Parlons-en : Un jeune couple planifie la naissance de son premier enfant

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Notes au radiodiffuseur

Lorsque des couples attendent un enfant, bien des hommes et des femmes ne sont pas à l’aise pour aborder des sujets comme les soins à l’enfant, la grossesse, l’accouchement et le rôle des hommes et des femmes dans de telles situations. Dans certaines cultures, le mari est la principale personne avec laquelle une femme enceinte parlerait de ces sujets; des voisin(e)s ou des ami(e)s proches peuvent également être impliqué(e)s.

Dans d’autres cultures, les anciennes, les sages-femmes et la belle-mère ont un rôle spécial à jouer en encourageant la discussion et en donnant des conseils à la mère enceinte. Toutefois, de nos jours, les jeunes femmes ne veulent souvent pas suivre leurs conseils, même lorsqu’elles leur disent de se rendre dans un établissement de santé pour y recevoir des soins.

Pour parler de ces sujets, nous avons rendu visite à un couple dans un village du district d’Arusha, en Tanzanie. Ils étaient mariés depuis un an et avaient fait des projets, notamment sur la façon de mener une vie prospère et de prendre soin de leurs enfants.

Ce texte contient huit entrevues distinctes réalisées avec le couple, qui s’étendent sur une période allant d’avant la grossesse de la femme jusqu’après la naissance de l’enfant. Il y a plusieurs façons d’utiliser ce texte. Vous pourriez vous en servir comme guide pour interviewer un couple en attente d’un enfant dans votre propre région. Lisez attentivement les genres de questions et les sujets contenus dans les entrevues. Informez-vous sur la façon dont les couples de votre région se préparent pour la naissance d’un enfant. Qui prend les décisions? Est-ce que les maris et leurs épouses discutent ensemble de ces sujets? Vous pouvez également choisir de diffuser ces entrevues intégralement, en les adaptant à votre situation locale. Les huit entrevues pourraient être diffusées huit jours d’affilée ou une fois par semaine pendant huit semaines.

Le présent texte repose sur des entrevues réelles. Si vous choisissez d’utiliser des voix d’acteurs pour représenter le couple qui passe l’entrevue, assurez-vous de prévenir votre auditoire au début de l’émission que les voix sont celles d’acteurs, et non pas des personnes initialement impliquées dans l’entrevue, et que l’émission a été adaptée pour votre auditoire local mais qu’elle repose sur une entrevue réelle.

En outre, certaines des coutumes et des traditions culturelles suivies par le couple et leurs familles sont peut-être différentes de celles de votre auditoire. N’hésitez pas à adapter le texte au contexte culturel de votre auditoire. Ou encore vous pourriez présenter l’histoire comme si elle se déroulait dans une culture différente avec des valeurs et des traditions différentes.

Texte

Personnages:

Réalisateur
Mari
Femme

DÉCOR:
Une collectivité rurale

ANIMATEUR :
Il est souvent difficile pour les jeunes hommes et les jeunes femmes d’aborder les questions touchant la grossesse et l’accouchement. Les jeunes femmes semblent avoir peu d’informations sur l’accouchement avant la naissance de leur bébé et elles ne se sentent pas à l’aise pour poser des questions. Les hommes semblent souvent peu compatissants ou peu intéressés par la grossesse et l’accouchement, et les femmes peuvent être réticentes à annoncer à leur mari qu’elles sont enceintes. Notre réalisateur a rendu visite à un jeune couple de 23 et 22 ans, vivant près d’Arusha, en Tanzanie. Ils sont pauvres et travaillent à leur compte; ils sont donc tributaires de travaux quotidiens qu’ils peuvent trouver. Ils sont voisins des parents du mari, mais dépendent de leurs propres efforts pour survivre. La discussion entre notre réalisateur et le jeune couple suit.

Première entrevue – Avant la grossesse

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ.

ANIMATEUR :
Quels sont vos projets pour votre famille?

MARI :
Notre premier projet est de sortir de la pauvreté.

ANIMATEUR :
Et les enfants? Quels sont vos plans?

MARI :
Oui, nous avons prévu d’avoir des enfants, si Dieu nous donne sa bénédiction.

SFX :
ABOIEMENT D’UN CHIEN

ANIMATEUR :
Combien d’enfants aimeriez-vous avoir?

MARI :
Nous en avons discuté et nous continuerons de planifier cela jusqu’à temps d’en arriver à un accord.

FEMME :
Pendant nos fiançailles, nous avions prévu d’en avoir trois. J’ai dit deux, mon mari en veut trois, mais je n’ai pas donné mon accord et je continue d’y réfléchir. (Rires de la femme, du mari et du réalisateur)

ANIMATEUR :
Qui prend la décision concernant le nombre d’enfants?

FEMME :
J’estime que nous sommes tous les deux responsables. Mais les hommes veulent parfois en prendre le contrôle.

ANIMATEUR :
On dirait que, dans votre famille, vous avez convenu que le mari ne prendra pas le contrôle pour décider. Pourquoi avez-vous choisi d’avoir seulement deux ou trois enfants?

FEMME :
Nous sommes pauvres. La vie n’est pas facile. On n’a pas d’argent et c’est dur d’en gagner. Si vous avez dix enfants et que vous êtes pauvres, vous ne pouvez pas y arriver. Ils mèneraient une vie difficile et ce serait comme si on les embarquait dans une vie pleine de problèmes. Il vaut mieux avoir quelques enfants que d’en avoir beaucoup, parce que vous pouvez leur témoigner de l’amour.

ANIMATEUR :
À titre de père de famille, quand prévoyez-vous avoir ces deux ou trois enfants?

MARI :
Nous pensions avoir notre premier-né après un an et c’est presque déjà le temps de passer aux actes. Et nous prions pour en avoir un.

ANIMATEUR :
Pourquoi avez-vous pensé ainsi au lieu d’avoir un enfant immédiatement après votre mariage?

MARI :
C’est parce que le mariage est un peu comme la naissance. Au début, dans un mariage, vous êtes comme des enfants; vous venez tout juste de vous marier et vous attendez un enfant tout de suite. J’estime que même votre situation économique n’est pas bonne si vous venez tout juste d’amorcer votre vie de jeunes mariés. Vous n’avez aucune indication de ce que sera la vie. C’est un problème pour de nombreux couples nouvellement mariés. Je conseille d’attendre au moins un an et ensuite vous pouvez avoir un enfant, au lieu de le faire immédiatement et d’avoir ensuite des problèmes. Vous faites face à une nouvelle situation comme jamais auparavant.

ANIMATEUR ::
Comment prévoyez-vous chasser la pauvreté?

MARI :
Peut-être en travaillant fort. Peu importe l’emploi que vous choisissez. Même s’il s’agit de faire le ménage ou le nettoyage, vous devez être prêt à travailler fort pour réduire la pauvreté et mener une belle vie.

ANIMATEUR :
Je peux constater que vous avez des vaches, des poulets, des chèvres et une ferme. Cela démontre au moins que vous pouvez gagner un peu votre vie. Vos parents vous ont-ils conseillés à propos du mariage?

FEMME :
Ils ne nous ont jamais conseillés au sujet de quoi que ce soit. Ce sont des Maasais typiques et ils dépendent complètement de leurs traditions culturelles. Mon beau-père ne peut même pas venir dans ma maison. Ils ne sont pas disposés à donner des conseils à propos de n’importe quoi. Mais nous avons reçu des conseils d’amis proches.

