Des haies pour la protection des cultures et des plantations

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Au Burkina Faso, un pays d’Afrique de l’Ouest, le déboisement et l’érosion du sol ont un impact désastreux sur l’environnement. Des programmes de reboisement ont été avancés dans le but d’inverser la situation. Mais beaucoup parmi ces programmes sont coûteux et les arbres fraîchement plantés sont souvent détruits dès la première année par le bétail du village voisin. On estime le taux de survie de la plante à moins de 30%. Pour réduire la perte d’arbres pendant le programme de reboisement, des chercheurs du ministère de l’Environnement et du Tourisme ont encouragé l’utilisation de haies vives.

Les fermiers utilisent normalement des clôtures en fil de fer qui coûtent cher pour protéger leurs légumes et leurs jeunes plants. Parfois, ils font des clôtures avec des branches ou d’autres matériaux qui pourrissent vite. Au contraire, les clôtures vivantes sont bon marché et forment rapidement des barrières permanentes que le bétail ne peut pas franchir.

Les chercheurs ont commencé par identifier les meilleures espèces d’arbustes et les méthodes adaptées au climat local. Les espèces furent choisies selon les critères suivants: le taux de survie du jeune plant une fois mis en terre, sa croissance annuelle en hauteur et en diamètre, et le type de formation des branches qui doivent être basses et bien fournies pour constituer une barrière que les bêtes ne pourront franchir.

Les trois espèces sélectionnées furent:L’Acacia senegal, l’Acacia nilotica, l’Acacia seyal, le Bauhinia refuscens, le Ziziphus mauritaniaetle Prosopis juliflora.

Les chercheurs ont découvert qu’il y a des choses importantes qu’il ne faut pas oublier quand on plante une haie vive. Les arbustes doivent être plantés en rangées doubles espacées, avec 30 à 40 cm entre les rangées et 30 et 50 cm entre les arbustes de la même rangée. Si les arbres sont plantés dans des tranchées, le sol autour de la tranchée absorbe l’eau plus facilement et les racines poussent bien. La meilleure dimension pour les tranchées est de 50 cm de large, pour les rangées simples d’arbustes, ou 80 cm de large pour les rangées doubles, et 60 cm de profondeur. Les tranchées doivent être creusées et remplies avant la mise en terre.

Les haies doivent être sarclées deux ou trois fois durant la première année de plantation, pour atténuer la concurrence des mauvaises herbes. Durant la saison sèche, chaque plante a besoin d’au moins 1 litre et demi d’eau par semaine.

Il vaut mieux tailler les arbustes une ou deux fois par an, selon leur hauteur, à la fin de la saison sèche ou pendant l’hiver. Au début, l’élagage doit être bas, à environ 50 à 80 cm du sol pour encourager la formation de branches à la base des arbustes. La prochaine taille dépendra de la hauteur voulue, habituellement 1 mètre 20 cm.

Les deux plus gros inconvénients de cette méthode sont devenus évidents durant la phase de recherche. D’abord, il faut beaucoup de travail pour creuser les tranchées. Ensuite, c’est difficile d’avoir assez de jeunes plants au bon moment. Pour résoudre ces problèmes, les chercheurs ont aussi identifié des espèces et des méthodes adaptées au fait de semer directement les graines au lieu de mettre en terre des jeunes plants. Produire des haies vives en semant directement des graines est une méthode facile, bon marché qui n’exige pas le séjour des jeunes plants en pépinière. Le succès de la plantation en semant directement des graines dépend d’un arrosage fréquent et régulier. Les espèces qui donnent les meilleurs résultats, semées directement sont l’Acacia nilotica, l’Acacia seyal, la Bauhinia refuscens. Les graines doivent être plantées tôt en hiver dans des tranchées qui ont été préalablement creusées et remplies de terre avant d’y semer les graines.

Les haies vivent ont du succès, surtout chez les agriculteurs qui cultivent des légumes. Cette méthode est un pas en avant décisif et améliorera le reboisement et la culture des légumes dans le pays.

Acknowledgements

Ce texte a été publié grâce à l’aide financière obtenue du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), Ottawa, Canada. Il a été adapté de 101 Technologies pour le Sud par le Sud, 1992, CRDI, C.P. 8500, Ottawa, Canada K1G 3H9.

Information sources

« Living fences, » dans Agroforestry Today, volume No 2, numéro 1, janvier mars 1990. ICRAF House, P.O. Box 30677, Nairobi, Kenya

« Living fences help to protect gardens » dans lettre No. 67, été 1996. Food Gardens Foundation, P.O. Box 41250, Craighall, Johannesburg 2024, South Africa

« The living fence: its role on the small farm, » ECHO Technical Note. ECHO (Educational Concerns for Hunger Organization), 17430 Durrance Rd., North Fort Myers, FL 33917, U.S.A.

Tree seeds are also available from ECHO.

Pour obtenir plus d’information

Ministère de l’Environnement et du Tourisme B.P. 7044 Ouagadougou, Burkina Faso, tél.: 33 22 13/33 63 11

Au Burkina Faso les semences, plants en pots ou bouture des espèces appropriées sont disponibles auprès du Centre national des semences forestières (CNSF), B.P. 2682, Ouagadougou, Burkina Faso, tél.: 30 08 57/30 12 33.