Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes

Égalité des genresQuestions sociales

Notes au radiodiffuseur

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L’inégalité entre les sexes continue de poser de graves problèmes en Afrique et ailleurs. Lorsque les femmes n’exercent pas un contrôle suffisant sur les ressources, telles les terres, elles sont incapables de prendre des décisions qui améliorent le revenu familial. Sans contrôle sur le revenu familial, par exemple en faisant pousser des cultures commerciales, les femmes consacrent leur temps et leur travail uniquement au maintien des niveaux de subsistance et sont touchées plus durement que les hommes par la pauvreté. En outre, les traditions culturelles, qui interdisent certaines activités aux femmes comme la plantation des arbres, restreignent leur capacité à conserver et promouvoir la durabilité environnementale.

Les droits terriens et les droits de propriété, en particulier, volent lentement la vedette dans presque tous les forums publics organisés par les fonctionnaires ou la société civile, et les femmes jouent un rôle prépondérant dans la lutte contre la discrimination. L’égalité entre les sexes est un droit humain qui se retrouve au cœur des Objectifs du Millénaire pour le développement qu’il faut atteindre. C’est une nécessité absolue avant de surmonter la faim, la pauvreté et la maladie. L’égalité entre les sexes signifie l’égalité à tous les niveaux de l’éducation et dans tous les secteurs de travail, un contrôle égal sur les ressources et une représentation égale dans la vie publique et politique. Ce texte aborde l’élimination de la disparité entre les sexes dans tous les secteurs de la vie car nous ne pouvons pas profiter du développement sans la sécurité, nous ne pouvons pas profiter de la sécurité sans le développement et nous ne pouvons pas profiter des deux sans le respect des droits humains. Une façon d’adapter ce texte à votre auditoire local consiste à interviewer une personne de votre collectivité ou de votre région qui milite pour l’égalité entre les sexes.


Texte

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Animateur:
Chers auditeurs et auditrices, bienvenue à l’émission d’aujourd’hui qui porte sur les femmes et les droits de propriété. Il ne s’agit pas seulement d’une préoccupation nationale car elle est également mondiale. Au micro votre animateur Rachael Adipo, de la station Ugunja FM. J’ai avec moi en studio mon invitée d’aujourd’hui, mademoiselle Jessica Odima, activiste pour les droits des femmes au Kenya. Restez à l’écoute.

Arrivée de l’indicatif musical pendant 2 secondes puis fermeture en fondu.

Animateur:
Nous voici de retour. Aujourd’hui, nous allons mettre l’accent sur les femmes et les droits de propriété comme moyen d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes, surtout dans le district de Siaya. Bienvenue mademoiselle Jessica. Voudriez-vous nous donner quelques éclaircissements à propos de certains des droits qui reviennent aux femmes?

Jessica Odima:
Merci. Pour commencer, les femmes ont le droit d’accès aux terres, le droit au maintien dans les lieux et le droit à la propriété. Tant les femmes que les hommes ont reconnu que ces enjeux sont les principaux points de discussion. Même si les lois nationales du Kenya ne font pas de discrimination à l’égard du droit des femmes d’hériter des biens, les coutumes et les traditions des collectivités individuelles continuent d’empêcher leur accès à ces biens.

Animateur:
De quelle façon vos collègues activistes et vous-même, dans la région de Siaya, essayez-vous d’aider les femmes à modifier les lois discriminatoires et les pratiques traditionnelles concernant l’héritage, la propriété directe et le contrôle des terres par les femmes, et la copropriété des terres familiales par les femmes?

Jessica Odima:
À titre d’activistes dans le district de Siaya, nous avons aidé les femmes à prendre conscience de leurs droits par le biais de l’éducation populaire, de cliniques d’aide juridique, de campagnes dans les médias centrées sur l’accès des femmes aux terres et à la propriété et par la célébration de la « Journée internationale des femmes » le 8 mars de chaque année.

Animateur:
J’ai entendu dire que, dans le district de Siaya, une réunion communautaire est incomplète sans la présence d’une porte-parole des droits des femmes ou sans que le chef insiste sur la nécessité d’impliquer les femmes et même les enfants dans les questions touchant la propriété.

