Série d’enjeux – La santé des sols

Santé des sols

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1. Introduction – Deux histoires véridiques à propos de la santé des sols

Histoire 1 : Ayelech Fikre est une veuve de 63 ans qui cultive sur les hautes terres du centre de l’Éthiopie. Lorsqu’elle a repris la ferme familiale de son père, elle a constaté que les fortes chutes de pluie lessivaient son sol et créait des rigoles.

Elle a donc commencé à agir pour empêcher les orages de voler sa précieuse terre. Elle a amélioré le drain déjà creusé dans la pente au-dessus de sa ferme et elle a construit des murets de pierre dans ses champs. En plusieurs années, elle et son fils ont ajouté des murets. Ensuite, elle a obtenu l’aide de voisins par le biais de la tradition locale de partage de la main d’œuvre. Le travail a fait son chemin rapidement. Sans recourir à des instruments d’arpentage, ses voisins et elle ont été en mesure de dresser des murets le long des lignes de contour de la pente.
Maintenant, toutes ses terres agricoles ont été améliorées avec des murets de pierre. Les murets varient en taille d’un demi-mètre à trois mètres de haut et d’un tiers de mètre à deux mètres de large. Les murets sont décalés, plutôt que de s’étendre en continu dans la pente d’un bord à l’autre. Ceci permet aux boeufs de trait de se déplacer d’un niveau à l’autre en zigzag, en passant dans les espaces situés dans un niveau de murets qui se trouvent au-dessus d’un morceau continu de muret au niveau suivant.

Mme Ayelech a observé que le sol qui se trouve immédiatement en dessous des murets était moins fertile que que le sol situé juste au-dessus d’eux. Elle a donc ajouté du fumier composté aux terrasses et planté du croton (Croton macrostachyus) en rang juste en dessous de chaque muret. Le rang de croton a contribué à stabiliser les murets. Elle a élagué le croton et répandu les feuilles sur les parties moins fertiles de sa terre. Les feuilles sèchent et ensuite elle les enfouit pendant la préparation de la terre.

Histoire 2 : Mercy Gumbo est une agricultrice du nord du Malawi. En 2000, elle s’est jointe à un projet géré par un hôpital local en collaboration avec des chercheurs canadiens et malawiens. Le projet cherchait comment la plantation de légumineuses pourrait améliorer la santé, la sécurité alimentaire et la fertilité des sols. Les quatre enfants de Mercy étaient très mal nourris. Elle apprit qu’en ajoutant des légumineuses à leur régime, leur santé s’améliorerait.

Son mari est décédé peu après son adhésion au projet et Mme Gumbo s’inquiétait de savoir si elle pourrait se permettre d’acheter de l’engrais. Le projet l’a aidé à apprendre comment enfouir les résidus de légumineuses. Avant, elle avait besoin d’engrais à la fois pour la couche supérieure et pour la couche inférieure de ses cultures. Mais maintenant qu’elle enfouit les résidus de légumineuses, elle doit acheter de l’engrais pour une seule couche. Ses sols sont nettement améliorés. Elle fait dorénavant pousser assez de nourriture pour tenir le coup avec sa famille pendant la majorité de la saison de famine Ses enfants apprécient de manger des légumineuses, surtout du gruau au soja et aux arachides! Mme Gumbo dit que ses enfants sont beaucoup plus forts maintenant et qu’elle ne s’inquiète plus pour leur nutrition.

Au cours des dernières années, elle a multiplié sa semence avec des amies et des parentes qui n’ont pas la même sécurité alimentaire qu’elle. Elle vend son surplus de soja et d’arachides et achète du savon, du sel, de l’huile de caisson et paie les frais de scolarité de ses enfants.

2. Renseignements de base sur la santé des sols

La présente section donne des renseignements scientifiques de base sur la santé des sols. Elle vous aidera à comprendre comment la santé du sol affecte le succès des petits expoitants agricoles. Vous pouvez consulter les ressources à la section 5 pour obtenir de plus amples renseignements.

La santé des sols

L’Afrique a-t-elle un problème de sols? La santé des sols est un enjeu particulièrement urgent pour l’Afrique. Les sols tropicaux ont tendance à se dégrader rapidement. La fertilité des sols est en baisse dans de nombreuses régions de l’Afrique. À maints endroits, il y a une superficie limitée de bonnes terres agricoles. Dans de nombreuses régions, le taux d’épuisement des nutriments dans les sols est élevé.

Des études scientifiques récentes ont estimé le degré de dégradation des sols en Afrique. Une étude a estimé que l’Afrique perd huit millions de tonne métriques de nutriments du sol par année et que plus de 95 millions d’hectares de terres ont été dégradés au point où les rendements sont considérablement réduits. Une autre étude mentionne qu’il y a 500 millions d’hectares de sols dégradés en Afrique. On a estimé qu’environ les deux tiers des terres agricoles de l’Afrique subsaharienne sont dégradés à cause de l’érosion hydrique et éolienne, de la dégradation chimique et physique.

