Les agriculteurs sont confrontés aux changements climatiques partout sur la planète

Environnement

Notes au radiodiffuseur

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De nos jours, de plus en plus de phénomènes naturels inattendus des communautés rurales se produisent de manière inquiétante. Dans certaines régions, ces phénomènes se manifestent par des inondations inexplicables, chez d’autres les communautés assistent impuissants à une sécheresse et une désertification persistante et qui s’aggrave de jour en jour. La recherche scientifique nous indique que la plupart de ces phénomènes naturels sont causés par le comportement des humains, telles que la surconsommation et la surexploitation de ressources naturelles, qui ont endommagé l’écosystème et ont aggravé les changements climatiques.

Ce texte radiophonique est une adaptation d’histoires vraies à propos d’agriculteurs dans différentes régions du monde. Ce sont des histoires recueillies par les Amis de la terre, une ONG internationale intervenant dans la défense des droits des communautés. Ces reportages retracent les effets et impacts des changements climatiques sur les agriculteurs en Afrique en Amérique et en Asie. Dans ce texte radiophonique, on prétend que les agriculteurs sont en mesure de communiquer les uns avec les autres et avec la station de radio sur Internet. E-Agriculture est une émission sur Radio Fanaka qui met en lumière les avantages qu’Internet pourrait apporter aux agriculteurs. Imaginez avec nous ce qu’Internet pourrait apporter aux agriculteurs si nous parvenions à les connecter avec d’autres agriculteurs d’autres pays d’Afrique et d’ailleurs. Laissez vous emporter par votre rêve et suivons ensemble ce débat très illustratif.

Texte

PERSONNAGES :

Oumou Coulibaly, animatrice et productrice radio
Siaka Coulibaly, Président de l’Union Communale des Sociétés Coopératives de la commune de Tao (cercle de Koutiala) interprété par Dramane Tounkara animateur radio
Luis Ismael de Carmargo Leme, agriculteur d’Araranguà, Santa Catarina (Brésil) interprété par Karamoko Traoré animateur radio
Julia Weston producteur de myrtilles, de cerises et de bétail, de la ferme Seaview, près de St Marys, Etat de Tasmanie, interprété par Daouda Dembelé animateur radio

Pause musicale de 10 minutes

OUMOU COULIBALY :
L’Émission E-Agriculture d’aujourd’hui porte sur des évènements climatiques et les conséquences sur la vie des communautés rurales. Tel que vous le constatez vous-même, ces dernières années les activités quotidiennes des paysans ont toutes changé. Ces changements sont dus en majorité à la recherche par les paysans de solution d’adaptation aux modifications météorologique et climatiques. Pour faire l’état des lieux de la situation pour les agriculteurs à l’échelle mondiale, nous avons invité aujourd’hui en studio grâce à la magie d’Internet, trois paysans de trois continents différents : Monsieur Siaka Coulibaly, Président de l’Union Communale des Sociétés Coopératives de la commune de Tao (cercle de Koutiala), Monsieur Luis Ismael de Carmargo Leme, agriculteur d’Araranguà, Santa Catarina (Brésil) et Madame Julia Weston producteur de myrtilles, de cerises et de bétail, de la ferme Seaview, près de St Marys, Etat de Tasmanie (Australie). Chers auditeurs, nous aimerions vous rappelez que nous utilisons la voix des animateurs de notre station pour effectuer cette conversation romancée qui n’a pas vraiment eu lieu, mais qui pourrait bien avoir lieu dans le futur grâce à la magie d’Internet. Nous utilisons et avons adapté les mots que nous savons que ces agriculteurs ont dit mais, pas en conversation avec l’un l’autre. (Pause). Je vais commencer par Monsieur Siaka Coulibaly, il semble que le Mali est une nation d’agriculteurs?

SIAKACOULIBALY :
La coutume veut que je commence mon intervention par souhaiter la bienvenue au Mali à mes frères du Brésil et de l’Australie et leur dire qu’ils sont chez eux en leur donnant la parole les premiers. Je dirais seulement que l’agriculture emploie près de trois sur quatre de la main d’œuvre au Mali et le coton représente environ la moitié des exportations du pays.

OUMOU COULIBALY :
I ni Tché. (Note du rédacteur : cela veut dire « merci » en langue bamanankan) Je me tourne du coté de Madame Julia Weston de la ferme Seaview d’Australie. Parlez nous de votre expérience de la gestion de votre ferme.

JULIA :
Dans la ferme Seaview, on garde les registres pluviométriques depuis 1929. Nous nous attendons à recevoir 40 pouces de pluie chaque année, mais l’année dernière il n’en est tombé que 16, bien moins que jamais auparavant. Jour après jour tout devenais plus sec, inexorablement. Les pâturages, les plantations, le bétail et les rêves de chacun de nous se desséchaient. Les vieillards disaient que les ruisseaux ne tarissaient jamais. Mais nous avions à peine assez d’eau pour maintenir en vie notre cerisaie. Nous avions déjà perdu la récolte à cause de la gelée. Ensuite, il y eu le feu de brousse. Nous nous sommes battus pour protéger nos jeunes myrtilles, mais nous étions coupés de la cerisaie.

OUMOU COULIBALY :
Monsieur Luis Ismael de Carmargo Leme du Bresil, vous venez d’entendre le témoignage de Julia d’Australie. Pensez-vous que les agriculteurs du Brésil ont de meilleurs expériences et histoires?

