Pratiques recommandées pour l’allaitement et le sevrage

Santé

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Introduction

 

Allaitement

 

Pourquoi ce sujet est-il important pour les auditeur.trice.s?

  • Pour aider les auditeur.trice.s à comprendre qu’allaiter son enfant au sein n’est pas un signe de pauvreté.
  • Pour aider les auditeur.trice.s à comprendre que le lait maternel est gratuit et adapté aux besoins du bébé.
  • Pour aider les auditeur.trice.s à comprendre que l’utilisation du biberon pour l’alimentation des jeunes enfants expose souvent ces derniers à des problèmes de santé (infections bucco-pharyngées, gastro-entérites, etc.) surtout lorsque les conditions d’hygiène sont précaires.
  • Pour aider les professionnels de santé à être conscients que toute rencontre avec une femme enceinte doit être l’occasion pour aborder le mode d’alimentation du nouveau-né et en particulier l’allaitement maternel.
  • Pour aider les auditeur.trice.s à comprendre que les enfants qui ne bénéficient pas de l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de la vie sont plus exposés aux maladies diarrhéiques, aux infections respiratoires aiguës et à d’autres problèmes de santé.
  • Pour aider les auditeur.trice.s à comprendre que l’enfant né dans un pays sahélien, selon l’UNICEF, a 14 fois plus de risques de mourir dans les 28 premiers jours de sa vie que l’enfant né dans un pays du Nord. (16)

Les pratiques d’allaitement maternel inadéquates compromettent la santé, le développement et la survie des nourrissons des enfants et des mères. L’amélioration de ces pratiques pourrait sauver plus de 820000 vies par an dans le monde. (15) Près de la moitié des épisodes de diarrhée infantiles et un tiers des infections respiratoires chez les nourrissons sont dues à des pratiques d’allaitement inadéquates. (17)

Plusieurs personnes croient à tort que le lait maternel seul ne suffit pas au bébé, et lui donne donc une alimentation mixte aux nourrissons avant l’âge de six mois.

Données essentielles

  • En 2020, le Burkina Faso avait un taux d’allaitement maternel de 64,4 % et le pays compte atteindre 80 % en 2025. (11)
  • Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), investir dans l’allaitement maternel permettrait de sauver 520000 enfants d’ici 2025 à l’échelle mondiale. (3)
  • Le lait maternel contient plus de 200composantes. Sa composition s’adapte d’ailleurs aux besoins du bébé. On a par exemple des sucres et des acides gras qui fournissent l’énergie nécessaire aux cellules, des protéines et des enzymes qui facilitent la digestion, des acides gras essentiels qui influent le développement du cerveau et de la vision et des hormones qui stimulent la croissance et le développement du système digestif et du système immunitaire et enfin des anticorps et des molécules antimicrobiennes qui aident le bébé à se défendre contre les bactéries et les virus (12)
  • Plusieurs études ont établi que le taux d’utilisation du lait artificiel chez les bébés était plus élevé chez les mères ayant un niveau primaire ou plus que chez les mères sans instruction. (2)

Information de base sur l’allaitement

Définition

L’allaitement est le mode d’alimentation d’un nourrisson, par le lait maternel via le sein de la mère. Il peut y avoir différentes manières de donner ce lait au nourrisson:

  • L’allaitement maternel peut être soit exclusif ou partiel.
  • Selon l’UNICEF et l’OMS, l’allaitement maternel exclusif, c’est le nourrisson qui reçoit uniquement le lait de sa mère, pas même l’eau jusqu’à six mois. (18)
  • L’allaitement partiel ou mixte est l’allaitement du nourrisson par le lait maternel, ainsi qu’avec d’autres aliments comme les substituts du lait.
  • L’allaitement artificiel c’est l’allaitement du nourrisson avec le lait maternisé ou tout autre type de lait que celui de sa mère.
  • L’allaitement maternel inclut aussi la réception passive, lorsque la mère, presse, le lait dans un récipient pour le donner au bébé. (18)
  • L’OMS recommande que toutes les mères mettent leurs enfants au sein dans l’heure qui suit l’accouchement pour favoriser la montée laiteuse et pour que l’enfant puisse bénéficier du colostrum, le premier lait riche en protéines et en anticorps. (2)
  • L’idéal est d’adopter l’allaitement exclusif jusqu’à six mois (180 jours) pour ensuite introduire d’autres aliments (fruits, légumes, etc.). L’allaitement maternel doit être poursuivi jusqu’à ce que l’enfant ait deux ans, voire plus.

