Le sorgho: une céréale qui produit bien même quand les pluies sont insuffisantes

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur


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En Tanzanie, comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est, le changement climatique se traduit par des saisons de pluies imprévisibles et peu abondantes. Aussi, les agriculteurs et les agricultrices doivent réfléchir aux cultures qu’ils doivent produire, car certaines cultures de base nécessitent beaucoup d’eau et produisent moins lorsque le climat est très sec.

Le sorgho est une céréale qui vaut la peine d’être considérée comme option au maïs. Il s’agit d’une culture résistante indigène à plusieurs régions arides du monde. Une variété qui porte le nom scientifique de Sorghum bicolor L. est originaire d’Afrique et a plusieurs variétés. Le sorgho peut servir à la préparation d’aliments pour les hommes et les animaux, ainsi que pour la fabrication de boissons alcoolisées et de biocarburants.

Le présent texte radiophonique s’inspire d’interviews réalisées avec des agriculteurs et des agricultrices de la région de Shinyanga, dans la région Lake Zone, en Tanzanie. Les interviews ont été réalisées à la suite d’une série d’émissions radiophoniques diffusées sur la production efficace du sorgho.

Vous pourriez vous inspirer du présent texte pour faire des recherches aux fins de rédaction d’un texte radiophonique sur un thème similaire dans votre région. Sinon, pourquoi ne produiriez-vous pas le présent texte dans votre station, en vous servant des voix de comédiens et comédiennes de doublage pour représenter les intervenants? Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédiens et non celles des personnes avec lesquelles les interviews originales ont été réalisées.

Vous pourriez utiliser ce texte radiophonique comme document de recherche ou vous en inspirer pour réaliser vos émissions personnelles sur le sorgho ou des thèmes similaires dans votre région. Entretenez-vous avec des agriculteurs, des agricultrices et des experts qui cultivent le sorgho ou qui possèdent de solides connaissances sur cette céréale. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :

La culture du sorgho est-elle répandue dans votre région?

Prend-elle de l’ampleur face au climat qui change?

Si les agriculteurs et les agricultrices de votre région le cultivent, quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent?

Les agriculteurs et les agricultrices ont-ils trouvé des solutions à ces problèmes, dont ils pourraient parler dans votre émission?

Que pensent les agents de vulgarisation et d’autres experts de ces problèmes et ces solutions?

Les agriculteurs et les agricultrices cultivent-ils le sorgho pour leur consommation familiale?

Certains d’entre eux le vendent-ils aux acheteurs qui se le procurent pour leur propre alimentation ou celle de leurs animaux? Ou aux brasseries ou pour d’autres utilisations industrielles?

Quelles sont les perspectives économiques pour le sorgho dans votre région?

 

Durée estimée du texte radiophonique : 15-20 minutes avec musique d’intro et de sortie

 

Texte

AUGMENTER L’INDICATIF SONORE POUR lancer L’ÉMISSION. DIMINUER 15 SECONDES APRÈS SOUS LA VOIX DE L’ANIMATEUR.

ANIMATEUR:
Bonjour et bienvenue à (titre de l’émission agricole) sur (nom de la station de radio). Aujourd’hui, je vais m’entretenir avec un spécialiste du sorgho, une culture adaptée aux régions arides. Mais avant tout, je me rends chez un agriculteur qui, la saison dernière, a écouté une série d’émissions sur les méthodes efficaces de planter et cultiver le sorgho. Les membres de son association paysanne et lui ont mis en pratique les idées dont ils ont entendu parler à la radio, et ont obtenu une bonne récolte, et ce, malgré la quantité insuffisante de pluies enregistrée récemment.

EFFETS SONORES:
BRUIT D’UNE MOTO QUI S’APPROCHE ET S’arrête

ANIMATEUR:
Tout le monde est bien installé? On y va!

EFFETS SONORES:
bruit d’une moto qui redémarre et s’éloigne. MARQUEr UNE PAUSE PUIS AUGMENTER LE VOLUME DU BRUIT DE LA MOTO QUI ARRIVE. deux sons de klaxon.

