Les femmes savent ou trouver la nourriture qui provient des arbres

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Contenu : Partout, les gens consomment de la nourriture provenant des arbres. Les femmes agricultrices savent où trouver les produits provenant des arbres, comment les cueillir et les apprêter.

Si on vous demandait de faire une liste de tous les aliments que vous et votre famille consommez tous les jours, lesquels citeriez-vous ? Il est probable que vous nommerez des produits comme le riz, le maïs, le sorgho, les haricots et les pommes de terre. Peut-être incluerez-vous également des légumes tels que le choux et les épinards. Mais vous souviendrez-vous des aliments qui proviennent des arbres ?

Ne soyez pas étonné d’avoir oublié d’inclure ces aliments. Bien des gens oublient l’importance d’aliments tels que les fruits, les feuilles, les brindilles, l’écorce, les graines et les noix dans leur régime alimentaire.

Les personnes qui, habituellement, en savent le plus sur les produits des arbres sont les femmes : votre grand mère, votre mère et votre soeur. Aujourd’hui, nous allons vous présenter quelques femmes agricultrices, originaires d’un peu partout à travers le monde, qui savent l’importance de la nourriture que l’on trouve sur les arbres.

Fatou Diouf du Nord du Sénégal.

Pour commencer voici Fatou Diouf, une agricultrice qui vit dans le Nord du Sénégal. Fatou cueille souvent les feuilles de baobab (Adansonia digitata) lorsqu’elle va ramasser du bois pour la cuisine. Elle ramène les feuilles à la maison, pour les consommer fraîches ou les faire sécher et les manger plus tard.

Fatou prépare les feuilles fraîches en les hachant en petits morceaux, et en les ramollissant dans un peu d’eau bouillante. Puis elle les sert comme légumes à sa famille. Elle fait aussi sécher quelques unes des feuil les de baobab en les mettant au soleil pendant deux jours. Une fois que les feuilles ont été réduites en petits morceaux, à force de les frotter, Fatou en fait de la poudre en les pilant avec un mortier et un pilon. Elle ajoute la poudre de feuilles de baobab aux ragoûts pour les épaissir et en rehausser le goût. Un peu avant la saison des pluies, lorsque la nourriture se fait rare, ou quand il n’y a pas de viande pour le ragoût, Fatou fait de la bouillie avec la poudre. Elle augmente aussi la quantité de la nourriture de base de sa famille, le riz ou le couscous, en y ajoutant la poudre de feuilles de baobab.

L’an dernier, un travailleur sanitaire a encouragé Fatou à continuer de nourrir sa famille avec les feuilles de baobab, parce qu’une seule portion de ces feuilles est aussi riche en protéines qu’un verre de lait. Les feuilles contiennent des vitamines A, B2 et C, aussi bien que du calcium et de l’acide nicotinique, qui assurent à sa famille une bonne santé.

Winnie Booti d’Indonésie.

Les agriculteurs du monde entier ont beaucoup entendu parler de l’arbuste connu sous le nom de leucaena (Leucaena leucocephala). Cet arbre est réputé pour ses multiples bienfaits, comme celui de fixer l’azote et de conserver du sol. On peut aussi s’en servir comme paillis, combustible, poteaux, et fourrage pour les bêtes. Mais saviez-vous que le leucaena est aussi utilisé comme produit alimentaire par beaucoup de gens dans un pays comme l’Indonésie ?

Winnie Booti est une agricultrice indonésienne qui plante des leucaena autour de son jardin, comme clôture verte. Chaque semaine, elle cueille quelques nouvelles pousses ou des feuilles sur les arbustes. Winnie fait bien attention de ne pas prendre trop de jeunes feuilles pour que les arbres continuent à pousser.

Winnie prend les feuilles les plus récentes parce qu’elles sont tendres, douces et excellentes pour faire des assaisonnements pour accompagner le manioc et les patates douces. Elle hache simplement les feuilles en petits morceaux, et y ajoute du jus de citron ou de l’eau bouillante pour les ramollir encore un peu plus.

Lorsque les leucaena commencent à produire des cosses, Winnie cueille aussi certaines des jeunes cosses et les fait cuire comme légumes. La quantité de protéines dans les cosses de leucaena est presque équivalente à celle des protéines dans les pois et les haricots. Winnie sert à sa famille des aliments nutritifs, même pendant les périodes de l’année où la nourriture n’est pas abondante.

Mama Acholi du Nigéria

Le graine de la caroube (Parkia sp) est un aliment très populaire en Afrique de l’Ouest. Mama Acholi vit au Nigeria et cueille souvent les graines de caroube sur les arbres qu’elle a plantés sur sa ferme. Elle utilise les graines comme nourriture pour sa propre famille, et, parfois, elle vend le surplus au marché local.

Mama Acholi explique que la caroube peut être difficile à digérer si elle n’est pas préparée comme il faut. Fermentées, les graines sont plus faciles à digérer. Les graines sont aussi plus nourrissantes, une fois fermentées.

Aujourd’hui, Mama Acholi montre à sa fille comment préparer la caroube pour le déjeuner, exactement comme elle a apprit de sa mère, un jour. Le plat qu’elles préparent avec la caroube est appelé dawadawa ou iru. Mama Acholi fait fermenter les graines en les mettant dans un pot avec de l’eau. Les graines ramollissent et absorbent une partie de l’eau. Elles sont prêtes quand elles commencent à dégager une odeur aigre, et quand de petites bulles d’air se forment sur le haut du pot. Puis les graines sont égouttées avant d’être bouillies pour en faire de la soupe ou de la sauce. Mama Acholi sait que la caroube peut remplacer la viande parce qu’elle a une forte teneur en protéines, en gras, et en vitamines.

Conclusion

Nous vous avons présenté aujourd’hui quelques femmes agricultrices qui savent où trouver la nourriture qui provient des arbres. Ces exemples montrent à quel point, parfois, nous oublions qu’il existe une grande variété de sources d’aliments que nous pouvons mettre à profit pour notre bonne santé et celle de nos familles.

Connaissez-vous d’autres exemples d’aliments qui proviennent des arbres ? Si vous les avez oubliés, vous pouvez toujours les demander à votre mère ou à votre grand mère !

Information sources

  1. Ce texte a été écrit par Helen Hambly Odame, une chercheuse en agronomie. Son adresse est c/o Faculty of Environmental Studies, York University, 4700 Keele Street, North York, Ontario, M3J 1P3, Canada.