Une Meilleur Qualité de Vie à la Campagne

Questions sociales

Notes au radiodiffuseur

Souvent, les paysans qui émigrent dans la ville ne sont pas conscients des problèmes qu’ils devront affronter. Les nouveaux venus, qui sont déménagés loin de leur famille, peuvent se heurter à des conditions de vie médiocres, du chômage et un manque de soutien social.

Texte

Les personnages:

L’animateur.

Juan:
un jeune homme de 18 ans.
Silvio:
l’oncle de Juan.

L’animateur:
Juan et sa femme Claudia ont décidé de quitter leur village et d’aller vivre en ville pour espérant avoir une meilleure vie. Notre histoire débute lorsque Juan écrit une lettre à son oncle Silvio qui demeure en la ville.

La voix de Juan:

Cher oncle Silvio,

Je t’écris parce que ma femme Claudia et moi voulons quitter notre village et déménager en ville. Nous avons pris cette décision à la suite de la visite de notre amie Felipa et de sa soeur Norma. Felipa est médecin et Norma a un bon emploi en tant que secrétaire. Elles sont venues jusqu’ici dans leur propre voiture. Elles demeurent dans une belle maison dans la ville. Après avoir écouté leur histoire, Claudia et moi avons décidé que prendre une telle décision est la seule façon d’améliorer notre qualité de vie. La vie dans le village n’offre pas beaucoup de choses. Je veux une voiture et une belle maison. Je suis encore jeune, je n’ai même pas 20 ans et je peux travailler fort. Oncle Silvio, pouvez-vous nous donner quelques instructions? Est-ce facile de se trouver un travail et un endroit pour vivre? Écrivez-moi le plus tôt possible s.v.p. Meilleurs vœux de la part de nous tous.

Juan.

La voix de Silvio:

Cher Juan,

Lorsque j’ai lu ta lettre, j’ai été surpris de savoir que tu voulais venir en ville. La vie ici n’est pas facile. Il est difficile de trouver un emploi. Je te recommande de rester dans ton village. Je demeure ici depuis quinze ans et je n’ai pas encore d’emploi permanent. Lorsque de nouveaux migrants arrivent en ville, ils doivent dormir dans un parc urbain jusqu’à ce qu’ils trouvent un meilleur endroit. Certains ne quittent jamais le parc.

Juan, il n’y a aucune terre libre ici. Chaque lopin de terre semble appartenir à quelqu’un. Nous mangeons rarement des légumes frais et nous devons acheter la majorité de notre nourriture. Pour être honnête, je n’ai pas connu une seule journée heureuse depuis que j’ai quitté le village, mais ma fierté m’empêche d’y retourner. Écris-moi encore s.v.p!

Oncle Silvio.

La voix de Juan:

Cher oncle Silvio,

J’ai reçu votre lettre aujourd’hui. Je suis fâché que vous me recommandez de ne pas venir en ville. Après tout, vous y demeurez depuis des années. Si c’est si pire, pourquoi ne pas retourner au village?

Claudia et moi sommes déterminés plus que jamais à venir en ville. Nous sommes jeunes et en santé et savons ce que c’est de travailler fort. Nous croyons que notre fils aura une meilleure vie dans la ville. Oncle Silvio, je ne vous demande pas d’argent. Pouvez-vous nous trouver un endroit pour vivre? Je veux une meilleure vie pour ma famille. Écrivez-moi bientôt s.v.p!

Juan.

L’animateur:
Lorsque Silvio a reçu la lettre de Juan, il lui en a fait parvenir une dernière. Voici ce qui lui a écrit.

La voix de Silvio:

Cher Juan,

Je suis désolé d’apprendre que je t’ai contrarié. Je veux seulement être honnête. Je ne veux pas que tu commettes la même erreur que moi. J’ai vendu toutes mes terres lorsque j’ai quitté le village et je n’ai plus rien là-bas. C’est difficile de trouver de l’argent pour nous six et retourner au village.

Juan, je ne peux pas t’aider à trouver un endroit pour vivre. Notre maison est une petite cabane de deux pièces fabriquée à partir de carton et d’étain et nous sommes six à vivre sous ce toit. Je ne peux donc pas t’offrir de rester ici. Encore une fois, je te prie de ne pas venir ici. Je sais que tu vas le regretter. J’attends de tes nouvelles.

