La diversité des cultures combat les maladies dans les champs de riz

Agriculture

Notes au radiodiffuseur

En août 2000, fermiers et scientistes ont complété une étude exhaustive et importante sur les pratiques agricoles en Chine. L’étude a confirmé que la diversité des cultures — la plantation de cultures mixtes ou de différentes variétés dans un même espace — aide à prévenir les maladies liées ces cultures. Les fermiers et scientistes étudiaient spécifiquement une maladie appelée «la brûlure du riz» (Magnaporthe grisea) — une importante maladie fongueuse du riz. Habituellement, les fermiers contrôlent cette maladie en répandant des fongicides. Les fermiers impliqués ont réussi en moins de deux ans à contrôler la maladie sans utiliser de produits chimiques.

Ce document fiction qui suit, illustre bien l’idée que la diversité des cultures réduit la portée de la maladie. Pour ceux qui sont intéressés à rédiger leurs propres scénarios à ce sujet, ils trouveront plus de détails à la fin du texte. Il est important de noter que la sélection de deux seules variétés de riz ne vous donnera pas nécessairement une protection contre cette maladie.

Texte

Les personnages:

L’animateur

M. Kwanga:
Un vulgarisateur en matière d’agriculture
Le fermier Chuma

Le fermier Suzgo

EFFETS SONORES (Des sons de la vie pastorale: des coqs qui chantent et des oiseaux qui gazouillent…).

MAINTENIR LES EFFETS SONORES PENDANT LE DIALOGUE.

L’animateur:
Notre récit commence ainsi. M. Kwanga, un vulgarisateur en matière agricole venu de la ville, entre dans un des villages qui sont sous sa responsabilité. La première personne à l’accueillir est M. Chuma, un fermier qui pratique la riziculture.

M. Kwanga:
Mes salutations, M. Chuma!

Le fermier Chuma:
Salutations, M. Kwanga! Qu’est-ce qui vous amène au village aujourd’hui?

M. Kwanga:
Comme vous le savez, il sera bientôt temps de pulvériser votre culture de riz pour prévenir les maladies, spécialement la brûlure du riz. Je suis venu vous informer qu’un nouveau produit chimique est disponible. Je vous prierais de l’essayer. J’ai l’impression que les fermiers de cette région bénéficieront de cet arrosage et …

Le fermier Chuma:
Monsieur, attendez — arrêtez maintenant! J’apprécie votre visite, mais je dois vous dire que je suis inconfortable face à l’utilisation de ces produits chimiques. Au surplus, j’épuise tous mes profits pour les acheter.

M. Kwanga:
Je comprends M. Chuma; malheureusement, nous n’avons pas d’autres moyens de combattre les maladies du riz.

Le fermier Chuma:
Avec tout le respect qui vous est dû, je crains que vous ayez tort. J’ai entendu dire qu’un fermier du village de Galaha — un certain M. Suzgo — a trouvé une façon de prévenir la maladie sans arrosage.

M. Kwanga:
Que savez-vous de plus sur M. Suzgo et son expérience? Son savoir jumelé aux recherches scientifiques que je connais, peuvent vous aider!

Le fermier Chuma:
Il n’utilise aucun arrosage. Je crois que cela tient à la méthode de plantation. Tous les fermiers de Galaha en parlent.

Veuillez m’excuser! Je vois que mon fils a besoin d’aide. Au revoir, Monsieur.

M. Kwanga:
Au revoir, M. Chuma. Merci de ces informations!
FIN DES EFFETS SONORES DE LA VIE CAMPAGNARDE.

INTRODUIRE DE LA MUSIQUE ET LA MAINTENIR PENDANT LA NARRATION.

L’animateur:
Le fermier Chuma semble croire que ce fermier du village voisin, M. Suzgo, a trouvé une façon de contrôler la maladie du riz.

D’autre part, le vulgarisateur éprouve de la difficulté à croire cette histoire. Cependant, il est un homme curieux et il sait que les fermiers sont des gens intelligents. Ainsi, a-t-il décidé de visiter M. Suzgo, au village de Galaha, pour découvrir la vérité.

Que pensez-vous de ce qu’il découvrira? Est-il vraiment possible de contrôler une maladie aussi sérieuse sans avoir recours aux produits chimiques?
LA MUSIQUE S’ESTOMPE.

INTRODUIRE DES EFFETS SONORES (Sons de la vie rurale: des coqs qui chantent, des oiseaux qui gazouillent.) ET LES
MAINTENIR PENDANT LE DIALOGUE.

DES SONS DE PAS.

M. Kwanga:
Bonjour Monsieur! Etes-vous M. Suzgo?

Le fermier Suzgo:
Lui-même! Puis-je vous demander qui vous êtes, Monsieur?

M. Kwanga:
Je suis M. Kwanga, un vulgarisateur du ministère de l’Agriculture. Si vous êtes M. Suzgo, vous êtes le fermier dont tout le monde parle. M. Chuma du village voisin, m’a dit que vous connaissez une façon spéciale de prévenir la brûlure du riz sans pour autant utiliser des produits chimiques. Je suis surpris et suis venu vous en parler moi-même.

Le fermier Suzgo:
Vous avez fait ce voyage pour me rendre visite? Je suis honoré.

Le fermier Suzgo (cont):
Oui, il est vrai que je ne fais plus d’arrosage; jusqu’à maintenant, je n’ai observé aucun signe de la maladie dans mes champs de riz. La raison est que j’utilise une méthode de plantation spéciale. Venez! Vous pourrez voir par vous-même. Ensuite, nous prendrons le thé.
PAUSE MUSICALE (Cinq secondes).

