s’est distingué dans le domaine de la diffusion des radios rurales.

En 1990, Adelina est devenue membre du Réseau de Radios Rurales. Elle est réalisatrice à Radio ViSCA d’École sur les ondes (School on the Air – SOA), émission éducative pour les agriculteurs.

Les agriculteurs qui s’inscrivent à L’École sur les ondes doivent manifester de l’intérêt pour les sujets traités et une volonté de finir le cours. Ils doivent également mettre en pratique la plupart des techniques apprises pendant le cours. Le seul outil nécessaire : un poste de radio. Jusqu’à présent, la station a offert plus de vingt émissions École sur les ondes portant sur une grande variété de sujets. Parmi les milliers d’agriculteurs étudiants qui ont participé, 90 pour cent ont mis en pratique les leçons apprises à l’École sur les ondes. Les autres étudiants n’ont pas pu mettre en pratique les connaissances acquises en raison d’un manque de capital, de terres ou de temps.

Pour s’assurer que les émissions radio sont utiles aux agriculteurs, Adelina se pose les questions suivantes :

  • Quels sont les antécédents de l’agriculteur?
  • Quelles connaissances l’agriculteur a-t-il déjà acquises?
  • Qu’est-ce que l’agriculteur veut savoir?
  • Où et quand l’agriculteur écoute-t-il l’émission?

Deux fois par mois, Adelina rend visite, dans leurs villages, aux agriculteurs de l’École sur les ondes. Elle tient également compte des réactions qu’elle reçoit par courrier pour évaluer l’impact des émissions. Pour créer des émissions utiles et efficaces, elle croit qu’il est nécessaire d’être en communication étroite avec la communauté et de connaître les problèmes auxquels font face les membres de cette communauté.


Publications

Catalogue des maladies.
Vous pouvez obtenir des exemplaires de ce catalogue en anglais, en français et en espagnol. Ressource: Office international des épizooties, Organisation mondiale de la santé animale, 12, rue de Prony 75017 Paris, France. Adresse électronique : oie@oie.int Adresse Web : www.oie.int/fr/maladies/en_alpha.htm.

Manual on Livestock Disease Surveillance and Information Systems et Recognizing peste des petits ruminants: A field manual (Reconnaître la peste des petits ruminants : un manuel de terrain). Vous pouvez obtenir ces manuels à l’adresse suivante : EMPRES (Livestock), Service de la santé animale, Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Direction de la production et de la santé animales, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie. Téléphone: +39 06 57054798/6772, Télécopieur: 39 06 57053023. Adresse électronique: empres-livestock@fao.org | Adresse Web: www.fao.org/empres

A simple guide to managing village poultry in South Africa. Guide de méthodes visant à augmenter la production de chair de volaille et d’oeufs afin d’améliorer la nutrition dans les familles. Ce guide comprend une section portant sur les soins de santé et d’excellentes illustrations au trait. En anglais, en afrikaans, en sotho, en xhosa, en zoulou et en tshivenda. Prix: 4 rands sud-africain – une bonne aubaine! Ressource: Kobie du Preez, 31 van Riebeck St., Stellenbosch, Republic of South Africa 7600. Adresse électronique: dupreez@mweb.co.za

Christian Veterinary Mission Book Series. Dix manuels et un livre y compris:
Raising healthy poultry (en français, en espagnol et en anglais)
Raising healthy rabbits (en espagnol et en anglais)
Raising healthy goats (en espagnol et en anglais)
Raising healthy pigs (en espagnol et en anglais)
Where there is no animal doctor (livre en anglais)
Ressource: Christian Veterinary Mission, 19303 Fremont Ave N, Seattle, Washington 98133 Télécopieur: 206-546-7269 Adresse électronique: kky@crista.org

Organismes

VETAID. En collaboration avec les organismes régionaux, VETAID vise à renforcer les stratégies pour assurer des moyens d’existence aux agriculteurs pauvres en ressources en augmentant la contribution de leur bétail. Ressource: VETAID, Pentlands, Science Park, Bush Loan, Penicuik, Scotland, E26 OPZ. Téléphone: 0131 445 6241, Adresse électronique : mail@vetaid.org | Adresse Web : www.vetaid.org

League for Pastoral Peoples. Groupe de pression et de soutien qui travaille avec les communautés pastorales, principalement en Inde. Ce groupe produit des publications portant sur les soins de santé pour les chameaux et les moutons. Ressource: League for Pastoral Peoples, Pragelatostrasse 20, 64372 Ober-Ramstadt, Germany. Téléphone: +49-6154-53642, Télécopieur : +49-6154-53642. Adresse électronique: gorikr@t-online.de | Adresse Web: www.pastoralpeoples.org


Programme de formation

Lutter contre le racisme et la xénophobie. Du 1er au 5 septembre, 2002, Harare, Zimbabwe. D’une durée de cinq jours, le cours s’adresse aux rédacteurs-reporteurs principaux et aux rédacteurs en chef. Le cours a pour but d’aider ces derniers à mettre au jour et à gérer les préjugés qui existent dans la salle des nouvelles et qui ont une influence sur les reportages ayant trait au racisme et à la xénophobie sur la continent africain. Ce cours traitera de l’importance de former les journalistes et abordera des sujets tels que classe, race, ethnicité et culture.

Personne-ressource: le coordonnateur, Africa Information Afrique, CP 7069, Harare, Zimbabwe. Adresse électronique: aia@zol.co.zw