Que contient le lait maternel?

Le lait maternel est composé :

  • Des protéines faciles à absorber et faciles à digérer ;
  • De sucres et de acides gras qui fournissent l’énergie nécessaire aux cellules du bébé ;
  • De vitamines et de minéraux comme la vitamine C et le fer ;
  • D’enzymes qui facilitent la digestion chez le bébé ;
  • D’acides gras essentiels qui influencent le développement du cerveau et de la vision ;
  • D’anticorps et de molécules antimicrobiennes qui aident le bébé à se défendre contre les bactéries et les virus ;
  • D’hormones et de facteurs de croissance qui stimulent la croissance et le développement du système digestif et du système immunitaire de l’enfant ;
  • De cellules vivantes qui protègent le bébé des infections et qui stimulent son propre système immunitaire. (12)

Quelles différences entre le lait maternel et les substituts du lait?

Il existe une grande différence dans la composition du maternel et celui des animaux en termes de valeur nutritive. Par exemple, le lait d’animaux peut contenir certaines substances en trop grande quantité ou en quantité insuffisante, et dont le corps du bébé a besoin. Le lait maternel contient de multiples ingrédients qu’il est impossible d’inclure dans les substituts du lait, en particulier les anticorps qui contribuent à la protection de l’enfant contre les infections. (9)

Pourquoi conseille-t-on le premier lait (colostrum) aux bébés?

Après l’accouchement, le premier lait maternel secrété se nomme colostrum. De couleur jaunâtre, il est bien adapté pour à l’estomac du nouveau–né, et donc facilement assimilable. Le premier lait est comme un médicament pour le bébé, car il est très riche en nutriments et protège les nourrissons contre des maladies. Jadis et malheureusement, les mères rejetaient ce premier lait à cause de certaines fausses croyances. Quelques jours après l’accouchement, le colostrum se modifie en colostral, également appelé lait de transitionqui est plus fluide et dont la quantité est plus importante que celle du colostrum. Puis, au bout de deux semaines à un mois, le lait de la mère se transforme en «lait mature» qu’elle produit pendant le reste de l’allaitement. (5)

Comment débuter votre allaitement maternel?

Durant la grossesse, les seins se préparent à l’allaitement, et après l’accouchement, ils sont prêts à produire du lait. Dès les premières heures suivant la naissance, le bébé stimulera l’allaitement maternel par des tétées fréquentes. Au début, présentez-lui le sein à chaque phase d’éveil sans attendre son besoin de téter. Laissez le bébé boire à la demande, c’est à dire sans horaire, et sans limitation du nombre de tétées ni de leur durée de jour comme de nuit. Le contact peau à peau entre les mères et les bébés est fortement encouragé immédiatement après la naissance ou au moins durant la première heure. (17)

Bienfaits de l’allaitement maternel exclusif

Les bienfaits pour le bébé

  • Les bébés allaités au sein maternel sont moins souvent touchés par des infections. Leur risque d’infections gastro-intestinales (par exemple: gastroentérite et diarrhée) est inférieur à celui des bébés nourris avec des préparations commerciales.
  • Les bébés allaités ont également un risque moins élevé d’infection des voies respiratoires supérieures, tel que le rhume et la grippe. L’allaitement diminue aussi la fréquence des bronchiolites, des pneumonies et des otites. (13). L’allaitement serait associé à une réduction du taux de mortalité infantile et du risque du syndrome de la mort subite du nourrisson*.

Les bienfaits pour la mère

  • L’allaitement exclusif et prolongé peut aider la mère à perdre le poids pris pendant la grossesse tout en diminuant le risque d’anémie. L’allaitement réduit aussi le risque du cancer du sein. (7)
  • L’allaitement exclusif et prolongé retarde le retour des menstruations et permet à l’utérus de la mère de reprendre plus rapidement sa forme d’avant la grossesse. (5)

Les bienfaits pour la société

  • Selon l’UNICEF, investir dans l’allaitement maternel permettrait de sauver 520000 enfants d’ici 2025 dans le monde. (19)
  • L’adoption de l’allaitement maternel exclusif contribue à une réduction substantielle des dépenses. Les familles dépensent moins pour le lait infantile, l’eau minérale et les biberons, ainsi que du coût d’entretien des biberons (lavage et stérilisation) et des frais médicaux engendrés par les maladies infectieuses évitables par l’allaitement.

