Ce qui fait engraisser les porcs est toujours un mystère

Santé des sols

Notes au radiodiffuseur

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This script is based on a true story that happened to a widow named Mrs. Martha Matumbo from Chikalogwe village in the area of sub-chief Mpoto in Balaka district, Malawi. In Malawi, the government subsidizes fertilizer for the poor through the Farm Input Subsidy Program. The subsidy is significant – a bag of fertilizer that costs roughly 30 US dollars costs only three dollars if you have a coupon. The coupon is distributed by village leaders and agriculture technical staff and qualifies a person to buy a bag of fertilizer at the cheaper price. Unfortunately, if you have lost the coupon, they do not give you another.

Often, people in Africa are not interested in manure because they do not know how important it is, and how much it can benefit them. It took a dramatic situation for Mrs. Matumbo to realize the value of manure.

The innovation in the script has been dramatized to make it easier to adapt.
This script is a dramatization of a true story, and Mrs. Matumbo and Mr. Nine are the real names of the people involved in the story. But the words are not those of the real people – the story has been adapted. You may choose to use the real names of these people. If you do so, please indicate at the end of the script (as per the writer’s instructions) who spoke the part of each of the characters. You might also want to adapt the script for your own situation. In this case, you would use different names, but mention at the end of the programme that the script was based on a drama written by Gladson Makowa for Farm Radio International, and based on a real story from Malawi.

Texte

Personnages

Martha : Veuve, mère de deux enfants et chef de la famille
M. Nine : Conseiller technique agricole dans le village, fonctionnaire
Takondwa : Nom fictif de la fille de Martha
John : Nom fictif du fils de Martha
Reporteur : Reporteur pour un magazine agricole radiophonique populaire

Lien musical avec fondu enchaîné sous le texte qui suit

Scène 1

Bruit de binettes (houes) qu’on laisse tomber

MARTHA :
Aïe, aïe, aïe (montrant qu’elle est fatiguée et présentant une respiration lourde).

TAKONDWA:
(Hors micro) Qui est là?

MARTHA :
C’est ta mère, Takondwa.

TAKONDWA :
(Au micro) Mère? Pourquoi êtes-vous revenue si tôt? Et pourquoi avez-vous l’air si fatiguée?

MARTHA :
J’ai entendu dire que le camion avait apporté plus d’engrais hier à notre marché… Ils vendent de l’engrais actuellement à ceux qui ont des coupons. Je veux y aller et en acheter avant que trop de gens soient au courant.

TAKONDWA :
Puis-je faire bouillir de l’eau pour que vous puissiez prendre un bain?

MARTHA :
Non, ne fais pas bouillir l’eau. Cela prendra trop de temps. Donne-moi simplement de l’eau froide. Pendant que je prends mon bain, prépare-moi quelque chose à manger. Mais où est donc ton frère John?

TAKONDWA :
Il n’est pas encore rentré de l’école. Mais, mère, avez-vous vérifié pour vous assurer d’avoir le coupon?

Bruit d’un sac en plastique et bruit d’eau que l’on tire et verse dans une cuvette en tôle

MARTHA :
Oui! Regarde ça. Depuis le jour où j’ai reçu le coupon, je l’ai conservé dans ce sac en plastique. J’ai attaché le bout de papier à un coin de ce morceau de tissu que je portais ce jour-là.

Bruit d’eau que l’on verse dans une cuvette en tôle

TAKONDWA :
Mère, suivez-moi dans la salle de bain.

MARTHA :
J’arrive, ma fille.

Musique pour le changement de scène

Scène 2

Assiettes en métal que l’on débarrasse

MARTHA :
(D’une voix douce) Mon estomac est plein maintenant. Je suis prête à partir.

Bruit de sac en plastique

MARTHA :
Ahhh! Où est le coupon… où est mon coupon maintenant? Takondwa<, apporte-moi le coupon. Je voudrais partir.

TAKONDWA :
De quel coupon parlez-vous?

MARTHA :
Celui que je t’ai montré.

TAKONDWA :
Vous venez tout juste de me le montrer mais vous l’avez gardé. Regardez sur votre morceau de tissu.

MARTHA :
(Plus fort) Takondwa! Ce n’est pas le moment de faire des blagues. Où est le coupon?

TAKONDWA :
M’man! Qu’est-ce qui ne va pas chez vous? Vous l’avez gardé. Me l’avez-vous donné ou simplement montré?

MARTHA :
Je te l’ai juste montré mais l’aurais-tu pris pendant que je prenais mon bain?