ANIMATEUR :
Votre mari a peut-être reçu des conseils?

MARI :
Non. Aucun de nos parents n’a dit : « Si vous faites ceci, vous serez comme cela ou bien voilà ce qui arrivera. » Ils vous conseillent d’avoir dix vaches, mais si vous y pensez bien, cela ne présente aucun avantage. Actuellement, nous cultivons une petite parcelle de terre de façon intensive et la seule vache que nous avons donne beaucoup de lait.

ANIMATEUR :
Madame, avez-vous des inquiétudes à propos du mariage?

FEMME :
Oui. J’ai peur d’être pauvre. Je m’inquiète de savoir si je parviendrai à prendre soin de mes enfants et à les envoyer à l’école. Parfois, je pense que je réussirai et que je mènerai une belle vie, mais parfois j’ai peur.

ANIMATEUR :
Monsieur, vous envisagez d’avoir un enfant après un an de mariage. De quoi vous souciez-vous?

MARI :
Des voisins. Que disent-ils à mon sujet? Parviendrai-je à construire une bonne maison et à prendre soin de ma famille? Pour bâtir une maison moderne, il faut beaucoup d’argent et mon salaire est très modeste. J’ai des emplois occasionnels et la paie est très maigre, et comme elle dépend du travail que je peux trouver, je ne peux pas prévoir combien je gagnerai. Est-ce que j’y parviendrai? Serai-je un bon père attentionné qui donne une chance à sa femme d’avoir une belle vie?

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Deuxième entrevue Le deuxième mois de la grossesse

Personnages:

Animateur
Femme
Mari

ANIMATEUR :
Bien des gens pensent que lorsqu’une femme est enceinte, c’est malchanceux de faire des projets ou de prendre des décisions à l’avance au sujet de l’accouchement. D’autres croient même que l’annonce de la grossesse peut provoquer de la sorcellerie ou une autre malchance. Aujourd’hui, nous allons parler de ces sujets avec un jeune couple de 23 et 22 ans, vivant dans un village près d’Arusha, en Tanzanie. Ils travaillent à leur compte et sont pauvres, car ils sont tributaires de travaux occasionnels quotidiens. Ils sont mariés depuis un an et envisagent d’avoir bientôt un enfant.

Au cours de la dernière émission, nous avons abordé les soins familiaux et la planification familiale. Le couple a parlé des débuts de la vie après le mariage. Vous avez appris qu’ils envisagent d’avoir un enfant. Ils vivent ensemble depuis près d’un an maintenant. Ils ont mentionné que cette décision serait prise ensemble, entre le mari et la femme. Trois mois après leur première rencontre, le réalisateur est retourné les voir. Ils vont nous dire s’ils ont réussi à concevoir un enfant comme ils l’avaient planifié.

La discussion se poursuit entre notre réalisateur et le couple.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ.

ANIMATEUR :
Comment vous sentez-vous à l’idée d’avoir un enfant?

FEMME :
Je me sens bien et je remercie Dieu d’avoir réussi dans mes projets et j’ai l’impression d’avoir conçu un enfant. Je suis enceinte depuis maintenant deux mois.

ANIMATEUR :
Comment êtes-vous certaine d’avoir conçu un enfant et d’être enceinte?

FEMME :
Je me sens différente par rapport à d’habitude. Je n’ai pas eu mes menstruations et j’ai commencé à vomir, à dormir et à me sentir fatiguée. J’ai envie de manger seulement certains aliments et si je mange une sorte d’aliments aujourd’hui, je ne peux pas manger la même chose le lendemain.

ANIMATEUR :
Comment réagit votre mari à tout cela?

FEMME :
Je remercie Dieu d’avoir un bon mari. Il a mis de côté toutes les mauvaises traditions. Il cuisine pour moi et fait d’autres travaux. Dans cette région, les hommes ne sont pas autorisés à faire de tels travaux, mais mon mari est différent. Il peut cuisiner et aller chercher de l’eau pendant que je dors. Ce mois-ci, j’ai eu des problèmes, mais mon mari a vraiment été encourageant.

ANIMATEUR :
Monsieur, qu’avez-vous ressenti quand votre femme est tombée enceinte?

MARI :
Au début, je me suis senti très mal parce que j’ai commencé à m’inquiéter pour l’avenir. Dans notre région, les hommes ne sont absolument pas autorisés à cuisiner. Mais ma femme est fatiguée. J’ai donc décidé de changer et de faire le travail pour bâtir ma propre famille. J’ai aussi appris avec mes amis proches et j’ai pu aider ma femme. Et je savais bien évidemment que cela ne durerait pas toujours! (Rires du mari, de la femme et du réalisateur)

ANIMATEUR :
En tant que mari, qu’est-ce qu’il faut faire?

MARI :
Ce qui est important, c’est que la mère connaisse ses propres besoins et s’assure de prendre des repas équilibrés et de manger au bon moment. En tant que père et mari, je devrais savoir quel genre d’aliments elle préfère ou non aujourd’hui, afin de pouvoir lui apporter ceux qu’elle aime. Et je pense que les aliments comme les fruits sont importants pour une femme enceinte, et c’est la responsabilité du mari de s’assurer de satisfaire tous ses besoins. (Rires de la femme)

ANIMATEUR :
Avez-vous réussi à le faire?

FEMME :
Je remercie Dieu que des fruits sont disponibles. (Rires de la femme et du mari) Je peux même boire du jus à minuit et il y a des fruits disponibles tout le temps. Il s’occupe vraiment bien de moi. (Rires) Si je veux des oranges, j’en ai!

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Troisième entrevue Le troisième mois de la grossesse

Personnages:

Animateur
Mari
Femme
Voisine et mère

ANIMATEUR :
Nous parlons de la famille, de la grossesse et des soins infantiles avec notre couple qui attend un enfant. Nous nous sommes rencontrés aujourd’hui au troisième mois de grossesse de la mère. Nous allons parler de ses progrès et de leurs préparatifs pour la venue du bébé. Comment progresse le bébé dans l’utérus? Quelles sont les responsabilités de la famille à ce stade-ci?

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATEUR :
Madame, dites-nous ce qui s’est passé après deux mois de grossesse et maintenant durant votre troisième mois?

FEMME :
Au troisième mois, je me sens bien. Je ne me sens pas tellement fatiguée et je n’ai plus de vomissements. Je peux manger tous les aliments et je ne ressens aucun inconfort. Cela allait très mal au début de ma grossesse. Si je mangeais une orange un jour et une autre le lendemain, je vomissais. Mais maintenant je me sens un peu mieux. La semaine dernière, je suis allée à la clinique et on m’a dit de manger des fruits et des légumes verts au lieu de boire du jus. Je peux vous dire que je buvais régulièrement beaucoup de jus. (Rires de la femme et du réalisateur

ANIMATEUR :
Monsieur, est-ce vrai? A-t-elle bu beaucoup? (Les rires se poursuivent)

MARI :
Oui. Elle était vraiment assidue et buvait beaucoup de jus. (Les rires se poursuivent)

ANIMATEUR :
Que pensez-vous maintenant d’aller à la clinique pour passer un examen prénatal?

