Série d’enjeux – Les communautés saines

Santé

Notes au radiodiffuseur

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Cette série d’enjeux sur les communautés saines est divisée en quatre parties. La première section présente l’idée des communautés saines en partageant quatre histoires vraies sur des communautés et des membres de communautés qui ont pris l’initiative de s’aider. La deuxième section offre des renseignements de base sur les communautés saines, quelques définitions et plusieurs autres exemples d’initiatives concernant des communautés saines. La troisième section propose une panoplie d’idées pour aider les radiodiffuseurs à faire une programmation touchant les communautés saines. Et la dernière section oriente les radiodiffuseurs vers les sites Web d’organismes-ressources oeuvrant sur la scène internationale et en Afrique pour créer des communautés saines et vers d’autres ressources audio et vidéo.

Texte

Section 1. Histoire 1: Betty affirme que tout le monde en Zambie la connaît comme une femme positive. En 2001, environ 35 femmes et cinq hommes séropositifs ont commencé à se rencontrer et à verser de l’argent. Grâce à la mise en commun de leurs fonds, ils ont acheté trois porcs. Un chef leur a donné cinq acres pour les récompenser de leurs efforts. Le groupe est passé à 73membres, dont 25 sont alités. Bon nombre sont morts et beaucoup ont laissé des enfants derrière eux. Le groupe soutient les orphelins grâce aux produits de l’élevage des porcs, même s’ils doivent également payer pour les médicaments antirétroviraux. Ils ont ouvert une école pour les orphelins avec l’argent gagné. Ils nourrissent les porcs avec des aliments qu’ils font pousser eux-mêmes. Betty précise qu’ils ne peuvent pas être tributaires de donateurs, mais doivent travailler par eux-mêmes.

Histoire 2 : Berwings Sambo est un agriculteur de 44 ans, père de huit enfants, dans l’Autorité traditionnelle de Mabilabo à Mzimba, au nord du Malawi. Il a été déclaré séropositif à l’issue d’un test en 2004. Au début, il fut secoué et perturbé. Mais il accepta les résultats, commença à vivre positivement et devint un témoignage vivant qui inspira bien des gens à Mabilabo.

Après avoir pris connaissance de son état, Sambo annonça la nouvelle à sa femme et lui suggéra d’aller passer un test. Elle se révéla être aussi séropositive. Ils informèrent leurs enfants: «… Je convoquai tous mes enfants pour leur annoncer la nouvelle et, à partir de là, je commençai à les informer davantage sur le VIH/sida, jusqu’à ce qu’ils comprennent pleinement la signification de la séropositivité». Ses enfants se font toujours un plaisir de lui rappeler qu’il doit prendre ses médicaments. On lui a demandé pourquoi il lui fallait absolument annoncer la nouvelle à ses enfants alors qu’il aurait pu continuer à vivre sans qu’ils le sachent. Voici la réponse de Sambo: «Je me considère comme un exemple vivant et j’aimerais dire au monde la vérité sur le VIH et ce que cela signifie d’être séropositif. J’insiste sur la prévention de l’infection… Je souhaite que mon expérience sauve des millions de personnes dans le monde mais, avant d’atteindre des millions, je dois m’assurer que ma famille est bien informée de la réalité du VIH, car charité bien ordonnée commence par soi-même».

Sambo s’efforce de chasser la stigmatisation et la discrimination entourant le VIH, y compris les croyances selon lesquelles les personnes infectées sont des êtres humains inférieurs ou des pécheurs. Bien des gens abandonnent et rejettent encore ceux qui sont infectés, malgré d’intenses campagnes menées contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard du VIH au Malawi.

Pour encourager d’autres personnes à divulguer leur état comme lui, Sambo et quelques amis, qui sont également séropositifs, ont formé un groupe appelé Groupe de soutien contre le sida de Nkhongono. Le groupe a été impliqué dans des campagnes de sensibilisation au VIH. Ils sont également impliqués sérieusement dans des activités rémunératrices comme l’agriculture et la fabrication de confitures. Ils vendent leurs produits, ce qui les aide dans leur vie quotidienne. Avec l’appui d’une ONG locale, le groupe cultive trois acres de maïs et il a un entrepôt à céréales pour stocker convenablement le maïs.