TAKONDWA :
Non m’man, non. L’avez-vous laissé sur le tapis?

MARTHA :
Je l’ai laissé dans ce sac en plastique avec ce billet de 500 Kwacha (Note du rédacteur: 500 Kwacha équivalent environ 2.5 dollars américains ou 3.5 euros). J’ai trouvé le billet sur le point d’être emporté par le vent. Fort heureusement, il y avait quelques pièces posées dessus.

TAKONDWA :
Pourquoi avez-vous laissé le sac en plastique contenant le coupon sur le tapis, m’man?

MARTHA :
Oh là là, je suis fichue! (En larmes) Vraiment, pourquoi l’ai-je laissé imprudemment sur le tapis? Misère!

TAKONDWA :
Comme vous pouvez le constater, le vent souffle vers la rue et beaucoup de gens sont passés. Ne pensez-vous pas que quelqu’un l’a déjà ramassé?

MARTHA :
(Sanglotant) Non! Pas mon coupon. Non, ne dis pas cela, Takondwa… Aide-moi simplement à le chercher. Oh mon Dieu, je suis déjà veuve. Qu’est-ce que je vais donner à manger à mes orphelins?

TAKONDWA :
(Presque en pleurs aussi) Vous avez recommencé à pleurer. Je déteste cela. Pourquoi l’avez-vous laissé sur le tapis sans me le dire?

MARTHA:
(En larmes) J’étais distraite. Je pensais beaucoup à l’achat de l’engrais.

JOHN :
(Comme s’il voulait se joindre à sa mère en pleurs) Takondwa! Takondwa! Pourquoi notre mère pleure-t-elle maintenant?

Pas de réponse

Martha pleure comme si son mari venait tout juste de mourir. Elle sort dans la rue à la recherche du coupon.

JOHN :
Que cherchez-vous en pleurs dans la rue?

Personne ne répond. La mère continue de pleurer.

JOHN :
Takondwa, réponds-moi maintenant. As-tu perdu de l’argent?

TAKONDWA :
(Sans énergie) Mon frère John, nous avons perdu le coupon.

JOHN :
Oh, mon Dieu. Perdu le coupon?

TAKONDWA:
Oui.

JOHN :
Ça va, ça va, mère. Laissez faire… Je déteste vous voir pleurer… Quand oublierez-vous la mort de notre père?

MARTHA :
(En larmes) Je pleure à cause du coupon pour la deuxième application d’engrais. Où trouverai-je l’argent pour acheter de l’engrais comme fumure de couverture? Qu’est-ce que j’utiliserai lorsque le maïs aura besoin de plus d’azote pour former de gros épis?

JOHN :
Laissez tomber, mère.

MARTHA :
(En larmes) Je peux prédire la famine dans notre maison. Utiliser seulement du fumier comme fumure de fond sans une deuxième application d’engrais n’apporte rien d’autre que la famine.

Ouverture d’une porte

JOHN :
Entrons dans la maison… Vous devriez dormir et oublier ce problème de coupon, m’man… Ça arrive… Takondwa et moi allons le chercher.

Musique pour le changement de scène

Scène 3

Indicatif présentant l’émission radiophonique agricole populaire dans votre pays. Au Malawi, c’est Mwana Alirenji.

NARRATEUR A LA RADIO:
Aujourd’hui, nous nous trouvons dans le district de Ntcheu, où nous allons apprendre comment faire du lisier. Le lisier est utilisé comme deuxième application d’engrais sur le maïs, ce que nous appelons une fumure de couverture.

Poursuite de l’émission de radio et fondu enchaîné sous les propos qui suivent

JOHN :
Takondwa… Notre mère pleurait parce qu’elle a absolument besoin d’une deuxième application d’engrais. Va dans sa chambre et réveille-la pour écouter comment fabriquer ce lisier.

TAKONDWA:
Je ne veux plus l’entendre pleurer. Laisse-la tranquille; le fumier ne peut pas servir d’engrais… Je pensais que nous avions déjà épandu ce fumier composté?

JOHN :
Takondwa! Ils parlent du lisier comme fumure de couverture. Mère disait qu’elle était inquiète à cause du coupon pour l’engrais comme fumure de couverture, pas pour l’engrais comme fumure de fond.

La porte s’ouvre pendant que John parle

MARTHA :
John!… John!… John!

JOHN :
(À voix haute) Takondwa, vas travailler… Oui, mère?