Jessica Odima:
Oui, et tout cela a renforcé l’esprit de lutte des femmes pour défendre leurs droits et pour traiter avec les membres cupides de la famille qui les font souffrir en les expulsant de leur maison matrimoniale et en prenant tous leurs biens.

Arrivée de l’indicatif musical pendant 2 secondes puis fondu soutenu et fermeture en fondu.

Animateur:
Maintenant, mademoiselle Jessica, pourriez-vous raconter à nos auditeurs quelques histoires de femmes que vous avez entendues dans la collectivité?

Jessica Odima:
Oui, bien évidemment. Écoutons l’histoire d’Agnes Apiyo, du district de Siaya.

Narratrice:
Aussitôt après avoir subi avec succès le rite culturel Luo, qui exigeait l’enlèvement de six dents inférieures, j’ai été approchée par l’un de nos voisins qui cherchait une épouse convenable pour son neveu. Je rencontrai bientôt le beau jeune homme qui devait devenir mon mari et le père de mes cinq enfants, trois garçons et deux filles.

J’ai vécu heureuse avec mon mari pendant près de 18 ans lorsque la tragédie a frappé à ma porte. Mon mari Daniel Omollo est mort de la malaria. Soudain, le monde entier s’est écroulé, y compris ma joie d’avoir été la bien-aimée de mes beaux-parents. Tout le monde m’est devenu hostile, depuis les frères de mon mari jusqu’à ses parents, tout le monde exigeait une part des biens.

Jessica Odima:
Agnes n’est pas seule. Pendant les réunions de sensibilisation organisées par une organisation non gouvernementale locale appelée Centre de ressources communautaires d’Ugunja, en collaboration avec un organisme national, l’Alliance des terres du Kenya, nous avons entendu des histoires troublantes de veuves qui avaient été obligées de quitter leur foyer après le décès de leur mari.

Animateur:
Ces réunions de sensibilisation ont donc vraiment ouvert les yeux des gens?

Jessica Odima:
Oui. Dorénavant, les femmes veulent être maîtres de leur propre destin. Dorénavant, elles veulent pouvoir dire: « Ce sont nos activités et les plans de développement que nous avons préparés pour notre avenir » et non pas « Ce sont nos activités et les plans de développement qui ont été préparés pour notre avenir. »

Animateur:
Merci, mademoiselle Jessica. Nous constatons maintenant que la diversité chez les femmes est une source de richesse, de force, de savoir et d’énergie.

(Pause) Nous avons appris beaucoup de choses aujourd’hui: les divers droits des femmes, la façon d’éliminer activement les pratiques discriminatoires et la manière dont les activistes du district de Siaya sensibilisent les gens. Nous avons appris que même les personnes victimes de discrimination peuvent reprendre espoir. (Pause) Chers auditeurs et auditrices, ceci nous amène à la fin de notre émission. Aujourd’hui, nous avons mis l’accent sur les femmes et les droits de propriété comme moyens d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement visant à promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes. Nous espérons que cela vous aura appris quelque chose. Au revoir et à la prochaine!

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Acknowledgements

Rédaction : Rachael Adipo, Centre de ressources communautaires d’Ugunja, Kenya.
Révision : Carole Houlihan, experte-conseil en développement international, Canada.

Information sources

Il n’y a pas de recette unique pour formuler des recommandations sur les types de régime foncier en vue de l’accès des femmes aux terres et à la propriété. Les titres enregistrés peuvent être appropriés dans certaines situations et les titres traditionnels dans d’autres. La fourniture d’une sécurité juridique et d’un accès égal aux terres et à la propriété pour les femmes exige des mesures non seulement de la part des gouvernements, mais aussi de tous les secteurs de la société, incluant le secteur privé, les organismes non gouvernementaux, les collectivités et les autorités locales, ainsi que des organismes partenaires et des entités de la collectivité internationale.

Les femmes ont besoin d’avoir une voix égale dans les décisions qui influencent leur vie – depuis l’intérieur de la famille jusqu’au palier de gouvernement le plus élevé. C’est un élément clé de l’autonomisation des femmes.

Pendant longtemps, les hommes ont dominé le processus décisionnel aux plus hauts niveaux. Il faut préparer des mesures préventives et correctrices pour lutter contre l’érosion attendue des droits terriens et de propriété des femmes, en raison des tendances actuelles des politiques économiques.

Sources de renseignements