Idées de récits sur l’entreposage des récoltes

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Notes au radiodiffuseur

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que de 15  à 50  % des aliments récoltés dans les pays en développement, dont l’Afrique, sont perdus.

Les aliments peuvent être perdus ou gâtés de bien des façons, notamment par une récolte trop hâtive ou trop tardive, une exposition à la pluie, une sécheresse et des températures extrêmes ou encore des dégâts causés par des ravageurs ou des maladies. Le revenu des agriculteurs est également réduit par les déversements, les dommages causés aux récoltes par l’outillage, la contamination chimique et la manutention brutale pendant la récolte, le chargement, l’emballage et le transport.

Ces pertes ont de graves répercussions, la plus grave étant une augmentation de la famine. Elles y contribuent également en retirant du marché une partie de l’approvisionnement alimentaire. À mesure que le climat mondial change et que les agriculteurs peuvent être mis au défi de produire assez de nourriture pour leurs familles, il est plus important que jamais de s’assurer que les récoltes sont entreposées efficacement.

Le présent texte offre sept idées de récits pour aborder la question de l’entreposage des récoltes. Chaque idée est accompagnée de suggestions pour effectuer des recherches locales et de quelques ressources qui pourraient vous aider à comprendre l’enjeu et à préparer des émissions radiophoniques. Toutes les émissions portant sur l’entreposage des récoltes peuvent être suivies de tables rondes, d’entrevues avec des personnes invitées ou avec une participation de l’auditoire par téléphone, envoi de messages-textes ou en direct dans le studio.

Texte

1er récit : Des plantes qui protègent les récoltes entreposées

 
RÉCIT : Deux femmes (Deux hommes) s’inquiètent que, parce que des ravageurs ont, dans le passé, endommagé leurs céréales entreposées, elles (ils) ne seront plus en mesure de nourrir leurs familles durant la saison de famine, surtout étant donné que la saison des pluies devient plus imprévisible. Elles (Ils) ne peuvent pas se payer de produits chimiques pour l’entreposage. Elles (Ils) parlent à un ancien qui leur conseille de faire des expériences en utilisant quelques plantes locales. Les femmes (Les hommes) découvrent que l’une des plantes repousse leur principal ravageur des greniers. En conséquence, elles (ils) ont suffisamment de nourriture pour traverser toute la saison de famine.

MESSAGES: Des plantes disponibles localement peuvent contribuer à protéger les récoltes entreposées et à assurer la sécurité alimentaire.

AUTRES SUGGESTIONS: Interviewer des agriculteurs et des herboristes locaux au sujet des matières disponibles localement qui peuvent protéger les récoltes entreposées. Diffusez la « recette » pour traiter et utiliser les plantes. Suggérez que plusieurs méthodes de protection – en utilisant des plantes locales répulsives, en s’assurant que les récoltes entreposées demeurent sèches, en utilisant un emballage triple, etc. – valent toujours mieux que de se fier à une seule méthode de protection des récoltes entreposées.

POUR PLUS D’INFORMATION :

  • Consultez les textes de Radios Rurales Internationales portant sur le contrôle des prédateurs pour trouver ceux qui portent sur l’utilisation de plantes locales pour contrôler les ravageurs des greniers
  • New Agriculturist en ligne, 2000. Focus on natural repellents. New Agriculturist, 2000, Numéro 2. http://www.new-ag.info/00-2/focuson/focuson4.html

2e récit : Quelques récoltes ne subissent pas beaucoup de dégâts pendant l’entreposage

 
RÉCIT : Une région subit des pluies imprévisibles et les rendements des cultures céréalières sont en chute libre. Un agriculteur nouvellement arrivé dans la région plante une culture que l’on ne fait habituellement pas pousser dans la région : du mil rouge (ou millet d’Inde). Ses voisins ont souffert durant des saisons où la moitié de leurs récoltes a été perdue à cause de ravageurs des greniers. Ils se moquent de ses tentatives de faire pousser et d’entreposer de nouvelles cultures et sont surpris de constater que les récoltes de leur nouveau voisin subissent très peu de dégâts pendant l’entreposage.