Un peu de pédologie

Il est utile de comprendre un peu la définition du sol, son fonctionnement et ce qui le rend sain. Dans la section qui suit, nous examinons les caractéristiques physiques de la chimie des sols, la vie biologique dans la matière organique du sol et les propriétés des sols fertiles.

Les caractéristiques physiques du sol déterminent combien d’eau un sol peut retenir. Les sols qui retiennent une bonne quantité d’eau contiennent de nombreuses petites pores. Ces pores retiennent l’eau jusqu’à ce qu’elle puisse être absorbée par les racines des plantes. Le sol doit également contenir de l’air. L’air est entreposé dans les pores plus grandes dans le sol. Les sols qui ont été comprimés par le poids constant du materiel ou du bétail n’auront pas une bonne structure. Ils contiennent peu d’eau ou d’air et ont donc une mauvaise fertilité.

La chimie des sols affecte la disponibilité des nutriments dans le sol. Le niveau de pH d’un sol est une mesure de l’acidité ou de l’alkalinité du sol. Avec la quantité d’air contenue dans le sol, le niveau de pH affecte la forme sous laquelle les nutriments se trouvent dans le sol. Une mesure appelée CEC (capacité d’échange de cations) indique la quantité et le genre d’argile dans les sols, ainsi que la quantité de matière organique que contient un sol. Un bon niveau de CEC signifie qu’un sol peut contenir des nutriments sous une forme qui est facilement disponible pour être absorbée par les racines des plantes. En général, les sols qui contiennent des quantités supérieures d’argile (plutôt que de sable) et un pourcentage élevé de matière organique ont de meilleurs niveaux de CEC.

La vie biologique dans le sol inclut des macro-organismes comme des vers de terre et des termites ainsi que des micro-organismes comme des champignons et des bactéries. Ces créatures décomposent les résidus de cultures en matière organique. La vie biologique d’un sol sain limite aussi de nombreuses maladies des plantes et des parasites des cultures qui vivent dans le sol (endogés). Il y a des millions de micro-organismes dans une poignée de terre, des milliers d’espèces de bactéries. La vie qui se retrouve dans le sol est en majeur partie trop petite pour être visible par l’œil humain.

Le niveau de matière organique dans le sol est crucial pour la bonne fertilité des sols. Les niveaux de matière organique affectent la structure des sols, la capacité d’échange de cations (CEC), la quantité d’eau que le sol peut contenir et le niveau de nutriments disponible pour la croissance des plantes.

Un sol fertile possède les propriétés suivantes :

  • Il est riche en nutriments qui sont nécessaires pour la nutrition des plantes, notamment azote, phosphore et potassium (N-P-K).
  • Il contient des oligo-éléments qui sont également essentiels pour la nutrition des plantes, mais sont nécessaires en quantités beaucoup plus infimes que N-P-K. Ils englobent le boron, le cobalt, le cuivre, le fer et plusieurs autres.
  • Il contient de bons niveaux de matière organique, qui améliore la structure du sol et sa capacité de rétention d’eau.
  • Le pH du sol est équilibré.
  • Il a une bonne structure du sol, si bien qu’il retient bien l’eau et se draine bien.
  • Il contient un éventail de macro-organismes (vers de terre, termites, etc.) et de micro-organismes (champignons, bactéries, etc.) qui supportent la croissance et la santé des plantes.

Comment le sol est-il dégradé?

Lorsque les nutriments qui rendent le sol fertile sont enlevés et ne sont pas remplacés, ou lorsque les conditions qui supportent la fertilité des sols ne sont pas maintenues, le sol se dégrade, ce qui donne de mauvais rendements. Certaines cultures utilisent une foule de nutriments du sol. À moins qu’ils ne soient remplacés, les niveaux de nutriments du sol baisseront. Par exemple, faire pousser du maïs en permanence sans ajouter un engrais organique ou chimique adéquat épuisera les nutriments du sol.

Les sols africains sont souvent faibles en nutriments au départ. Si vous ajoutez à cela les effets combinés des courtes durées de jachères, de la culture continue, de la culture sur brûlis et d’autres facteurs, les sols peuvent devenir fortement dégradés ou épuisés.

La dégradation des sols peut survenir à cause d’un labourage excessif qui endommage la structure du sol. En outre, la surutilisation d’intrants, comme des engrais synthétiques et des herbicides, peut laisser des résidus qui s’accumulent et gênent le travail des micro-organismes. Une accumulation de sel dans le sol, souvent associée à l’irrigation, peut épuiser la fertilité et limiter les rendements des cultures.

Le sol qui est laissé à nu après le brûlage des résidus ou la récolte des cultures est vulnérable à l’érosion par le vent et les pluies. La terre arable qui est lessivée ou balayée contient la plupart des nutriments du sol.

