Notes au radiodiffuseur

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L’une des principales inquiétudes dans les pays en développement est la façon dont les gouvernements successifs ont intensifié la pauvreté par leurs actions et aussi leurs inactions. Il n’est pas surprenant que, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la réduction de la pauvreté ait obtenu une place de choix comme principal indicateur pour mesurer la croissance et le bien être des gens, en particulier des personnes marginalisées.

Depuis les années 1990, la réduction de la pauvreté est un objectif clé dans tous les programmes internationaux d’aide aux pays à faible revenu. En 2000, le Sommet du Millénaire des Nations Unies a adopté les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont le premier visait à réduire la pauvreté extrême. La pauvreté dépasse le manque de revenus et interpelle des questions comme l’inclusion sociale, les débouchés, les capacités, la sécurité et l’autonomisation.

Texte

Animateur:
Bienvenue à notre dramatique radiophonique d’aujourd’hui intitulée «Nos gens». Dans notre histoire, M.Boni est agriculteur dans une collectivité pauvre appelée Bonikope dans le district de Dangme Est dans la grande région d’Accra au Ghana. Il mène une vie difficile et imprévisible. Les habitants de son village n’ont pas de bonne eau potable – ils partagent l’unique barrage avec les animaux. Le sol est pauvre, avec de nombreux dépôts de sel, le climat est capricieux et le réseau routier est mauvais.

Cette année, M.Boni et sa famille ne récoltent rien à la fin de la saison et Boni doit attendre la saison sèche avant de pouvoir gagner de l’argent. Son épouse Boniyo prend le relais comme principal gagne‑pain de la famille. On prévoit qu’elle subviendra aux besoins de la famille en vendant de petites choses, mais les événements ne se passent pas tel que prévu.

L’émission commence avec les lamentations de Boni concernant la vie difficile à Bonikope. Il persuade ensuite sa femme de se rendre à l’Assemblée du district pour obtenir un prêt pour le soulagement de la pauvreté. Malheureusement, sa femme est impliquée dans un accident. Boni se sert des malheurs de sa femme et insiste pour que le chef du village convoque une réunion afin de s’assurer que le village contrôle davantage les projets de développement dans le district. L’émission commence dans une maison délabrée. Les murs ne sont pas peints et la maison n’a pas de fenêtre.

Personnages

Boni: Chef de famille

Boniyo: Femme de Boni

Bonibi: Fils de Boni

Commère: Une membre de la collectivité

Nene: Chef de Bonikope

 
Scène Un
Maison de Boni et de Boniyo

FX:
Montée progressive de l’indicatif musical, puis sortie lente en fondu.

Bruits d’animaux en arrière‑plan.

Bruits d’assiettes que l’on débarrasse de la table. Nomo Boni («Nomo» signifie «ancien») a pris son souper et Bonibi vient enlever les bols pour faire la vaisselle.

BONI:
(Soupirs) La journée est presque finie. Même si ce repas n’était pas le meilleur, au moins il me tient en vie. Que peut faire un homme quand la récolte n’est pas bonne et que son épouse doit prendre la relève comme soutien de famille? Je veux demander à mon fils s’il a mangé à sa faim – un homme devrait être capable de subvenir aux besoins de ses enfants… que vais‑je faire s’il me répond non?

FX:
Bruits d’assiettes en terre qui se brisent.

BONI:
Mon fils a cassé les assiettes. (Pause) Les temps sont durs. On travaille dur à la ferme uniquement pour rencontrer des problèmes qui sont hors de notre contrôle – le climat capricieux, les mauvais prix des produits agricoles… Comment nos tomates peuvent‑elles rapporter un bon prix quand on trouve sur le marché des tomates importées en conserve à bon marché? À Bonikope, tout le monde est pauvre. Parfois, je suis tenté de dire que nous avons offensé les 99 dieux de la terre. (Pause, il soupire et adopte une nouvelle stratégie.) Si on n’aime pas le lapin à cause de ses oreilles affreuses, on doit le féliciter pour son allure élégante quand il court. Nous avons bien eu quelques projets de développement mis sur pied dans la région et, même si cet appui est louable, nous, les habitants de Bonikope, sommes considérés comme des mendiants qui n’ont pas le choix. Certains projets nous sont imposés. Nous n’avons pas notre mot à dire, depuis leur planification jusqu’à leur exécution. Et si on ose contester, le projet s’arrête là. (Il soupire) Oh, je commence à en avoir marre!

