Faire face à la tuberculose

Santé

Notes au radiodiffuseur

Les informations supplémentaires suivantes, sur la tuberculose, proviennent du Dr Helen Gordon.

Données sur la tuberculose

La tuberculose est une maladie infectieuse causée par une catégorie particulière de bactéries appelées mycobactéries. L’autre maladie causée par une mycobactérie est la lèpre. Ces bactéries peuvent s’attaquer aux humains sous forme d’une maladie aiguë qui évolue rapidement, ou comme une maladie chronique qui évolue très lentement et qui met plusieurs années à progresser. Il y a trois types de tuberculose: humaine, bovine et aviaire (qui concerne les oiseaux). Par conséquent, les humains peuvent être infectés de trois façons. La TB aviaire est la plus fréquemment transmise par les oiseaux de la famille des perroquets. Les gens inhalent des excréments séchés, ou mangent de la nourriture contaminée par les oiseaux infectés.

La TB bovine est devenue rare là où le lait est pasteurisé, mais elle est encore courante là où le lait n’est pas traité et qu’il y a des vaches infectées. La TB bovine affecte le tube digestif des humains, tout en causant fréquemment la TB osseuse. Enfin, la forme de TB la plus courante se transmet habituellement par l’inhalation de gouttelettes infectées provenant d’une personne malade, en mangeant ou en buvant des aliments infectés. Alors la forme la plus courante de TB est causée par la transmission humaine. Elle affecte les poumons, et on l’appelle « le terrible mal de poitrine ». C’est plus sérieux, peut-être même mortel, chez les personnes qui ont une santé précaire, qui sont mal nourris et qui n’ont pas un logement adéquat.

C’est aussi plus sérieux chez les gens qui ne développent pas d’immunité contre la maladie, comme les petits bébés, les jeunes enfants, et les jeunes ayant d’autres problèmes de santé. De nombreux adultes ont été exposés à la maladie et ont développé une sorte d’immunité. Je parlerai de cette immunité plus loin car elle est différente du type d’immunité que le corps développe jusqu’à l’apparition des maladies infantiles, alors qu’une seule crise suffit à immuniser une personne pour la vie.

Dans la progression naturelle de la maladie chez les humains, le bacille pénètre par les poumons et y reste, habituellement près de la plèvre ou de la cage thoracique. Il y crée une zone d’infection avec une exsudation de liquide. Puis le centre de cette zone dissout et liquéfie le tissu pulmonaire à l’intérieur. Cela s’appelle la caséification. Au même moment, le liquide irritant et certains bacilles sont amenés par le système lymphatique (le système de vidange du corps) vers les nodosités lymphatiques au centre de la poitrine, et ces nodosités augmentent un peu de volume. Chez beaucoup de gens, la maladie est stoppée à ce stade et la partie caséeuse ainsi que les nodosités lymphatiques guérissent en formant une cicatrice qui durcit plus tard. Ces cicatrices guéries sont visibles au rayon X et sont la preuve que la personne a été exposée à la maladie mais a vaincu l’infection.

Dans certains cas, les défenses du corps ne sont pas capables d’arrêter l’infection, et la zone infectée continue de dissoudre le tissu pulmonaire et produit des cavités dans les poumons. Si la cavité s’érode à l’intérieur d’une bronche, alors la personne développe une toux avec des crachats infectés et souvent du sang. Cette personne est alors hautement contagieuse. Les gens parvenus à ce stade voient leur état s’empirer et ils peuvent en mourir s’ils ne sont pas traités.