ANIMATEUR:
Nous sommes aux abords du village de Shilabela, à 30 kilomètres environ au nord de la ville de Shinyanga. La saison sèche arrive presque à son terme. La terre est aride et poussiéreuse, et il y a très peu d’ombrage. En effet, plusieurs arbres se sont départis de leurs feuilles pour garder leurs réserves d’eau. Les seules attractions qu’offre le paysage sont des pitons rocheux en granite de diverses tailles, dont quelques-uns servent d’abri aux chèvres qui fuient la chaleur du soleil.

Nous sommes là aujourd’hui pour nous entretenir avec Maja Nyunga, un agriculteur de 31 ans, membre du groupe d’écoute Igembensabo qui s’est constitué la saison dernière pour participer à une série d’émissions radiophoniques sur la culture du sorgho. Bonjour, Maja!

Maja Nyunga:
Bonjour. Merci d’être venu me rendre visite aujourd’hui.

ANIMATEUR:
C’est un plaisir de vous rencontrer. Dites-moi, pourquoi cultivez-vous du sorgho? Cela a-t-il toujours été le cas?

Maja Nyunga:
Mes parents cultivaient le sorgho, et j’avais l’habitude de les aider dans leur champ avant de me marier. Mais le marché du sorgho était faible et difficile d’accès. Donc, comme le sorgho n’est pas aussi prisé que le maïs, ma belle-famille m’a encouragé à me consacrer à la production de cultures commerciales comme le maïs, le coton et le riz.

ANIMATEUR:
Cependant, la saison dernière, vous avez recommencé à cultiver du sorgho, n’est-ce pas?

Maja Nyunga:
En effet, c’est exact. Vous savez, j’ai trois enfants maintenant, et il me faut absolument trouver les meilleures denrées pour bien les nourrir, et gagner suffisamment d’argent pour les vêtir et payer leurs frais de scolarité. Dernièrement, nos cultures de rente ont souffert parce qu’il pleut très peu, et souvent la saison pluvieuse est plus courte qu’elle ne devrait l’être.

Alors, avec quelques amis nous avons formé un groupe pour écouter votre émission qui expliquait comment le sorgho pouvait être une bonne option au maïs durant les années où les pluies sont moins abondantes. Nous avons tous décidé de suivre la série et d’appliquer les conseils providentiels que vous y prodiguez.

ANIMATEUR:
Mais ce n’est pas du jour au lendemain que vous avez transformé tout votre lopin en champ de sorgho, n’est-ce pas?

Maja Nyunga:
(RIRES) Non! Nous avons juste pris un quart d’hectare pour voir si vos conseils étaient vraiment efficaces. C’était comme une parcelle de démonstration si vous voulez.

ANIMATEUR:
Et que s’est-il passé?

Maja Nyunga:
Bien, donc nous avons préparé le champ avant de procéder aux semailles, et nous avons répandu du fumier en guise d’engrais sur le lit de semences.

ANIMATEUR:
Est-ce ce que vous êtes en train de faire aujourd’hui dans votre champ?

Maja Nyunga:
Effectivement, nous espérons qu’il commencera à pleuvoir durant les prochaines semaines. Donc, aujourd’hui, j’ai commencé à labourer ce champ. Nous serons prêts à l’ensemencer dès qu’une quantité suffisante de pluies sera tombée. Après le succès que nous avons enregistré l’année dernière, nous allons ensemencer près de deux hectares de sorgho. Mais, avant tout, nous devons épandre autant de fumier que nous le pouvons sur le sol.

ANIMATEUR:
Pourquoi utiliser du fumier plutôt que de l’engrais chimique?

Maja Nyunga:
Comme vous le savez, les engrais chimiques coûtent cher, et il est souvent difficile d’en trouver dans les villages et dans certaines villes. Cependant, le fumier est facile à trouver, car nos animaux en laissent presque un peu partout (RIRES).