MARI :
Elle a déjà commencé à se rendre à la clinique ce mois-ci. Elle continuera, afin d’obtenir les conseils nécessaires et pour s’assurer que tout se passe bien avec sa grossesse.

ANIMATEUR :
Alors, madame, vous avez commencé à fréquenter la clinique?

FEMME :
Oui. On m’a examinée, on a testé mon sang et j’ai subi un test pour le VIH et il est négatif. J’ai subi un tas d’examens et on m’a dit que je n’avais pas de problèmes.

ANIMATEUR :
À quelle clinique êtes-vous allée?

FEMME :
Je suis allée à la clinique toute proche.

ANIMATEUR :
Pourquoi n’avez-vous pas consulté une accoucheuse traditionnelle?

FEMME :
C’est vrai que les accoucheuses traditionnelles ont beaucoup de connaissances. Mais le problème c’est qu’elles n’ont pas les instruments nécessaires pour faire les examens et les tests comme les tests sanguins, les tests de VIH, la tension artérielle et des choses du genre.

MARI :
Si vous suggérez d’aller voir l’accoucheuse traditionnelle, c’est bien, mais elles n’ont pas ce genre de connaissances. Elles ne peuvent pas fournir des vitamines ou des vaccins, ni faire des tests de sang et d’autres choses.

ANIMATEUR :
Que font les couples? Est-ce qu’ils aiment aller à la clinique avant et pendant l’accouchement?

FEMME :
Il y en a qui ne veulent pas aller à la clinique. Mais, à mon avis, si vous n’y allez pas, vous ne serez pas capable de prendre convenablement soin du bébé. Si vous allez à la clinique, vous suivrez les progrès de la grossesse – la santé de la mère et de l’enfant. En outre, vous saurez s’il y a des complications. Ceux qui ne vont pas à la clinique n’auront pas ces conseils ou des examens essentiels comme des tests sanguins. On mesure même la tension artérielle. De plus, on vérifie la position de l’enfant et le pouls du fœtus.

ANIMATEUR :
Au cours des derniers mois, comment estimez-vous vos progrès et ceux du bébé?

FEMME :
Il y a eu quelques ennuis en cours de route. J’étais tellement fatiguée et j’avais des maux de tête. Un autre problème est survenu car j’ai eu de légers saignements pendant quelques jours – j’avais tellement peur de faire une fausse couche. Alors, je remercie Dieu pour son aide précieuse. À la clinique, ils ont fait des vérifications et n’ont pas trouvé de problèmes graves. Ils m’ont donné quelques comprimés de fer. Depuis que je les prends, j’ai commencé à retrouver mon énergie.

ANIMATEUR :
Avec tous les problèmes que vous avez eus, étiez-vous toujours capable de faire tout votre travail?

FEMME :
Parfois, je n’y arrivais pas. J’étais tout simplement très fatiguée. Mais quand je n’y arrivais pas, mon mari m’aidait, par exemple en nettoyant la maison, en allant chercher de l’eau, en ramassant du bois de chauffage et en faisant d’autres travaux durs.

ANIMATEUR :
Lorsque vous êtes allée à la clinique, est-ce que la sage-femme vous a donné des conseils à propos de votre régime alimentaire?

FEMME :
Elle m’a dit de manger beaucoup d’aliments différents et de boire suffisamment d’eau. En général, elle m’a dit de manger tout aliment qui me faisait envie mais de m’assurer de consommer beaucoup d’aliments différents, surtout des légumes-feuilles verts et des aliments comme des haricots, des œufs et de la viande pour demeurer en bonne santé et forte.

ANIMATEUR :
Suivez-vous ce conseil?

MARI :
Nous essayons de faire tout notre possible en travaillant dur. Nous n’avons pas d’économies pour cela. Alors, nous travaillons dur et nous gagnons de l’argent pour acheter de la nourriture. Si vous ne travaillez pas, la nourriture ne vous tombera pas dans le bec. Mais si vous travaillez dur, vous gagnerez des sous et vous pourrez acheter assez de nourriture. Nous remercions aussi Dieu d’avoir une ferme sur laquelle nous avons planté des haricots, du maïs et d’autres cultures. Nous produisons donc une grande partie de nos propres aliments et nous n’avons pas besoin d’en acheter. Nous travaillons vraiment fort pour acheter de la viande et des fruits.

ANIMATEUR :
Avez-vous mis de l’argent de côté pour l’arrivée du bébé?

MARI :
En vérité, nous n’avons pas économisé d’argent. Lorsque la sage-femme a conseillé que ma femme devrait manger des fruits, nous n’avions pas d’argent. Mais nous avons travaillé fort et acheté des fruits, sur les conseils de la sage-femme. Vous faites n’importe quel travail qui vous rapporte de l’argent. Et il faut également faire plus attention à son argent. J’avais l’habitude de sortir et de me détendre le soir avec d’autres hommes en buvant de la bière. Mais je me suis rendu compte que la bière coûte très cher et que si vous vous en passez, vous pouvez faire des économies. J’ai réussi à le faire et nous y sommes parvenus jusqu’à présent.

ANIMATEUR :
Quels ont été les conseils de votre belle-mère durant ces trois mois?

FEMME :
Elle a été proche de moi pour m’aider quand j’en avais besoin. Si j’avais besoin de lait, elle m’en fournissait. Tout ce que je voulais d’autre, elle me le donnait si elle pouvait se le procurer. Mais elle ne m’a jamais donné de conseils.

ANIMATEUR :
Pourquoi ne vous a-t-elle donné aucun conseil?

FEMME :
Je n’en suis pas certaine; je pense qu’elle a trop peur. La tradition ne l’autorise pas à nous donner des conseils. Elle était libre de me dire n’importe quoi, mais elle ne m’a jamais conseillé d’éviter quelque chose ou de faire une chose pour être en bonne santé. Elle ne m’a jamais parlé de la grossesse et de la façon de faire attention à moi.

ANIMATEUR :
Monsieur, quels conseils avez-vous obtenus de votre père?

MARI :
Il n’a rien dit, également à cause de la tradition. Il ne peut même pas entrer dans ma maison – il reste dehors. (Rires du mari et de la femme) Quand mon père me rend visite, il ne veut pas entrer. Il ne m’a même jamais conseillé. C’est maintenant l’un des plus anciens et ils gardent leurs traditions.

ANIMATEUR :
Aujourd’hui, je suis chanceux de trouver une voisine ici. (S’adressant à la voisine) Madame, on dirait que vous avez des enfants. Quels conseils avez-vous donnés à ce couple au cours des trois derniers mois sur la façon de s’occuper du bébé et de se préparer pour l’accouchement?

VOISINE MÈRE:
Mon conseil immédiat vise à mettre un peu d’argent de côté pour l’accouchement. Je sais que vous ne pouvez pas commencer à préparer de la nourriture maintenant ou à préparer quoi que ce soit pour le bébé, mais il est bon de se préparer pour l’accouchement et de commencer tôt. Économisez un peu d’argent parce que cela vous aidera pendant et après la naissance de l’enfant. Vous pouvez utiliser cet argent pour le transport, pour le traitement et même pour la nourriture, en fonction de vos besoins.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Quatrième entrevue Le cinquième mois de la grossesse

Personnages:

Animateur
Femme
Mari
Voisine et mère

ANIMATEUR :
De nos jours, lorsqu’une femme est enceinte, les médecins, les infirmières et les sages-femmes lui conseillent de se préparer pour la naissance avec sa famille. L’un des préparatifs importants consiste à discuter et ensuite à choisir le meilleur endroit pour la naissance du bébé. D’autres préparatifs importants sont la planification pour le transport, la mise de côté d’un peu d’argent et même savoir qui peut donner du sang en cas de besoin. Même si certaines personnes pensent que le fait de se préparer pour l’accouchement apportera la malchance, ce n’est pas vrai. En fait, se préparer pour l’accouchement peut permettre de s’assurer que les femmes et leurs bébés franchiront en toute sécurité l’étape de la naissance.