Mais il existe de nombreuses raisons d’espérer et de nombreuses façons de reconstituer la santé des sols. Par exemple, dans les régions sèches, certains sols sont fortement dégradés. Certains sols dénudés et croûtés sont virtuallement « morts ». Cependant, un projet au Burkina Faso a démontré que les agriculteurs peuvent connaître un bon succès, même avec ces sols. Les agriculteurs ont appliqué du paillis à la surface du sol pour attirer les termites. Les termites ont ensuite cassé le sol durci, ce qui a accru l’infiltration de l’eau. La terre est devenue suffisamment productive pour cultiver en quelques mois.

Davantage sur la matière organique :

Avoir assez de matière organique dans le sol est absolument nécessaire si vous voulez avoir un sol fertile. La matière organique dans le sol se compose de matières organiques fraîches (résidus de cultures, déchets de cuisine, etc.) et d’humus. La matière organique fraîche est transformée en humus par les organismes du sol. L’humus donne au sol une couleur foncée et retient une grande quantité d’eau et de nutriments.

Une faible fertilité des sols ne fait pas que diminuer les rendements; elle accroît également la gravité de nombreuses maladies des plantes et de nombreux problèmes de parasites. C’est parce que les plantes ne sont pas saines dans les sols infertiles. Les cultures non saines sont plus vulnérables aux maladies et aux parasites. Les maladies et les parasites diminuent les rendements, ce qui menace encore davantage la sécurité alimentaire des petits exploitants agricoles. Mais on peut éviter tout ce cercle vicieux en améliorant la condition du sol.

La première étape du maintien de la fertilité des sols devrait consister à accroître ou à maintenir la quantité de matière organique du sol. On peut le faire de deux façons. Premièrement, vous pouvez utiliser des pratiques culturales appropriées. Elles englobent l’utilisation de paillis, d’engrais vert et de cultures de légumineuses. Deuxièmement, les agriculteurs peuvent appliquer du fumier organique ou du compost et, de temps à autre, de petites quantités d’engrais chimique. Si le sol est très dégradé, l’application d’engrais chimique peut s’avérer nécessaire. Les engrais chimiques peuvent rétablir très rapidement la fertilité du sol, parce que les nutriments sont disponibles pour les plantes dès que les engrais sont dissous dans le sol. Il faut beaucoup plus de temps avant que la matière organique soit transformée en humus et qu’elle ait libéré ses nutriments. Mais les engrais organiques ont un effet beaucoup plus durable.

Améliorer la structure des sols pour retenir l’eau dans le sol

Avec le changement climatique, de nombreuses régions agricoles ont des saisons des pluies imprévisibles. Lorsque les pluies arrivent enfin, elles sont souvent fortes. À moins que le sol ne soit en bonne santé, il ne peut pas retenir l’eau des tempêtes de pluie. L’eau est donc perdue par le ruissellement, le sol est érodé et il y a de longues périodes sèches avec peu d’eau pour l’agriculture ou les usages domestiques. Pour toutes ces raisons, il est très important d’améliorer la capacité de rétention d’eau du sol. Améliorer la structure du sol est la clé pour accroître la quantité d’eau qui s’infiltre dans le sol et y est retenue.

Il y a plusieurs façons de le faire. Tout d’abord, maintenir ou accroître la matière organique en utilisant du paillis, en incorporant des résidus de cultures et en utilisant des techniques de conservation ou sans labour. Toutes ces pratiques améliorent la structure du sol.

Quelques études récentes ont démontré que l’on peut utiliser certains arbustes indigènes à racines profondes pour rehausser la fertilité et la santé globale des sols sans entrer en concurrence avec les cultures. Par exemple, dans la région de culture des arachides du Sénégal aride, les arbustes indigènes fournissent du carbone au sol, augmentent la disponibilité des nutriments dans le sol en dessous et près du couvert des cultures et font monter à la surface l’eau profondément infiltrée dans le sous-sol. Des études ont démontré qu’ils peuvent accroître de plus de 50pour cent les rendements d’arachides et de millet. Ces arbustes sont normalement coupés et brûlés chaque année. Il faudra donc trouver des solutions de rechange pour le combustible s’ils ne sont pas coupés.

Sept pratiques en matière de santé des sols

Voici sept pratiques qui sont couramment utilisées pour améliorer ou contribuer à maintenir la santé des sols. Chacunes a ses avantages, alors que certaines ont des désavantages. Il convient de se rappeler que, peu importe leur côté bénéfique, les petits exploitants agricoles utiliseront ces pratiques qui exigent beaucoup de main d’œuvre et de connaissances et en profiteront uniquement si elles améliorent leur sécurité alimentaire et/ou leur revenu. Autrement dit, peu importe le côté bénéfique de cette pratique à long terme pour la santé des sols, si les rendements sont réduits à court terme, ou s’il n’y a pas suffisamment de main d’œuvre disponible pour mettre en œuvre la pratique, les petits exploitants agricoles ne l’essaieront vraisemblablement pas.