Mais nous avons également appris à la radio que le fumier était une meilleure source de nutriments pour sol et aidaient celui-ci de mieux conserver l’humidité que les engrais chimiques, car les nutriments du fumier demeurent dans le sol pendant plusieurs saisons. De plus, la matière organique qui se trouve dans le fumier améliore la structure du sol. Cela permet de conserver le sol humide plus longtemps, ainsi que les nutriments qui s’y trouvent plutôt que laisser les eaux de ruissellement les emporter lorsqu’il pleut abondamment.

ANIMATEUR:
Quelle quantité de graines avez-vous semée?

Maja Nyunga:
Nous avons semé environ un kilogramme de graines sur un quart d’hectare la saison dernière. Alors, cette année, nous devrons semer près de huit kilogrammes sur les deux hectares que nous ensemencerons avec du sorgho.

ANIMATEUR:
Il existe deux variétés de sorgho locales. Avez-vous semé la variété rouge ou blanche?

Maja Nyunga:
Bien, nous avons semé le sorgho blanc la saison dernière. Il est facile à cultiver et la bouillie qu’on prépare avec est savoureuse. Les brasseries de Mwanza, Dar es Saalam et d’Arusha aiment ça aussi, ce qui fait qu’il y a un marché potentiel si nous pouvons en cultiver en quantité suffisante. Mais nous n’avons pas pu nous procurer les semences, par conséquent, nous avons cultivé le sorgho rouge finalement. Certaines personnes préfèrent en fait le sorgho rouge, donc il existe toujours un marché pour cette variété

ANIMATEUR:
Et que s’est-il passé?

Maja Nyunga:
Exactement ce à quoi on nous avait dit de nous attendre. Nous avons semé les graines en lignes, en déposant deux ou trois graines dans des trous creusés à une distance d’environ 15 à 30 centimètres l’un de l’autre, et nous avons espacé les lignes les de 75 à 80 centimètres. Le sorgho a bien germé et les semis se sont bien développés, et nous avons pu sarcler le champ presque 20 jours après.

ANIMATEUR:
Est-il plus facile de sarcler les champs de sorgho lorsque vous semez en lignes?

Maja Nyunga:
Oh oui. Avant, je semais les graines de sorgho à la volée dans mon champ. Toutefois, l’an dernier, j’ai remarqué que les graines semées en lignes germaient beaucoup mieux, et que j’avais utilisé en fait peu de graines lors des semailles. Alors le sarclage était beaucoup plus facile. Je savais où se trouvaient les lignes, par conséquent, l’arrachage des mauvaises herbes se faisait plus rapidement et plus efficacement.

ANIMATEUR:
Alors cela a valu la peine de faire l’effort supplémentaire de planter en lignes?

Maja Nyunga:
Absolument.

ANIMATEUR:
Comment s’est déroulée le reste de la saison de végétation?

Maja Nyunga:
Nous avons sarclé à nouveau le champ après trois semaines, puis nous avons laissé le sorgho croître.

ANIMATEUR:
Avez-vous répandu plus d’engrais dans le champ?

Maja Nyunga:
Non. Peut-être que nous l’aurions fait si c’était du sorgho que nous cultivions, car le sorgho blanc se vend plus cher au marché. Mais comme je l’ai dit auparavant, on ne trouve pas facilement les engrais dans les villages et la plupart des villes, et le transport est coûteux.

ANIMATEUR:
Avez-vous remarqué autre chose par rapport à la croissance des plantes?

Maja Nyunga:
Bien, j’ai découvert que l’arrachage des mauvaises herbes entre les lignes permettait aux plantes de sorgho de bien pousser. Comme il y avait moins de concurrence pour les nutriments, les plantes croissaient bien et étaient vigoureuses, et elles disposaient de plus d’espace pour capter la lumière du soleil. Elles étaient si bien enracinées que, lorsque les pluies cessaient plus tôt que prévu, nous étions toujours en mesure de récolter une bonne quantité de grains.

ANIMATEUR:
Il n’a pas bien plu?