Les bienfaits pour le bébé et la mère

L’allaitement maternelle favorise une relation étroite et un attachement entre la mère et le bébé.
La vue de l’enfant, son cri, son odeur, son contact avec la mère sont autant de stimuli qui, non seulement, favorisent l’établissement d’une relation étroite mère-enfant, mais ils déclenchent et augmentent aussi la sécrétion lactée. Cela a également lieu chaque fois qu’une mère prend son bébé dans ses bras pour lui offrir le biberon. (4)

Quels facteurs influencent l’allaitement maternel? (14)

Voici entre autres, les facteurs qui influencent la pratique de l’allaitement maternel.

Facteurs sociodémographiques

  • Ils incluent l’âge de la mère, son niveau d’éducation et sa situation professionnelle. Ces facteurs peuvent influencer positivement ou négativement la décision de la mère de poursuivre l’allaitement.

Préparation à l’accouchement

  • Les séances de préparation à l’accouchement constituent une bonne occasion de fournir des informations sur l’allaitement. Elles permettent aux femmes ne projetant pas d’allaiter de dialoguer avec des femmes qui ont pris la décision de le faire. Avant l’accouchement le personnel de santé doit s’investir pour encourager les futures mères à adopter l’allaitement maternel exclusif.

Publicité sur les substituts du lait maternel

  • Les campagnes de publicité des substituts du lait maternel encouragent les mères qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas allaiter par des formules lactées alléchantes, et, par la même occasion l’arrêt précoce de l’allaitement. Elles encouragent les parents à ne pas se sentir coupables d’utiliser des substituts du lait.

Aménagement dans les lieux de travail de coins pour les gardes-bébés

  • L’aménagement de tels lieux au travail permet d’encourager les mères à continuer d’allaiter leur bébé, à reculer le sevrage précoce ou même à éviter l’expression du lait pour nourrir leurs bébés.

Recommandations pour permettre l’allaitement dans la société

  • Aux autorités: Renforcer et appliquer des mesures permettant aux mères allaitantes d’allaiter au travail, tout en accordant des congés de maternité et en créant des crèches près du lieu de travail pour permettre aux mères d’allaiter tout en conservant leur emploi.
  • Aux mères: Il y a aussi des avantages économiques à l’allaitement exclusif. Il fait économiser aux familles l’argent qu’elles auraient utilisé pour l’achat de biberons et de préparations lactées. De plus, il réduit la perte de productivité causée par la maladie. Par cette réduction des coûts financiers, la société fait des économies et améliorent la santé des mères et des nourrissons.
  • Au personnel de santé: Les établissements de soins délivrant des soins de maternité et aux nouveau-nés devront disposer d’une politique écrite claire en matière d’allaitement, qui sera systématiquement communiquée au personnel et aux parents.

Recommandations pour l’alimentation du nourrisson

Persévérer dans l’allaitement maternel est un défi pour de nombreuses mères. En effet, à six mois, lorsque certaines mères commencent à introduire d’autres aliments dans l’alimentation du jeune enfant, elles ont tendance à négliger l’allaitement maternel. Pourtant, cela peut avoir des conséquences négatives sur l’enfant. Voici quelques recommandations pour l’alimentation du nourrisson.

  1. Connaitre le bon moment: À partir de six mois, le lait maternel ne satisfait plus les besoins nutritionnels de l’enfant, nécessaires pour assurer sa croissance et son développement. L’enfant doit recevoir des aliments complémentaires appropriés. La mère doit introduire d’autres aliments au bon moment.
  2. Poursuivre l’allaitement maternel: À six mois, le système digestif du nourrisson est assez mature pour digérer des aliments autres que le lait maternel. La mère doit continuer l’allaitement maternel fréquemment et à la demande jusqu’à deux ans ou plus. Car le lait maternel continue de protéger l’enfant des maladies comme les diarrhées, les maladies respiratoires et l’otite.

Problèmes et solutions communs de l’allaitement maternel

Certains problèmes liés à l’allaitement maternel peuvent être sources de sevrage précoce. Voici quelques pistes de solutions.

Engorgement mammaire

  • C’est un gonflement des seins qui les rend douloureux et sensibles.