1. Le travail de conservation du sol

Le principe du travail de conservation du sol consiste à perturber le moins possible les sols. Le labour est soit découragé complètement, soit minimisé et la plupart ou la totalité des résidus de cultures demeurent à la surface du sol. Les agriculteurs sèment leurs semences directement dans les résidus. Ces résidus protègent le sol contre l’érosion en amortissant l’impact des chutes de pluie. Ils réduisent également le mouvement de l’eau en descendant la pente. Cela diminue l’érosion et augmente la quantité d’eau qui pénètre dans le sol et y reste. Les résidus de cultures réduisent également l’évaporation de l’eau du sol. Les résidus et les racines s’accumulent dans le sol à long terme, en améliorant la structure du sol. Par exemple, certains planteurs de coton africains utilisent des systèmes de travail de conservation du sol dans le cadre desquels ils creusent des trous de plantation avec une houe (binette) et suivent quelques jours plus tard avec un léger désherbage précoce à l’aide d’une désherbeuse tirée par des boeufs.

Consultez l’organisme-ressource #1 et les documents–ressources #3 et #4 dans la section 4 ci-après pour obtenir de plus amples renseignements sur le travail de conservation du sol, aussi appelé agriculture de conservation du sol ou agriculture sans labour.

2. Le brûlage de la végétation

De nombreux agriculteurs africains brûlent les résidus de cultures à la fin de la saison et brûlent l’herbe ou d’autres végétations au début de la saison de plantation. Le brûlage fournit des avantages nets à court terme à l’agriculteur. Cela crée un champ de plantation très « propre » exempt de parasites et de maladies. En plus de faire économiser beaucoup de main d’oeuvre – il n’est pas nécessaire d’abattre les arbres et les arbustes ni de couper les herbes et les mauvaises herbes. La cendre du brûlage retient les nutriments du sol sous une forme que les plantes peuvent utiliser. Les rendements augmentent habituellement au cours de la première récolte suivant le brûlage de la végétation en jachère.

Mais ces avantages ne durent pas longtemps. Le brûlage libère de grandes quantités de nutriments du sol dans l’air, surtout de l’azote et du soufre. Ces nutriments ne sont ensuite plus disponibles pour assurer la croissance des plantes. Après les brûlages, de grandes quantités d’azote sont lessivées par les fortes pluies. Après le brûlage, le sol est sans protection et vulnérable à l’érosion hydrique et éolienne; il peut former des croûtes dures. Le vent et l’eau peuvent facilement transporter la cendre très légère. Les nutriments disparaissent avec la cendre et le sol manque de quantités suffisantes de nutriments pour la prochaine récolte. La température du sol est très élevée durant le jour sur les sols non protégés. Ceci peut tuer les organismes du sol et provoquer une mauvaise germination des semences.

Cependant, pour de nombreux agriculteurs, les avantages à court terme du brûlage des résidus et des herbes dépassent ces inconvénients à long terme. Ils ne peuvent pas se permettre la main d’oeuvre impliquée dans l’enfouissement des résidus de cultures dans le sol, n’ont pas assez de matière organique pour appliquer des paillis, ne peuvent pas se permettre de consacrer des terres précieuses à une récolte d’engrais vert. Les avantages d’un champ exempt de parasites et de maladies et de ne pas avoir à désherber les mauvaises herbes à la main, sont évidents. Mais à long terme, le brûlage des résidus de cultures et des herbes vole au sol la fertilité dont il a besoin pour produire de bons rendements. Et, au fil du temps, il vole à l’agriculteur son gagne-pain.

La ‘banque de sols‘ est comme une banque financière, dans laquelle vous déposez des dollars ou d’autres devises. Si vous avez un gros compte de banque, vous pouvez laisser le « principal » intact et vivre sur les intérêts versés par la banque. Le brûlage de la végétation réduit le montant du « principal » dans la « banque de sols » chaque année. Après un certain nombre d’années de brûlage, le principal peut être trop bas pour donner un bon rendement.

3. Les termites

Dans certaines régions, les agriculteurs ont traditionnellement tirer profit de l’activité des termites pour accroître la fertilité et la santé des sols. Voici comment cela fonctionne : les agriculteurs épandent de la paille, des matières ligneuses et du fumier à la surface des sols qui ont développé une croûte dure. Sur une période de quelques mois, les termites creusent des tunnels dans le sol recouvert d’une croûte et décompose les matières organiques. Cela augmente la fertilité des sols et améliore la structure des sols. Donc, sur une courte période de temps, ce partenariat entre l’agriculteur et les termites transforme le sol d’une croûte dure dans laquelle rien ne pousse en un sol qui supporte la croissance des plantes. Bien que cela soit chronovore pour recueillir et épandre les matières organiques, les avanatges sont réalisés rapidement et durent longtemps. Les termites sont également utilisées dans le système traditionnel zai/tassa au Burkina Faso. Les matières organiques sont placées dans de petits trous, dans lesquels les termites améliorent la décomposition et augmentent l’infiltration de l’eau.

