Les jeunes peuvent apprendre de leurs aînés

Enfants et jeunes

Notes au radiodiffuseur

Les jeunes générations ont tout à gagner des connaissances et coutumes de leurs aînés, à respecter ces derniers et à suivre leur savoir. En effet, les jeunes se laissent souvent influencer par une information étrangère, nouvelle par opposition à leur héritage ancestral. Le présent texte vise à encourager les jeunes à redécouvrir certaines facettes du mode de vie traditionnel, tantôt ignorées, tantôt tenues pour acquises. Les personnes âgées apportent à leurs propres communautés un précieux savoir en ce qui concerne les répercussions ressenties par la destruction des milieux naturels comme le déboisement des forêts indigènes au profit de l’élargissement des terres agricoles ou encore l’épandage de pesticides devenus indispensables aux petits fermiers.

Texte

Les personnages:

L’animateur.

Busi et Nozipho:.
toutes deux adolescentes

L’animateur:
Mes salutations à tous nos auditeurs, jeunes et âgés. La destruction des milieux naturels préoccupe chacun d’entre nous. Ecoutez ce que Busi et Nozipho ont appris de leurs grands-parents pour assurer la conservation de leur environnement.[Scénario: Deux adolescentes bavardent et rigolent bien en rentrant chez elles par un chemin poussiéreux.]

EFFETS SONORES
(Roucoulement d’une colombe solitaire mêlé à un bruissement de vent léger).

Busi
: As-tu vu la coiffure de Mme Gumbe aujourd’hui? C’est l’institutrice la plus drôle de l’école.

Nozipho
: Oui! Elle la change chaque jour. Quelques fois, on dirait qu’elle a été frappée par la foudre tellement ses cheveux sont hérissés; le jour suivant, ils sont plats et droits.

Busi
: A mon avis, elle doit adopter les idées de sa sœur. Tu savais qu’elle a une sœur jumelle qui habite la ville?

Nozipho
: Non! Je l’ignorais.

EFFETS SONORES
(GRONDEMENT ASSOURDISSANT D’UN VENT VIOLENT).

[Soudainement, une violente bourrasque soulève un nuage de poussière. Le vent fort continue.]

Busi
: Zut! Je ne vois plus rien. J’ai du sable dans les yeux. Nozipho, où es-tu?

Nozipho
: Tout à côté de toi, ici. Tends-moi la main. Allons nous abriter derrière ce buisson.

Busi
: Ouf! Oh, regarde, tes cheveux sont tout hérissés, comme ceux de Mme Gumbe!

Nozipho
: Tu es aussi ébouriffée que moi…

Busi
: S’il y avait plus d’arbres à cet endroit, nous ne serions pas toutes couvertes de poussière.

Nozipho
: Tu as raison!Quand j’étais petite, ma grand-mère me disait qu’à force de couper les arbres pour agrandir les terres agricoles, on nagerait dans la poussière. Et voilà ce qu’il nous reste! On aurait dû au moins conserver quelques arbres et arbustes autour des champs.

EFFETS SONORES
(Le vent se dissipe).

Busi
: Tu te souviens quand nous nous sommes perdues en forêt? Ta mère était tellement suspicieuse. Elle croyait que nous étions allées chez les garçons, alors qu’en fait, nous ne savions même pas où nous étions. Je suis sûre que c’était ici.

Nozipho
: Oui, je m’en souviens. Tu as raison, c’était ici. Voilà le gros rocher que nous escaladions. Tu as vu comme le paysage a changé. Il est aussi nu que le désert. Il ne reste plus un arbre.

Busi
: Ma mère me dit qu’on a commis une grave erreur en abattant autant d’arbres. Gamine, raconte-t-elle, sa propre mère cultivait une parcelle de terrain. Il y avait toujours assez de nourriture. Les arbres étaient conservés pour faire de l’ombre. Ma grand-mère n’avait donc pas besoin d’arroser son champ aussi fréquemment quand il faisait très chaud.

Nozipho
: Tiens, ce n’est pas bête! Les arbres protègent le sol et l’eau souterraine ne s’évapore pas aussi rapidement.

Busi
: Exactement! Les arbres sont utiles. Ils empêchent également le terreau d’être emporté par les pluies. N’as-tu pas remarqué qu’il y avait de plus en plus de fossés dans le champ? Je suis sûre qu’il n’y en avait pas tant lorsque ma grand-mère vivait. Ma mère raconte que sa mère travaillait fort sur sa terre, mais qu’elle avait les plus belles cultures.

Nozipho
: De belles cultures? Oui, j’imagine qu’on peut avoir une belle culture, surtout lorsque les plants sont jeunes, verts.