Que faire :

  • Encourager le bébé à téter et augmenter la fréquence des tétées, en laissant le bébé téter aussi longtemps qu’il le veut. En particulier, nourrir le bébé des deux seins à chaque tétée. Si l’enfant n’arrive pas à téter, tirer le lait.
  • Apaiser la douleur avant chaque tétée en :
    • Appliquant des compresses chaudes sur les seins ou encourager la mère à prendre une douche chaude.
    • Massant la nuque et le dos de la mère et humidifier la région du mamelon pour permettre au bébé de prendre aisément le sein.
    • Apaisant la douleur après chaque tétée en enveloppant les seins avec un linge ou en portant un soutien-gorge. Consulter le personnel de santé pour avoir des conseils.

La mastite et les abcès mammaires

  • Ce sont des inflammations des seins qui s’accompagnent parfois d’une infection.

Que faire :

  • Encourager la mère à d’allaiter. Utiliser un bandage ou un soutien-gorge pour maintenir les seins. Consulter le personnel de santé pour avoir des conseils.

L’hypogalactie

  • Elle se traduit par une insuffisance de lait, et c’est la cause principale de sevrage précoce. L’hypogalactie est généralement causée par du lait qui reste longtemps pendant longtemps, ou un allaitement qui ne permet pas de drainer le sein. On peut généralement le prévenir, à moins qu’elle soit causée par des problèmes médicaux qui toucheraient un petit nombre de femmes.

Que faire :

  • Supprimer les compléments alimentaires et augmenter la fréquence des tétées à volonté. Rassurer la mère qu’elle est capable de produire suffisamment de lait. Réveiller le bébé pour l’allaiter s’il dort plus de trois heures.

Les mamelons douloureux ou crevassés

  • Douleur et lésions des mamelons issus parfois d’une friction anormale entre le mamelon et la langue, le palais, les gencives, ou les lèvres du bébé. (8).

Que faire :

  • Ne pas arrêter brusquement l’allaitement maternel. Continuer à allaiter tant que le bébé le souhaite. Le fait d’écourter les tétées pour «reposer» les mamelons n’apaisera pas les douleurs du mamelon et cela pourrait nuire à la production de lait.
  • Veiller à ce que le bébé prenne le lait dans une position correcte. Et consulter le personnel de santé pour avoir des conseils.

La dépression prénatale et postpartum

  • La dépression prénatale et postpartum est vécue par la femme avant ou durant et après la grossesse. Les symptômes englobent le sentiment de colère, d’irritabilité, le manque d’intérêt pour le bébé, la perturbation du sommeil et de l’appétit, les pleurs et la tristesse, et le sentiment de culpabilité ou de désespoir. Un des éléments suivants peut augmenter le risque de dépression prénatale ou postpartum: des évènements négatifs de la vie pendant la grossesse, un manque de soutien social, des conditions socioéconomiques précaires, un âge maternel très jeune, un tabagisme maternel, des nouveau-nés très malades à l’âge d’un mois, un petit poids de naissance, la présence de complications obstétricales, une anémie du postpartum, une fatigue maternelle et un allaitement au lait artificiel.

Que faire :

  • Conseiller un suivi médical psychiatrique à la mère. La mettre dans un environnement familial bienveillant.

Candidose (de la mère ou de l’enfant)

  • C’est une infection fongique qui peut se développer au niveau de la bouche, la gorge, l’intestin et du vagin.

Que faire :

  • Traiter la bouche du bébé et si la mère présente des symptômes tels que des mamelons rouges et ou douloureux la traiter aussi avec des médicaments antifongiques. Le mieux est de rendre dans un centre de santé.

Enfant prématuré

  • Un enfant né avant le terme normal d’une grossesse de neuf mois.

Que faire :

  • S’il n’est pas possible d’alimenter le bébé directement au sein pendant quelques semaines, lui donner du lait tiré. Si le bébé dort trop longtemps, le réveiller et le maintenir en position verticale.

Jumeaux

  • La venue de jumeaux peut être angoissante pour la mère qui doute de sa capacité à allaiter convenablement les deux bébés.

Que faire :

  • Essayer de maintenir l’allaitement maternel exclusif pour les deux bébés. Opter pour la position « football américain » c’est-à-dire placer un bébé à chaque sein. S’assurer que la mère à un bon soutien émotionnel et physique.

