La santé maternelle (Deuxième partie)

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Les problèmes relatifs à la grossesse auxquels font face les femmes sont nombreux et, dans la plupart des cas, imprévisibles. Certains d’entre eux entraînent la mort ou des séquelles permanentes. Les facteurs sociaux, politiques ou économiques ne devraient pas pouvoir refuser à une femme son droit fondamental à une grossesse et à un accouchement en santé. Réduire les décès maternels est donc une question de droits et une grande priorité. C’est la raison pour laquelle chaque famille doit être encouragée à économiser pour se préparer à l’avance à des urgences. Heureusement, la médicine moderne a la capacité de traiter la plupart des problèmes dans les établissements de santé.

La mère et l’enfant ne peuvent que bénéficier d’un traitement dans un établissement de santé. Certains traitements au stade prénatal ont l’avantage d’empêcher les enfants de naître avec des complications ou des malformations. Dans le cas de l’accouchement à la maison pratiqué dans ce feuilleton, la rétention du placenta aurait pu entraîner la mort.

 

Voici la deuxième partie d’un feuilleton en deux parties. Dans la première partie, on présentait l’environnement et les principaux personnages. On recommande de diffuser ces deux textes de façon consécutive ou deux jours successifs. Vous voudrez peut-être commercialiser le feuilleton avec une courte publicité ou une “annonce surprise” qui offre une brève description de la pièce ou un court clip audio, dans le but de séduire les auditeurs.

Texte

PERSONNAGES:

AZUMA (jeune mariée épouse de Tontie)
TONTIE (jeune homme nouveau marié)
HALOSU (mère de Tontie, belle-mère d’Azuma)
INFIRMIERE (une infirmière en santé communautaire, qui fait des visites de routine dans la collectivité)

SYNOPSIS :

Azuma, qui a épousé Tontie durant la première partie de ce feuilleton, est en train d’accoucher à la maison avec l’aide de la mère de Tontie, Halosu. Azuma n’est pas allée dans un établissement de santé, comme les événements antérieurs l’avaient laissé espérer. Elle réussit à mettre au monde un garçon mais retient le placenta, ce qui provoque des saignements abondants. Halosu, sa belle-mère qui est aussi une accoucheuse traditionnelle, l’accuse d’infidélité, croyant que c’est la raison pour laquelle les dieux et les ancêtres du clan la punissent en provoquant la rétention du placenta. La croyance de Halosu est courante dans sa collectivité. Les craintes d’infidélité sont habituellement confirmées par les devins. Lorsque le placenta est retenu, il n’y a qu’un verdict de culpabilité.

Pendant une visite de routine, une infirmière en santé communautaire voit Azuma. Son intervention lui sauve la vie. Par la suite, elle informe Tontie et sa mère de l’importance des soins prénataux et postnataux, en insistant sur le fait que, même s’ils ont pris un risque en privant Azuma des soins prénataux essentiels, elle doit recevoir des soins postnataux.

Montée de l’indicatif musical. Maintien pendant 10 secondes et fermeture en fondu.

SFX:
Le cri d’un nouveau-né.

AZUMA :
(Gémissant de douleur) Emmenez-moi à l’hôpital, belle-maman.

HALOSU :
Il n’est pas question d’hôpital. Il te suffit de confesser ton infidélité envers mon fils et le placenta sortira. Tu sais certainement que nos dieux détestent l’infidélité chez une femme.

AZUMA :
(Semblant en colère, faible et sanglotant) Je n’ai pas été infidèle envers votre fils. Quel homme de cette collectivité avez-vous jamais vu avec moi? Je ne suis pas une femme corrompue. S’il vous plaît, arrêtez de ruiner ma bonne réputation et emmenez-moi à l’hôpital avant que je meure d’une hémorragie.

HALOSU :
Eh bien, le devin l’a dit. Le fait que tu retiens le placenta confirme clairement ton infidélité. Je connais très bien les femmes de ton genre.

SFX :
Bruit d’un véhicule.

AZUMA :
Oh mon Dieu! Peut-être que c’est le conseiller régional?

SFX:
Un chien aboie. L’infirmière en santé communautaire entre.

INFIRMIERE :
(En plaisantant) Ha-lo-su. Vous avez procédé à l’accouchement de votre propre belle-fille. Hé! Un vigoureux garçon, en plus.

HALOSU :
(Soupirant) Hummm. Pas sans problème. Elle a retenu le placenta et saigne abondamment.