Busi
: Bien sûr que c’est beau! Quand le vent berce les plants de maïs, les feuilles paraissent légères et douces au goût, au point de vouloir les manger au lieu des épis.

Nozipho
: C’est Mme Gumbe qui serait fière de toi, Busi. Tu fais pas mal poète.

Busi
: Tu as vraiment le sens de l’humour, aujourd’hui. Je ne veux plus penser à Mme Gumbe. Je veux te dire encore un mot sur ma grand-mère. Elle ne dépensait pas son argent en pesticides et tout le tralala. Elle laissait aux oiseaux le soin de débarrasser le champ des insectes et les bestioles que les oiseaux ne mangeaient pas, ma grand-mère les enlevait à la main. Je l’ai déjà aidée d’ailleurs.

Nozipho
: Moi, j’aurais besoin de gants pour faire cela.

Busi
: Ce n’est qu’une question d’habitude, crois-moi! Les insectes nuisibles ne mordent pas et ne piquent pas. Mon frère et moi rivalisions à savoir qui de nous deux en aurait ramassé le plus.

Nozipho
: Comment faisiez-vous pour les tuer?

Busi
: On les noyait, simplement. Mais il arrivait aussi que ma grand-mère utilisait un mélange d’eau et de savon en guise de pesticide.

Nozipho
: De l’eau et du savon? Tu me fais marcher! Et ça fonctionnait?

Busi
: Oui! D’ailleurs, le conseiller de l’école d’agriculture qui nous a rendu visite l’an dernier affirmait la même chose.

Nozipho
: Mais, comment faire lorsqu’on exploite un grand champ?

Busi
: Selon ma mère, il vaut mieux n’utiliser que de petites parcelles de terre. C’est plus facile à ce moment-là de contrôler les insectes. Dans les grandes fermes, c’est plus difficile et ce sont les grands champs qui ont besoin de pesticides coûteux.

Nozipho
: Ta grand-mère t’en a appris des choses…

Busi
: Oui… Je l’aimais énormément et elle m’a appris à respecter les trésors de connaissances de nos ancêtres.

Nozipho
: Qu’est-ce qu’elle t’a appris d’autre, ta grand-mère?

Busi
: Eh bien! Elle m’a montré à ramasser le lisier de poulet et la bouse de vache.

Nozipho
: Pour faire quoi?

Busi
: De l’engrais! Nous l’aidions à le répandre dans le champ pour nourrir le sol.

Nozipho
: Et toi, tu l’as aidée?

Busi
: Oui, bien sûr!

Nozipho
: Qu’est-ce que ça devait sentir mauvais!

Busi
: L’odeur ne me dérange pas. En fait, je trouve cela moins pestilentiel que ce que nous produisons, nous, les humains!

ON ENTEND LERIRE DES DEUX FILLES.

Nozipho
: D’accord! Les humains sentent encore plus fort. Qu’est-ce qu’elle te disait d’autre, ta grand-mère?

Busi
: Ça ne me vient pas en ce moment. Je dois de dire que, j’aimais ma grand-mère et que j’ai appris beaucoup de choses d’elle.

Nozipho
: Tu sais, je crois que ta grand-mère voyait juste. Elle trouvait le moyen d’accroître ses récoltes en se servant des ressources environnantes au lieu de recourir aux pesticides chimiques.

Busi
: C’est vrai! Je trouve qu’elle avait l’art de vivre en harmonie avec la terre. Elle nourrissait le sol, et le sol la nourrissait.

PAUSE MUSICALE.

L’animateur:
Qu’avez-vous appris aujourd’hui de ces deux adolescentes? Elles ont partagé avec nous des connaissances intéressantes sur l’entretien des sols. Elles nous ont aussi rappelé l’importance du savoir transmis par nos parents et grands-parents. Aussi, nos jeunes auditeurs doivent se rappeler que leurs parents et grands-parents ont vu le jour bien avant eux. Ils possèdent des connaissances et une expérience de vie dont nous pouvons tous tirer des leçons. Ils méritent qu’on les respecte et qu’on les écoute lorsqu’ils prennent la parole.

– FIN –

Acknowledgements

  • Contribution: Karen Colvin, Vuleka Productions, Darbin, South Africa.
  • Révision: Lelo Njumbuxa, Senior Communications Officer and Linda Mabusela, Communications Assistant, Youth Development Trust, PO Box 214, Florida Hills 171 6, South Africa. Tel: (27.11) 472-4594, Fax: (27 11) 472-4597.
    E-mail: info@ydt.co.za, www.ydt.co.za

Information sources

Site web du Réseau des Radios rurales des pays en voie de développement: frrp.wpengine.com