BONIYO:
(Arrivant, hors micro) Mon Dieu, qu’est‑ce qui ne va pas? Ne viens‑tu pas te coucher? (Pause)

BONI:
Quand as‑tu commencé à donner des ordres? J’irai au lit quand je le voudrai. Te rends‑tu compte que je suis le chef de cette maison? Penses‑tu simplement que, parce que tu as fourni le souper, tu peux prendre en main les affaires de cette maison? (Plus gentiment) Je ne te blâme pas… les temps sont durs. Je me souviens de ce que mon grand‑père me disait toujours: «Si tu veux la paix, écoute ta femme».

BONIYO:
Tu me satisfais en premier. Tu viens ici. N’es‑tu pas un homme? Après tout, tu peux rester assis là‑bas ou venir au lit et dormir.

FX:
Bruits de pas s’éloignant lentement vers la chambre à coucher, puis des ronflements au moment où les deux tombent dans un profond sommeil.

 
Scène Deux
Maison de Boni et Boniyo

FX:
Le coq chante.

BONI:
Boniyo, c’est presque le matin, réveille‑toi! Laisse‑moi te dire que je tiens à te remercier de bien prendre soin de la maison. Sans toi, nous serions morts hier. Approche‑toi… je t’ai dit de t’approcher…

BONIYO:
Non! Non! (Il essaie de la forcer à avoir une relation sexuelle.) Pas encore! Boni, nous devons nous asseoir et planifier. Combien de fois veux‑tu que je sois le soutien de famille de cette maison? Je pensais que tu allais prendre la relève cette semaine. Nous devons nous asseoir et planifier ce que tu vas faire en attendant de pouvoir être à nouveau le soutien de famille. Le seul remède contre la pauvreté c’est de travailler dur.

FX:
Le coq chante une deuxième fois.

BONI:
(Sarcastique) Merci pour ton magnifique discours. Est‑ce bien le deuxième chant du coq que j’ai entendu? (D’une voix autoritaire) Allez, debout! Mais ma demande…….. (bref silence, puis d’un ton conciliant) Est‑ce que Bonibi va à l’école aujourd’hui? Il devrait déjà être levé.

FX:
Le coq chante.

BONIYO:
Voici encore le coq. Bonibi… Bonibi… Bo… o…ni…biii. Ah… es‑tu encore au lit? Lève‑toi! Les oiseaux chantent. Réveille‑toi et prépare‑toi pour aller à l’école. Tu connais la distance jusqu’au barrage et nous avons besoin d’eau.

BONIBI:
N’est‑ce pas trop tôt pour se réveiller? (Pause, bruits de Bonibi sortant du lit)

BONIYO:
Maintenant dépêche‑toi d’aller jusqu’au barrage. Certains de tes amis sont déjà en route pour l’école. Vas‑y pendant que je nettoie les taches de soupe aux noix de palme sur ton pupitre avant que tu le transportes à l’école.

FX:
Bruits de Bonibi prenant un seau et sortant

BONIYO:
Ne perds pas de temps – tu dois être à l’école à l’heure!

BONI:
(Arrivant au micro) Le gamin est‑il parti? Très bien! Comme je le disais, tu as presque assumé mon rôle d’homme et de chef de famille. L’argent est le pouvoir!

BONIYO:
Que veux‑tu dire par «l’argent est le pouvoir»? Je t’ai déjà dit que je n’ai pas un sou sur moi. Te moques‑tu de moi?

BONI:
Tu penses que je ne sais pas ce qui se passe dans ton groupe de femmes? Ne vas‑tu pas demander aujourd’hui ton prêt pour le soulagement de la pauvreté? Tu penses que je ne le sais pas? Je suis parfaitement au courant. Tu ferais mieux d’aller te laver et de partir et surtout de ramener un peu d’argent à la maison. L’argent apporte la paix. (Avec empathie) Je suis certain que je recevrai ma part en tant que chef de la maison.

BONIYO:
Je sais que lorsqu’une chèvre est malade, tu ne dis pas qu’elle est déjà morte, mais c’est la septième fois que je me déplace pour obtenir le prêt, et tout cela en vain. Aussi bien la banque que l’Assemblée du district ont toujours d’innombrables excuses pour ne pas me donner cet argent. Aujourd’hui, c’est une photo‑passeport, demain c’est la formation d’un groupe et la fois suivante on veut savoir si j’ai ouvert un compte bancaire! Tout cela coûte de l’argent! J’ai demandé leur montant forfaitaire de deux cent mille cedis ($22 US – utilisez la devise locale), comme si un montant aussi modeste permettra de résoudre quoi que ce soit! Et le pire dans tout cela, c’est que j’en ai déjà utilisé cinquante mille pour ouvrir le compte bancaire obligatoire, et au moins cinquante mille de plus pour mon transport.