Nous interviewons un jeune couple âgé de 23 et 22 ans qui vit dans un village près d’Arusha, en Tanzanie. Ils travaillent à leur compte et sont pauvres, car ils sont tributaires de travaux occasionnels quotidiens. Ils en sont au cinquième mois de la grossesse. Aujourd’hui, nous allons constater leurs progrès au cours des deux derniers mois écoulés. Quels préparatifs ont-ils faits jusqu’à maintenant? Y a-t-il des complications au cours de ce cinquième mois?

Notre réalisateur poursuit.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATEUR :
C’est le cinquième mois de la grossesse. Y a-t-il des complications durant ce cinquième mois? Écoutons un peu la mère.

FEMME :
Je suis allée à la clinique et ils m’ont donné un vaccin, et les progrès sont bons.

ANIMATEUR :
Quel vaccin vous ont-ils donné?

FEMME:
Le vaccin pour le tétanos.

ANIMATEUR :
Combien de vaccins vous ont-ils donnés?

FEMME :
Le premier vaccin m’a été donné la première fois où je suis allée pour un examen et, ce mois-ci, ils m’ont fait une deuxième injection pour me protéger contre l’infection.

ANIMATEUR :
Quels préparatifs faites-vous au cours de ce cinquième mois (bruit de vache) concernant l’enfant en termes d’argent?

FEMME :
J’ai encore du chemin à faire – quatre mois… Je ne sais vraiment pas quoi faire. Certaines personnes me disent que c’est mal de se préparer pour quelque chose que vous n’avez pas vu. Je ne veux pas déclencher la malchance ou interférer avec les plans de Dieu en faisant le mien. (Rires de la femme)

ANIMATEUR :
Monsieur, vous préparez-vous à accueillir un enfant? Quels préparatifs avez-vous faits jusqu’à présent?

MARI :
(Prenant une longue respiration) Comme ma femme l’a déjà dit (rires de la femme), nous n’avons pas fait beaucoup de préparatifs. (Bruit de vache) Mais je pense que vous avez raison. Nous devrions préparer quelque chose afin d’être prêts à l’approche de l’accouchement.

ANIMATEUR :
Que savez-vous à l’heure actuelle des choses nécessaires pour avoir un bébé?

MARI :
Vraiment, nous ne savons rien. Mais nous entendons des gens dire qu’il faut mettre de côté un peu d’argent et même de la nourriture. Si vous économisez un peu d’argent, cela peut réduire la tension. Nous en sommes encore aux préparatifs. Nous n’avons pas encore d’argent de côté, mais nous croyons que nous en aurons. Une fois que nous en aurons, nous l’économiserons pour l’invité, c’est-à-dire pour notre enfant.

ANIMATEUR :
Nous avons de nouveau été chanceux de trouver une voisine et mère, qui est une amie de ce couple. (S’adressant à la voisine) Pouvez-vous nous dire quelles choses sont importantes au cours du cinquième mois pour se préparer à la venue d’un enfant?

VOISINE ET MÈRE :
Au cinquième mois, vous devriez avoir économisé un peu d’argent pour aller à la clinique et pour acheter tout ce dont la sage-femme pourrait avoir besoin – des fournitures comme des gants, de la ouate et des médicaments. Il est également bon de penser aux frais de transport. Il s’agit de choses importantes auxquelles il faut penser lors des préparatifs pour accueillir un enfant.

ANIMATEUR :
Avez-vous bien géré ces genres de préparatifs?

VOISINE ET MÈRE :
Oui, j’y suis parvenue. J’ai économisé un peu d’argent et acheté une seringue, des gants et d’autres fournitures nécessaires. Si vous n’avez pas d’argent du tout, vous pourriez vous retrouver dans l’embarras.

ANIMATEUR :
Saviez-vous que de telles choses étaient nécessaires?

VOISINE ET MÈRE :
Oui, parce qu’on me l’avait dit à la clinique à l’approche de ma date d’accouchement.

ANIMATEUR :
Avez-vous vu des couples faire ces genres de préparatifs avant la naissance?

VOISINE ET MÈRE :
Dans le village, c’est difficile. Beaucoup de femmes doivent accoucher à la maison par manque d’argent. Elles n’ont pas de sous pour se rendre à la clinique pour y accoucher et pour rentrer à la maison. (Bruit de vache) Elles ont également peur des coûts à la clinique. Au moins, l’accoucheuse traditionnelle peut attendre quelques jours pour être payée.

ANIMATEUR :
De retour au mari et à la femme. (Parlant au couple) On croit en général que les femmes enceintes ne devraient pas manger certaines sortes d’aliments. Avez-vous entendu parler de ces croyances dans le village?

MARI :
Je ne pense pas qu’il y ait une sorte d’aliment qui soit mauvais pour l’enfant et la mère, mais on nous a parlé de certains médicaments que la mère ne devrait pas prendre. À propos d’aliments qui peuvent affecter l’enfant, j’ai entendu des gens parler dans le village, mais la sage-femme nous a dit de manger le genre d’aliment que nous voulions et que nous pouvions trouver. Je n’ai jamais vu un enfant affecté par la nourriture consommée durant la grossesse.

Animateur:
Madame, avez-vous déjà entendu parler de telles croyances – que certaines sortes d’aliments peuvent affecter l’enfant?

FEMME :
Oui – on m’a dit de ne pas manger d’œufs car cela donnera un enfant de très grande taille. En outre, on dit que les croustilles peuvent rendre un enfant très gros et très gras. Mais, à la clinique, la sage-femme nous a dit que ces choses-là ne sont pas vraies. Elle nous a conseillé de manger simplement de bons aliments et de ne pas se faire trop de soucis. Ainsi, lorsque j’ai envie de manger un aliment en particulier, je le mange tout simplement. (Rires de l’animateur et de la femme)

ANIMATEUR :
Monsieur, que pouvez-vous dire au sujet des soins à un enfant qui n’est pas encore né?

MARI :
D’après mon expérience il est vraiment difficile de prendre soin d’un enfant qui n’est pas encore né. Parfois, la mère rit, mais cela peut changer en une minute. (Rires de la femme et du réalisateur)

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Cinquième entrevue Le septième mois de la grossesse

ANIMATEUR :
Un volet très important des préparatifs en vue de l’accouchement consiste à mettre de l’argent de côté. Les économies sont cruciales en cas de complications et si un couple doit se rendre à l’hôpital lorsque le travail est commencé. Économiser de l’argent est considéré comme étant la responsabilité du mari, mais les femmes peuvent également faire des activités génératrices de revenus en vue de se préparer pour l’accouchement.