Symptômes

D’habitude, il n’y a pas de symptômes dans la phase primaire. Le corps a affaire avec le bacille et rien n’est évident pour l’indiquer sinon qu’un rayon X peut révéler une ombre, plus tard. (Souvent il n’ y a pas d’ombre avant que la phase de scarification ne soit complétée). Durant cette phase, les petits enfants peuvent tomber malades, comme s’ils avaient la grippe, avec une petite fièvre, de la fatigue, une perte de poids et d’appétit. Cette phase dure deux à trois semaines. Pendant cette période l’enfant pourra avoir l’air heureux et normal par moments. Et quand l’enfant réussit à vaincre l’infection, l’appétit et le poids reviennent et la fièvre s’en va. L’enfant est alors guéri.

Les symptômes de la progression de la maladie commencent graduellement et il peut se passer beaucoup de temps avant que la personne se sente malade. Les symptômes les plus courants sont la fatigue, la perte d’appétit et de poids, avec une faible fièvre réccurente surtout la nuit. Cette fièvre explique les sueurs nocturnes si souvent associées avec les signes précurseurs de la maladie à son stade avancé. Une toux est un symptôme relativement tardif. Elle apparaît seulement après que la zone infectée du poumon a fait un trou dans une bronche et que les sécrétions irritantes et le sang sont dans la bronche. Une lésion qui ne se situe que dans le tissu pulmonaire ne provoque pas de toux.

Le premier symptôme reconnu est souvent une toux expectorant du sang. Bien sûr, au fur et à mesure que la maladie progresse et que le tissu pulmonaire est détruit, les gens ont du mal à respirer et la quantité de crachats augmente. Parfois la lésion de la partie du poumon qui touche la cage thoracique provoque une irritation du revêtement du poumon. Dans ce cas, la personne peut développer des douleurs à la poitrine associées à la respiration. Cela s’appelle une douleur pleurétique et peut être le premier indice que quelque chose ne va pas. La prévention de la transmission de la TB dépend d’un vigoureux programme de santé publique combiné à des radiographies pulmonaires et des tests de TB généralisés. Un diagnostic et un traitement précoces viennent habituellement à bout de la maladie. Le traitement est de longue durée, et il est essentiel qu’il se poursuive jusqu’à la guérison de la personne. Cela prend normalement 18 à 24 mois. Pour cette raison, les malades de la TB sont souvent gardés sous la supervision d’un médecin ou d’une clinique. Tout patient avec une TB déclarée, qu’elle soit au niveau des poumons ou d’une autre partie du corps, doit être, autant que possible, isolé du reste de la communauté, jusqu’à ce que le traitement le rende non-contagieux.

Les gens ne sont pas toujours d’accord sur le degré de protection que le vaccin BCG procure réellement. Certains croient qu’il change le test de la TB de négatif à positif un peu comme un test d’allergie montre une sensibilité à une substance. Mais le vaccin BCG peut être utile pour les enfants. Il donne aux enfants une petite infection sans danger. Il ne les rend pas totalement immunisés, mais il peut les aider à maîtriser l’exposition au bacille sans provoquer une infection à progression rapide.

Texte

En Chine, on appelle cette maladie « l’effroyable mal de poitrine ». Les médecins l’appellent tuberculose, ou TB en abrégé. Quel que soit son nom, c’est une maladie qui tue.

La tuberculose est une infection, ce qui veut dire qu’une bactérie, dans ce cas la bactérie de la TB, envahit votre corps et vous rend malade. La bactérie est trop minuscule pour être vue à l’oeil nu, mais malgré sa petite taille, elle est aussi puissante que l’éclair. C’est parce qu’elle se multiplie à l’intérieur de votre corps et vous rend malade.

Sans traitement, la tuberculose peut vous tuer. Habituellement, nous pensons que la TB est une maladie respiratoire, parce que nous attrapons les bactéries de la TB en respirant. Mais la TB n’est pas si simple. D’abord, de nombreuses personnes qui respirent les bactéries de la TB s’arrangent pour les évacuer. Autrement dit, les bactéries entrent dans les poumons mais le corps les isole pour qu’elles ne causent pas de maladie. Elles restent là tout simplement, comme si elles étaient endormies. Les médecins décrivent les gens qui ont la bactérie, mais pas la maladie, comme étant exposés à la TB.