Histoire 3 : Rose Thomas est une travailleuse bénévole en santé communautaire du village de Ngomano dans le district de Kibwezi, à 200 km au sud-est de Nairobi.Elle a 49 ans, elle est mariée et mère de quatre garçons. Elle sensibilise les mères et leur enseigne l’importance des soins prénataux, de l’accouchement dans des établissements de santé et de la vaccination. Grâce aux efforts de Rose et d’autres personnes impliquées dans ce projet, le pourcentage de mères qui ont leurs bébés au centre de santé a doublé entre 2005 et 2008, et les taux de vaccination ont augmenté de 89 à 100%.

Rose recueille des données auprès des ménages. Elle saisit les données dans un ordinateur et produit des résumés dont elle se sert pour élaborer des plans d’action. Elle partage l’information avec les membres de la communauté et leur apprend comment améliorer leur santé en fonction de cette information.

Les agents de santé communautaire comme Rose travaillent bénévolement sans aucune rémunération. Cette situation peut être décourageante car ils doivent parcourir de longues distances à pied sous la chaleur pour faire les visites à domicile et recueillir les données. Les distances entre les ménages sont grandes dans cette région semi-aride et il faut parfois toute une journée pour voir dix ménages. En outre, les membres de certaines communautés ne sont pasà l’aise pour divulguer des renseignements sanitaires aux agents de santé communautaire.

La collaboration et l’appui de l’administration provinciale et du ministère de la Santé donnent aux agents de santé communautaire un sentiment de reconnaissance et garantissent la coopération des membres de la communauté. L’administration provinciale les aide en convoquant des réunions et le ministère de la Santé fournit une aide technique et une supervision.

La communauté et les décideurs dans les établissements de santé et à d’autres niveaux utilisent dorénavant les informations recueillies par Rose et d’autres agents de santé communautaire pour surveiller les divers besoins et activités concernant la santé. De plus, la communauté est en mesure de suivre les tendances des maladies courantes. Par exemple, le pourcentage de nouvelles mères ayant accouché avec l’aide de travailleuses en santé formées dans le village de Ngomano a grimpé de 35% en 2004 à 48% en 2008. Le nombre d’enfants de moins de cinq ans non vaccinés a diminué de 4% à 0% au cours de la même période. Les communautés sont maintenant capables d’exiger des services du gouvernement en fonction de leurs besoins.

Histoire 4: Le 25 mai 2010, à Mbagne, ville du sud-ouest de la République islamiste de Mauritanie, une célébration a eu lieu pour marquer l’abandon de la pratique traditionnelle de mutilation génitale féminine (MGF) et des mariages d’enfants ou des mariages forcés. L’événement était organisé par 78 communautés régionales.

Des représentants des groupes ethniques hassanya et pulaar se sont réunis pour annoncer leur engagement en vue de protéger la santé et les droits humains des jeunes filles et des femmes et pour poser les jalons pour de futures déclarations d’abandon dans le pays.

Plus des trois quarts des femmes de la région ont au moins une fille qui est mutilée. La promesserenforce la fatwa interdisant les MGF annoncée par les imams nationaux en janvier 2010.

La déclaration d’abandon a été lue à haute voix dans trois langues : hassanya, pulaar et français. Par la musique, la danse et le théâtre, des groupes de jeunes ont souligné les motifs des communautés pour abandonner ces pratiques et les défis auxquels elles sont confrontées. D’importants acteurs communautaires ayant joué un rôle crucial dans l’obtention du consensus communautaire – y compris d’anciens mutileurs, des chefs religieux et des médecins communautaires – ont pris la parole et déclaré leur détermination à protéger les droits humains des femmes et des jeunes filles.

L’ONG Tostan a lancé en 2007 son Programme d’autonomisation communautaire en Mauritanie en collaboration avec des organismes internationaux et nationaux. Depuis lors, 30 villages de la région du Brakna ont participé au programme. Ces communautés ont pris contact avec 48 autres villagesen vue de partager et d’aborder les problèmes relatifs aux droits de la personne, à la santé, à l’hygiène et aux risques de la MGF et des mariages d’enfants ou des mariages forcés en organisant des événements de sensibilisation,des rencontres inter-villages et des débats.

Les événements ont également unifié deux cultures qui ont parfois connu des tensions. Ce fut une déclaration qui a transcendé ces différences, en démontrant le pouvoir des droits humains en vue d’unir des communautés pour atteindre un but commun et positif.

Section 2.Renseignements de base sur les communautés saines

Qu’est-ce qu’une «communauté saine»?

Le concept de «communautés saines» combine une conception générale de «bonne santé» et une approche communautaire pour y arriver.