Personnages:

Animateur
Mari
Femme
Voisine et mère

ANIMATEUR :
Nous sommes à nouveau avec la famille d’un village situé dans la région d’Arusha en Tanzanie. Au cours de notre émission d’aujourd’hui, nous allons parler des progrès au septième mois de la grossesse. Comment le mari aide-t-il sa femme dans ses tâches? Comment vont les préparatifs? Voici l’entrevue.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATEUR :
Madame, dites-nous comment vous vous sentez au cours de ce septième mois de votre grossesse.

FEMME :
Je me sens très fatiguée et faible. Si je marche, j’ai juste envie de dormir. J’ai parfois des maux de dos ou de tête si je marche trop longtemps. Je me sens très fatiguée, même si je m’encourage en me disant que la fin du voyage approche.

ANIMATEUR :
Prenez-vous bien soin de vous ou bien …?

FEMME :
Ce n’est pas comme c’était il y a quelque temps (rires du réalisateur, du mari et de la femme). Même me laver les jambes est un travail difficile (rires généralisés), mais je m’encourage. Et mon mari m’aide beaucoup.

ANIMATEUR :
Monsieur, comment vous sentez-vous? Êtes-vous fatigué? L’amour est-il en baisse ou bien …?

MARI :
Je ne peux pas dire que mon amour pour ma femme diminue, car je l’aime toujours ainsi que le bébé que nous attendons.

ANIMATEUR :
Comment vous débrouillez-vous pour aider votre femme avec les responsabilités comme le transport de choses lourdes? Est-ce une tâche difficile?

MARI :
En vérité, je me débrouille. Parfois, elle me dit : « J’aimerais que tu fasses ceci ou cela » et, normalement, elle me dit ce qu’elle n’aime pas, et si parfois je l’irrite, elle me dit qu’elle est fâchée (rires de la femme), peut-être parce que je suis en retard pour faire la cuisine. (Bruit de vache) De cette façon, j’obtiens beaucoup d’aide de sa part et je ne m’inquiète pas trop de la raison pour laquelle elle est fâchée, pense de cette façon, ne mange pas. En outre, j’apprends encore parce que nous en sommes au septième mois de sa grossesse et je garde à l’esprit l’idée que si quelque chose arrive, je dois le supporter. (Bruit de vache)

ANIMATEUR :
Madame, comment va le bébé? Est-ce qu’il joue ou bouge?

FEMME :
Euh! Au début, j’avais peur quand je sentais quelque chose jouer dans mon ventre parce que je n’y étais pas habituée (rires). J’ai donc décidé de demander à la clinique : « Comment cela arrive-t-il? » Alors, on m’a répondu que c’était courant. Je n’avais pas l’habitude mais, ce mois-ci, il joue et je me sens assez bien et je m’y habitue.

ANIMATEUR :
Monsieur, et vous? Étiez-vous surpris et inquiet la première fois que vous avez entendu le bébé jouer dans l’utérus de votre femme?

Mari :
Moi, je me sentais très bien, parce que c’était différent du mois précédent. (Bruit de vache) Au début, j’avais un peu peur quand j’entendais ma femme dire que quelque chose s’amusait dans son utérus. Je pensais que cela pouvait peut-être être trop fort.

Animateur :
Madame, quels préparatifs avez-vous faits pour accueillir le bébé?

FEMME :
Euh! Nous avons préparé certaines choses dont je me servirai pour accueillir mon bébé, mais nous en sommes encore au stade des préparatifs. Nous avons réussi à économiser un petit peu d’argent au cours des deux derniers mois, alors c’est bien. Cependant, si j’ai un problème, je devrai utiliser cet argent (rires généralisés)! Mais nous envisageons d’économiser un peu plus durant le prochain mois afin d’être bien préparés à toute éventualité. (Bruit de vache)

ANIMATEUR :
Monsieur, citez-nous quelques-uns des défis les plus durs, quelques-unes des choses qui vous font le plus peur alors qu’il reste seulement deux mois avant que votre femme mette le bébé au monde?

MARI :
Une chose qui a représenté tout un défi pour nous c’est de penser comment nous allons prendre soin du bébé, parce qu’il a besoin de soins et d’attention
à manger, à boire … euh (hésitation et rires de la femme), il faudra élever le bébé. Il aura de grands besoins pour bien des choses. (Bruit de vache) Mais nous sommes persuadés qu’il aura toutes ces choses auxquelles nous pensons et qu’en raison de nos bonnes idées nous réussirons.

ANIMATEUR :
À votre avis, quel sera le meilleur endroit pour l’accouchement? En avez-vous parlé?

MARI :
Bien des gens nous disent que l’hôpital est très bien. Mais c’est loin également et, si le travail commence en pleine nuit, il est difficile de s’y rendre. La sage-femme à la clinique voisine est aussi très aimable et elle s’est bien occupée de ma femme, alors c’est peut-être un bon endroit. Vraiment, nous sommes déconcertés au sujet du lieu de l’accouchement, mais nous avons décidé que ce n’est pas bon d’accoucher à la maison ou chez l’accoucheuse traditionnelle. Ce n’est pas sécuritaire car des problèmes peuvent survenir subitement et l’accoucheuse traditionnelle ne dispose pas des mêmes médicaments et du même matériel que la clinique.

FEMME :
Je ne me fie pas entièrement aux hôpitaux. Mais je crois que, si Dieu l’a prévu, j’accoucherai de belle façon. Choisir le meilleur hôpital ne sera d’aucune utilité; ce qu’il faut c’est simplement prier Dieu pour que j’accouche en toute sécurité. Je ne sais rien d’autre…

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MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Sixième entrevue Le huitième mois de la grossesse

Personnages

Animateur
Mari
Femme
Voisine et mère

ANIMATEUR :
Il faudrait encourager les hommes et les femmes à discuter de sujets touchant la grossesse et l’accouchement, et plus précisément pour savoir comme faire des économies pour l’accouchement, fréquenter une clinique prénatale ou anténatale, prendre soin de la mère pendant la grossesse et élaborer un plan pour se rendre jusqu’à un établissement de santé quand le travail commence. Lorsque ces sujets ne sont pas abordés à l’avance, les couples ne sont pas préparés pour la naissance du bébé. L’éloignement des établissements de santé et le manque de transport sont des obstacles très difficiles pour certaines des femmes enceintes et certains des couples mariés et bon nombre n’envisagent même pas d’essayer de se rendre dans un établissement de santé si le travail commence en pleine nuit.

Nous sommes de retour avec la famille qui en est maintenant à son huitième mois de la grossesse. Quels préparatifs ont-ils faits jusqu’à présent? Notre réalisateur a de nouveau rendu visite au couple et voici leur conversation.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATEUR :
Madame, racontez-nous ce que dit la sage-femme au sujet de votre santé durant ce huitième mois de votre grossesse?

FEMME :
Le développement du fœtus est bon et le bébé joue. Mais elle m’a dit que je dois m’assurer de faire des exercices.

ANIMATEUR :
Quel genre d’exercices faites-vous?

FEMME :
Je marche seulement quelques kilomètres, pas vite – J’essaie de marcher lentement.

ANIMATEUR :
Et comment va le papa? Vous accompagne-t-il durant cet exercice?

FEMME :
Quand il rentre à la maison, nous allons parfois marcher ensemble.

ANIMATEUR :
Papa, je pense que maman ou votre femme est fatiguée ces jours-ci. Êtes-vous à l’aise de marcher avec elle?

