Un Agriculteur Kenyan Utilise des Méthodes de Culture Biologique

Cultures agricolesÉlevage d'animaux et apicultureSanté des sols

Notes au radiodiffuseur

Le texte qui suit concerne un agriculteur qui utilise des méthodes culturales biologiques, M. George Opondo, de la division de Boro dans le district de Siaya de la province Nyanza du Kenya. Il a été rédigé par Rachael Awuor Adipo du Centre de ressources communautaires d’Ugunja (CRCU) au Kenya. Partout dans le monde, les gens se rendent compte que l’agriculture à haute production n’est souvent pas durable. Même si elle donne des rendements élevés au début, il est difficile pour un agriculteur de maintenir ces rendements d’année en année. Au Kenya, le climat et les sols ne conviennent pas à l’agriculture à haute production. Les semences hybrides et améliorées bénéficient habituellement de bonnes pluies et de sols très fertiles pour donner de bons rendements. Si les conditions ne sont pas bonnes, les semences hybrides peuvent en réalité donner de moins bons rendements que les semences locales. En outre, les pluies sont parfois absentes et il n’y a alors pas de récolte du tout. Si on a investi beaucoup d’argent pour acheter les intrants, cet argent peut être gaspillé. Les gens du CRCU pensent que l’agriculture biologique, qui repose sur le minimum d’intrants provenant de l’extérieur de la ferme, est plus appropriée pour les besoins de nombreux agriculteurs.

Au cours de cette émission, vous entendrez parler des expériences de George Opondo avec un lit de compost dans des tranchées pour améliorer le sol et de son utilisation d’herbes traditionnelles pour traiter et prévenir les maladies des animaux. George Opondo est également le président du Réseau d’agriculteurs biologiques, initiative du CRCU qui fait la promotion de l’agriculture durable dans le district de Siaya. Vous pouvez trouver de plus amples renseignements sur la ferme de George Opondo sur le site web du Centre de ressources communautaires d’Ugunja dans un article (en anglais) intitulé Organic Farming makes Sense (and Shillings) in Siaya.

Texte

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’animateur :
Chers auditeurs, bienvenue à notre émission d’aujourd’hui.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’animateur :
Aujourd’hui, nous allons entendre un agriculteur, George Opondo du village de Kobare au Kenya. M. Opondo met en pratique de nouvelles innovations dans son système agricole écologique. Restez à l’écoute pour entendre d’ici peu ses expériences.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’agriculteur :
J’ai 41 ans et je pratique l’agriculture biologique depuis plus de dix ans. Plusieurs raisons m’ont conduit à cette pratique.

BRUIT D’UNE VACHE

L’agriculteur :
Je pratique l’agriculture biologique parce que c’est sain, durable et abordable.

ARRIVÉE DE BRUITS DE LA CAMPAGNE EN ARRIÈRE-PLAN PUIS FERMETURE EN FONDU

L’agriculteur :
Si je retourne en arrière en 1995, j’ai reçu une vache laitière en donation d’un secteur appelé Diocèse de Maseno Ouest. On m’a enseigné comment garder la vache en bonne santé mais en utilisant des produits chimiques! J’ai toujours été contre cela mais je l’ai fait à cause de l’entente. Quand j’ai eu fini de la rembourser en donnant les veaux, j’ai décidé d’utiliser les méthodes traditionnelles pour prendre soin de ma vache. Je l’ai fait parce que j’étais en train de devenir un ennemi pour mon environnement. J’ai arrêté d’utiliser des médicaments chimiques ou des aliments transformés chimiquement. Maintenant, j’utilise des poulets pour lutter contre les tiques et les mouches sur ma vache. Elle boit de l’eau d’herbage et se nourrit de fourrage que je fais pousser biologiquement, comme le calliandre et l’herbe à éléphant.

L’agriculteur :
J’ai appris à comprendre les secrets des plantes et je suis devenu un ami des plantes. À l’heure où je vous parle, j’ai un jardin que j’appelle mon «jardin sacré». Un ami qui est venu me rendre visite après avoir entendu parler de moi m’a suggéré ce nom.

L’agriculteur :
Dans ce petit jardin, je fais pousser la plupart des herbes ou plantes importantes dont j’ai besoin dans ma vie quotidienne pour guérir mes animaux et moi-même. Habituellement au crépuscule, je dis merci aux plantes.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’agriculteur :
Une autre méthode que j’utilise sur ma ferme biologique est appelée un lit de compost dans des tranchées. Je creuse une tranchée d’environ 30 cm (un pied) de largeur et 60 cm (deux pieds) de profondeur. J’empile la terre arable de la tranchée de chaque côté et j’enlève la terre du sous-sol. Ensuite, je remplis la tranchée de matières organiques comme du fumier, de l’herbe et des feuilles.

L’agriculteur :
Ma tranchée est maintenant remplie de matières organiques. De chaque côté de la tranchée, il y a un long monticule de terre arable. Je plante les graines dans cette terre et les cultures poussent là. La matière contenue dans la tranchée se décompose et fournit des nutriments aux cultures qui sont plantées des deux côtés. Comme mes cultures reçoivent plus de nutriments, j’obtiens des rendements plus élevés.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’agriculteur :
Ma ferme subissait généralement une forte érosion, comme bien d’autres, et je ne récoltais souvent pas grand chose. Maintenant, je peux récolter un «debe» (bidon) de maïs [12 kilos] d’un seul lit de tranchée de 6 mètres (20 pieds) de long.

L’agriculteur :
Ce mode de vie simple m’a rapporté beaucoup. Je ne connais pas le chemin des hôpitaux ni des pharmacies. Il est certain que je profite de la vie parce que j’apprends sans cesse comment prévenir une maladie au lieu de la guérir.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU SOUTENU

L’agriculteur :
Maintenant que je sais que ce mode de vie est plus sain et plus productif, j’invite d’autres agriculteurs à se joindre à moi ou bien je peux me joindre à eux pour prendre soin de la terre. Nous ne devrions pas surcharger nos corps et notre environnement de toxines. Menons un vrai mode de vie. Produisons de la nourriture, pas de l’argent.

ARRIVÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FERMETURE EN FONDU

Acknowledgements

  • Rédaction : Rachael Awuor Adipo du Centre de ressources communautaires d’Ugunja (CRCU) au Kenya.
  • Révision : Anna Brazier, experte-conseil en environnement, gestion des ressources durables, Harare, Zimbabwe.