MESSAGE : Une façon de minimiser les pertes pendant l’entreposage consiste à faire pousser des cultures qui n’ont pas de grands ravageurs des greniers.

AUTRES SUGGESTIONS: Certaines récoltes ne subissent pas autant de dommages que d’autres pendant l’entreposage. Par exemple, dans certains cas, des cultures traditionnelles ne sont plus cultivées parce qu’elles sont considérées comme des aliments des pauvres. Si vous parlez à des agriculteurs plus âgés, vous découvrirez peut-être qu’il existe des cultures traditionnelles qui n’ont pas de ravageurs des greniers. Dans d’autres cas, des cultures qui sont nouvelles pour une région peuvent ne pas avoir de ravageurs des greniers. Par exemple, l’orange de singe (Strychnos spinosa) a une écale très dure et peut être conservée en entreposage abrité pendant 2 à 3 semaines. En outre, certaines cultures devaient être entreposées de façon particulière. La pistache de terre (bambara) entreposée est sensible aux dommages causés par les coléoptères après écalage, mais ses gousses sont extrêmement résistantes aux infestations de ravageurs.

POUR PLUS D’INFORMATION :

3e RÉCIT : Des cultures que vous pouvez entreposer dans le sol

 
RÉCIT: Chaque année, la moitié de la récolte de sorgho, de manioc, d’ignames et de patates douces d’un agriculteur est dévorée par des ravageurs pendant leur entreposage. Il se plaint à son voisin qui fait pousser les mêmes cultures mais ne semble pas éprouver un problème aussi grave. Ils traversent à pied la ferme du voisin et le premier agriculteur lui demande où il entrepose ses tubercules et son sorgho. Le « secret » de son voisin, c’est qu’il entrepose son manioc, ses ignames et ses patates douces dans le sol jusqu’au moment de les manger ou bien il les tranche en croustilles et les fait sécher. Il utilise une fosse d’entreposage sous-terre pour son sorgho.

MESSAGES: Pour certaines cultures, l’entreposage souterrain peut minimiser les dégâts des ravageurs, surtout lorsque les ravageurs les plus nuisibles sont des animaux terrestres comme les rats.

AUTRES SUGGESTIONS: Parlez à des agriculteurs de votre région pour leur demander si quelqu’un entrepose ses récoltes sous terre ou stocke ses récoltes de tubercules dans le sol jusqu’au moment de les manger ou de les transformer.

POUR PLUS D’INFORMATION :

4e récit : Fabrication et utilisation d’un séchoir solaire

 
RÉCIT: Une coopérative de femmes prolonge la saison de vente des produits de patates douces en construisant un séchoir solaire simple. Une membre du groupe visite une ville côtière et voit des femmes utilisant une autre sorte de séchoir solaire pour faire sécher et conserver du poisson. Les deux groupes de femmes apprennent mutuellement les meilleures façons d’utiliser des séchoirs solaires et quelles sortes d’aliments on peut sécher pour les vendre ou les consommer plus tard.

Message: Les séchoirs solaires sont peu coûteux, empêchent les récoltes de pourrir et permettent aux producteurs de vendre des produits séchés de cultures après la principale saison de récolte, lorsque les prix sont plus élevés.

AUTRES SUGGESTIONS: Parlez à des agriculteurs et découvrez quels autres cultures et produits de cultures peuvent être séchés. Pensez aux récoltes qui ne sont pas généralement séchés – y a-t-il un agriculteur qui est disposé à essayer de les sécher?

Pour plus d’informations:

5e RÉCIT : Confection de poudre de feuilles pour la santé

 
RÉCIT: Une famille d’agriculteurs déménage à un nouvel endroit. Pendant la saison maigre, leurs voisins remarquent que les enfants de la nouvelle famille consomment un aliment inhabituel. Ils les interrogent à ce sujet. La mère répond que les enfants mangent des feuilles qui ont été séchées, transformées en poudre qui est ensuite mélangée à des céréales et cuite. La poudre de feuilles est très riche en protéines et en vitamine A. Ses enfants sont en bonne santé malgré la sécheresse. Elle apprend à ses voisins comment faire la poudre de feuilles.