MARI :
Je suis à l’aise de marcher avec elle. (Bruit de vache) Marcher avec elle ne signifie pas être oisif ou n’avoir rien à faire. Si nous marchons ensemble tout en parlant, nous nous sentons revigorés au retour à la maison.

ANIMATEUR :
Au cours de ce huitième mois, il y a des plans importants à faire, comme savoir où accoucher et prévoir le transport. À quelle distance se trouve l’hôpital?

MARI :
Il se trouve à environ 10 kilomètres de notre maison, mais la clinique est proche
elle n’est qu’à deux kilomètres d’ici.

ANIMATEUR :
Avez-vous un moyen de transport ou bien …?

MARI :
Nous envisageons de louer un moyen de transport. Je pense que ce sera d’une grande utilité pour nous rendre à l’hôpital si nous devons y aller. Dans le village, quelques personnes ont une voiture et nous pourrons appeler l’une d’elles en cas d’urgence pour nous rendre à l’hôpital.

ANIMATEUR :
Combien vous demande-t-on pour parcourir les 10 kilomètres de chez vous à l’hôpital?

MARI :
Cela dépend. Je pense qu’on demande habituellement 15 000 ou 20 000 shillings tanzaniens (Note de la rédaction : environ 11 à 15 $US ou 8 à 11 euros). On ne peut pas vous demander plus de 20 000 shillings.

ANIMATEUR :
Avez-vous mis de côté cette somme d’argent?

MARI :
Oui, j’ai mis de côté cette somme et aussi un peu d’argent pour l’accouchement –que ce soit à la clinique ou à l’hôpital.

ANIMATEUR :
Avez-vous préparé de la nourriture pour la période qui suivra l’accouchement de votre femme?

MARI :
Je suis encore au stade des préparatifs. Nous n’avons pas encore terminé la préparation de toutes les choses importantes et nécessaires, mais nous nous préparons. (Bruit de vache)

ANIMATEUR :
Maman, selon vous qui vous aidera après votre accouchement? Qui vous aidera dans vos tâches ménagères comme la cuisine, le ménage et la lessive?

FEMME :
Je pense que tout dépendra de mon mari. Il sera proche de moi, prêt à m’aider, mais également ma belle-mère, parce qu’elle ne m’a jamais laissée seule. Elle vient toujours tôt le matin et nous pouvons rester ensemble pendant des heures. Elle me demande toujours si j’ai des problèmes. Je pense qu’elle sera en mesure de m’aider. Mais je serai principalement tributaire de mon mari.

ANIMATEUR :
À en juger par le temps qui vous reste d’ici l’accouchement, la préparation vous semble-t-elle bien aller?

FEMME :
Les préparatifs vont bien. Nous nous sommes entendus sur ce que nous ferons quand les douleurs du travail commenceront et nous avons économisé un peu d’argent, même si nous essayons encore de faire d’autres économies. Nous n’avons pas terminé, mais nous avons fait quelque chose pour nous préparer en vue de cette naissance.

ANIMATEUR :
(Parlant à la voisine) Voisine et mère, vous voilà ici avec nous. Veuillez nous dire quelles sont les choses importantes que nous devrions viser alors qu’il reste un mois. Quelle serait votre principale priorité?

VOISINE ET MÈRE :
La première priorité consiste à aller passer un autre examen à la clinique afin de s’assurer que le bébé se trouve dans une bonne position pour la naissance. Une autre chose est l’exercice. Il est bon de faire de l’exercice. Il est bon de faire de l’exercice pour accoucher facilement. Je sais que vous vous sentez peut-être trop fatiguée, mais vous devez vous forcer, parce qu’en faisant de l’exercice vous accoucherez facilement. Une autre chose consiste à vous assurer d’être bien préparés avec l’argent et tout le reste dont vous pourriez avoir besoin à la clinique quand vous irez pour l’accouchement. La sage-femme nous conseille généralement ce qu’il faudrait apporter.

ANIMATEUR :
Papa, avez-vous quelque chose à ajouter?

MARI :
Je n’ai rien à ajouter mais je remercie Dieu pour ce mois, le huitième de la grossesse de ma femme. Elle a été en bonne santé et c’est très bien. Nous nous sentons bien préparés. Il ne reste que quelques semaines avant l’arrivée de notre enfant – le voyage est long.

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Septième entrevue Le neuvième mois de la grossesse

Personnages

Animateur
Mari
Femme
Voisine et mère

ANIMATEUR :
Les couples devraient parler des questions relatives à la grossesse et à l’accouchement et plus précisément pour savoir comme faire des économies pour l’accouchement, fréquenter la clinique, prendre soin de la mère pendant la grossesse et élaborer un plan pour se rendre à un établissement de santé quand le travail commence. De nombreux couples n’envisagent pas d’économiser pour d’éventuelles complications. L’éloignement des établissements de santé et le manque de transport sont des obstacles très difficiles pour certaines des femmes enceintes et certains des couples mariés et bon nombre n’envisagent même pas d’essayer de se rendre dans un établissement de santé si le travail commence en pleine nuit. C’est une question de préparatifs avant l’accouchement.

Nous sommes de retour avec la famille qui en est maintenant au neuvième mois de la grossesse. Le couple attend le bébé à tout moment. Quels préparatifs ont-ils faits jusqu’à présent? Notre réalisateur a de nouveau rendu visite au couple et voici leur discussion.

ANIMATEUR :
Madame, nous nous retrouvons durant le neuvième mois de votre grossesse, alors que nous espérons que Dieu vous donnera un bébé à tout moment. Avez-vous des problèmes de santé à l’heure actuelle?

FEMME :
J’ai des maux de dos depuis longtemps mais maintenant la situation s’aggrave. En outre, je ne peux pas marcher très loin et je me sens fatiguée en permanence.

ANIMATEUR :
Y a-t-il des problèmes avec le bébé qui bouge?

FEMME :
Le bébé bouge bien. Et souvent le bébé a faim.

ANIMATEUR :
Comment savez-vous que le bébé a faim?

FEMME :
Quand j’ai faim, le bébé a faim aussi. Et quand j’essaie de manger, je me sens étourdie.

ANIMATEUR :
Qu’en est-il du bonheur et de la colère? Le bébé les ressent-il?

FEMME :
Oui! Bébé le sait. Je sais pas comment, mais le bébé arrête de bouger quand je suis fâchée, et quand je ris, le bébé rit aussi.

ANIMATEUR :
Avez-vous été en mesure de préparer et de mettre en ordre les choses qui sont nécessaires?

FEMME :
J’ai un peu d’argent, même si ce n’est pas suffisant. J’ai préparé des vêtements et un peu de nourriture et je suis convaincue que cela suffira.

ANIMATEUR :
Pensez-vous que vos parents peuvent vous aider dans vos préparatifs?

MARI :
Ils nous ont dit de ne pas nous fier sur eux. Nous devons compter sur nous-mêmes parce qu’ils ont leurs familles à s’occuper.

ANIMATEUR :
Vous voulez dire qu’il n’ont rien donné à l’avance pour leur petit-enfant?

MARI :
Pour être honnête, rien. Ce qu’ils attendent, c’est leur petit-enfant – uniquement cela. Ils pensent peut-être qu’il n’est pas nécessaire pour eux de préparer quoi que ce soit. Ils nous ont simplement dit d’amener le petit afin de pouvoir le voir.

