Un agriculteur Ethiopien plante les semences de la survie

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur

Contenu : Un agriculteur Ethiopien redécouvre les avantages de cultiver des variétés traditionnelles de sorgho.

Texte

Mohamad Abegaz Abuye est un agriculteur Ethiopien qui a toujours su que la culture de variétés traditionnelles d’hier, parfois oubliées, pouvait l’aider à nourrir sa famille aujourd’hui.

Mohamad cultive deux hectares de terre avec son fils unique. Presque tout ce qu’il cultive sert à nourrir sa famille. Il plante du sorgho, du maïs teff, du blé, des fèves, des lentilles et des pois de poules. Le sorgho et le maïs qu’il cultivait jusqu’à récemment étaient de nouvelles variétés qui avaient besoin d’engrais et d’insecticides chimiques pour bien pousser. Cela coûtait cher, et il avait du mal à trouver l’argent nécessaire pour ces produits. Cela voulait aussi dire que sa famille était exposée à des produits chimiques dangereux, et sa terre du même coup, à la pollution chimique.

Il y avait aussi d’autres inconvénients. Ces variétés étaient gravement affectées par des insectes indésirables et des oiseaux, et n’étaient pas adaptées au climat local.

Tout comme de nombreux autres agriculteurs plus âgés de cette région, Mohamad se rappela certaines des variétés traditionnelles de graines, et les avantages de les cultiver. Ces variétés traditionnelles sont aussi connues sous l’appellation de plantes natives ou indigènes. Ce sont des variétés de plantes qui ont été cultivées par les agriculteurs depuis de nombreuses années, parce qu’elles s’adaptent bien aux besoins de la population locale et aux conditions climatiques. Alors Mohamad s’intéressa au projet « Des graines de la survie », qui distribue ces semences traditionnelles aux agriculteurs en Ethiopie. Le projet a été mis sur pied par une organisation canadienne de développement international, le Comité du Service Unitaire (USC Canada). Quand on l’a invité à participer au programme, Mohamad y adhéra avec enthousiasme.

La première année, il accepta de cultiver les variétés traditionnelles sur un hectare de son terrain. Il reçut quatre variétés de sorgho. Certaines des variétés de sorgho n’avaient pas été cultivées dans la région depuis des années. Elles avaient disparu lorsque les familles rurales n’eurent plus d’autre choix que de manger les graines durant les périodes de sécheresse et de famine.

Mohamad est content d’avoir essayé de nouveau ces variétés traditionnelles. Il continue de les cultiver sur sa ferme parce qu’elles offrent de nombreux avantages. Il économise de l’argent parce qu’il n’a pas à acheter d’engrais ou d’insecticides chimiques. Toutes les variétés, sauf une, tolèrent les maladies et les insectes, y compris les oiseaux.

Et son rendement est plus élevé, comparé à celui des nouvelles variétés qu’il cultivait auparavant. Il n’en revient toujours pas de voir à quel point le sorgho est résistant et en bonne santé.

L’une des variétés de sorgho que le projet distribue était considérée comme complètement perdue. Mais le directeur du projet éthiopien trouva un échantillon l’année dernière, tout à fait par hasard. Il avait remarqué un agriculteur avec deux têtes de l’espèce de sorgho que l’on croyait perdue, et les acheta. Plus tard l’espèce fut cultivée et multipliée dans les champs de cet agriculteur. La variété est toujours menacée, mais elle remonte bien la pente, et dans une année ou deux, elle donnera assez de graines pour tous les agriculteurs de la région.

Un autre aspect important : le projet « Les graines de la survie » achète les produits agricoles à un meilleur prix qu’au marché. C’est important parce que la ferme de Mohamad produit juste assez de nourriture pour sa famille.

Depuis que Mohamad a commencé à cultiver ces variétés traditionnelles, ses voisins l’ont observé, et ont été impressionnés de voir à quel point les cultures se portaient bien. Beaucoup d’entre eux sont maintenant intéressés à recevoir certaines de ces semences pour les essayer dans leurs propres champs.

Mohamad va maintenant travailler avec des chercheurs et des agents de vulgarisation pour encourager la culture et la reproduction de ces graines si résistantes qui donnent de bons rendements dans les conditions de culture propres à leur village.

Acknowledgements

Le Comité du Service Unitaire du Canada (USC Canada) est un organisme de développement international ayant des programmes en Afrique et en Asie. Le programme « Les graines de la survie » d’USC a débuté en Ethiopie en 1988. Il collabore avec des chercheurs et des agriculteurs, pour préserver et promouvoir l’usage de ces semences locales résistantes qui donnent de bonnes récoltes sans l’aide de produits chimiques coûteux. En retour, ces semences traditionnelles fournissent à l’agriculture mondiale le matériel génétique pour développer de nouvelles sortes de semences. L’USC reconnaît l’interdépendance, à l’échelle mondiale, de notre approvisionnement en nourriture, ainsi que la compétence des agriculteurs pour nous assurer une production alimentaire stable.

USC Canada a produit une trousse éducative intitulée: « Les graines de la survie », qui discute de l’importance de préserver les semences, et du défi que constitue le fait d’assurer la survie de ces semences qui produisent notre nourriture.

Pour obtenir de plus amples informations sur le projet « Les graines de la survie », ou pour commander la trousse éducative (disponible en Français et en Anglais) écrivez à :
USC Canada
56 Sparks St.
Ottawa – Ontario
Canada K1P 5B1