INFIRMIERE :
Mais quoi? Je vous avais conseillé de prendre les dispositions à l’avance pour la faire transporter à l’hôpital au moindre signe du travail.

HALOSU :
Je suis une accoucheuse traditionnelle moi-même.

INFIRMIERE :
Eh bien! Maintenant, je comprends pourquoi vous ne l’avez pas envoyée à l’hôpital. En tant qu’accoucheuse traditionnelle, que faites-vous dans une situation comme celle-ci, lorsqu’une femme accouche en retenant le placenta?

HALOSU :
Elle a bien mis au monde l’enfant, mais le fait de retenir le placenta est le résultat de son infidélité envers mon fils.

AZUMA :
(En entendant cela, Azuma commence à sangloter) Mensonges! Qui vous a dit cela? J’aimerais que vous puissiez entrer dans mon cœur pour y constater mon innocence.

INFIRMIERE:
Ne pleurez pas, ma chère. Dieu est formidable. La science aussi. Tout ira bien d’ici peu. Nous devons laisser l’enfant téter sans plus attendre. Pauvre petit!

HALOSU :
(Protestant avec véhémence) Non, non et non! Nous ne pouvons pas le laisser téter le premier lait.

INFIRMIERE :
Pourquoi pas?

HALOSU :
C’est du lait amer. Il n’a pas passé le test de la fourmi (Note de la rédaction: voir la note à la fin du texte qui explique le test de la fourmi) et il doit être tiré et jeté pour permettre la formation de lait frais et clair qui est alors bon pour la tétée. En dehors de cela, nous devons tout d’abord donner un bain à la mère et au bébé.

INFIRMIERE :
Ne vous en faites pas. Je sais ce que je fais. Ce premier lait que les gens appellent ici du lait amer est le meilleur pour le bébé. C’est la propre immunisation de Dieu contre les maladies. Regardez-moi faire!

HALOSU :
Oui, je regarde. Nos gens disent que si vous froissez une sorcière, vous pouvez tout aussi bien prier pour que la nuit ne tombe pas.

INFIRMIERE :
Oui, prenez aussi note du proverbe chinois à l’effet que la personne disant qu’une chose ne peut pas être faite ne devrait pas empêcher celle qui le fait. Vous voyez comme le bébé tète avec vigueur? Maintenant, tenez le placenta et tirez-le doucement et voyons ce qui va se passer.

HALOSU :
Regardez, il vient! (Surprise et un peu réticente) Hummm …

AZUMA :
(Soupir de soulagement) Merci, infirmière! Alors que les devins étaient en train de ruiner ma vie, ma réputation et mon mariage, vous êtes venue guérir mon âme et préserver ma chasteté.

INFIRMIERE :
Adressons tous nos remerciements à Dieu. Comment vous sentez-vous maintenant, ma chère?

AZUMA :
Mieux, sauf que je suis étourdie.

INFIRMIERE :
Après avoir perdu autant de sang, il est naturel de se sentir étourdie. Vous devriez boire beaucoup de liquides. Un consommé à base de viande serait bon, car il vous faut aussi du fer. Et nous devrions vous transporter dans un établissement de santé le plus tôt possible. N’essayez pas de vous lever. Halosu, trouvons un endroit convenable pour parler d’autres choses et pour donner à la nouvelle maman le temps de se reposer. Je vais m’occuper de son transport vers l’établissement de santé.

MUSIQUE
Faites jouer une musique en rapport avec la santé pour faire un lien avec le prochain morceau.

HALOSU :
Maintenant, expliquez votre miracle.

INFIRMIERE :
Lorsque le mamelon est stimulé par la tétée, il produit une substance dans le corps, une hormone appelée oxytocine. Cette hormone provoque le resserrement et la contraction des muscles de l’utérus de la femme – la poche dans laquelle le bébé a grandi. Lorsque l’utérus se resserre de cette façon, il aide le placenta à se séparer de l’utérus afin de pouvoir sortir comme il le devrait. Au fait, Tontie, pourquoi n’avez-vous pas envoyé votre femme à l’hôpital comme je vous l’avais conseillé?

TONTIE :
Vous voyez, le travail nous a pris par surprise.

INFIRMIERE :
Je n’accepte pas cette explication. Si elle avait fréquenté régulièrement un établissement de santé, le personnel soignant aurait été en mesure de calculer sa date d’accouchement, estimation de la date de naissance du bébé.La plupart des bébés naissent dans les deux semaines précédant ou suivant la date prévue de l’accouchement. Le travail ne vous aurait pas pris par surprise.