Maja Nyunga:
Si. Nous avons reçu une bonne quantité de pluie pendant les deux premiers mois, mais par la suite les nuages ont commencé à se raréfier et il a commencé à moins pleuvoir. Finalement, il a cessé de pleuvoir environ un mois plus tôt que nous l’aurions souhaité. Mais la robustesse et l’enracinement précoce des plants, ainsi que la fertilité accrue du sol nous ont permis de récolter quatre sacs de 90 kilogrammes bien remplis de céréales sur un quart d’hectare de terrain.

animateur:
En quoi cela diffère-t-il d’une récolte normale?

Maja Nyunga:
En général, je m’attends à récolter environ deux sacs sur le même champ, donc cela signifie que la production a doublé. Je me suis fait dire que nos récoltes avaient dépassé la moyenne des récoltes enregistrées dans cette région, et ce, en dépit de la brièveté de la saison pluvieuse! Je peux naturellement avouer que nous nous sommes réjouis des résultats!

ANIMATEUR:
Ouah! Avez-vous eu des problèmes avec le sorgho?

Maja Nyunga:
En dehors de l’approvisionnement en semences et en engrais, nous avons en effet eu un problème majeur avec cette culture?

ANIMATEUR:
De quoi s’agissait-il?

Maja Nyunga:
Les oiseaux. Pendant que toutes les autres cultures avaient de la difficulté à pousser, le sorgho, lui, croissait si bien qu’il est devenu la cible de tous les oiseaux affamés de la région!

ANIMATEUR:
Qu’avez-vous fait pour résoudre ce problème?

Maja Nyunga:
Nous avons tenté de les effrayer en accrochant des cassettes et des CD sur des poteaux tout autour du champ. Ceux-ci captaient le soleil à mesure que le vent les faisait bouger, ce qui faisait sursauter les oiseaux et les faisait fuir de peur.

ANIMATEUR:
Cela a-t-il fonctionné?

Maja Nyunga:
Au début, oui. Mais les oiseaux s’y sont habitués et, comme ils avaient de plus en plus faim, ils revenaient.

ANIMATEUR:
Qu’avez-vous fait alors?

Maja Nyunga:
Nous n’avions d’autres choix que de protéger les champs nous-mêmes. Comme nous étions nombreux, nous pouvions rester à tour de rôle dans le champ pour lancer des pierres aux oiseaux avec des lance-pierres. Cela prenait beaucoup de temps, et le soleil était chaud, et vous pouvez voir que les arbres offrent peu d’ombrage lorsqu’il ne pleut pas. Mais les résultats en valaient la peine.

Cette saison, il nous faudra trouver une autre astuce, car nous allons agrandir considérablement le champ. Il se pourrait que nous engagions des gens pour nous aider à chasser les oiseaux.

ANIMATEUR:
Eh bien, bonne chance dans cette aventure. Alors, les informations que vous avez entendues dans l’émission radiophonique vous ont vraiment servi?

Maja Nyunga:
Si, le sorgho est assurément une bonne culture que les agriculteurs doivent produire lorsqu’ils n’ont pas une idée précise de la quantité de pluie qu’ils recevront.

ANIMATEUR:
Que voulez-vous dire?

Maja Nyunga:
S’il pleut, nous enregistrons de bonnes récoltes avec toutes nos cultures. S’il ne pleut pas, nous pourrons tout de même récolter suffisamment de sorgho pour manger, et en vendre!

ANIMATEUR:
Avez-vous appris quelque chose d’autre d’utile?

Maja Nyunga:
Si. Avant, on avait l’habitude de brûler les résidus des cultures précédentes dans les champs avant de semer la prochaine culture. Mais on nous a appris que l’enfouissement des résidus dans le lit de semences contribuait à accroître la matière organique dans le sol, et que cela procurait les mêmes avantages à long terme que l’épandage de fumier. Désormais, je brûle les résidus seulement si je dois replanter la même culture, car cela réduit les chances d’apparition de mauvaises herbes, d’insectes ravageurs et de maladies pouvant nuire à la culture suivante.

ANIMATEUR:
Ainsi, vous avez l’intention de cultiver plus sorgho de cette année. Selon vous, quels sont les profits que vous en tirerez?