Consultez le document–ressource #13 dans la section 4 ci-après pour obtenir de plus amples renseignements sur l’utilisation des termites pour promouvoir la fertilité des sols.

4. Le compost

Le compost est un engrais très utile. Pour créer un tas de compost, recueillez les matières organiques comme les résidus de cultures, la paille, le fumier, les déchets de cuisine et entassez-les ensemble. Avec le temps, les organismes du sol décomposeront la matière dans le tas. Lorsque le compost terminé est épandu sur un champ ou enfoui dans le sol, il fournit des nutriments et accroît le niveau de matière organique dans le sol. Consultez les documents–ressources #1 et 3 dans la section 4 ci-après pour obtenir des instructions plus détaillées sur la fabrication et l’utilisation du compost.

Le compostage est particulièrement utile dans les régions plus sèches où les résidus de cultures se décomposent plus lentement. Dans ces régions plus sèches, le compostage fournit à l’agriculteur des rendements meilleurs qu’en utilisant de l’engrais vert ou des cultures-abris.

Le compostage peut être effectué au début de la saison des pluies dans des endroits de compostage préparés. La plantation d’arbres à croissance rapide pour le bois de chauffage fournit de la matière organique pour le compostage.

Le compost augmente le niveau de matière organique dans le sol qui affecte positivement les organismes du sol, la structure des sols, l’infiltration de l’eau et la capacité de rétention d’eau des sols. En outre, le compostage diminue l’érodabilité du sol. Et le compost est riche en nutriments qui sont facilement disponibles pour les plantes.

Un tas de compost bien construit et bien géré est assez chaud pour détruire les organismes pathogènes, les parasites et les graines de mauvaises herbes. Le compostage préserve les nutriments et la matière organique contenus dans les résidus de cultures et la végétation des jachères et s’assure qu’ils ont des effets bénéfiques durables lorsqu’on les applique. Cela contraste avec les avantages du brûlage des résidus et de la végétation des jachères, dont les avantages ne durent qu’une saison.

Mais faire du compost présente plusieurs défis. Tout d’abord, la fabrication du compost exige beaucoup de main d’œuvre. Si elle est rare, faire du compost peut s’avérer difficile. Par ailleurs, le compost est un engrais si précieux qu’il rentabilise énormément l’investissement dans la main d’œuvre. Mais, dans la mesure du possible, c’est une bonne idée de faire des tas de compost durant une période où il y a relativement peu d’autres travaux à faire à la ferme.

Un autre défi c’est que les matières organiques peuvent être rares ou bien elles peuvent être utilisées comme combustible pour faire la cuisine ou comme fourrage. Ce problème peut être abordé en plantant des arbres comme bois de chauffage, par exemple en plantant une clôture vivante. En outre, un tas de compost peut attirer la vermine, surtout s’il contient des déchets de cuisine. Il peut également sentir mauvais. Mais cela ne devrait pas poser de problème si le tas de compost se trouve dans les champs et non près de la maison.

5. Le fumier

Le fumier est un excrément animal, habituellement mélangé avec de la paille ou des feuilles. Le bon fumier est âgé. Utiliser du fumier âgé est une bonne façon de maintenir ou d’accroître la fertilité des sols. Épandre du fumier âgé augmente le niveau de matière organique dans le sol, accroît le niveau de nutriments qui sont disponibles pour les plantes dans le sol et améliore la structure du sol.

Le fumier nourrit également les organismes du sol, qui améliorent aussi la structure des sols. Lorsque le bétail va paître librement, ses excréments sont répandus au hasard dans le champ. Une grande quantité d’azote est ensuite perdue dans l’air ou dans l’eau de ruissellement quand il pleut. Il vaut donc mieux garder les animaux dans une étable si vous voulez utiliser leurs excréments comme le fumier.

Mais il peut s’avérer difficile de garder les animaux dans une étable dans les régions semi-arides et arides. La nourriture peut être rare et il n’est généralement pas possible de faire pousser suffisamment de nourriture. Une solution consiste à laisser les animaux paître durant la journée et à les garder dans une étable la nuit. Leur fumier peut être protégé par une couverture pour l’empêcher de sécher trop rapidement.

Ce n’est pas une bonne idée d’ajouter du fumier frais à votre sol. Le fumier âgé présente un certain nombre d’avantages sur le fumier frais:

  • Le ratio carbone/azote dans le fumier diminue durant le vieillissement. Ceci facilite le travail des micro-organismes pour transformer le fumier en nutriments qui sont utilisables par les plantes.
  • Les graines de mauvaises herbes sont décomposées ou perdent leur capacité de germer.
  • Moins de nutriments sont perdus dans l’air ou dans l’eau.
  • Le fumier âgé est plus facile à transporter.

Il y a plusieurs défis associés à l’utilisation du fumier comme engrais.
Défi : Les ménages utilisent souvent le fumier âgé comme combustible pour faire la cuisine.
Solution : Une solution à cela consiste à planter des arbres à bois de chauffage comme clôtures vivantes ou le long des sentiers.