Conflits avec les horaires de travail de la femme

  • Continuer à allaiter exclusivement au sein en travaillant, est un défi. Plusieurs femmes manquent du temps. (6) Ainsi, la mère devrait allaiter le plus souvent son bébé lorsqu’elle est à la maison ou exprimer le lait qui sera donné aux heures de tétées. Selon la loi du Burkina Faso, après trois mois de congé de maternité, une femme a droit à une heure et demie par jour pendant 15 mois pour allaiter son enfant pendant la journée de travail. L’utilisation de ces heures se fait d’un commun accord entre la femme et son supérieur hiérarchique. Dans certains cas, les femmes peuvent allaiter leur bébé avant de se rendre au travail ou sur le lieu de travail. Certains lieux de travail offrent même des installations permettant aux femmes d’allaiter, ce qui permet aux mères d’allaiter exclusivement leur bébé et peut même les encourager à retarder le sevrage.

Le rejet du sein par le nourrisson

  • Parfois, l’enfant rejette un seul sein. Une position inconfortable pendant la tétée de ce sein, ou à cause d’une inflammation qui augmente la concentration du sodium et du chlore dans le lait, changeant ainsi son goût.

Que faire :

  • Exprimer parfois le lait. Mettre le bébé dans une position confortable et frotter sa lèvre inférieure au mamelon jusqu’à ce qu’il le prenne.
    • Ne pas limiter la durée des tétées.
    • Évitez l’utilisation de biberons et de sucettes, qui remplacent la sensation de l’allaitement et désorientent l’enfant.

Les maladies chez la mère

  • Certaines mères choisissent de sevrer leur enfant lorsqu’elles sont malades. Ces mères peuvent poursuivre l’allaitement maternel quand elles prennent la plupart des médicaments.

Que faire :

  • Se reposer et boire beaucoup d’eau. Poursuivre l’allaitement maternel. Cependant elle doit cesser en cas de tuberculose active non traitée, de test positif au VIH et de tabagisme chronique requérir l’avis d’un agent de santé sans attendre. En ce qui concerne les médicaments, il est recommandé que la mère aille consulter à la pharmacie ou dans un centre de santé.

Refus de la mère d’allaiter

  • C’est peut-être une source de l’absence de l’allaitement maternel exclusif ou du sevrage précoce.

Que faire :

  • Faire la promotion des avantages de l’allaitement maternel exclusif et l’intérêt supérieur de l’enfant.

Une nouvelle grossesse en période d’allaitement

  • Dans de nombreuses cultures l’idée répandue est que le lait de la femme enceinte est néfaste pour le premier enfant. Cela peut empêcher les femmes d’allaiter. Pourtant de récentes études montrent que la femme allaitante peut poursuivre l’allaitement si elle le souhaite jusqu’à son accouchement. Elle peut même allaiter l’ancien et le nouvel enfant, c’est l’allaitement tandem ou co-allaitement. (8)

Alimentation complémentaire

Veillez à sa quantité, sa consistance, sa fréquence et sa qualité

  • Quantité: À partir de six mois, la mère doit commencer à introduire une petite quantité de nourriture dans le menu du bébé. Une quantité qu’elle augmentera au fur et à mesure.
  • Consistance: Commencer par des aliments liquides puis en forme de purée et ensuite de formes de petits morceaux.
    • À six mois : l’enfant peut consommer des purées, des aliments écrasés et des aliments semi-solides.
    • À 9 mois : l’enfant peut commencer à manger avec ses doigts de petits morceaux de fruits et de légumes.
    • À 12 mois, l’enfant peut manger le même repas que le reste de la famille.
  • Fréquence: Accroître le nombre de repas par jour. Entre six et huit mois tendre vers deux à trois repas par jour puis à neuf et 23 mois offrir trois à quatre repas par jour.
  • Qualité: Pour maintenir la bonne croissance de jeune enfant la mère utilisera des aliments de complément enrichis ou une supplémentation en vitamine et en minéraux. À toutes les étapes, le lait maternel doit être fréquemment donné au bébé. Par exemple la mère peut donner des aliments de base comme les céréales ou les tubercules, y compris le riz, le maïs, le manioc, la pomme de terre, les patates douces ou enrichir ces aliments de base avec:
    • Des aliments riches en protéines d’origine animale ou végétales.
    • De l’huile ou matières grasses à partir de huit mois.

Des aliments sûrs non-sources de contamination

Parfois, il y a un manque d’hygiène de base au niveau de l’assainissement, la préparation et la conservation des aliments. Il y a quelques règles de base à respecter entre autres:

  • Eviter les biberons car ils sont difficiles à nettoyer. Il est préférable d’utiliser une tasse ou un bol.
  • Avant les repas, la mère doit se laver les mains et celles de l’enfant avec de l’eau et du savon.
  • Conserver correctement les aliments et servir le repas immédiatement après la préparation.
  • Utiliser des ustensiles bien lavés.

