Comment sauver le sol sur les terrains en pente

Santé des sols

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Si vous plantez vos produits sur un terrain en pente, le fait de perdre de la terre est peut?être un problème pour vous. Peut?être avez?vous essayé différentes méthodes pour sauver votre sol.

Les cultivateurs d’une coopérative du Guatemala ont trouvé un moyen pour maintenir la terre là où ils plantent du maïs. Leur méthode empêche le sol de se laisser charrier le long des flancs de colline, et en même temps elle améliore la qualité de la terre. C’est une bonne alternative à la pratique qui consiste à brûler les tiges de maïs après la récolte. Et, avantage supplémentaire, les cultivateurs se sont aperçus que cette méthode aidait aussi à éliminer les larves blanches.

Si vous cultivez sur le flanc d’une colline, cette méthode peut vous aider à prévenir l’érosion du sol sur votre terrain.

Voici ce qu’il faut faire:

Vous allez creuser une série de tranchées sur le haut du flanc d’une colline. Courant tout le long du flanc de la colline, chaque tranchée servira de barrière de terre. Aussi bien la tranchée que la barrière empêcheront l’eau de pluie, et la terre qu’elle charrie avec elle, de dévaler la pente.

Une fois le maïs récolté, marquez les contours de votre terrain à l’aide de poteaux. Coupez les tiges de maïs et placez?les en rangées le long du contour que vous avez marqué avec les poteaux. Empilez?les, les uns sur les autres, pour faire une barrière aussi haute que vos genoux ( 50 cm de haut ). Maintenant, creusez une tranchée sur la partie supérieure du flanc de colline, au?dessus de la rangée de tiges de maïs. La tranchée aura 30 cm de profondeur, et 30 cm de largeur. Trente centimètres, c’est la distance qui sépare votre main de votre coude. La tranchée doit courir tout de suite à côté de la rangée de tiges de maïs, c’est à dire parallèle à la rangée de tiges. Mettez la terre que vous avez enlevée de la tranchée sur le sommet des tiges de maïs empilées.

Maintenant vous avez une longue tranchée courant le long du contour de votre terrain. Plus bas, courant à côté d’elle, il y a la longue pile de tiges de maïs posées sur le sol. La terre et les tiges de maïs empilées ensemble forment une barrière.

Continuez sur votre lancée : creusez une autre tranchée et empilez de la terre et des tiges à côté, pour tous les contours à travers votre champ.

Vous pouvez aussi planter de l’herbe, des arbustes, ou des arbres en aval de la pile de tiges de maïs. Cela renforcera encore plus la barrière.

Quand les prochaines pluies se mettront à tomber, la tranchée se remplira de terre charriée par l’eau de pluie. Mais le sol n’ira pas plus loin que la tranchée. Les tranchées et la barrière de tiges empilées empêcheront le sol de se laisser charrier vers le bas de la colline. A la fin de la prochaine saison de culture, recommencez. Les tranchées que vous avez creusées la saison passée seront maintenant remplies de terre. Après la récolte, coupez les tiges de maïs et empilez?les de nouveau ensemble pour faire une barrière aussi haute que vos genoux.

Mais cette fois mettez les tiges au?dessus de la tranchée de la saison dernière, qui est maintenant remplie de terre. Puis creusez une nouvelle tranchée en amont de la pile de tiges et mettez de la terre sur les tiges. Faites le encore et encore, saison après saison. En fait ce que vous faites c’est de bâtir de petites terrasses partout vers le sommet de la colline.

Les membres de la coopérative agricole du Guatemala utilisent cette méthode parce qu’ils se rendent compte qu’elle sauve le sol de leurs champs. Elle sauve le sol parce qu’elle empêche la terre de dévaler le flanc de colline. En plus, quand les tiges de maïs pourrissent, elles ajoutent des matières organiques au sol.

Et les matières organiques améliorent le sol pour les cultures futures.

Elimination des larves blanches

Une autre bonne chose que les agriculteurs ont remarquée à propos de cette technique, c’est qu’elle aide à éliminer les larves blanches (Phyllophaga spp) qui sont un gros problème au Guatemala. Peut?être sont?ils aussi un problème là où vous vivez.

Les larves se nourrissent des tiges de maïs dans les champs. En enlevant les tiges, on déplace leur source de nourriture. Les insectes vont suivre leur nourriture et migrer vers la pile de tiges de maïs. C’est là qu’ils vont pondre leurs oeufs. Et ils vont attaquer les tiges empilées sur les rangées au lieu de s’en prendre aux cultures. L’année suivante, vaporisez un peu de chaux ou des cendres sur les tiges de maïs pour tuer les larves avant le semis.