Cette perspective sur les «communautés saines» considère que la santé fait partie intégrante du bien-être général et du développement de la communauté.

Le concept de «communautés saines» est comparable au concept de «santé communautaire». Les deux expressions nous permettent de voir plus loin que la santéen tant queproblème purement médical ou individuel. Nous interprétons la santé de manière plus inclusive etholistique,comme un problème communautaire.

Quand nous évoquons les«communautés saines»,nous nevoulons passeulement parler des problèmes médicaux, nous pensonsaussiaux facteurs non médicaux qui influencent la santé individuelle et communautaire – par exemple, l’environnement, les coutumes et traditions culturelles ainsi que la capacité des gens à prendre des décisions qui leur permettent d’être en bonne santé et d’avoir une bonne qualité de vie. Bien entendu, nous tenons aussi compte des obstacles qui les empêchent de prendre ces décisions.

C’est dans ce sens que la culture, l’environnement, la gouvernance etle développement d’une communauté font partie intégrante de la santé d’une communauté.

Les communautés rurales sont confrontées à une série de problèmes environnementaux, économiques et sociaux uniques. Cette pochette de textes explore le concept de communautés saines d’un point de vue rural et offrent des stratégies qui peuvent servir à mettre en exergue des réactions positives qui contribuent à rendre une communauté plus saine. L’objectif principal est de découvrir les différentes manières d’améliorer la santé générale des communautés suite aux efforts individuels et collectifs.

Quels éléments entrent dans la composition d’une communauté saine?

  • Un environnement sain : les solutions communautaires pour la santé environnementale, y compris l’utilisation des sols durables, le transport, l’eau, l’assainissement, la gestion des déchets et les conditions du logement sain (par exemple la réduction de l’air polluant provenant de la cuisson et la séparation de l’espace entre les gens et les élevages).
  • L’agriculture et la santé : les pratiques agricoles qui permettent aux agriculteurs de contribuer à une communauté saine, comme le contrôle des pesticides et la réduction de l’impact des engrais sur l’eau portable.
  • La santé maternelle et le planning familial : les initiatives communautaires qui appuient la santé maternelle et le planning familial.
  • L’accès aux informations et aux services de santé : l’alphabétisation sanitaire, l’éducation en santé communautaire et les services de santé portant sur des thèmes tels que les maladies sexuellement transmissibles (par exemple les connaissances sur le VIH et les soins pour les personnes vivant avec le VIH et le sida).
  • Une vie saine : les meilleures pratiques d’une alimentation saine, le traitement des toxicomanies et les problèmes de santé mentale.
  • L’égalité et la justice sociale : permettre aux femmes de prendre des décisions éclairées sur leur santé et promouvoir l’égalité des chances pour les groupes marginalisés.
  • La paix et la sécurité communautaire : les initiatives qui permettent aux gens de vivre en paix, les projets qui aident les gens à résoudre des conflits et la prévention des accidents du travail.

Quelques définitions :

Commençons par étudier de près quelques termes clés.
A. Santé :
«La «santé» est définie comme un état de bien-être physique, mental et social complet.»

Une bonne santé permet aux personnes d’apprendre et de travailler. Cela leur permet de participer à la vie de la communauté et leur donne la capacité de gérer et de changer leur environnement. C’est une partie vitale de ce que nous connaissons sous l’appellation de «développement communautaire». Enfin, la santé est un concept qui est fortement influencé par les circonstances, les croyances, la culture et l’environnement social, économique et physique.

«Une communauté saine se définit comme une communauté qui assure la paix, le logement, l’éducation, la nourriture, les revenus, un écosystème stable, des ressources durables, une justice sociale et l’égalité.»

B. Communauté :
Une communauté est un groupe de personnes ayant des caractéristiques communes: une situation géographique, l’ethnicité, l’âge, des intérêts, des aspirations culturelles, etc.

Le terme «communauté» implique aussi une approche collective. Il peut s’agir d’une approche commune pour identifier, aborder et résoudre des problèmes. Le mot «communauté» a le sens de personnes qui voient au-delà de leurs propres intérêts pour le bien d’un plus grand groupe de personnes.

C. Communautés saines :
Le concept de communautés saines entend le mot «santé» dans son sens le plus large. En d’autres termes, la santé n’est pas un état médical ou biologique. Cela comprend aussi d’autres facteurs qui influencent la santé individuelle ou communautaire.

