On doit parfois changer les vieilles habitudes

Égalité des genresEnfants et jeunes

Notes au radiodiffuseur

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La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant proclame que tous les enfants ont le droit à une nutrition adéquate. Mais dans certaines communautés, lorsqu’il n’y a pas assez de nourriture pour tout le monde, les filles sont privées de nourriture. L’émission suivante porte sur une famille qui met en doute cette pratique et qui change cette dernière.

L’histoire illustre le point de vue d’une jeune fille, Sara et celui de sa mère. L’histoire peut aussi être adaptée et racontée entièrement par Sara sous forme de journal intime. Pour faire participer les enfants aux émissions traitant des droits des enfants et des questions préoccupant ces derniers, invitez les enfants à écrire un journal intime pour la radio dans lequel ils notent régulièrement les observations et les idées sur les événements qui touchent leur vie.

Vous pouvez utiliser le texte suivant conjointement avec les textes 1 et 2 de la pochette 59 (avril 2001), » Sara reste à l’école » et » À l’école, Sara apprend à se maintenir en bonne santé et à bien se nourrir « . Vous pouvez aussi créer d’autres épisodes pour réaliser une courte série radiophonique en suivant les événements qui marquent la vie de Sara et de sa famille.

Texte

Personnages
Animateur
Mère
Sara (fille)

INTRODUCTION. INDICATIF MUSICAL QUI CONTINUE DE JOUER PENDANT QUE PARLE L’ANIMATEUR (5 secondes).

ANIMATEUR
– Bienvenue à notre série portant sur les questions qui concernent les enfants dans nos communautés. Au cours de notre émission [hier/la semaine dernière/_______], nous avons appris quelques façons simples d’aider nos enfants à grandir en bonne santé soit en consommant de bons aliments, soit en mangeant une assez grande quantité de nourriture. Aujourd’hui, nous parlerons du sujet suivant : comment les filles ne mangent parfois pas la nourriture dont elles ont besoin et comment changer cette situation. Dans l’histoire suivante, une jeune fille et sa mère mettent en doute la valeur des pratiques qui favorisent les garçons au détriment des filles.

FONDU SOUTENU.

MERE
– Le jour où ma fille a obtenu son diplôme à l’école fut l’un des jours les plus heureux de ma vie. Les filles de ma famille allaient rarement à l’école. J’étais donc particulièrement fière.

SARA
– J’ai toujours bien réussi à l’école et j’ai toujours eu de bonnes notes. Mes notes, une année, étaient tellement bonnes que j’étais première de ma classe!

MERE
– D’habitude, Sara réussissait bien à l’école. Mais à un moment donné, j’ai constaté qu’elle changeait. C’était juste avant la récolte. Elle avait l’air vraiment fatiguée et elle n’aidait pas aux travaux du ménage… elle se plaignait qu’elle n’avait pas assez d’énergie pour faire quoi que ce soit.

SARA
– J’étais trop fatiguée pour aider ma mère. Et je ne voulais pas étudier non plus. Je savais que je n’avais plus d’aussi bonnes notes mais je n’ai rien dit à mes parents.

MERE
– Un jour, le père de Sara et moi sommes allés à l’école rencontrer le professeur de Sara. Elle nous a dit que les notes de Sara étaient moins bonnes et qu’elle allait peut-être échouer deux cours. Comme vous pouvez l’imaginer, nous étions très inquiets.

SARA
– Je ne répondais plus jamais aux questions en classe. Un jour, je me suis même endormie pendant le cours de géographie. Mais je ne savais pas ce qui n’allait pas!

MERE
– Le professeur nous a dit que ce n’était pas la première fois qu’elle constatait un changement chez Sara. Elle nous a ensuite posé une question pertinente : Sara mangeait-elle assez?

SARA
– Mon professeur avait dû se rendre compte que j’étais maigre et que j’étais blême. C’est vrai que j’avais généralement faim juste avant la récolte – c’est à cette période de l’année que nos entrepôts sont presque vides.

MERE
– J’ai dit au professeur que, souvent, quand il y a moins de provisions, nous distribuons inégalement la nourriture entre les membres de la famille. Cela arrive d’habitude au moment de la récolte ou quand il y a une sécheresse. Dans ma famille, selon la tradition, on donne moins de nourriture aux filles et aux femmes à cette période. Nous avons peut-être tort, mais nous avons toujours cru que les hommes avaient besoin de plus de nourriture pour accomplir leur travail convenablement.

SARA
– J’ai toujours accepté cette tradition. À certaines périodes de l’année, je savais que ma mère mangeait moins que mon père et j’avais moins à manger que mon frère. Personne ne s’interrogeait à ce sujet.

MERE
– Le professeur a proposé qu’il était maintenant temps de revoir cette tradition familiale. La santé de Sara était en danger. Elle nous a fait remarquer que Sara était malade et qu’elle travaillait fort à l’école ainsi qu’à la maison. Il n’y avait pas lieu de croire qu’elle devait manger moins que son frère.

SARA
– Je crois que pour la première fois mes parents ont vraiment réfléchi à cette tradition familiale qu’on maintenait depuis très longtemps. Ils se sont rendus compte que les filles de la famille devraient manger aussi bien que les garçons. Je travaillais fort, comme les autres.

MERE
– Depuis cette rencontre, si nous n’avons pas assez de nourriture pendant la saison creuse, je sers à tous un peu moins de nourriture – pas seulement à Sara. Et nous pouvons tous manger les meilleures coupes [de viande/de poisson]. Pas uniquement les hommes et les garçons, mais les filles et les femmes aussi. Et je me sers également. Nous avons peut-être moins à manger, mais nous nous débrouillons. C’est plus équitable ainsi.

SARA
– Je suis ensuite retournée à l’école et mes notes étaient meilleures. Je pouvais travailler fort dans les champs pendant la récolte. Je pouvais contribuer.

OUVERTURE EN FONDU DE L’INDICATIF MUSICAL.

ANIMATEUR
– Les enfants sous-alimentés ou les enfants qui ont faim obtiennent de mauvaises notes à l’école. Ils sont trop fatigués pour aider aux travaux du ménage. Sara et sa famille l’ont appris à leurs dépens. Les parents doivent s’assurer que tous leurs enfants ont un régime alimentaire sain – les filles et les garçons.

Acknowledgements

Collaboration : Jennifer Pittet, Thornbury, Ontario, Canada.

Révision : Hélène Delisle, Département de nutrition, Faculté de médecine, Université de Montréal, Montréal, Canada.

Information sources

Burgess, Ann. Community nutrition for Eastern Africa. African Medical and Research Foundation, 1994.

Oniango’o, Ruth et Edith Mukudi. » Nutrition and Gender « . Nutrition: A Foundation for Development. Washington: United Nations System Standing Committee on Nutrition and the International Food Policy Research Institute, 2002.

Richman, Joe. « How to make your own radio diary« .