TONTIE :
(En colère) Je vous avais dit que ma mère pouvait se charger de toutes les urgences. Je suis le mari et j’ai fait le choix de ne pas économiser d’argent pour l’accouchement ou pour permettre à Azuma d’assister aux cours prénataux.

INFIRMIERE :
Votre mère pensait que le fait d’être une accoucheuse traditionnelle lui permettrait de s’occuper du travail. Mais certaines des complications de la grossesse et de l’accouchement ne peuvent pas être prises en charge par des accoucheuses traditionnelles!

HALOSU :
(Pause) Eh bien, tout ce que je peux dire c’est que je suis heureuse que cela soit terminé.

INFIRMIERE :
Et maintenant, elle a besoin de soins postnataux. Voici ce qui se passe avec les visites prénatales. À la première visite prénatale d’une femme, le personnel soignant la conseille sur l’importance d’une bonne nutrition, de bien s’alimenter et de faire de l’exercice. Il questionne la femme sur sa santé et sur celle de son partenaire, il identifie les éventuels troubles médicaux, il la pèse et vérifie sa tension artérielle et il analyse un échantillon d’urine pour détecter les infections. L’accoucheuse traditionnelle ne peut pas prendre ces précautions.

TONTIE :
(Doucement, honteux) Nous ne savions pas que ces choses surviendraient. Il n’y avait aucun symptôme de problème…

INFIRMIERE :
Lors des visites prénatales ultérieures, le personnel soignant mesure le ventre de la femme pour vérifier la croissance du bébé, vérifie ses mains, ses pieds et son visage pour déceler toute enflure, écoute les battements du cœur du bébé et, plus tard, palpe son abdomen pour évaluer la position du bébé. Il demande également à la femme si elle a d’autres soucis personnels qui l’inquiètent. Vous avez pris un gros risque en lui refusant tous ces services vitaux.

HALOSU :
(Encore un peu hostile, mais avec un certain respect) Très bien, infirmière, à votre avis que devrions-nous faire maintenant?

INFIRMIERE :
Les soins postnataux sont tout aussi importants pour garantir la bonne santé de la mère et de l’enfant. Durant les premiers jours suivant l’accouchement, quand elle commence à donner du lait, elle peut avoir les seins congestionnés ou enflés si on ne la soigne pas. Elle devra également apprendre comment éviter d’avoir les mamelons crevassés. Il y a beaucoup de choses à savoir. Laissez-la simplement aller à l’établissement de santé le plus proche.

HALOSU:
Elle se plaint déjà d’étourdissements.

INFIRMIERE :
Oui, j’ai organisé son transport qui ne devrait pas tarder. Avec les étourdissements, on ne peut pas toujours dire ce qui pourrait arriver. Alors, cette fois-ci, soyez prudents.

TONTIE :
(Parlant lentement) J’ai peut-être commis une erreur qui a mis en danger ma femme et mon nouveau-né. Je ne veux pas répéter une telle erreur. Je vous promets que, si nous sommes bénis avec une autre grossesse, je vous demanderai des conseils, infirmière.

HALOSU :
(À contrecœur, mais avec respect) Oui, infirmière; il semble que la science moderne a quelque chose à offrir. Je ne veux pas non plus mettre la vie de ma belle-fille de nouveau en danger.

ANIMATEUR :
(Pause) La mortalité maternelle est un enjeu mondial. On estime qu’au moins 583000 femmes meurent dans le monde chaque année des complications de la grossesse et de l’accouchement. Soyez prudents!

Faites jouer de la musique chorale de femmes (en particulier sur le bien-être des femmes) et sortie.

Acknowledgements

Rédaction : Tennyson Wubonto, Ghana Community Radio Network

Révision : Ellen Brazier, directrice des programmes pour l’Afrique anglophone, Family Care International.

Information sources

Note :

Le « test de la fourmi » mentionné par Halosu désigne un test qui intervient après la naissance. Lorsqu’un bébé est né, il n’est pas autorisé à téter le premier lait (colostrum) tant qu’un test n’est pas effectué pour déterminer s’il est bon ou mauvais pour le nouveau-né. On tire un peu du colostrum dans un récipient et on y met une fourmi. Si elle est capable de nager et de sortir, on dit que le colostrum est sain pour le bébé. Si la fourmi est incapable de nager et de sortir, on dit que le colostrum est mauvais et il est donc tiré et jeté. Comme le colostrum est visqueux, la fourmi est souvent incapable de nager et de sortir, et on refuse alors de le donner au nouveau-né.