Les communautés saines veillent à tous les aspects de la santé et à ce que tout le monde soit en bonne santé. L’idée d’une communauté implique que nous pensions à la communauté entière plutôt qu’à chacun des individus qui la composent.

Une communauté saine est caractérisée par un fort sentiment d’effort collectif de la part d’individus et d’organismes publics et privés pour protéger et préserver la santé de la communauté.

Exemples de communautés saines :
Voici quelques exemples de communautés saines :

  • Une communauté dans laquelle l’environnement physique est aménagé pour soutenir des activités et des interactions sociales saines. Par exemple, une communauté qui résout le problème de l’eau stagnante comme source de malaria, de l’eau contaminée comme source de maladies transmises par l’eau, ou un environnement sûr pour les jeunes filles, les femmes et les personnes âgées.
  • Une communauté qui a accès à des soins de santé élémentaires et à d’autres services. Par exemple, une communauté dans laquelle toutes les femmes enceintes ont accès aux informations sur l’accouchement ainsi qu’aux soins de santé et où des moustiquaires traitées sont disponibles pour tous.
  • Une communauté qui a le sens de sécurité communautaire – sans pollution, violence ni crime. Par exemple, une communauté qui a résolu le problème des déchets, qui a trouvé un moyen pacifique de résoudre des conflits et qui applique des pratiques de travail sûres pour les agriculteurs, par exemple en travaillant avec des pesticides.
  • Une communauté qui informe ses membres sur les questions de santé et qui offre les moyens d’aborder les problèmes de santé; par exemple, des efforts communautaires pour aider les jeunesgens à s’instruire sur lesmaladiessexuellement transmissibles, la santé mentale, leplanning familial et les compétences parentales.
  • Une communauté qui donne l’opportunité d’apprendre, deperfectionner ses compétences et de participer à un mode de vie sain, qui aide les individus et les familles à s’instruire sur l’alimentation, les exercices physiques ettout ce qui s’y rapporte.

Que peuvent faire des individus et des groupes pour promouvoir les communautés saines?
Voici quelques exemples précis d’initiatives qui contribuent à rendreune communauté saine. Notez que bien que la plupart de ces exemplesparlent de projets bénéficiantd’un financement modique ou informel,les initiatives locales sont extrêmement importantes dans toutes les communautés.

Des voisins promeuvent des pratiques alimentaires saines dans le monde rural au Mozambique

Dans le monde rural du Mozambique, les pratiques alimentaires malsaines pour les nourrissons et les enfants ainsi que les maladiesdues aux mauvaises conditions sanitairesconstituent des causes majeures de malnutrition infantile. Les traditions culturelles peuvent mener à des déficiences de régime alimentaire chez les enfants, mêmesi une nourriture saine est disponible. Par exemple, les mères nourrissent normalement leurs jeunes enfants avec desfloconsd’avoine et ne donnent pas d’aliments riches en protéines disponibles comme des noix ou des légumes. De plus, les rôles des sexestraditionnels peuvent empêcher les hommes d’être impliqués dans l’alimentation de leurs enfants.

Mais aujourd’hui,dans quatredistricts de laprovince de Manica au centre du Mozambique, un programme financé par des donateurs et géré par l’ONG Africare travaille avec un réseau de«familles modèles» volontaires. Le programme –appelé Crescerqui veut dire «grandir» en portugais – sélectionne des parents dont les enfants sont mieux nourris que la moyenne. Après une formation, les familles modèles partagent leurs connaissances avec leurs voisins. Ils font des démonstrations culinaires et animent des discussions sur le choix de nourritures riches en nutriments, la prévention de la diarrhée et la construction de latrines qui font défaut dans la plupart des foyers ruraux. Bon nombre d’entre eux utilisent des méthodes traditionnelles de communication telles que des chansons et des danses pour appuyer les leçons.

Le programme et les groupes de volontaires ont aidé les communautés à voir au-delà des stéréotypes rigides sur les rôles des sexes. Aujourd’hui, les hommes sont ouvertementimpliqués dans l’éducationde leurs enfants. Les pères assistent aux démonstrations culinaires et chantent des chansons sur l’enrichissement des flocons d’avoine avec de l’huile de sésame, des légumes et des oeufs – une chose dont on n’avait jamais entendu parler dans le monde rural de Manica il y a seulement quelques années.