BONI:
Calme‑toi, calme‑toi, nous devons essayer d’obtenir tout l’argent que nous pouvons pour survivre cette saison. Les plaintes ne nous aideront pas. Va te préparer pour ta rencontre.

FX:
Bruits de taureaux hors micro. Un gémissement et le bruit d’une foule.

BONIYO:
Que se passe‑t‑il? (Pause et bruits de Boniyo se ruant vers l’extérieur) Oh non! Les taureaux poursuivent Bonibi de retour du barrage. Dépêche‑toi! Dépêche‑toi! Nous ne devrions pas avoir à partager notre unique source d’eau avec des animaux….

BONIBI:
(Haletant et sanglotant, arrivant au micro) Je ne retournerai plus jamais près de ce barrage. L’endroit est complètement assiégé. Les animaux tiennent tout le monde en otage.

BONIYO:
Mon cher partenaire, entends‑tu ce que dit ton propre fils? Il dit que les animaux insistent pour faire respecter leurs droits. Ils réclament la propriété du barrage pour leurs besoins personnels. C’est vraiment une parabole pour Bonikope!

BONI:
Le chef et le représentant local élu tiendront les taureaux à distance; c’est notre seule source d’eau potable. De fait, le camion‑citerne qui vend de l’eau n’est pas venu depuis un certain temps, et c’est dommage!

BONIYO:
Es‑tu certain que le chef et le représentant local élu peuvent chasser les animaux? Et même si le camion‑citerne venait, pourrais‑tu te permettre d’acheter un seau d’eau à mille cedis?

BONIBI:
Sauf votre respect, il est presque huit heures et la cloche de l’école va bientôt sonner. Je m’arrangerai pour aller à l’école sans prendre mon bain… mais…

BONIYO:
Mais quoi? C’est terminé le temps où on n’écoutait pas les enfants. Parle, mon fils.

BONIBI:
Au cours de la dernière semaine, on nous a demandé de payer nos frais scolaires et, pour vous dire la vérité, j’ai épuisé toutes les excuses. J’ai promis au directeur d’école que les frais scolaires seraient payés aujourd’hui. En outre, vous savez dans quel état est mon uniforme scolaire. Dès que je me lève pour répondre aux questions, je suis la risée de la classe.

BONI:
Ce n’est pas un problème grave mais tu tires la sonnette d’alarme comme si le ciel allait nous tomber sur la tête. (Pause) Vous savez tous qu’on me compte parmi les gens sages à Bonikope. Écoutez!

LES DEUX:
Nous écoutons.

BONI:
J’ai découvert deux remèdes à ce problème. En fait, peut‑être même trois. Premièrement, tu n’as pas besoin d’aller à l’école aujourd’hui. On m’a dit que tu avais un examen d’anglais. Eh bien, si tu sais, tu sais! Qui a enseigné à l’homme blanc comment parler anglais? Deuxièmement, même si mon chevreau est jeune, je pense que c’est le moment de le vendre au marché. De toute façon, le dernier point c’est que maman va demander aujourd’hui son prêt pour le soulagement de la pauvreté. Comme le prêt est modeste, il ira dans la caisse dès son arrivée afin que nous puissions l’utiliser pour payer tes frais scolaires. Eh, Bonibi, m’as‑tu écouté? Va attraper le chevreau et dépêche‑toi pour que nous puissions l’emmener tôt au marché.

FX:
Pas de course de Bonibi et bêlement d’un chevreau.

BONIBI:
(Après un certain temps et haletant) Je n’arrive pas à l’attraper.

BONIYO:
Si je peux me permettre, le chevreau est‑il assez gros pour nous rapporter l’argent dont nous avons besoin? Et es‑tu certain que j’obtiendrai le prêt?

BONI:
Arrête de poser des questions. Lorsque les temps sont durs, tu devrais toujours m’appuyer. Au lieu de cela, tu poses des questions pour me démoraliser. Nos anciens disent que les chevreaux d’un homme pauvre n’ont pas le temps de voir pousser leurs cornes. Nous les attrapons et nous les vendons quand ils sont jeunes. Maintenant, nous nous fions à toi, Boniyo. Dépêche‑toi d’aller à l’Assemblée du district.