Défi : Si le bétail va normalement paître en liberté, le garder dans une étable exige un travail supplémentaire pour ramasser la paille et nettoyer l’étable.
Solution : Permettre au bétail de paître sur les résidus de cultures après la récolte et recueillir ensuite du fumier dans le champ.

Défi : Transporter le fumier dans les champs exige beaucoup de main d’oeuvre.
Solution : Le fumier peut être amené dans les champs à un moment où la main d’œuvre est relativement peu demandée, comme avant les semailles.

 

6. Jachères améliorées

Les agriculteurs essaient souvent de laisser reposer leurs terres ou de les mettre en jachère lorsqu’elles deviennent « fatiguées » et que les rendements sont mauvais. Mettre en jachère est une façon d’améliorer la fertilité des sols. Mais, avec la croissance démographique et la rareté des terres, les périodes de jachère sont souvent très courtes. Certains agriculteurs enrichissent les terres en jachère avec des arbres et/ou des arbustes à croissance rapide. C’est ce qu’on appelle des « jachères améliorées ». Cela accélère le processus de régénération et raccourcit la durée des périodes de jachère.

Pour créer un système de jachères améliorées, les agriculteurs dispersent les graines ou les plantules de plantes à croissance rapide après la récolte des cultures. Typiquement, on utilise des plantes fixatrices d’azote. Ces plantes poussent bien, ont des racines profondes et tolèrent la sécheresse et accumulent de l’azote dans les nodules de leurs racines (consultez la ressource #21 dans la section 4 ci-après). Les arbres et les arbustes poussent sur le site de la jachère pendant plusieurs mois ou quelques années. Durant ce temps, ils accumulent de l’azote de l’air et du sol et laissent tomber leurs feuilles pour enrichir le sol et conserver l’humidité. Lorsque les arbres sont enlevés à la fin de la jachère, leurs racines restent dans le sol pour se décomposer graduellement, en libérant d’autres nutriments au profit des cultures nouvellement plantées. Il existe également d’autres sortes d’espèces de jachères améliorées: les agriculteurs peuvent planter des arbres et des arbustes utiles ou générateurs de revenus, qui donnent du bois de chauffage ou des fruits à vendre pendant que la terre récupère sa fertilité.

Certaines recherches africaines démontrent que les arbres et les arbustes présents dans les jachères améliorées peuvent restaurer la fertilité des sols en une à deux saisons de croissance. Des jachères plantées peuvent être utilisées pour controller la striga (Striga hermonthica) et d’autres mauvaises herbes comme le chiendent, surtout si les jachères sont répétées ou ont plus de 18 mois.

Utiliser des jachères améliorées permet aux arbres et aux arbustes à racines profondes d’apporter à la surface du sol des nutriments que les cultures traditionnelles ne seraient autrement pas en mesure d’atteindre. Les racines et les feuilles des légumineuses ajoutent de la matière organique au sol au fur et à mesure qu’elles se décomposent. Ceci améliore les conditions pour les micro-organismes bénéfiques, les vers, etc., et la capacité de rétention d’eau et de nutriments du sol. Les feuilles et les brindilles peuvent être coupées pour les animaux et fournissent du fourrage durant la saison sèche, lorsqu’il n’y a pas d’herbe fraîche. Les arbres contribuent à réduire les forces destructrices des fortes pluies et protègent le sol contre l’érosion.

Par exemple, en Zambie des milliers d’agriculteurs ont essayé des jachères améliorées. Durant l’année de sécheresse de 2002, le rendement moyen du maїs cultivé avec ce système atteignait 3,4 tonnes par hectare. D’autres petits exploitants agricoles qui n’utilisaient ni d’engrais ni de jachère améliorée récoltaient seulement 1,3 tonne par hectare. Les jachères améliorées produisaient également jusqu’à 10 tonnes de bois de chauffage par année par hectare. Cela peut grandement aider les femmes (et les hommes qui vont chercher du bois de chauffage) dans les régions où les sources de bois de chauffage sont distantes. Le système contribue donc à préserver les boisés autour des villages. Deux à trois tonnes de fourrage par hectare peuvent être récoltées chaque année.

7. Contrôler l’érosion des sols avec des barrières de pierres et de végétaux

Sur les champs en pente, les agriculteurs construisent parfois des barrières de pierres ou de plantes vivantes en travers du contour de la pente pour réduire la vitesse de l’eau de ruissellement. Ces barrières empêchent également le sol d’être emporté par l’eau de ruissellement. Au lieu de cela, la terre qui est transportée par l’eau s’accumule derrière la barrière. Graduellement, des terrasses se construisent derrière les barrières. L’eau de ruissellement ralentit sur les terrasses et s’infiltre dans le sol. L’érosion du sol est réduite.

C’est une bonne idée de construire ces barrières sur une petite zone avant de les essayer sur une parcelle de terre plus grande. Parlez à d’autres agriculteurs qui ont construit des barrières pour contrôler l’érosion. Il convient de remarquer que ces sortes de barrières ne conviennent que pour les pentes douces.