MESSAGES: Il est facile de faire de la poudre de feuilles et c’est avantageux pour la santé de toute la famille.

AUTRES SUGGESTIONS: Faire de la poudre de feuilles est une bonne façon de s’assurer que les nutriments contenus dans les végétaux verts feuillus sont disponibles toute l’année. Parlez à des gens de votre région au sujet d’autres façons de conserver les fruits et légumes frais, afin que leurs avantages nutritifs soient disponibles toute l’année.

POUR PLUS D’INFORMATION:

6e RÉCIT : Amélioration des structures d’entreposage traditionnelles

 
RÉCIT: C’est la saison des pluies mais les pluies ne sont pas arrivées et les agriculteurs de la région sont inquiets. Dans cette atmosphère de tension, un jeune agriculteur critique l’agriculture traditionnelle. Un agriculteur plus âgé le met au défi de faire mieux. Le jeune agriculteur relève le défi. Avec l’aide de l’agriculteur plus âgé, il expérimente les pratiques et les structures d’entreposage traditionnelles et découvre des façons de les améliorer.

MESSAGE: Un mélange de connaissances traditionnelles et d’expérimentation scientifique moderne peut aboutir à un entreposage efficace des récoltes.

AUTRES SUGGESTIONS: Parlez à des agriculteurs progressistes de votre région. Demandez si l’un d’entre eux a apporté des changements efficaces aux méthodes d’entreposage traditionnelles. Demandez à des vulgarisateurs agricoles de votre région si des recherches ont été effectuées sur l’efficacité des structures d’entreposage traditionnelles. Y a-t-il un moyen d’utiliser les principes sous-jacents aux techniques d’entreposage modernes pour améliorer les pratiques traditionnelles?

POUR PLUS D’INFORMATIONS:

  • Nageeb Ibrahim Bakheit et Kees Stigter, 2004. Improved matmuras: effective but underutilized. LEISA, Volume 20, Numéro 3, septembre 2004. http://ileia.leisa.info/index.php?url=getblob.php&o_id=66925&a_id=211&a_seq=0
  • Nageeb Ibrahim Bakheit, Kees Stigter et Ahmed el-Tayeb Abdalla, 2001. Underground storage of sorghum as a banking alternative. LEISA, Volume 17, Numéro 1, avril 2001. http://www.leisa.info/index.php?url=getblob.php&o_id=12467&a_id=211&a_seq=0
  • Wambugu PW, Mathenge PW, Auma EO et HA van Rheenen, 2009. Efficacy of traditional maize (Zea mays L.) seed storage methods in western Kenya. Ajfand en ligne, Volume 9, Numéro 4, juin 2009. https://www.ajol.info/index.php/ajfand/article/view/43882

7e récit : Les rayons du soleil pour tuer des parasites

 
Récit : Un agriculteur est au désespoir lorsque des insectes parasites endommagent les céréales et les arachides qu’il a entreposées. Après une visite chez un parent d’une autre région du pays, l’agriculteur apprend à utiliser le film de polyéthylène pour construire une « rôtissoire » maison qui se sert de la chaleur du soleil pour tuer les insectes présents dans ses récoltes entreposées.

MESSAGE : Des technologies simples, comme celles qui exploitent la chaleur du soleil, peuvent contribuer à protéger les récoltes contre les ravageurs des cultures.

AUTRES SUGGESTIONS: Parlez à des agriculteurs de votre région. Cherchez s’il existe d’autres façons d’exploiter la chaleur du soleil pour protéger les récoltes entreposées.

POUR PLUS D’INFORMATIONS:

Acknowledgements

  • Rédaction : Vijay Cuddeford, rédacteur en chef, Radios Rurales Internationales
  • Révision : Neil Noble, conseiller technique, Practical Answers, Practical Action
  • Traduction française : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada

Information sources