Oncle Silvio.

FONDU MUSICAL DOUX PENDANT QU’ON ENTEND LES VOIX DU NARRATEUR ET DE JUAN.

L’animateur:
Qu’elle sera la décision de Juan ? Va-t-il rester dans son village ou amènera-t-il sa famille dans la ville. Voici la réponse à la lettre de son oncle.

La voix de Juan:

Cher oncle Silvio,

Je déménage en ville. Ma décision est définitive. Nous arriverons en autobus vendredi. Le chauffeur nous laissera au parc urbain. Pouvez-vous nous y rencontrer? Nous ne voulons rien de vous, nous voulons seulement vous voir.

Juan.

UN FOND MUSICAL QUI S’ESTOMPE.

L’animateur:
Juan, Claudia et leur enfant ont finalement déménager en ville. Mais la vie dans la ville est très difficile, comme Silvio l’avait dit. Qu’est il arrivé à Juan et à sa famille? Restez à l’écoute pour entendre Juan raconter son histoire.

Juan:
Bonjour! C’est moi, Juan. Ça fait maintenant deux ans que ma famille et moi avons déménagé. Je peux encore me souvenir de la première journée ici. Nous sommes arrivés en autobus. Le chauffeur nous a laissés dans un grand parc dans la ville. Nous avons passé les six premiers mois dans ce parc.

Nous avons cherché une maison pendant plusieurs semaines. Nous avons finalement trouvé un endroit dans un voisinage pauvre, où plusieurs nouveaux venus demeurent. Nous avons construit une petite cabane avec du carton et de l’étain du dépotoir de la ville. Nous n’avions pas de latrines ni d’eau dans la maison. En fait, nous n’en avons pas encore. Il y a un robinet à environ 1 ½ kilomètre où nous allons chercher de l’eau potable. Les rats sont un gros problème ici. On dirait qu’il y en a plus ici qu’à la campagne !

J’ai commencé à travailler à plusieurs endroits. Les paies n’étaient pas très élevées et les emplois ne duraient pas longtemps. Nous commencions à manquer d’argent, mais nous ne voulions pas abandonner. On m’avait promis un emploi dans une usine et je continuais à penser que tout allait s’arranger.

Claudia s’ennuie de la vie à la campagne. Elle a planté des tomates et de la coriandre dans un vieux seau. Mais sans terre et sans eau, il est difficile de faire pousser quoi que ce soit.

Un de mes plus grands espoirs était que mon fils irait à l’école, mais nous n’avons pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité. La plupart du temps, mon fils joue dans le terrain de décharge publique avec les autres enfants du voisinage. Claudia n’aime pas le voir jouer à cet endroit. Quelques fois, il rapporte à la maison des choses utiles, donc je n’y prêtais pas beaucoup d’attention. Mais un jour, il est tombé malade. Il a attrapé une maladie parce qu’il jouait dans les déchets. Il est encore malade et il est difficile pour Claudia et moi de prendre soin de lui car nos journées de travail sont très longues.

Nous avons donc pris une autre décision. Nous voulons retourner au village où notre famille pourra nous aider à prendre soin de notre fils. Nous ne savons pas encore de quelle façon nous allons retourner au village. Honnêtement, je crois que ce fut une erreur d’être venu en ville.

J’ai honte de retourner au village avec moins d’argent dans les poches. Je ne crois plus que la ville peut offrir tout ce dont je souhaitais. Je crois, comme on dit si bien, que l’on apprend souvent de ses erreurs. J’aurais dû écouter les conseils d’oncle Silvio, mais j’ai appris à mes dépens.

FONDU MUSICAL QUI CONTINUE DOUCEMENT PENDANT LA NARRATION.

L’animateur:
Les gens qui quittent leur village pour aller vivre en ville ne sont souvent pas préparés aux problèmes qu’ils auront à affronter. Même si la vie est difficile en milieu rural, n’oubliez pas qu’elle peut pire en ville.

LA MUSIQUE S’ESTOMPE GRADUELLEMENT.

– FIN –

Acknowledgements

This script was adapted from Developing Countries Farm Radio Network, script 23-7, September 1991. The original script was written by Indira Ganaselall of Guelph, Canada, and formerly from Trinidad and Tobago, West Indies.