Malheureusement, les bactéries de la TB ne restent pas toujours inactives. Très souvent, elles deviennent actives, et vous tombez malade. La maladie se situe habituellement dans la poitrine, car c’est par là que les germes de la TB sont entrées dans votre corps, au début. Quand la TB devient active dans les poumons, ils augmentent de volume et vous toussez au point d’avoir du mal à respirer. Mais les germes de la TB peuvent voyager en dehors des poumons et devenir actives dans d’autres parties de votre corps, y compris les os, ou les reins et les autres organes. Où qu’elles se trouvent, l’effet est le même.

Vous faites une fièvre chronique, vous perdez du poids, et vous devenez de plus en plus faible. La tuberculose est un problème terrible, surtout parce qu’elle se transmet très vite. Elle se déplace à travers des gouttelettes d’eau trop petites pour être visibles. Cela veut dire que les gens qui montrent des symptômes de la maladie transmettent la bactérie simplement en toussant en présence d’autres personnes. Et pendant qu’ils deviennent de plus en plus malades, et doivent tousser et cracher tout le temps, ils transmettent la bactérie encore plus. Et vous l’attrapez en la respirant. Comment savoir si quelqu’un a la tuberculose ? Voici des indices à observer, même si tous ceux qui ont la tuberculose ne présentent pas tous les symptômes énumérés:

  1. Une toux qui ne veut pas partir, surtout après le réveil, et dont le crachat contient parfois du sang.
  2. Un peu de fièvre dans l’après-midi et de la transpiration la nuit.
  3. Manque d’appétit.
  4. Une perte de poids constante et de la faiblesse.
  5. Des douleurs dans la poitrine ou dans le haut du dos qui ne disparaissent pas.
  6. Du mal à respirer.

Il existe un vaccin disponible appelé BCG contre la tuberculose. Demandez conseil à votre médecin pour la vaccination. Il est important de faire vacciner les enfants pour les protéger de la tuberculose. Mais même les gens qui n’ont pas été vaccinés peuvent se protéger. Si vous mangez bien et que vous pouvez vous reposer suffisamment pour être en bonne santé, vous pouvez -habituellement- transporter la bactérie dans votre corps et ne jamais tomber malade. Mais si vous êtes fatigué, si vous ne mangez pas suffisamment et ne prenez pas assez de repos, si vous travaillez trop, si vous avez d’autres maladies, à ce moment-là vous pouvez attraper la tuberculose. Les gens âgés, et les gens atteints du SIDA, courent davantage le risque de tomber malades s’ils ont dans le corps la bactérie de la tuberculose. Si quelqu’un, chez vous, est atteint de tuberculose active, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire :

Vaccinez les enfants contre la TB. Assurez-vous que tout le monde, surtout les enfants, a une bonne alimentation. Si possible, toute la famille doit être testée pour la TB. Faites en sorte que la personne qui a la TB mange et dorme à l’écart des enfants, jusqu’à ce qu’elle ne tousse plus du tout et soit traitée comme il faut. La personne qui a la TB ne doit pas préparer la nourriture ou s’occuper d’enfants en bas âge, à moins d’être totalement débarrassée de l’infection. Alertez un agent de santé pour que la personne malade ait les médicaments appropriés. Assurez-vous que la personne qui a la TB se couvre la bouche quand elle tousse et ne crache pas par terre. Demandez-lui de cracher dans un mouchoir et brûlez les mouchoirs. Les malades peuvent aussi cracher dans un récipient contenant du désinfectant. Amenez les enfants dans un centre de santé au premier signe de TB, ou si leur toux persiste au-delà de deux semaines.