 

3. Idées de production

Il existe de nombreuses façons de créer une programmation radiophonique sur la santé des sols. En voici quelques-unes.

  • Interviewer des familles d’agriculteurs dont la sécurité alimentaire et le revenu sont menacés par des sols infertiles ou érodés et aussi des familles d’agriculteurs dont la sécurité alimentaire a été améliorée par des changements dans leurs méthodes culturales et leurs moyens de subsistance pour protéger le sol et améliorer la fertilité des sols.

 

  • Écrire et réaliser un feuilleton radiophonique de cinq minutes sur un agriculteur qui a sauvé sa ferme de l’érosion du sol ou qui a amélioré la fertilité de ses sols. Comparez l’histoire de cet agriculteur à celle d’un agriculteur voisin qui n’a pas pris de mesures pour protéger son sol ou améliorer la fertilité de ses sols.
  • Interviewer des agriculteurs individuels ou des membres d’un groupe d’agriculteurs au sujet des changements qu’ils constatent dans la santé du sol. Ces entrevues pourraient se dérouler dans les champs, mais également en studio. Demandez aux agriculteurs :
    • Quels changements avez-vous remarqués dans les conditions météorologiques et dans la fertilité et la qualité de votre sol?
    • Avez-vous apporté des changements à vos pratiques agricoles et à vos moyens de subsistance en réponse à ces changements?
    • Avez-vous reçu des conseils de vulgarisateurs, d’agriculteurs ou d’autres personnes sur la façon d’améliorer la fertilité de vos sols ou de protéger vos sols contre l’érosion?
    • Y a-t-il des obstacles ou des difficultés à adopter l’un quelconque des changements qui ont été suggérés?
  • Interviewer un expert en matière de fertilité ou de conservation des sols d’un institut national ou international de recherches agricoles, d’une université d’agriculture ou d’une ONG. Voici quelques questions à poser :
    • Quelles sortes d’améliorations de la fertilité des sols ou de la protection du sol contre l’érosion se sont révélées fructueuses dans votre pays, votre région ou votre collectivité?
    • S’agit-il d’approches abordables et pratiques pour les petits exploitants agricoles? Dans la négative, quels obstacles pourraient empêcher les petits exploitants agricoles d’adopter ces pratiques? Comment peut-on surmonter ces obstacles?
    • Comment l’information concernant les approches réussies est-elle communiquée aux agriculteurs?
    • Y a-t-il des méthodes indigènes ou traditionnelles fructueuses pour améliorer la fertilité et la conservation des sols, des méthodes qui aideront les agriculteurs à s’adapter à l’avenir?
  • Réaliser une émission avec une tribune téléphonique ou par l’envoi de messages-textes.Invitez des experts en matière de fertilité ou de conservation des sols dans le studio et invitez les auditeurs à envoyer des questions par téléphone ou par écrit sur la façon de s’adapter aux problèmes causés par les changements dans la santé des sols. L’expert pourrait être, par exemple, un agriculteur, un chercheur universitaire ou un agent de vulgarisation.

 

  • Produire 4 à 6 annonces radiophoniquesqui expliquent l’importance d’améliorer la fertilité des sols et de protéger contre l’érosion de sols. Chaque annonce pourrait débuter avec le même slogan « accrocheur» et aborder un élément important d’une approche intégrée, notamment :
    • utiliser des légumineuses comme cultures intercalaires
    • planter des barrières végétales pour réduire l’érosion
    • des techniques agroforestières pour améliorer la fertilité des sols
    • utiliser des murets de contour pour réduire l’érosion
    • utiliser des plantes-abris et des engrais verts pour améliorer la fertilité des sols
    • la meilleure utilisation et le meilleur entreposage du fumier animal
    • le microdosage des engrais synthétiques

 

  • Organiser ou présider une table ronde sur les problèmes touchant la santé des sols dans votre collectivité. Inviter des représentants de divers groupes: leaders civiques et traditionnels, leaders de groupes de femmes, éducateurs, professionnels de la santé, représentants d’ONG et citoyens impliqués.
  • Les agriculteurs ont souvent leurs propres classifications et leurs propres façons de décrire les sols. Invitez plusieurs agriculteurs locaux à la station pour présenter des informations sur ce système de connaissance de l’agriculture indigène à la radio.
  • Interviewer des members de collectivités voisines (ou distantes) qui ont résolu avec succès des problèmes concernant la fertilité ou la conservation des sols, notamment la désertification. Faites un suivi avec une émission en tribune téléphonique ou par l’envoi de messages-textes qui considère si ces solutions fonctionneraient pour votre collectivité.
    • Organisez un concours de poésie: invitez les auditeurs et auditrices à présenter des poèmes sur la santé des sols et offrez un prix au « meilleur poème ». Lisez tous les bons poèmes à l’antenne.