Maja Nyunga:
Eh bien, en tant qu’association paysanne, nous avons déjà trouvé une quantité suffisante de graines de sorgho blanc. Celui-ci pousse de la même façon que le sorgho rouge qui a bien produit l’année dernière, par conséquent, nous savons à quoi nous attendre.

Nous essayons également de négocier un contrat avec une brasserie afin que nous puissions garantir un marché pour notre grain. Idéalement, nous encouragerons un plus grand nombre d’agriculteurs à adhérer à l’association durant les prochaines années, car les brasseries aiment acheter en gros. Si nous pouvons obtenir un contrat, cela nous permettra d’investir dans l’achat d’engrais de couverture afin de pouvoir maximiser la production et engranger le plus de recettes possible.

ANIMATEUR:
Il s’agit là certes d’un projet à long terme!

Maja Nyunga:
En effet, on nous a démontré les possibilités qu’offre cette céréale. Nous pensons que le sorgho pourrait même être une meilleure culture de rente que le coton. Mais nous devons trouver et garantir un bon marché et fiable pour nous assurer que ce projet voit le jour.

ANIMATEUR:
Bien, merci pour le temps que vous avez consacré. Je vais vous laisser reprendre vos travaux avant que le soleil ne devienne trop chaud. Bonne chance pour la saison qui arrive.

Maja Nyunga:
Merci à vous également de diffuser des émissions sur le sorgho. Elles nous permettent réellement de réfléchir, et je suis sûr que nos affaires prospéreront dès maintenant.

animateur:
Tout le plaisir a été pour moi! Au revoir! (ÉLEVANT LA VOIX) Chauffeur, allons-y!

EFFETS SONORES:
bruit de moto qui redémarre et s’éloigne avant de fondre sous la voix de l’animateur.

ANIMATEUR:
Bien, c’était fascinant de voir comment M. Nyunga et ses collègues mettent en pratique les conseils que nous diffusons. Maintenant, Jeremia Inegeja, un spécialiste de la culture de sorgho me rejoint dans le studio. Merci d’être avec nous.

SPÉCIALISTE:
Je vous en prie.

ANIMATEUR:
Qu’est-ce qui a retenu le plus votre attention dans ce que M. Nyunga et son association sont en train de faire?

SPÉCIALISTE:
Ma foi, je suis impressionné par le fait qu’ils aient perçu l’énorme potentiel qu’offrait cette culture. Le sorgho peut jouer un rôle vital en ce qui a trait à la garantie de la sécurité alimentaire des familles et de la communauté tout entière. Hormis cela, ces agriculteurs ont réalisé que cette denrée pouvait leur offrir de grandes possibilités commerciales s’ils avaient les moyens d’accéder au marché industriel.

ANIMATEUR:
De quoi doivent prendre conscience des agriculteurs comme M. Nyunga?

SPÉCIALISTE:
Le sorgho est une plante adaptée pour la sécheresse, car ses racines et son feuillage arrivent à mieux extraire l’humidité du sol que d’autres céréales, et ils permettent à la plante de perdre le minimum d’eau lorsque les températures sont élevées.

Les agriculteurs doivent s’assurer que leurs lits de semences sont bien amendés avec du fumier avant de semer le sorgho. Il est conseillé d’épandre une mince couche de nitrate d’ammonium en surface, car cela permet de maximiser les récoltes.

ANIMATEUR:
D’accord. Y a-t-il autre chose que les agriculteurs peuvent faire pour améliorer leurs récoltes?

SPÉCIALISTE:
Les agriculteurs doivent planter le sorgho en respectant l’espacement recommandé pour s’assurer d’avoir une bonne quantité de plants équitablement répartis. Cela leur permettra de bien gérer leurs champs. Un sarclage efficace et effectué dans les délais impartis contribuera grandement à améliorer les récoltes au moment de la moisson. Il existe une principale mauvaise herbe contre laquelle ils doivent lutter.

ANIMATEUR:
De laquelle s’agit-il?