BONIYO:
Je rentre et je me prépare. (Elle entre dans la chambre pour s’habiller et elle chante) Très bien, je suis prête. Je m’en vais.

BONI:
Au revoir. (Pause) Bonibi, viens ici! Tu peux sortir et jouer avec les autres gamins qui ne sont pas à l’école. Aux environs de deuxheures de l’après‑midi, va à la gare retrouver ta mère. Lorsqu’elle aura obtenu l’argent, elle pourra aller au marché pour acheter un peu de nourriture pour la maison.

FX:
Pause musicale pendant 10 secondes, puis sortie en fondu.

FX:
Crissements de pneus d’un camion et d’une voiture, puis bruits d’une collision et baisse progressive du bruit pendant 5 secondes et silence.

COMMÈRE:
Y a‑t‑il quelqu’un à la maison? (Elle exprime des salutations à l’entrée de la barrière) A g o o o o o! A g o o o o! (À elle‑même) N’ont‑ils pas entendu le bruit au nouveau pont?

BONI:
Ah, vous êtes toujours au courant des potins! Que se passe‑t‑il? Entrez! Racontez‑moi tout!

COMMÈRE:
Un accident, je répète, un accident. Il implique votre femme Boniyo.

BONIBI:
(Gémissant) Nous sommes dans le pétrin!

BONI:
J’arrive tout de suite! Oh, j’espère qu’elle va bien. Oh, ma femme! Ce pont n’a pas été bien construit – il n’est pas sécuritaire! J’ai essayé de le dire à l’entrepreneur pendant qu’on le construisait et voyez ce qui s’est passé aujourd’hui. Ma propre femme est blessée! (Se rendant compte soudain) Oh non… que vais‑je faire? Comment vais‑je payer les honoraires médicaux? Je ne peux même pas payer pour les médicaments de ma femme. Oh, qu’allons‑nous devenir! Bonibi! Il faut que tu ailles à la clinique t’occuper de ta mère… j’y serai sous peu, je veux parler au chef. (Bruits de Boni et de Bonibi sortant précipitamment de la maison).

Scène Trois

Au palais du chef

BONI:
(D’une voix inquiète) Agoo agoo… Nene, es‑tu là?

NENE:
Entre, j’ai entendu parler de l’accident, ce sont de très mauvaises nouvelles; j’espère que ta femme ira bien.

BONI:
Merci, Nene. Il faut que j’aille la voir tout de suite mais… mais…

NENE:
Calme‑toi et parle. Je ferai tout mon possible pour t’aider.

BONI:
Merci, Nene, tu es mon seul espoir. Je sais que je suis déjà venu ici la semaine dernière demander un prêt pour les frais scolaires de mon fils, mais maintenant la situation est grave. Je n’ai pas d’argent pour payer les honoraires médicaux pour ma femme. Je ne peux pas aller là‑bas et subir la honte de ne pas pouvoir payer pour sauver la vie de ma femme.

NENE:
(Ébranlé) Tu veux dire que tu n’est pas encore allé la voir? Que vont penser de toi tes beaux‑parents?!

BONI:
Nene, c’est exactement la raison pour laquelle je suis venu.

NENE:
(Brève pause) Boni, je comprends. Nous allons nous efforcer de t’aider en cette période difficile (bruits de Nene comptant de l’argent). Prends ces cinquante mille cedis. Cela devrait suffire pour payer le traitement d’urgence à la clinique. Mon vieux Boni, je suis désolé de te dire cela, mais je pense que tu dois commencer à planifier ta vie en fonction de périodes comme celle‑là.

BONI:
Merci Nene, ma femme n’aurait peut‑être pas pu survivre sans ton aide.

NENE:
Tu dois maintenant aller la voir, dépêche‑toi! Reviens plus tard pour me dire comment elle va.

BONI:
Merci Nene, je le ferai. Merci beaucoup. (Bruits de Boni quittant les lieux)

FX:
Dehors dans la rue, bruits de voitures et d’une foule grouillante

BONIBI:
(Hors micro) Papa! Papa!

BONI:
Tu es là mon fils.

BONIBI:
(Le souffle coupé, arrivant au micro) Ils ont transporté les blessés à l’Hôpital Battor et maman est parmi eux.

BONI:
Très bien, je m’y rends tout de suite.

Scène Quatre

Au palais du chef

BONI:
Agoo agoo … Nene, je suis de retour.