Phukusi la Moyo (Un sac de vie)

Phukusi la Moyo est un programme de formation communautaire qui promeut la santé communautaire dans le district de Mchinji au Malawi. Il a été établi par MaiMwana, un projet communautairede santé maternelle et infantile, pour répondre à un besoin de sensibilisation et d’action en santé maternelle et infantile. Le programme promeut les communautés saines en mobilisant les femmes pour identifier les problèmes de santé maternelle, partager les expériences et travailler collectivement vers des solutions. Environ 200 groupesrassemblant plus de 6000 membres actifs, principalement des femmes enceintes et de jeunes mères, ont été établis depuis 2004. Le réseau couvre environ 350 villages dans tout le district. En 2009, les femmes ont élargi leurs conversations à un large public en commençant une émission de radio en partenariat avecMudzi Wathu, une station de radio communautaire locale.

Le projet réduit la mortalité maternelle et infantile en améliorant les connaissances des femmes sur la santé et en favorisant l’action collective. Les femmes apprennent des façons simples d’assurer des accouchements sûrs et une bonne santé pour leurs enfants et pourelles-mêmes. Le projet exploite la puissance des expériences partagées pour encourager l’action individuelle et collective, la mobilisation des femmes pour qu’ellessoient mieux à même de prendre soin d’elles-mêmes. Le programme a égalementpermis auxauxiliaires sanitaires et aux communautésde mieux secomprendre avec plus d’empathie.

Des soins de santé à des prix abordables sontrendus accessibles au Sénégal

Mariama est une représentante de l’Association pour le développement des femmes et des enfants de Kolda, au sud du Sénégal. Pendant des années, elle et ses amis ontconstaté quedes femmes avaient de gros problèmes à accéder aux soins de santé et àles payer. Ils se sont donc rendu compte de la nécessité d’une mutuelle de santé. Les mutuelles sont des projets bénévoles sans but lucratif permettant à un groupe de personnes ou de ménages de verser des cotisations pour financer en totalité ou en partie leurs services de soins de santé de base. Avec l’aide d’un programme de santé financé par des donateurs, une organisation communautaire a été mise sur pied pour gérer la mutuelle. D’autres partenaires du programme ont formé le comité en organisation et gestion d’une mutuelle. Actuellement, la mutuellede santécompte 650 membres et chacun paie deux dollars américains pour s’inscrire et 40 centimes tous les mois. Le programme de santé couvre les consultations médicales, les soins de santé, l’hospitalisation, les frais de laboratoires, les médicaments et les radios. Les membres de la mutuelle paient 25% des frais et la mutuelle couvre les75% restants. Le comité du centre de santé donne aux membres de la mutuelle une ristourne de 10% sur les médicaments.

Mariama nous confie: «J’étais des fois malade et, au lieu d’aller chercher de l’aide, je souffrais en attendant que cela passe.» Mariama se rappelle aussi de la période précédant la mutuelle quand l’argent manquait. Comme beaucoup d’autres, Mariama allait parfois voir le marabout au lieu de consulter une infirmière ou un docteur. Mais ce temps-là est révolu. Aujourd’hui, Mariama se réjouit des nouvelles possibilités apportées par la mutuelle de Kolda et tente de convaincre ses voisins de s’y inscrire.

Diane Sagbohan est volontaire dans les interventions contre la malaria

Diane est une des six femmes parmi les 265opérateurs depulvérisateurs quiont participéà la premièrecampagne de pulvérisation d’insecticides en zones résidentiellessur trois décennies. Elle vient de Sèmè-Kpodji, une des quatre communes sélectionnées pourla pulvérisation en 2008 et qui est connue pour son taux élevé de transmission de la malaria. Même si ces opérateurs de la campagne étaient principalement des hommes de sa communauté, elle voulait vraiment se joindre à l’initiative.

Sa participation à la campagne offre de nouvelles opportunités aux dirigeants féminins de lutter contre la malariaau Bénin. Dans sa communauté, elle est perçue comme une pionnière. Elle est un exemple pour les autres qui pourraient changer de comportement et adopter des pratiques qui empêchent la malaria de se répandre.

Section 3. Idées de production pour les radiodiffuseurs

Il existe de nombreuses façons de créer une programmation radiophonique sur les communautés saines. En voici quelques-unes.