MARTHA :
Qu’est-ce qui ne va pas?

JOHN :
Oh, bienvenue m’man. Asseyez-vous sur ma chaise. Je voulais que vous écoutiez cette émission… Ils parlent de la façon de faire du lisier pour une deuxième application ou comme fumure de couverture pour le maïs… ils disent que c’est facile à faire.

MARTHA :
Très bien, mon fils! Écoutons alors!

RADIO :
Comme je l’ai déjà dit, prenez des excréments d’animaux et mettez-les dans un seau à moitié rempli d’eau. Faites ce lisier le jour où votre maïs germe. Mélangez une fois par jour pendant 21 jours. Le 22e jour, vous pouvez l’épandre sur votre champ. Diluez le mélange avant de l’épandre.

La radio continue sous les propos qui suivent

JOHN :
C’est bon et facile à faire comme je vous l’ai dit, mère.

MARTHA :
Chut, John! Silence, s’il te plaît. Nous allons rater des informations importantes.

RADIO :
Quand vous fabriquez le lisier, ne remplissez pas le seau jusqu’au bord car les excréments vont gonfler à cause du gaz qu’ils produisent. Une fois dilué, le lisier sera sous une forme liquide. Donc, après l’avoir versé dans un trou de plantation, attendez qu’il s’infiltre dans le sol avant de recouvrir le trou de terre. Merci.

MARTHA :
Tu vois! Nous avons raté un tas de renseignements. Combien d’eau faut-il pour le diluer? Nous ne le savons pas. Combien de lisier dilué faut-il appliquer? Nous ne le savons pas non plus!

TAKONDWA :
Cela ne peut pas vous aider, mère, alors ne vous en faites pas. (Insistant) Pourquoi gaspiller votre énergie?

JOHN :
Vous avez raté beaucoup de choses parce que Takondwa a tardé à vous réveiller. Takondwa, c’est bon d’essayer certaines des choses que l’on entend à la radio. N’oublie pas «Ce qui fait engraisser les porcs est toujours un mystère». Nous devons essayer des choses par nous-mêmes pour voir si elles fonctionnent.

TAKONDWA :
Alors, que vas-tu faire à propos des informations que tu as ratées?

JOHN :
Nous demanderons au conseiller agricole, M. James Nine. Il nous aidera.

MARTHA :
Merci, John. Oui, nous devrions demander à M. Nine.

Musique pour le changement de scène

Scène 4

Bruit d’une binette ou d’une houe recueillant du fumier de chèvres

TAKONDWA :
(S’approchant) John et Mère! Ainsi, vous insistez encore pour essayer de faire ce lisier dont vous ne savez pas grand chose? … Oh, désolée … Comment allez-vous, M. Nine? Désolée, je n’avais pas remarqué votre présence sous l’abri de cuisine.

M. NINE :
C’est parfait. Je vais bien. Comment allez-vous, jeune fille? Mme Martha Matumbo, comment se prénomme votre fille déjà?

JOHN :
C’est l’intraitable Takondwa.

TAKONDWA :
(À voix haute) John, il ne te pose pas la question, il demande à m’man.

MARTHA :
John! Non, c’est ta gentille sœur qui t’encourage souvent… M. Nine, c’est
Takondwa, mon deuxième enfant.

M. NINE :
(Rires) Les enfants! Ils argumentent parfois, même pour des peccadilles.

MARTHA :
Vous voyez, mes enfants!

TAKONDWA :
Ainsi, M. Nine, savez-vous déjà comment faire du lisier?

M. NINE :
Non, je ne sais pas non plus. J’ai également manqué quelques informations à la radio.

TAKONDWA :
Regarde m’man! C’est seulement John et toi qui êtes emballés par ce lisier. Les gens n’en font pas. Même le conseiller ne sait pas comment s’y prendre.

M. NINE :
Ne vous inquiétez pas, nous allons tenter l’expérience ensemble. Nous essaierons nos propres innovations ici et là. Nous pouvons modifier la technologie.

JOHN :
Oui, nous pouvons innover. N’oubliez pas que l’émission Mwana Alirenji nous conseille d’être intelligents et d’essayer d’adapter les technologies en fonction de nos besoins et de notre environnement.

TAKONDWA :
Oh, je vais me joindre à vous simplement pour vous tenir compagnie. Voyons voir quelles idées vous avez pour cette expérience.

MARTHA :
Tu es la bienvenue, ma fille.