INTRODUISEZ DES EFFETS SONORES (Sons de pas jumelés).

MAINTENIR LES EFFETS SONORES PENDANT LE DIALOGUE.

Le fermier Suzgo:
Voici mon champ. Remarquez-vous une différence entre ma culture et celles des autres fermiers?

FIN DES BRUITS DE PAS.

M. Kwanga:
Bien, je vois que vous cultivez deux variétés de riz dans un même champ, l’une de grande taille et l’autre de petite taille.

Le fermier Suzgo:
Oui, je plante deux variétés de riz dans un même champ. Vous pouvez voir que le riz gluant de grande taille pousse dans la rangée qui suit celle où pousse le riz hybride.

M. Kwanga:
Et en quoi est-ce si important?

Le fermier Suzgo:
Pour trois raisons. Le riz gluant de grande taille attrape facilement cette maladie. Le riz hybride que j’ai choisi, n’est pas affecté par cette maladie. Lorsque ces deux variétés de riz sont cultivées ensemble, il n’y a aucune trace de la maladie, même pas dans les rangs de riz gluant.

Si vous revenez dans quatre semaines, vous verrez par vous-même. En cultivant ces deux sortes de riz ensemble, je préviens la maladie.

M. Kwanga:
Oui, je peux maintenant comprendre. En cultivant ces variétés de riz, la maladie ne peut se propager d’une rangée à l’autre puisque la rangée de riz hybride forme une sorte de barrière.
Je vous félicite, M. Suzgo, pour votre expérience! J’espère que vous me permettrez d’amenez des gens du ministère afin que vous leur
fassiez part de votre succès.

Le fermier Suzgo:
Certainement! Vous êtes les bienvenus, Monsieur. Maintenant, nous pouvons discuter de tout cela en prenant une bonne tasse de thé.
LES SONS DE LA VIE RURALE S’ESTOMPE.

INTRODUIRE DE LA MUSIQUE ET LA MAINTENIR PENDANT LA NARRATION.
L’animateur: Il semble que le vulgarisateur ait été fortement impressionné par l’expérience de M. Suzgo. Il retournera au ministère de
l’Agriculture et en discutera avec ses collègues. Espérons qu’ils informeront d’autres fermiers afin qu’ils puissent bénéficier de ce savoir. M. Suzgo a réussi à prouver ce que plusieurs d’entre vous connaissent déjà — la diversité aide combattre la maladie!

LA MUSIQUE S’ESTOMPE GRADUELLEMENT.

Acknowledgements

Contribution: Jennifer Pittet, Chercheur/auteur, Toronto, Canada.

Révision: Chris Mundt, Professeur, Départment de Botanique et Pathologie des plantes, Oregon State University, USA.

Notes
Entre les années 1998 et 2000, fermiers et hommes de science ont conduit l’une des plus grandes expériences agricoles de son genre dans le monde. L’étude a couvert 100,000 acres de terre en culture, impliquant des milliers de fermiers. On y a étudié l’effet de la culture mixe de deux variétés de riz face aux incidences de cette sérieuse maladie, la brûlure du riz (Magnaporthe grisea).
Auparavant, les fermiers cultivaient du riz hybride de type standard dans de grands champs. Dans de petits lots séparés, ils cultivaient exclusivement du riz gluant, une production beaucoup plus valables, mais aussi beaucoup plus vulnérable à cette maladie commune du riz.
Lors de l’expérience, les fermiers ont utilisé une voie nouvelle. Ils ont cultivé ensemble le riz de type standard et le riz gluant. Quatre rangées de riz standard ont été plantées suivies d’un rang de riz gluant et ainsi de suite. Ces champs en culture mis sous expérience ont été comparés à ceux où n’était cultivé que le riz gluant. Ces derniers ont démontré un taux d’infection de 20%. Dans les champs où les cultures avaient été mélangées, le taux d’infection n’était que de 1%.
Les chercheurs ont donc conclu qu’à l’intérieur de champs de cultures mixtes, les plants de riz standard empêchaient la propagation de la maladie fongueuse de la brûlure du riz qui se répand sous l’effet du vent. La différence de taille entre les deux variétés de riz est aussi un facteur. Les plants de riz gluant sont très grands et sont assujettis à des conditions sèches et chaudes, leurs têtes bien au-dessus des plants de riz standard. Ces conditions sèches et chaudes créent un environnement moins réceptif à la maladie.

Information sources

Chinese farmers fight crop disease with diversity,” Pesticide Action Network Updates Service, August 29, 2000. Pesticide Action Network. URL: http://www.panna.org

Pesticide Action Network, BP 5938, Dakar-Fann, Dakar, Senegal.  E-mail: panafric@telecomplus.sn  URL: http://panafric.webjump.com

Pesticide Action Network Asia and the Pacific, PO Box 1170, 10850 Penang, Malaysia.  E-mail: Panap@panap.po.my  URL: http://www.poptel.org.uk/panap/

Red de Acción en Alternativas al uso de Agroquímicos, Apartado Postal 11-0581, Lima, Perú.  E-mail: rapalpe@terra.com.pe  URL: http://www.raaa.org

Simple method found to increase crop yields vastly,” C.K. Yoon, New York Times, August 22, 2000, D1-2. URL: http://www.nytimes.com

Genetic diversity and disease control in rice,” Y. Zhu et al., Nature, 406:718-722, August 17, 2000. Macmillan Publishers Ltd.