Comment s’occuper des insectes térébrants (perceurs de tiges) du maïs

Agriculture

Notes au radiodiffuseur

Remarque: Il y a différents types d’insectes foreurs de maïs.

Le foreur de maïs (Busseola fusca) et le foreur de tige rose (Sesamia calamitis, Ostrinia furnacalis) que l’on trouve en Afrique. Le foreur de maïs tacheté (Chilo partellus) se trouve en Afrique de l’Est et au Sud-Est Asiatique.


« Borers » ou foreurs de mais
Foreur de maïs (Busseola fusca)
Plantes-hôtes:
primaries – maïs, sorgho
secondaires – Graminées sauvages

Distribution géographique – très répandu en Afrique, surtout en altitude (600-2700 m.)

Biologie:

Les oeufs sont déposés par groupes de 10 à 80, en rangs sous la gaine foliaire. Les chenilles naissent après 10 jours environ; elles sont de couleur jaune pâle-rose et munies de points noirs le long du corps. Leur taille peut atteindre 4 cm en longueur. Elles grimpent le long de la tige et se nourrissent tout d’abord des feuilles. Par la suite, elles changent de plante-hôte ou bien s’enfoncent dans la tige. La période larvaire dure 35 jours et plus. Avant d’entrer en nymphose, la larve creuse un trou de sortie. L’adulte sort de la chrysalide après 10 jours environ. C’est un papillon nocturne de couleur brune et d’une envergure de 35 mm.

Foreur de maïs (tacheté) (Chilo partellus)

Plantes-hôtes:
primaries – maïs, sorgho, riz
secondaires – Graminées sauvages

Distribution géographique – Afrique orientale et sous-continent indien, jusqu’à une altitude de 1500 m.

Biologie:

Les oeufs sont déposés en tas sur la face inférieure des feuilles, le long de la nervure médiane. Les larves apparaissent après 7 à 10 jours. Elles migrent vers l’extrémité supérieure de la plante et y rongent les gaines foliaires pendant quelques jours. Ensuite, elles pénètrent dans la tige ou changent de plante-hôte. Les chenilles adultes sont de couleur pâle et possèdent 4 lignes longitudinales; la tête est brune. Après 28 à 35 jours, elles aménagent une petite cellule dans la tige avant d’entrer en nymphose. Celle-ci dure 7 à 10 jours. Le papillon a une envergure de 2 à 3 centimètres; ses ailes antérieures sont brun clair et ornées de points bruns le long du bord. Les ailes postérieures sont de couleur paille claire.

Foreur ou « borer » (de tige rose) (Sesamia calamistis, Ostrinia furnacalis)

Plantes-hôtes:
primaries – maïs, sorgho, coracan, riz, canne à sucre
secondaires – Graminées sauvages

Distribution géographique – grandes parties de l’Afrique tropicale

Biologie:

Les oeufs sont déposés par groupes de 40 sur les gaines foliaires. Les larves éclosent après une semaine et pénètrent immédiatement dans la tige. Elles mesurent jusqu’à 3 cm de long. Leur corps est brun jaune avec des marques roses sur le dos; la tête est brune. Le papillon est de couleur jaune pâle; il porte des marques foncées sur ses ailes antérieures. Le cycle de développement dure 30 jours si les conditions sont favorables.

Texte

Avez-vous des problèmes avec les insectes térébrants du maïs ? Si c’est le cas, ne désespérez surtout pas. Vous pouvez sauvez vos cultures et réduire les ravages des insectes si vous prenez le temps d’observer vos cultures et les insectes térébrants attentivement.

Commencez par observer l’activité des insectes térébrants. Vous verrez qu’ils commencent par faire des trous dans les feuilles de maïs, de riz et d’autres céréales. Puis ils se mettent à mordre dans les troncs et les tiges, interrompant le flot d’éléments nutritifs et d’eau vers le reste de la plante. Le pire, c’est que vous pouvez ignorer leur présence jusqu’à ce qu’ils aient fait des ravages.

Cherchez les trous dans les feuilles pour trouver où sont les insectes térébrants. Quand vous saurez où ils sont, ce sera plus simple d’en venir à bout.

Par exemple, aux Philippines, les agriculteurs ont remarqué que les insectes térébrants du maïs commençaient souvent par manger les glands (fleurs mâles) du maïs. Alors, après la fécondation (pollinisation), ils retirent les glands et les brûlent ou les enterrent pour tuer les insectes.

Le meilleur moment pour se débarrasser des insectes térébrants c’est pendant qu’ils sont encore en train de mâcher les feuilles. Si vous ne les éliminez pas à ce moment-là, avant qu’ils ne pénétrent dans les tiges de la plante, les tiges vont se casser sous l’effet du vent et les plantes vont se faner et mourir.

Voici différentes façons de s’attaquer au problème des insectes térébrants :

Le mélange des cultures
C’est une bonne idée de planter vos céréales et vos légumes ensemble dans des rangées alternées. En Inde, des agriculteurs protègent leur sorgho des insectes perceurs en le mélangeant à des légumes comme les fèves lab-lab(Dolichos lablab)et des pois de vaches(Vigna unguiculata). Lorsque les plantes basses des légumes sont mélangées avec vos céréales, il est plus difficile pour les insectes de trouver les plantes à graines droites et hautes où ils veulent pondre leurs oeufs.

Vous pouvez aussi essayer de planter du maïs et des patates douces ensemble.