M. NINE :
Combien de récipients voulez-vous emplir?

Martha :
J’ai cinq grands récipients et beaucoup de fumier de chèvres. Je vais donc les remplir tous.

John :
Quelles proportions allons-nous utiliser pour faire tremper les excréments de chèvres?

MARTHA :
Utilisons ce seau de deux litres comme contenant à mesurer … Je pense que nous devrions mélanger trois seaux d’eau avec deux seaux remplis d’excréments de chèvres et continuer ainsi jusqu’à ce que le récipient soit rempli.

M. NINE :
Cela me semble bon. Qu’en pensez-vous, Takondwa?

TAKONDWA :
Ne me demandez pas. Je viens juste vous aider pour vous prouver que vous avez tort. Voulez-vous me blâmer pour votre échec? Vous pouvez demander à John.

JOHN :
Voici maintenant notre modification. Utilisons donc ce seau de deux litres comme mesure. La formule devrait être celle de mère. Pour trois seaux d’eau, nous devrions ajouter deux seaux remplis d’excréments de chèvres.

M. NINE :
Avons-nous assez d’eau?

MARTHA :
Nous en avons assez pour un récipient. Nous remplirons les autres récipients plus tard aujourd’hui.

M. NINE :
C’est très bien.

FX :
Puiser de l’eau d’un contenant plus grand et la verser dans un grand récipient

Martha et Takondwa :
(Comptant tout haut) Un, deux, trois. Versez maintenant deux seaux d’excréments de chèvres…

Excréments de chèvres tombant dans l’eau

LES TROIS :
Un…un…un… et… deux…

Ils rient tous ensemble parce que, sans se concerter, ils ont tous commencé à compter à voix haute en même temps.

MARTHA :
Laissez-moi remuer la première.

JOHN :
Nous pouvons remuer après avoir rempli le récipient…

M. NINE :
Je vous laisse maintenant. Je repasserai plus tard pour voir ce qu’il advient du lisier.

MARTHA :
Merci, M. Nine, notre bon conseiller agricole. Vous êtes toujours disponible pour nous.

M. NINE :
N’oubliez pas de couvrir les récipients après avoir terminé. Et n’oubliez pas de remuer au moins une fois par jour.

TOUS :
Merci.

Musique pour le changement de scène

Scène 5

Bruits d’oiseaux

TAKONDWA :
Mère, John et M. Nine, vingt et un jours se sont écoulés depuis la fabrication du lisier. Il est arrivé à maturité. Combien d’eau allez-vous utiliser pour diluer le mélange? Que conseillait-on à la radio?

M. NINE :
Je n’ai pas entendu cette partie-là non plus. Ont-ils dit qu’il fallait diluer?

TAKONDWA :
Voyez, mère, il est plus facile de grimper à un arbre que d’en descendre. Si nous ne savons pas combien d’eau il faut utiliser, cela signifie que nous avons perdu notre temps à faire le mélange.

MARTHA :
C’est correct, ma fille. Ils ont dit qu’il faudrait diluer le lisier. Je n’ai pas bien entendu la proportion pour diluer, si bien que nous n’allons pas diluer davantage notre mélange liquide. De toute façon, cela ne m’intéressait pas parce que je n’aime pas l’idée d’attendre que le liquide pénètre dans le sol avant de recouvrir le mélange avec de la terre.

JOHN :
Moi non plus, je n’aimais pas cette idée. Ce serait une perte de temps. Cela nous prendrait toute la journée voire même deux jours pour épandre le contenu des cinq récipients avec cette méthode. Sila pluie nous surprend, elle nous occupera à d’autres travaux. Ensuite, le lisier dilué serait encore dilué davantage par la pluie.

MARTHA :
Si nous ne diluons pas le mélange davantage, le processus sera en fait plus rapide.
John :
Si nous ne diluons pas, tout ce que nous avons à faire c’est de transporter le mélange dans le jardin. C’est tout. Inutile de tirer plus d’eau pour le diluer.

TAKONDWA :
Mais une question se pose : quelle quantité du mélange non dilué allez-vous appliquer à chaque plante?

MARTHA :
C’est une bonne question, ma fille.

John :
Monsieur, à votre avis, pourquoi nous encourage-t-on à diluer ce lisier avec de l’eau?

M. Nine :
Je pense que c’est pour en réduire la puissance afin de ne pas brûler nos récoltes.

JOHN :
Nous pouvons donc utiliser des quantités moindres, à savoir une tasse pleine du mélange, à l’aide de la petite qui se trouve dans les contenants de lait en poudre pour enfants. Nous pouvons utiliser une tasse pleine pour chaque lieu de plantation où il y a un plant de maïs et deux tasses lorsqu’il y a deux plants de maïs.