LUIS ISMAEL DE CARMARGO LEME :
Bonjour à tous. Je me réjouis de participer à ce débat entre des agriculteurs autour du monde et qui nous permet de mieux nous connaitre mutuellement et de joindre nos forces. Pour répondre à votre question, je dirai ceci : En ce 27 mars 2004, Santa Catarina où j’habite, un village calme du sud du Brésil a été accosté par le premier ouragan jamais attesté dans la région. Il a laissé quatre morts, sept pécheurs sont disparus, beaucoup d’animaux sont morts, beaucoup de singes, d’animaux sauvages et la végétation sauvages ont souffert. Les cultures saisonnières telles que le manioc, le mais et le riz ont été affectés et les gens ont perdu leur récolte. L’eau salée qui est tombée plus fort à certains endroits a affecté certaines plantations avant que la pluie ne nettoie le sol. Les serres et les silos ont été endommagés et on a perdu les céréales entreposées lorsque les greniers se sont écroulés dessus. Pourtant, d’après les prévisions météorologiques officielles, il n y avait aucun danger.

OUMOU COULIBALY :
Je commence à avoir plus peur encore. Siaka je crois que l’hivernage n’a toujours pas été bon au Mali ces dernières années.

SIAKACOULIBALY :
J’ai constaté qu’il fait très chaud maintenant et il y a également trop de vent. Autrefois, il pleuvait beaucoup. Il y a dix ans et plus, les premières pluies tombaient chez nous en avril. Maintenant, il faut attendre la fin du mois de mai et souvent jusqu’au 15 juin pour la pluie avant de commencer à planter. Les pluies étaient régulières et bien reparties. A présent certains villages peuvent recevoir beaucoup de pluies pendant plusieurs jours pendant que leurs voisins sont dans la sécheresse. La terre est différente aujourd’hui. Avant elle était plus riche et productive et il y avait mois d’agriculteurs. Aujourd’hui c’est le contraire.

Pause musicale de 10 secondes

OUMOU COULIBALY :
Nous sommes de retour à notre conversation romancée sur les changements climatiques entre des agriculteurs du Mali, du Brésil et de l’Australie. Veuillez noter que, même si ce sont de vrais agriculteurs, ce que vous entendez ne sont pas réellement leurs voix et ils ne se sont jamais rencontrés. Mais, à travers la magie d’Internet, voici le genre de conversations que les agriculteurs pourront avoir dans un futur prochain. Quelle solution préconisez-vous face aux changements météorologiques et climatiques d’aujourd’hui Monsieur Siaka Coulibaly?

SIAKACOULIBALY :
Je pense que les hommes ont une grande part de responsabilité dans cette situation. Je propose la diminution des superficies cultivées en coton, la plantation d’arbres, le choix des fumiers organiques sur l’engrais chimique, le développement de la culture maraîchères.

OUMOU COULIBALY :
Je reviens à Monsieur Luis Ismael de Carmargo Leme.

LUIS ISMAEL DE CARMARGO LEME :
Pour atténuer l’impact sur les agriculteurs, on peut diversifier les cultures. Il ya des cultures qui supportent mieux le mauvais temps. J’aimerai que le gouvernement parle avec la population, et non seulement au moment des élections. J’aimerai surtout que les agriculteurs du monde se donnent la main pour faire pressions sur nos gouvernements. Ceux qui ont vécu l’ouragan de Santa Catarina affirment que le pire est l’incertitude.

OUMOU COULIBALY :
L’émission d’aujourd’hui tire vers sa fin. Je donne la parole en dernier lieux à Madame Julia Weston. Quel avenir prévoyez-vous pour les générations futures?

JULIA WESTON :
Un adage de chez vous dit que la terre est un bien qui nous a été légué par nos ancêtres et à mieux garder pour nos enfants. Ceci veut dire que c’est seulement sur les gens eux-mêmes que nous devons compter pour que cela change. C’est comme la reconstruction d’une maison tombée. Le rôle de chacun de nous doit être de promouvoir la participation de tout citoyen aux prises de décisions et de mobilisation afin de créer les conditions sociales, économiques et politiques indispensables pour adresser les causes et conséquences des phénomènes naturels, tels que les changements climatiques. Seule l’union fait la force.

OUMOU COULIBALY :
Chers auditeurs et auditrices merci de tout votre intérêt. L’émission d’aujourd’hui était une conversation romancée entre des agriculteurs sur trois continents différents, réalisés par l’ONG Amis de la terre et ses organismes partenaires. Pour terminer, voici les questions du jour qui vous feront gagner des cadeaux. Les trois premiers gagnants remportent chacun une cassette audio avec la musique locale de leur choix.

  1. Ou et en quelle année l’Ouragan Catarina a-t-il frappé ?
  2. Donnez la période des premières pluies au Mali il à dix ans et aujourd’hui ?
  3. Quelle est la différence constatée entre les pluies en Australie ces dernières années?

Préparez vos réponses et envoyer les à la radio Fanaka Banankabougou face à la Banque Nationale pour le Développement Agricole, à Fana, au Mali. Tel. : 225 33 48, Courriel :lamzeau@yahoo.fr

Au revoir et à la prochaine.

Acknowledgements

Rédaction : Lamine Togola, Radio Fanaka.

Révision : Le Dr. Damian Ihedioha, un consultant international sur les questions d’environnement et des changements climatiques basée au Nigéria.

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