– FIN –

Comment confectionner et utiliser un cadre en forme de » A «

Prenez trois bâtons de bois solides et bien droits. Le bambou fait parfaitement l’affaire si vous pouvez en trouver. Deux des bâtons doivent mesurer un peu plus de 2 mètres de long, et l’autre un peu plus de 1 mètre de long. Il vous faudra aussi 2 ou 3 mètres de bonne corde, ou de matériel similaire, un couteau et une pierre.

Avec un couteau, faites une petite entaille près de l’une des extrémités de chacun des bâtons longs. Elle doit se trouver exactement à 2 mètres de l’autre bout du bâton.

Posez les deux bâtons longs sur le sol, pour que les extrémités avec les entailles se touchent et que les autres extrémités soient éloignées de 2 mètres l’une de l’autre.

En laissant les bâtons dans cette position, ajustez les entailles l’une sur l’autre. Attachez?les ensemble solidement au niveau des entailles à l’aide d’une corde.

Ensuite, attachez le bâton court pour en faire une barre transversale sur les deux bâtons plus longs, pour en arriver à former un triangle à deux pattes. Chaque extrémité de la barre transversale doit être attachée avec une corde à l’une des pattes à exactement un mètre au?dessus de l’extrémité. Pour que les jointures ne glissent pas, ce serait une bonne idée de faire des entailles, comme vous en avez fait plus tôt.

Maintenant, prenez une pierre d’une taille que vous pouvez tenir confortablement dans la main. Attachez?la au bout d’un morceau de ficelle d’environ 2 mètres de long. Assurez?vous qu’elle est bien attachée et ne tombera pas, même si vous secouez la partie libre de la corde.

Enfin, attachez la partie libre de la corde au cadre que vous venez de confectionner. D’abord, levez le cadre sur ses pieds.

Mettez la partie libre de la corde sur le sommet du cadre, en laissant pendre la pierre à partir du centre de l’endroit où les deux bâtons longs sont attachés ensemble. La corde doit être assez longue pour que la pierre soit suspendue en?dessous de la barre transversale , à une distance équivalente à environ la largeur de votre main. Puis attachez solidement la partie supérieure de la corde là où les deux bâtons longs se rejoignent.

Allez sur un côté du champ et plantez un poteau dans le sol. Ce sera votre point de départ d’une ligne de poteaux qui suivront le contour à travers la pente. A présent, maintenez votre instrument debout sur un pied sur le sol à la base du poteau.

Placez l’autre pied jusqu’à ce que l’instrument soit au niveau, ce qui veut dire jusqu’à ce que la pierre touche la marque de niveau sur la barre transversale. Maintenant, plantez le second poteau, tout de suite à côté, là où ce pied du cadre en forme de » A » touche le sol.

Ensuite, soulevez l’instrument, déplacez?le de deux mètres face à la pente de la colline et installez l’un des pieds à côté du poteau que vous venez de planter dans le sol. De nouveau, installez l’autre pied pour que l’instrument soit au niveau et plantez votre troisième poteau à côté de ce pied.

Encore une fois, soulevez l’instrument et déplacez?le dans le sens contraire de la pente, en plaçant un pied près du dernier poteau que vous avez planté. De nouveau, faites le niveau et plantez votre prochain poteau, ainsi de suite jusqu’à ce que vous atteigniez l’autre limite du champ.

Vous avez maintenant une rangée de poteaux qui suivent le contour à travers la pente.

Pour votre prochaine rangée de poteaux sur le contour de la pente, vous pouvez vous déplacer en aval (vers le bas) de la pente vers un niveau inférieur et suivre le contour, en répétant la même opération encore et encore jusqu’à atteindre le même côté où vous avez commencé au tout début. Puis descendez encore la pente et travaillez dans l’autre sens encore une fois, ainsi de suite.

Acknowledgements

Ce texte est basé sur une entrevue avec Eugenio José Ixol Mus, un agriculteurs du Guatemala. Il a été rédigé par Jennifer Pittet, Responsable de l’édition au Réseau de Radios Rurales des Pays en Développement, et a été publié, à l’origine sous le titre : « Sauver le sol sur les champs en pente » dans la Pochette 28, texte 12.