NENE:
Entre, Boni. Comment va ta femme?

BONI:
J’ai pu payer pour avoir des médicaments pour elle, merci. Elle est très mal en point, mais nous espérons qu’elle guérira. Je vais maintenant commencer à planifier pour savoir comment payer pour son traitement à long terme. Merci encore une fois pour ton aide, Nene.

NENE:
Une collectivité doit se serrer les coudes lorsque survient une tragédie.

BONI:
Mais qu’en est‑il du pont, Nene? Il faut faire quelque chose à propos de ce pont avant que trop de gens soient blessés – les entrepreneurs ont fait du mauvais travail!

NENE:
Je sais, et j’ai entendu d’autres commentaires au sujet du terrible accident. Lorsqu’une catastrophe survient, c’est à moi de prendre mon courage à deux mains et d’être déterminé.

BONI:
Nous nous sommes reposés trop longtemps, la catastrophe est déjà survenue. Il est temps d’agir et c’est maintenant ou jamais.

NENE:
Je suis d’accord, je suis d’accord, nous devons prendre tout cela en mains. Va demander aux gens de se rassembler sur la place du marché à trois heures cet après‑midi pour que je puisse leur parler.

FX:
Pause musicale pendant 10 secondes, puis sortie en fondu.

FX:
Bruits d’un tambour parleur et voix provenant d’une foule nombreuse. Les gens se taisent lorsque le chef parle.

NENE:
Mes chers sujets, fils et filles de nos braves ancêtres. Bonikope est notre vie et notre avenir. Après des événements aussi tristes que ceux qui sont survenus aujourd’hui, j’ai décidé d’organiser une tribune ouverte afin que nous puissions agir en vue d’éviter de telles tragédies dans notre collectivité. Le projet de construction du pont a été mal fait et n’est pas terminé. On nous dit que le gouvernement réduit la pauvreté avec des projets comme celui‑ci. Est‑ce que des projets qui sont censés nous aider devraient être la source de nos malheurs?

DES VOIX DANS LA FOULE:
Non! Non! Non!

NENE:
Ce n’est pas le montant d’argent que nous avons dans nos poches qui nous dit si la pauvreté a été éliminée. Nous ne pourrons nous développer comme collectivité que lorsque nous aurons le pouvoir de prendre les décisions concernant les sujets qui nous touchent. Ce pont a été mal construit et ne répond pas à nos besoins. Mes sujets, n’avons‑nous pas des parts dans ces projets? Ces projets ne sont‑ils pas pour notre avenir, pour nos vies, pour nos moyens de subsistance?

DES VOIX DANS LA FOULE:
(Applaudissements favorables) Oui! Oui!

NENE:
Alors, dans ce cas, nous devons prendre le contrôle tous ensemble et parler d’une seule voix! Je vous charge de former une équipe de surveillance du projet à Bonikope.

Sortons de notre sommeil et posons des questions lorsque les projets nous sont présentés. Envisageons le coût du projet, ses avantages à long terme et utilisons nos connaissances locales acquises au fil des générations. Pour atténuer nos souffrances, nous devons établir des relations honnêtes et transparentes avec le gouvernement, des services de qualité et des équipements sociaux fiables. Ce sont là les indicateurs que Bonikope est une collectivité solide et prospère. Des choses comme de l’eau potable et salubre, des possibilités d’emploi, de l’électricité et un bon réseau routier. Il est temps d’assumer la responsabilité de notre propre avenir et d’exprimer nos préoccupations et nos opinions. C’est la seule façon de pouvoir éliminer la pauvreté dans notre collectivité.

FX:
La foule applaudit. Par‑dessus le vacarme, on entend des cris:

DES VOIX DANS LA FOULE:
Longue vie… Oui… Nous souffrons depuis trop longtemps! C’est la seule façon de survivre! Nous vous appuyons! Nous vous supportons de bout en bout!

FX:
Applaudissements de la foule et roulements de tambour, puis sortie en fondu.

ANIMATEUR:
Ainsi se termine notre émission d’aujourd’hui. Merci de nous avoir écoutés. Soyez à l’écoute (la semaine prochaine, demain, etc.) alors que nous vous présenterons (nom de l’émission ou du thème). À la prochaine!

Acknowledgements

Rédaction : M. Isaac Djagbletey, avec l’aide de Mme Alexandra Hyde et de M. Kofi Larweh, Radio Ada, Ghana.
Révision : Ajoy Bista, aspirant au doctorat, Université de Guelph, Canada.