ANIMATEUR :
Il existe de nombreuses sortes de préparatifs : des préparatifs pour la maison, pour l’hôpital et pour la mère. Où en sont-ils actuellement?

MARI :
Au sujet des préparatifs pour la maison, c’est bon. Pour l’hôpital, nous avons essayé de préparer ce qu’on nous a dit de prévoir et nous avons fini.

ANIMATEUR :
Peut-être que certains préparatifs coûtent cher. Pouvez-vous aider les auditeurs à comprendre combien coûteront vos préparatifs?

FEMME :
Le coût dépendra du lieu de l’accouchement. Par exemple, certains hôpitaux pourraient coûter 60 000 shillings, d’autres 30 000 et un hôpital gouvernemental 20 000. Pour une opération, c’est 150 000 shillings et il y a d’autres frais, comme un lit. On m’a dit que, lorsque vous accouchez à la maison, il n’y a pas besoin d’argent.

ANIMATEUR :
Les femmes qui accouchent à la maison – peuvent-elles être certaines que le bébé sera en bonne santé?

FEMME :
Certaines personnes qui ont accouché à la maison disent qu’elles n’ont eu aucun problème. Mais je me suis préparée moi-même en mettant de côté de l’argent et je me rendrai jusqu’à l’hôpital le moins cher parce que je n’ai pas assez d’argent pour aller à l’hôpital plus cher.

ANIMATEUR :
Papa, vous estimez peut-être qu’il est mieux d’accoucher à la maison parce que cela ne coûte rien pour le transport à l’hôpital, pour préparer de la nourriture pour la mère et pour le transport à la maison. Êtes-vous d’accord?

MARI :
Je suis d’accord avec ma femme pour qu’elle aille à l’hôpital. Et nous sommes prêts pour cela. C’est difficile si vous ne vous préparez pas mais nous sommes prêts.

ANIMATEUR :
Voisine, nous attendons ce bébé depuis maintenant neuf mois. Que pouvez-vous dire à propos de ce sujet très important?

VOISINE ET MÈRE:
Ces jours-ci, nous attendons car la mère peut accoucher à tout moment, alors la chose la plus importante c’est le transport. Vous pouvez vous préparer en vue de communiquer avec les personnes qui ont le moyen de transport et peuvent vous aider rapidement, mais nous n’avons trouvé personne jusqu’à présent et il est impossible d’aller à l’hôpital. Si Dieu fait ses merveilles à la maison, nous l’en remercions. Mais nous ne voulons pas qu’elle accouche à la maison parce que ce n’est pas sécuritaire pour le bébé ni pour la mère. Un tas de maladies peuvent surgir à l’accouchement et nous voulons une situation aussi sécuritaire que possible. Honnêtement, leur projet d’aller à l’hôpital est bon. Mais ils doivent garder le transport à proximité en tout temps.

ANIMATEUR :
Qu’en est-il de vous en tant que famille? Lorsque le bébé va arriver, avez-vous une idée de la façon de s’en occuper?

FEMME :
Pas encore, mais je demanderai à un médecin comment prendre soin du bébé. En outre, j’ai une voisine charmante qui a de l’expérience et elle pourra me dire comment le faire car c’est mon premier bébé. Je crois qu’elle m’aidera.

ANIMATEUR :
Papa, et vous? Avez-vous de l’expérience pour accueillir un bébé et prendre soin de lui?

MARI :
Je n’en ai pas. Comme elle l’a dit, c’est notre premier enfant et je n’ai jamais porté un bébé. Les gens disent qu’un nouveau-né est si petit que si vous le portez sans y faire suffisamment attention, vous pouvez le laisser tomber. Mais je demanderai à d’autres comment il faut faire.

ANIMATEUR :
Le médecin vous a-t-il donné des conseils pendant votre grossesse?

FEMME :
Le médecin m’a dit que la chose importante c’est de me préparer et de faire des exercices et aussi d’écouter pour m’assurer que le bébé bouge. Si le bébé ne bouge pas, je dois le signaler à l’hôpital.

ANIMATEUR :
Vous avez relevé tellement de défis du le premier mois de votre grossesse jusqu’à maintenant. Que pouvez-vous dire aux autres qui sont mariés ou sur le point de l’être?

FEMME :
Beaucoup d’hommes se tiennent loin de leurs épouses lorsqu’elles sont enceintes. Ils ne devraient pas. Ils devraient faire comme mon mari. Les hommes sont censés aider leurs femmes à faire le ménage et à cuisiner. Ils peuvent contribuer au travail et nettoyer la cuisine, et non pas s’éloigner de leurs femmes. Ce n’est pas une solution; cela ne fait qu’aggraver les problèmes pour leurs épouses. Si la femme est fâchée, c’est à cause du bébé dans son utérus. Parfois, une femme enceinte peut être irritée, ressentir des douleurs et ne pas pouvoir faire des travaux durs.

MARI :
Les femmes enceintes devraient éviter les travaux durs pour s’assurer de ne pas faire une fausse couche. Certains hommes conduisent leurs femmes chez leur mère ou leur belle-mère qui s’en occupent. Ce n’est pas bon parce que les mères ont aussi leurs propres familles à s’occuper. Un mari doit assumer la responsabilité de prendre soin de sa femme.

ANIMATEUR :
Souvent, les hommes disent à leurs épouses de se rendre seules à la clinique. Madame, qu’en dites-vous?

FEMME :
J’y vais avec mon mari quand il peut. S’il ne peut pas, c’est correct, mais j’ai besoin de sa compagnie.

ANIMATEUR :
Avez-vous entendu d’autres femmes parler de leurs maris qui ne les accompagnent pas à la clinique?

FEMME :
Oui! Les infirmières disent que les hommes ont peur d’y aller parce que, si une femme est enceinte, on lui fait passer un test sanguin et les hommes n’aiment pas être testés. Ils ne savent pas s’ils sont séropositifs. Mais mon mari y est allé et a été testé et il n’est pas séropositif.

ANIMATEUR :
Quel conseil donnez-vous aux pères?

MARI :
Je leur conseille d’aller avec leur femme à une clinique. C’est une preuve d’amour et d’attention.

ANIMATEUR :
Une femme enceinte est fatiguée tous les jours. Comment aidez-vous votre femme, car même prendre son bain est difficile pour elle et elle ne peut pas se baisser convenablement?

MARI :
Pour être honnête, elle me demande toujours de l’aider à se laver les pieds parce qu’elle ne peut pas se pencher. Je l’aide à prendre son bain jusqu’à ce que je sois sûr qu’elle est bien propre. Je l’aide vraiment.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

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Huitième entrevue La naissance

Personnages

Animateur
Mari
Femme
Sage-femme
Belle-mère

ANIMATEUR :
Ces jours-ci, les médecins, les infirmières et les sages-femmes conseillent que, lorsqu’une femme est enceinte, sa famille et elle devraient commencer à se préparer pour la naissance. L’un des préparatifs importants c’est de discuter et ensuite de choisir le meilleur endroit pour mettre le bébé au monde. D’autres préparatifs importants consistent à planifier le transport, à économiser de l’argent et même à savoir qui peut donner du sang en cas de nécessité. Même si certaines personnes pensent que la préparation de l’accouchement apportera la malchance, ce n’est pas vrai. En fait, se préparer pour l’accouchement peut contribuer à s’assurer que les femmes et leurs bébés traverseront l’épreuve de la naissance en toute sécurité.