M. NINE :
Bien dit, jeune homme. Vous devriez en fait devenir conseiller agricole à l’avenir, mon fils. Assurez-vous simplement d’appliquer le mélange à au moins cinq ou dix centimètres de la plante pour éviter de brûler la récolte. Creusons des trous de la même façon que nous le faisons pour l’engrais inorganique.

MARTHA :
Merci, M. Nine. Nous le ferons. Nous allons donc appliquer une tasse à chaque lieu de plantation où il y a un plant de maïs et deux tasses lorsqu’il y a deux plants de maïs. Exact?

JOHN ET M. NINE ENSEMBLE:
Oui.

MARTHA :
Parfait, c’est compris. Commençons par transporter le mélange tout de suite… Combien de voyages pensez-vous qu’il nous faudra?

JOHN :
Si Takondwa, vous mère et moi transportons chacun 20 kilos à la fois, nous devrions avoir à faire cinq voyages par personne.

TAKONDWA:
Allons-y. Nous devrions finir d’appliquer ce que nous transportons avant d’en transporter davantage. De cette façon, nous pourrons nous assurer que le mélange ne sera pas dilué si la pluie arrive.

M. NINE :
Pensez effectivement à la pluie. Autrement, vous diluerez le lisier, chose que vous ne vouliez pas faire! Bonne chance!

Musique pour le changement de scène

Scène 6

Bruit de chèvres à la maison de Martha

JOHN :
Mère, j’ai terminé de nourrir les chèvres. Mais je n’ai pas envie d’aller à l’école aujourd’hui. Je veux rencontrer le reporteur de l’émission Mwana Alirenji qui vient vous interviewer et constater le succès du lisier.

MARTHA :
Non, John! Va à l’école. Si tu es chanceux, tu le verras en rentrant de l’école. Peut-être qu’il viendra dans l’après-midi.

TAKONDWA :
S’il vient pendant que nous sommes à l’école, n’oubliez pas de l’emmener au jardin… John, pourquoi n’avons-nous pas invité le reporteur pendant les vacances?

JOHN :
N’oublie pas, Takondwa, nous ne savions pas combien de temps cela prendrait avant qu’il vienne constater notre succès.

TAKONDWA :
Mère, n’oubliez pas d’inviter tous ces gens qui nous traitaient de fous quand nous avons fabriqué le lisier. Ils devraient également honorer l’entrevue de leur présence; ils peuvent être nos témoins.

JOHN :
Je suis content, ma sœur, que tu te sois jointe à nous dans cette soi-disant folie. Sinon, tu n’aurais pas trouvé cela facile de parler ainsi.

TAKONDWA :
Je savais que si cela fonctionnait sans que je donne un coup de main, je n’aurais pas pu en profiter. C’est la raison pour laquelle j’y ai participé.

MARTHA :
Tu es brillante, ma fille.

JOHN ET TAKONDWA :
(Rires) (Hors micro) À plus tard, mère.

Musique pour le changement de scène

Scène 7

Bruit d’oiseaux et bruits de gens discutant de la beauté de certains épis de maïs

REPORTEUR :
Eh bien, c’est étonnant! Voulez-vous dire que ces beaux et longs épis, par deux sur la plupart des tiges, ont poussé seulement avec du lisier? Expliquez-moi comment vous avez fait cela.

MARTHA :
Oui, ce maïs est le fruit du lisier uniquement. Nous avons modifié la méthode de préparation du lisier que nous avions entendue à votre émission radiophonique. Notre conseiller agricole, M. Nine, et bon nombre des gens qui sont avec nous ici aujourd’hui sont nos témoins.

REPORTEUR :
Écoutons votre histoire. Elle semble extraordinaire. Nous sommes maintenant en direct à la radio. Pouvez-vous nous dire comment vous avez préparé le lisier qui a donné ce merveilleux rendement?

MARTHA :
Nous avons mélangé trois mesures d’eau avec deux mesures d’excréments de chèvres. Nous avons remué le mélange tous les jours et nous l’avons couvert pendant 21 jours.

M. NINE :
Mais elle ne l’a pas dilué au moment de l’appliquer, comme cela était recommandé.

MARTHA :
Parce que nous ne l’avons pas dilué, nous avons appliqué le mélange avec une petite tasse que nous avons trouvée dans certaines boîtes de lait en poudre pour enfants. Nous avons utilisé une tasse lorsqu’il y avait un plant de maïs. Nous en avons utilisées deux lorsqu’il y avait deux plants de maïs.