  • Interviewer des familles rurales dans des communautés où la santé et les moyens de subsistance sont menacés par un manque d’accès à de l’eau salubre, et donc par des maladies d’origine hydrique comme le choléra, la diarrhée, la malaria et la bilharzie. Interviewer également des gens dans des communautés qui ont pris des mesures pour s’assurer que l’eau potable est salubre et/ou qui ont pris des mesures pour réduire l’habitat des moustiques vecteurs de la malaria et donc pour se pencher sur les maladies d’origine hydrique.
  • Écrire et réaliser un court feuilleton radiophonique sur un agriculteur qui mène une lutte pour obtenir de l’eau potable après avoir perdu un de ses enfants à cause d’une maladie d’origine hydrique.
  • Interviewer un expert en santé communautaire d’un organisme de santé national ou international, d’un hôpital, d’une université ou d’une ONG. Voici quelques questions à poser:
    • À votre avis, quelles sortes de projets communautaires réussissent le mieux à améliorer la santé d’une communauté?
    • Quelles sont les méthodes les plus importantes pour protéger les bébés et les enfants contre les menaces pour leur santé, comme les maladies d’origine hydrique? Quels genres de projets réussissent le mieux à garantir que ces méthodes sont largement utilisées?
    • Quels sont les obstacles les plus importants à l’amélioration de la santé communautaire? Comment peut-on les surmonter?
    • Comment les populations rurales peuvent-elles utiliser au mieux les structures sociales traditionnelles et les pratiques coutumières pour se pencher sur les menaces à la santé et améliorer la santé communautaire?
  • Réaliser une émission avec une tribune téléphonique ou par l’envoi de messages-textes.Inviter des experts en santé communautaire dans le studio et inviter les auditeurs à envoyer des questions ou des commentaires par téléphone ou par écrit sur la façon d’aborder les problèmes de santé communautaire. L’expert pourrait être, par exemple, un professionnel de la santé, un chercheur universitaire ou un porte-parole d’une ONG.
  • Produire 4 à 6 annonces radiophoniques qui expliquent l’importance d’améliorer la santé communautaire. Chaque annonce pourrait débuter avec le même slogan « accrocheur» et aborder un élément important d’une approche intégrée, notamment :
  • assurer l’accès à de l’eau potable salubre;
  • une grossesse et un accouchement en bonne santé;
  • une bonne nutrition pour les bébés, les enfants, les adultes et les personnes âgées;
  • intégrer les pratiques sanitaires traditionnelles et modernes; et
  • les pratiques saines au travail.
  • Organiser ou présider une table ronde sur les problèmes émergents touchant la santé dans votre région et les façons créatrices de les aborder. Inviter des représentants de divers groupes: leaders civiques et traditionnels, leaders de groupes de femmes, éducateurs, professionnels de la santé, représentants d’ONG et citoyens impliqués.
  • Interviewer des membres de collectivités voisines (ou distantes) qui ont résolu avec succès des problèmes de santé communautaire. En plus de renseignements d’experts de la santé et du développement, il est crucial d’avoir des personnes locales pour partager leurs expériences des problèmes de santé, les pratiques positives et négatives en matière de santé, ainsi que les avantages et les conséquences. Faire un suivi avec une émission en tribune téléphonique ou par l’envoi de messages-textes qui considère si ces solutions fonctionneraient pour votre collectivité.
  • Organiser un concours de poésie: inviter les auditeurs et auditrices à présenter des poèmes sur la santé communautaire et offrir un prix au « meilleur poème ». Lire tous les bons poèmes à l’antenne.

Section 4. Autres ressources sur les communautés saines

Certaines de vos ressources les plus utiles seront les professionnels de la santé locaux. Il est extrêmement important pour les radiodiffuseurs de développer une relation suivie avec les professionnels de la santé locaux. Ces personnes peuvent souvent offrir des perspectives pertinentes à l’échelle locale sur les communautés saines et peuvent également vous aiguiller vers d’autres experts. En outre, vous pouvez consulter les organismes, émissions de radio et vidéos qui suivent. Notez que bon nombre des organismes mentionnés ci-après ont une panoplie de documents et d’autres ressources sur leurs sites Web.

Organismes-ressources

Émissions et documents-ressources

Vidéos :

Certaines de vos ressources les plus utiles seront les professionnels de la santé locaux. Il est extrêmement important pour les radiodiffuseurs de développer une relation suivie avec les professionnels de la santé locaux. Ces personnes peuvent souvent offrir des perspectives pertinentes à l’échelle locale sur les communautés saines et peuvent également vous aiguiller vers d’autres experts. En outre, vous pouvez consulter les organismes, émissions de radio et vidéos qui suivent. Notez que bon nombre des organismes mentionnés ci-après ont une panoplie de documents et d’autres ressources sur leurs sites Web.