De petites guêpes appelées Trichogrammes sont attirées par les patates douces. Ces guêpes tuent les insectes térébrants en pondant des oeufs sur les oeufs de ces insectes nuisibles. C’est, donc, bon de les avoir à sa disposition.

La rotation
Il est aussi important de se rappeler qu’il ne faut pas planter une seule sorte de produit au même endroit chaque année. Changez les produits que vous cultivez dans un champ. Par exemple, plantez des céréales une année et des légumes l’année suivante. Si vous plantez des produits qui sont attaqués par les insectes térébrants, et l’année d’après d’autres produits qui -eux- ne sont pas attaqués par les insectes, ceux-ci auront plus de mal à survivre d’une saison à l’autre. La rotation est une stratégie utile dans la lutte contre les insectes nuisibles, et – en plus – vous pouvez l’appliquer à toutes vos cultures.

Encouragez les ennemis naturels
Les insectes utiles peuvent être vos meilleurs alliés dans la lutte contre les insectes térébrants et les autres insectes nuisibles. Par exemple, les coccinelles(Hippodamia convergens)peuvent manger jusqu’à 60 oeufs d’insectes térébrants dans une journée. Essayez aussi de planter des plantes à petites fleurs. Ces petites fleurs attirent les petites guêpes utiles comme les Trichogrammes.

Un piège lumineux
Un autre moyen de réduire la population d’insectes térébrants est de tuer ces insectes lorsqu’ils sont au stade de papillons, autrement dit au stade adulte de leur cycle de vie. Un piège lumineux peut faire l’affaire.

Tout ce qu’il vous faut c’est une lampe ou une lanterne et une cuvette d’eau. Suspendez la lampe au-dessus de l’eau sur un simple trépied fait de bâtons de bois. Les papillons vont se heurter à la lampe et tomber dans l’eau. Vous pouvez rendre le piège plus efficace en ajoutant un peu de kérosène ou de l’huile de cuisson à l’eau. L’huile colle aux insectes et les fait couler dans le fond de la cuvette. Le meilleur moment pour installer le piège lumineux est avant la floraison du maïs ou du sorgho parce que c’est avant que la femelle adulte n’ait pondu ses oeufs.

Assurez-vous que le piège est bien solide et que la lumière n’est pas trop près des trépieds de bois…

Solutions à vaporiser et poudres
Si vous décidez d’utiliser une méthode d’élimination par vaporisation pour venir à bout des insectes térébrants, il est important de vaporiser pendant qu’ils sont à l’extérieur des tiges de vos plantes. Une fois qu’ils sont à l’intérieur des tiges, la plupart des solutions à vaporiser ne les atteindront plus.

La solution à base de graines de neem est l’un des insecticides « maison » que vous pouvez utiliser pour venir à bout des insectes avant qu’ils ne pénétrent dans les tiges. Recueillez les graines d’un fruit de neem bien mûr. Faites sécher et lavez soigneusement les graines. Il vous faudra deux grosses poignées de graines pour chaque litre de solution que vous préparez. Deux poignées est la quantité de graines que vous pouvez prendre d’un seul coup avec deux mains. Si vous voulez préparer 10 litres de solution à vaporiser, écrasez 10 doubles poignées de graines jusqu’à en faire une poudre grossière. Mélangez cette poudre avec 10 litres d’eau. Remuez bien le tout. Laissez couvert toute la nuit. Le jour suivant, filtrez le mélange avec un tissu fin. Appliquez la solution à l’aide d’un vaporisateur, un arrosoir ou un petit balai.

Si vous plantez du riz, vous pouvez utiliser le neem d’une autre façon. Prenez tout simplement des graines de neem, écrasez-les bien et mélangez-les au sol de votre champ. Quand il pleut ou quand vous irriguez, le neem se mélangera à l’eau et ira dans la plante pour l’aider à se protéger toute seule contre les insectes térébrants et les autres insectes nuisibles.

Et si les insectes sont déjà à l’intérieur de la tige ?
Une fois que les insectes ont creusé les tiges de vos plantes, il est plus difficile de les éliminer. Voici une technique que vous pourrez toujours essayer : Fendez la tige et enlevez ou tuez l’insecte.

Puis tassez bien le sol autour de la tige jusqu’à recouvrir à la fois le trou dans la tige et la prochaine section de feuilles si c’est possible. Vous essayez de faire en sorte que de nouvelles racines poussent plus haut sur la tige pour supporter la tige affaiblie.

Acknowledgements

Ce texte a été écrit par Boyd Fuller, Agronome, Toronto, Canada. Il a été revu et corrigé par Dr Hélène Chiasson, entomologiste, Montréal, Canada. La publication de ce texte a été possible grâce au généreux support financier de George Cedric Metcalfe Charitable Foundation, Toronto, Canada.

Information sources

The encyclopedia of natural insect and disease control, Roger B. Yepsen Jr., 1984. Rodale Press, Emmaus, Pensylvania, U.S.A.

Natural crop protection, Gaby Stoll, 1986, 186 pages. AGRECOL, Okozentrum, CH-4438, Langbruck, Switzerland. Disponible en anglais, français et espagnol.

Sustainable agriculture for the lowlands: resource book, Janet Durno, Ilya Moeliono, Ravadee Prasertcharoensuk, 1992. Southeast Asia Sustainable Agriculture Network (SEASAN), and CUSO-Thailand, 17 Phahonyothin Golf Village, Phahonyothin road, Bangkhen, Bangkok, 10900 Thailand.

The bug book, Helen and John Philbrick, 1974. Garden Way Publishing, Charlotte, Vermont, U.S.A. Les insectes térébrants du maïs.