Vous avez suivi une série d’entrevues avec un jeune couple âgé de 23 et 22 ans vivant dans un village près d’Arusha, en Tanzanie. Ils travaillent à leur compte et sont pauvres et ils sont tributaires de travaux occasionnels quotidiens. Ils ont parlé de leurs progrès et de leurs préparatifs en vue d’accueillir un bébé. Durant la discussion d’aujourd’hui, nous allons entendre ce qui s’est passé durant l’accouchement.

Le travail a commencé et le couple s’est rendu à l’hôpital. Après l’avoir examinée, le médecin a informé la mère qu’elle avait besoin d’une opération pour accoucher en toute sécurité. Le couple était inquiet et effrayé. Mais, fort heureusement, tout s’est bien passé et une petite fille en bonne santé est née. Le couple est nerveux au sujet des soins à donner à l’enfant, parce qu’ils n’ont jamais appris à s’occuper d’un bébé. Ils avaient besoin de conseils du médecin et de leur voisine. Mais la mère est hors de danger et l’enfant se porte bien.

MUSIQUE :
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL. TENIR PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ

ANIMATEUR :
Cela fait quatre semaines que nous nous sommes rencontrés pour parler du neuvième mois de votre grossesse. Il y avait un tas de préparatifs à faire, mais aujourd’hui je vous vois avec une charmante fillette. Bonjour bébé, comment vas-tu? Quand est né ce bébé?

FEMME:
Le 14 août 2008 à 14 heures à l’hôpital de Selian.

ANIMATEUR :
Comment s’appelle-t-elle?

FEMME :
Elle s’appelle Linda. C’est un prénom swahili qui signifie « protéger ».

ANIMATEUR :
Quand le travail a-t-il commencé?

FEMME :
Il a commencé après minuit, vers 2 heures du matin. Ce fut tout un défi car nous habitons loin de l’hôpital. J’ai lutté pour attendre jusqu’au matin afin d’éviter le coût excessif, mais ce ne fut pas possible. À 4 heures, nous avons dû appeler un chauffeur qui nous a pris en charge et conduits à l’hôpital.

MARI :
Oui, ce fut très dur. Ma femme souffrait énormément. J’ai appelé ma mère et ensuite elle a appelé la sage-femme. Quand la sage-femme est arrivée, elle nous a informés qu’il y avait des complications et que ma femme devrait être transportée d’urgence à l’hôpital. Alors, j’ai appelé pour commander une voiture.

ANIMATEUR :
Comment avez-vous su que c’était le moment pour l’accouchement?

FEMME :
Le médecin m’avait donné les signes précédant l’accouchement. Ils disent que c’est différent d’une femme à l’autre. Mais c’est mon expérience. J’avais eu mal dans le dos et des douleurs abdominales la veille de l’accouchement. À minuit, j’ai senti mes douleurs au dos se déplacer vers mon ventre. Alors, je me suis souvenue des conseils du médecin au sujet des signes. J’ai dit à mon mari de se mettre à la recherche d’une voiture. Je suis allée à la salle de bain et j’ai pris un bain. Lorsque les douleurs ont disparu, je suis tombée dans un sommeil profond. À mon réveil, je n’avais plus de douleurs et j’ai simplement continué mon travail. Mais, après une heure, les douleurs ont recommencé. Elles se sont poursuivies comme cela – en alternance. Et, tôt dans la matinée, nous sommes vite partis à l’hôpital pour obtenir plus d’aide.

ANIMATEUR :
Comment êtes-vous allés à l’hôpital?

FEMME :
Mon mari est malin et il m’aime. Il a tout simplement appelé son ami qui est venu en voiture et nous a emmenés à l’hôpital. Ce fut coûteux mais nous avions économisé un peu d’argent, ce qui nous a vraiment aidés. Nous avons fait des préparatifs pendant près de neuf mois. Mais lorsque le médecin a dit que j’avais besoin d’une opération, j’étais inquiète car je n’avais pas assez d’argent pour l’opération.

ANIMATEUR :
Que s’est-il passé à l’hôpital?

MARI :
Je ne pensais pas que ma femme serait opérée. Mais le médecin a dit que si je refusais, la mère et l’enfant seraient en danger. Les médecins m’ont dit que nous devions sauver leurs vies. Ils m’ont demandé si je voulais parler à ma femme avant l’opération et j’ai dit oui. Alors, je suis allé voir ma femme, je l’ai embrassée et j’ai prié pour elle. J’ai aussi prié pour le bébé dans son utérus. Ils l’ont emmenée dans la salle d’opération. Ensuite, j’ai prié Dieu. J’ai dit : « Mon Dieu, je ne veux pas perdre ma femme. Vous devez me la ramener. Je veux aussi un enfant vivant et en bonne santé. » Je n’ai pas cessé de prier et de prier encore. J’ai attendu pendant près de deux heures. Ensuite, j’ai vu quelqu’un pousser un lit vers une autre salle. Je me suis précipité vers le lit et c’était ma femme qui dormait paisiblement. On m’a dit de ne pas m’inquiéter – que les deux allaient bien. Une infirmière portait ma petite fille Linda. Elle est magnifique.

ANIMATEUR :
Qu’avez-vous ressenti quand vous avez eu votre bébé?

MARI :
Je me suis vraiment senti encouragé. J’ai remercié Dieu de m’avoir donné un enfant. Ce fut un grand moment de joie après deux heures à pleurer. Ma femme n’était pas consciente à ce moment-là mais on m’a assuré qu’elle se réveillerait dans une heure.

ANIMATEUR :
Savez-vous comment prendre soin de l’enfant?

MARI :
Je ne savais pas mais je l’ai juste tenue doucement en m’assurant qu’elle pouvait reposer sur la poitrine de sa mère, même si cette dernière était encore inconsciente. C’est venu automatiquement.

ANIMATEUR :
Comment avez-vous aidé votre femme durant cette période?

MARI :
Je me suis assuré qu’elles avaient assez de nourriture et des vêtements chauds et j’étais très proche d’elles, en leur montrant de l’amour et de l’attention à titre de père.

ANIMATEUR :
Belle-maman, vous étiez très distante durant la grossesse, mais vous êtes proche à la naissance. Pourquoi?

BELLE-MÈRE :
C’est notre culture. Nous ne sommes pas autorisés à aller voir le jeune couple lorsqu’ils sont mariés, parce que c’est mon fils. Mais, pendant l’accouchement, je peux prendre le bébé dans mes bras et cuisiner pour ma belle-fille. Je peux lui apprendre comment prendre soin de l’enfant – comment la laver, comment l’habiller et d’autres éléments importants. Parfois, le bébé pleure beaucoup ou ne dort pas la nuit durant les trois premiers mois. Je dois l’aider dans ces situations-là. C’est le premier nouveau-né de cette mère et elle ne sait pas grand chose sur la façon de prendre soin d’un bébé. J’ai donc la responsabilité de l’aider.

Acknowledgements

Rédaction : Lazarus Laiser, Radio Habari Maalum, Arusha, Tanzanie.
Révision : Ellen Brazier, directrice des programmes pour l’Afrique anglophone, Family Care International.
Traduction française : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.