M. NINE :
Le mélange a été appliqué 22 jours après la germination du maïs. Nous avions fait le mélange le jour de la germination.

REPORTEUR :
C’est étonnant! Je pense que si de nombreux agriculteurs devaient adopter cette technologie, nous pourrions cesser de dépendre autant des engrais inorganiques. Les épis de maïs sont incroyablement gros. Aviez-vous appliqué des engrais sur ce champ avant d’utiliser ce lisier?

MARTHA :
Non, pas du tout. Nous avons perdu le coupon, si bien que nous n’avions pas d’engrais. Mais je fais toujours du fumier composté dans des fosses. Nous venions tout juste d’épandre ce fumier comme première application d’engrais – comme fumure de fond – lorsque nous avons perdu le coupon.

REPORTEUR :
Où avez-vous trouvé cette idée de faire du lisier?

MARTHA :
Chez vous. Dans votre émission Mwana Alirenji.

REPORTEUR :
Racontez-moi davantage!

M. NINE :
Moi aussi j’ai appris les rudiments à partir de la même émission de radio, Mwana Alirenji. Nous avons modifié la méthode en ne diluant pas le mélange et en appliquant des mesures plus petites. Mais nous l’avons appris des habitants de Ntcheu lors de l’émission diffusée à la radio.

REPORTEUR :
Vous avez entendu, chers auditeurs et auditrices. Faites du fumier composté pour votre première application, puis utilisez du lisier non dilué et…

MARTHA :
(Heureuse d’ajouter son grain de sel) C’est vrai ce que vous dites toujours, à savoir que nous, les agriculteurs et les agricultrices, devons être intelligents et proactifs. Ce conseil m’a aidée. Nous devrions apprendre et expérimenter ce que nous entendons et y apporter des modifications dans la mesure du possible. Aujourd’hui, je suis une personne heureuse. Mais le jour où j’ai perdu le coupon, c’était comme un deuxième enterrement de mon mari.
Reporteur :
Les pleurs de Mme Martha Matumbo se sont transformés en joie en raison des essais et des modifications apportées aux instructions entendues à la radio.

M. NINE :
(Hors micro) Oui, c’est bien vrai.
Reporteur :
Que disiez-vous?

M. NINE :
En fait, mes amis, essayons les choses que nous apprenons à la radio. Ce qui fait engraisser les porcs est toujours un mystère.

REPORTEUR :
Vos noms, s’il vous plaît?

M. NINE :
Je suis James Nine, le conseiller agricole de la région.

MARTHA :
Je suis Martha, l’épouse du regretté M. Matumbo. L’innovation a été rendue possible avec l’encouragement de mes enfants John et Takondwa, qui sont à l’école aujourd’hui.

REPORTEUR :
Merci de m’avoir invité dans ce village pour voir vos innovations. Chers auditeurs et auditrices, vous pouvez nous écrire à cette adresse : The Story Workshop, Private Bag 266. Blantyre, Malawi. La prochaine fois, nous serons dans votre village pour voir vos innovations. C’est Gladson Makowa qui vous accompagnait. Passez une bonne journée.

Indicatif

ANIMATEUR :
Dans cette pièce, le reporteur Gladson Makowa était joué par (nom de l’acteur ayant prêté sa voix).
Mme Martha Matumbo était jouée par ______.
John était joué par ______.
Takondwa était jouée par ______ et
M. Nine était joué par ______.

Chers auditeurs et auditrices : essayez le lisier! Ça marche! Durant la saison de croissance 2008 à 2009 au Malawi, Mme Martha Matumbo a fait pousser du maïs en quantité plus que suffisante pour sa famille avec ce lisier. Je vous encourage à être intelligents et proactifs. N’oubliez pas que ce qui fait engraisser les porcs est encore un mystère.

Acknowledgements

  • Contributed by: Gladson Makowa, The Story Workshop, Malawi, a Farm Radio International broadcasting partner.
  • Reviewed by: John FitzSimons, Associate Professor, School of Environmental Design and Rural Development, University of Guelph, Canada.

Information sources

  • The interviews were done in March 2009 and October 2009 with Mrs Martha Matumbo and Mr. James. The source of the liquid manure technology is Lipangwe Organic manure farm at Ntonda in Ntcheu district, Malawi.