Rappelez-vous qu’une bonne nourriture et de l’air frais sont les meilleurs médicaments dont nous disposons pour rendre les gens résistants à l’infection. En Chine, ils ont un dicton à propos de la tuberculose. Ils disent: « 10 l’attrapent, 9 en meurent ». Les gens qui ont la tuberculose doivent-ils mourir ? Non. Et ça c’est une bonne nouvelle. Il existe des traitements contre la TB. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas simples.

C’est seulement après voir pris plusieurs médicaments, associés ensemble, pendant plusieurs mois, que les gens atteints de tuberculose voient leur état s’améliorer, et même à ce moment-là ils ne sont pas encore guéris complètement. Ils doivent continuer à prendre tous leurs médicaments jusqu’à ce que l’agent de santé constate la disparition complète de la TB. Autrement, la TB reviendra, et les médicaments ne seront plus efficaces. Le traitement de la tuberculose dure des mois. Mais vous aurez des chances d’en guérir si vous suivez ces conseils. Réagissez vite. Allez voir l’agent de santé dès que vous voyez les premiers symptômes, et suivez le traitement jusqu’au bout. Si vous continuez à prendre vos médicaments même quand vous vous sentez mieux, vous aurez de bonnes chances de guérir. Cela veut dire que vous ne mourrez pas de la tuberculose.

Mais il y a encore mieux : Lorsque vous aviez la TB active, vous risquiez de la transmettre en toussant ou même en parlant. Une fois guéri, vous ne la transmettez plus. Autrement dit, vous n’êtes plus un danger pour votre femme, vos enfants, vos parents. Vous avez réagi dans votre propre intérêt, et aussi pour protéger votre famille. C’est vital de traiter la TB chez tous ceux qui l’ont, même si ce sont des gens qui sont en train de mourir d’une autre maladie. Certains ne seront peut-être pas d’accord. Pourquoi gaspiller des médicaments pour des gens en train de mourir? Même si vous n’avez pas un coeur de pierre, vous pouvez vous demander à quoi ça sert de donner des médicaments si précieux à quelqu’un qui ne vivra plus assez longtemps pour en profiter.

Mais il y a une raison à cela. C’est parce que même si ces personnes sont en train de mourir, ils respirent encore, ils toussent, ils crachent. Et chaque fois qu’ils toussent, chaque fois qu’ils crachent, ils transmettent la bactérie de la TB. Il y a deux avantages à les traiter: cela soulage leurs souffrances pour qu’ils meurent en paix, et c’est bien ainsi. Et cela nous protège, vous et moi, contre les risques de tuberculose. Un jour, il sera peut-être possible d’éradiquer totalement la TB. En attendant, il faudra travailler pour en arriver là. Cela consiste à agir rapidement dès que nous voyons les symptômes de la TB – la toux, la fièvre, la perte de poids et la fatigue -et à prendre les médicaments appropriés pendant toute la durée prescrite par l’agent de santé, en vaccinant les enfants dès leur naissance, ou le plus tôt possible.

Acknowledgements

Ce texte a été préparé par Katie Gillmor Ellis, Toronto, Canada.

Remerciements à nos conseillers médicaux Dr. Elizabeth Hillman, Dr. Helen Gordon and Catherine Fergusson, R.N., pour avoir revu et corrigé ce texte.

Information sources

« Communities can challenge tuberculosis », World Neighbors in Action Newsletter, Volume 13, Numéro 4E, publié par World Neighbors, International Headquarters, 5116 North Portland Avenue, Oklahoma City, Oklahoma 73112, U.S.A.

« TB: A global emergency » dans World Health, No. 4, Juillet-Août 1993, publié par World Health Organization, CH-1211 Geneva 27, Switzerland.

Where there is no doctor, (1992, 446 pages) par David Werner, publié par the Hesperian Foundation, P.O. Box 1692, Palo Alto, California 94302, U.S.A.

Primary child care: a manual for health workers, Maurice King et al., 1978, (pages 159-162), Oxford University Press, Walton Street, Oxford 0X2 6DP, U.K.