Les femmes et le crédit — Partie 2: Les femmes lancent un fonds de crédit renouvelable

AgricultureÉgalité des genres

Notes au radiodiffuseur

Dans ce texte, les chiffres sont exprimés en dollars américains. Convertissez-les dans votre monnaie.

Texte

Les personnages

Le narrateur: Hôte de l’émission.
Sylvie: Une fermière.
Marie: Une fermière, amie de Sylvie.

L’hôte de l’émission
– Lors de la dernière émission, nous avons écouté Sylvie et Marie parler des différentes formes de crédit pour les fermiers. Elles ont aussi parlé de l’utilisation que les femmes peuvent faire de l’argent qu’elles empruntent pour augmenter leurs revenus dans leurs fermes. Aujourd’hui, Sylvie et Marie parlent d’un autre moyen d’emprunter de l’argent: le fonds de crédit renouvelable. Rejoignons-les pour mettre sur pieds un programme d’épargne et de crédit avec d’autres femmes de votre village.
TRANSITION MUSICALE.
Sylvie
– Marie, nous avons décidé de lancer un programme de crédit avec nos voisins et beaucoup d’entre eux estiment que ce serait une bonne idée. Mais comme nous n’avons pas d’argent, comment allons-nous lancer le programme?

Marie
-Nous pourrions établir un fonds de crédit renouvelable.

Sylvie
– Comment un fonds de crédit renouvelable fonctionne-t-il?

Marie
-Laisse-moi te raconter l’histoire d’une femme, Patricia, qui habite aux Philippines. Elle était veuve, n’avait aucun revenu et huit enfants à nourrir. Elle a lancé un fonds de crédit renouvelable avec dix femmes de son village pour pouvoir vendre des champignons sur le marché local.

Chaque femme du groupe a économisé 12 cents chaque semaine. Au début, c’était difficile mais elles s’encourageaient mutuellement. En cinq mois, elles avaient économisé 22 dollars.

Elles ont consacré 15 dollars au fonds de crédit renouvelable. Chaque femme pouvait emprunter 2.50 dollars au fonds pour développer un petit commerce. Patricia commença à faire pousser des champignons pour les vendre au marché et gagnait 66 cents par jour.

Marie
– Si un membre du groupe rembourse la somme qu’elle a emprunté en deux semaines, elle n’aura pas à payer d’intérêts.
Après deux semaines, elle devra verser 22 cents en plus des 2.50 dollars.

Les femmes ont gardé l’argent gagné pour des emprunts d’urgence. Les membres pouvaient emprunter pour payer une consultation chez le médecin ou des antibiotiques pour leurs enfants.

Sylvie
– Le fonds de crédit a-t-il été efficace?

Marie
-Oui et non. Patricia et les autres femmes ont beaucoup appris sur la gestion d’un fonds de crédit. Le premier problème était que trop de femmes voulaient emprunter de l’argent pour des urgences et qu’elles ne pouvaient pas rembourser. D’autre part, elles n’apportaient pas d’argent au fonds pour le faire fonctionner.

Elles ont donc décidé d’emprunter uniquement pour financer des activités qui leur apporteraient des revenus supplémentaires.

Ce faisant, elles ont pu gérer le fonds de crédit avec plus d’efficacité. Chaque membre ayant un revenu, elles continuaient à alimenter le fonds en argent toutes les semaines jusqu’à ce que le groupe ait économisé 44 dollars.

Le groupe de crédit de Patricia cherchait toujours de nouvelles formes d’épargne. En plus de leur fonds, elles ont cousu des tabliers à partir de toile de sacs de farine. Elles les ont vendus à des vendeurs locaux. Rapidement, elles recevaient plus de commandes qui excédaient leur capacité de production.

Sylvie
– Les femmes du groupe de Patricia utilisaient leur crédit pour établir de petits commerces. Elles pouvaient aussi acheter de grandes quantités de marchandises dont elles avaient besoin pour leurs fermes et leurs maisons. Elles ont utilisé l’argent pour participer aux frais de scolarité de leurs enfants ou pour rembourser leurs dettes.
TRANSITION MUSICALE (supprimez graduellement la musique quand le présentateur commence à parler).
L’hôte
– Dans les mois qui ont suivi, Marie et Sylvie ont organisé un fonds de crédit renouvelable avec un groupe de femmes dans leur village. Quand une femme se joint au programme, elle doit accepter certaines conditions, comme par exemple la somme d’argent qu’elle peut emprunter, la date à laquelle l’emprunt doit être remboursé et le montant des intérêts. Chaque mois, les membres du groupe consacrent une petite partie de leurs économies pour renforcer le fonds. Après quelques mois, Marie et Sylvie se sont rencontrés au marché…

Marie
-Bonjour Sylvie! Je vois que la pompe à eau que tu as achetée te sert à cultiver plus de légumes.

Sylvie
– J’ai aussi pu rembourser l’argent que je devais au fonds. La prochaine fois, j’achèterai du matériel pour mon commerce.

Marie
-Lorsque nous avons commencé, nous n’étions pas nombreuses. Après avoir compris le fonctionnement du fonds, plusieurs voulaient se joindre à nous.

Sylvie
– Nous avons été efficaces. Nous avons gardé des registres très précis des contributions, nous nous encourageons mutuellement et nous sommes honnêtes.

Marie
-Nous avons gagné le respect du village. Les réunions nous donnent aussi l’occasion de partager des expériences, de parler de nos problèmes et d’agir pour améliorer nos vies.

Acknowledgements

Texte adapté par Noelle Grosse, Chercheur/Auteur, dans “Des femmes créent une caisse de prêt,” DCFRN texte 49-2, par Helen Hambly Odame, Research Officer, International Service for National Agricultural Research (ISNAR) PO Box 93375 AH, La Haye, Pays-Bas.

Révision: Helen Hambly Odame, Research Officer, International Service for National Agricultural Research (ISNAR), La Haye, Pays-Bas.

Information sources

Case study of Patricia Patring adapted from Marianita Villariba, “Spirit and Spunk,” Women in Action, No. 2, 1996.

Guidelines for financial management of a savings and credit group,” extrait de Aloysius Prakash Fernandez, The MYRADA Experience: Alternate Management Systems for Savings and Credit, MYRADA, 1994.  MYRADA, No. 2 Service Road, Domlur Layout, Bangalore 560 071 Inde.