4. Autres ressources sur la santé des sols

L’une de vos ressources les plus utiles pourrait bien être votre vulgarisateur agricole local. Il est extrêmement important pour les radiodiffuseurs de déveloper une relation suivie avec les vulgarisateurs locaux et les chercheurs agricoles qui travaillent dans la région. Ces personnes peuvent souvent offrir des connaissances approfondies sur les questions de santé des sols et peuvent également vous aiguiller vers d’autres experts. En outre, vous pouvez consulter les organismes, documents en ligne/imprimés et émissions de radio qui suivent.

Organismes-ressources

 

Documents-ressources

  • Laura van Schöll and Rienke Nieuwenhuis, 2004. Agrodok 2: Soil Fertility Management. http://www.journeytoforever.org/farm_library/AD2.pdf
  • Hil Kuypers, Anne Mollema and Egger Topper, 2005. Agrodok 11: Erosion control in the tropics. http://www.journeytoforever.org/farm_library/AD11.pdf
  • ILEIA, 2009. Learning AgriCultures. Module 2: Soil and water systems. http://ileia.leisa.info/index.php?url=show-blob-html.tpl&p[o_id]=239758&p[a_id]=237&p[a_seq]=1
  • James Kinyangi, 2007. Soil health and soil quality: A review. WorldAgInfo.
  • Kaumbutho P.G. and Simalenga T.E. (editors), 1999. Conservation Tillage with Animal Traction. A resource book of Animal Traction Network for Eastern and Southern Africa (ATNESA). Harare. Zimbabwe.
  • IIRR and ACT, 2005. Conservation agriculture: A manual for farmers and extension workers in Africa. International Institute of Rural Reconstruction, Nairobi; African Conservation Tillage Network, Harare.
  • Reij, C., Scoones, I., Toulmin, C. (Editors), 1996. Sustaining the soil: indigenous soil and water conservation in Africa. Earthscan Publications.
  • Dryland Coordination Group, 2005. A Promising Practice: Integrated Plant Nutrient Management in Mali. www.drylands-group.org/noop/file.php?id=523
  • FAO, 2001. Soil fertility management in support of food security in sub-Saharan Africa. https://books.google.ca/books/about/Soil_Fertility_Management_in_Support_of.html?id=Wo6UjEy0rGAC&redir_esc=y
  • CTA Rural Radio Pack on soil fertility: Technical information, pack usage details, resources and full scripts. Word document available at
  • Farm Radio International scripts on soil health at https://scripts.farmradio.fm/topic/soil-health
  • O.I. Aalangdong, J.M. Kombiok & A.Z. Salifu, 1999. Assessment of non-burning and organic-manuring practices. LEISA magazine, Volume 15, Number 1 & 2, September 1999, pages 47-48. http://ileia.leisa.info/index.php?url=getblob.php&o_id=12311&a_id=211&a_seq=0
  • Patrick Mwalukisa. Changing attitudes to night-soil in Tanzania. LEISA magazine Volume 24, Number 2, June 2008, pages 26-27. http://www.leisa.info/index.php?url=getblob.php&o_id=209105&a_id=211&a_seq=0
  • Ken Giller, Michael Misiko andPablo Tittonell. Managing organic resource for soil amendment. LEISA magazine, Volume 22, Number 4, December 2006, pages 16-17. http://www.ileia.org/index.php?url=getblob.php&o_id=87905&a_id=211&a_seq=0
  • John Andrew Siame. Termite mounds as fertilizer. LEISA magazine, Volume 21, Number 2, June 2005, page 29. http://www.leisa.info/index.php?url=article-details.tpl&p[_id]=81303
  • Ken Giller. Kick-starting legumes. LEISA magazine, Volume 19, Number 4, December 2003, pages 19-20. http://www.ileia.org/index.php?url=getblob.php&o_id=12706&a_id=211&a_seq=0
  • Davies Onduru, Fredrick Muchena, Louis Gachimbi and André de Jager. Farmer field school on nutrient management. LEISA magazine, Volume 19, Number 4, December 2003, pages 26-27. http://www.ileia.org/index.php?url=getblob.php&o_id=12711&a_id=211&a_seq=0
  • Nelson A.R. Mango. Adaptation of the zero grazing concept by Luo farmers in Kenya. LEISA magazine, Volume 18, Number 1, April 2002, pages 18-19. http://www.ileia.org/index.php?url=getblob.php&o_id=12567&a_id=211&a_seq=0
  • ICRISAT, no date. Small fertilizer doses yield big impact in sub-Saharan Africa.
  • Wickama and Mwihomeke, 2006. The Role of Indigenous Knowledge in Combating Soil Infertility and Poverty. http://www.repoa.or.tz/documents_storage/Publications/Reports/06.2_Wickama_and_Mwihomeke.pdf
  • Gaia Movement, undated. Soil Conservation. Booklet #24.
  • Craig Elevitch and Kim Wilkinson, undated. Nitrogen-fixing trees – a brief introduction. The Overstory, #4. http://agroforestry.net/overstory/overstory4.html