SPÉCIALISTE:
C’est le striga, une herbe parasite que les gens appellent souvent «l’herbe des sorciers» qui peut causer d’énormes pertes au niveau des cultures de sorgho. Il y a quelques années, de nombreuses localités tanzaniennes, particulièrement au centre du pays, ont été envahies par le striga. Mais, maintenant, les chercheurs ont annoncé la découverte de deux nouvelles variétés de sorgho qui résistent au striga et que les agriculteurs doivent utiliser avant de se lancer dans une production à grande échelle.

Les agriculteurs peuvent combattre le striga par d’autres méthodes, telles que le déracinement du plant avant qu’il ne fleurisse, la rotation des cultures et l’utilisation des techniques du «push-pull» (le chasser-charmer), qui peuvent se traduire, par exemple, par la plantation d’une légumineuse Desmodium entre les rangs de sorgho. Cette plante repousse certains insectes, étouffe le striga et accroît la fertilité du sol. Les agriculteurs peuvent également utiliser des herbicides avant l’effloraison du striga. Cependant, ils doivent vraiment s’informer sur ce problème de mauvaises herbes.

ANIMATEUR:
Cela est important à savoir. Existe-t-il d’autres menaces d’insectes ravageurs et de maladies?

SPÉCIALISTE:
Pas vraiment, en dehors de la menace «ailée» de nos amis à plumes. M. Nyunga a justement déclaré qu’il avait remarqué les dégâts causés par les oiseaux, mais les agriculteurs peuvent réduire les dégâts en cultivant de plus grandes surfaces. Il y aura tout de même des pertes, mais celles-ci seront proportionnellement moins importantes.

ANIMATEUR:
Donc, est-ce que le fait de faire garder les champs par des personnes constitue la meilleure façon de limiter la quantité de grains consommés par les oiseaux?

SPÉCIALISTE:
Pour l’instant oui. L’agriculteur qui inventera un meilleur moyen pourrait devenir très riche!

ANIMATEUR:
Eh bien, il s’agit d’une piste de réflexion. Cependant, je crains que le temps qui nous avait été imparti tire à sa fin. Merci infiniment d’être passé dans notre studio aujourd’hui!

SPÉCIALISTE:
Je vous en prie. C’est moi qui vous remercie de m’avoir invité.

ANIMATEUR:
Alors, chers auditeurs et auditrices, j’espère que notre visite chez M. Nyunga et les conseils du spécialiste ont semé une graine dans votre esprit.

Permettez-moi de résumer rapidement ce que nous avons appris de cette émission. Premièrement, l’utilisation du fumier sur un lit de semences bien labouré améliore la structure du sol et réduit parfois le besoin de recourir aux engrais chimiques. Cela profitera également aux cultures qui y seront produites lors des saisons ultérieures.

Deuxièmement, la plantation du sorgho en ligne permettra aux agriculteurs de sarcler leurs champs plus efficacement, tout en leur permettant d’économiser du temps et de la main-d’œuvre. Un désherbage effectué de manière appropriée permettra aux cultures de subir une moindre concurrence pour les nutriments, ce qui permettra aux agriculteurs d’avoir une plus grande quantité de récoltes.

Troisièmement, le choix d’une variété de sorgho résistante au striga rapportera des récoltes plus importantes, et l’utilisation de méthodes de contrôle du striga réduira la population de semis de striga sur le sol durant les années suivantes.

Et, pour terminer, cultiver le sorgho sur de plus grandes surfaces réduira les pertes causées par les oiseaux affamés et pourrait vous permettre de trouver plus facilement un marché pour votre récolte.

C’est tout pour ce numéro de (insérer le titre de l’émission ici). Soyez à l’écoute la prochaine fois. Au revoir

AUGMENTEZ LE GÉNÉRIQUE PENDANT CINQ SECONDES, MAINTENEZ LE VOLUME, PUIS FAITES-LE DISPARAÎTRE EN FONDU.

Acknowledgements

Rédaction : Paddy Roberts, bachelier ès sciences en agriculture, Arusha, Tanzanie.
Révision : Separatus Paschal Kamuntu, spécialiste en sélection des céréales, Institut de recherche et du développement agricole de Lake Zone, ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et des Ressources halieutiques, Ukiriguru, Mwanza, Tanzanie,

 

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