Être à l’écoute de l’enfant qui apprend à manger

  • Aider et encourager l’enfant à manger. L’enfant doit manger avec la famille dans une atmosphère qui favorise son développement psychoaffectif.
  • Préparer une assiette individuelle pour l’enfant, s’asseoir avec lui et lui donner à manger lentement et avec patience.
  • Encourager, mais ne pas forcer l’enfant à manger et limiter les distractions s’il a une faible capacité de concentration
  • Il est important de faire du repas une activité que l’enfant aime.
  • Le repas est un bon moment pour stimuler le développement verbal et intellectuel de l’enfant :
    • Jouer avec lui pendant qu’il mange en chantant ou en lui racontant des histoires.
    • Faire preuve de patience et laisser l’enfant manger à son rythme.
    • Lui offrir ses aliments préférés et l’encourager à manger s’il perd l’intérêt.
    • S’il refuse un certain nombre d’aliments, essayer d’autres goûts et des combinaisons alimentaires et varier les consistances et les méthodes de préparation.
  • Si les aliments locaux ne fournissent pas les micronutriments en quantité suffisante (ce qui est le plus souvent le cas pour le fer), la supplémentation en micronutriments multiples peut être recommandée. Donner un aliment fortifié et si les moyens le permettent des suppléments de micronutriments conformément aux rations quotidiennes recommandées à l’échelle nationale.

Le sevrage

 

  • Sevrer au sein signifie, séparer le bébé de sa mère ou de la nourrice qui l’allaite. Cela signifie une transition de l’allaitement exclusif au lait maternel vers un régime varié. Ce sevrage peut être «abrupt» ou définitif. En d’autres termes cela peut se produire du jour au lendemain ou progressivement à mesure que la mère introduit des aliments complémentaires dans le régime du nourrisson. Cela s’appelle le sevrage progressif.
  • Ne pas confondre la «grève de la tétée» au sevrage. Un bébé peut refuser subitement de boire au sein. Il ne s’agit pas d’un sevrage, mais plutôt d’une «grève de la tétée». Un bébé peut faire une grève de la tétée pour différentes raisons, y compris une affection, un rhume et des narines bouchés, une poussée d’une dent, une otite, un muguet, etc. (1)
  • Selon l’OMS le sevrage précoce, c’est l’arrêt de l’allaitement maternel survenant avant six mois.

Pratiques de sevrage recommandées

L’OMS et de l’UNICEF (Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) recommandent le sevrage progressif.

  • Le sevrage ne doit être ni précoce, ni trop tardif ;
  • Il doit être introduit en douceur, sans imposer les aliments, mais les proposer, ne jamais insister, ni forcer. Sans pour autant être laxiste, ne pas se fixer d’horaires rigides.
  • Il faut de préférence essayer un seul aliment à la fois, effectuer un seul changement. La présentation des aliments doit être la plus variée possible, mais l’enfant doit pouvoir reconnaître les aliments qu’il aime ou pas.

La cuillère peut être utilisée après six mois mais sans forcer, lorsque l’alimentation devient plus consistante. Le sevrage demande en pratique du tact, de la souplesse et une adaptation à la psychologie de chaque enfant. (8).

Conseils pratiques pour un sevrage réussi

  • Lorsque vous décidez d’entamer le sevrage de votre enfant, mieux vaut le faire progressivement. Vos seins seront gonflés et tendus au début. Quelques jours ou semaines seront peut-être nécessaires pour que vos seins s’adaptent. (10)
  • Si vous n’êtes pas en mesure de continuer à allaiter votre bébé jusqu’à ce qu’il ait six mois et souhaitez initier le sevrage, commencez par supprimer une séance d’allaitement par jour et remplacez-la par un biberon du lait artificiel.
  • Lorsque votre corps s’est adapté à ce nouveau volume de tétées, généralement au bout de quelques jours, supprimez une nouvelle tétée par jour. Continuez jusqu’à supprimer toutes les séances d’allaitement et jusqu’au sevrage total de votre bébé.
  • Invitez le père à donner le biberon: il est en effet plus facile pour lui de participer au biberon qu’à la tétée. Et le bébé sera moins porté à vouloir téter après avoir pris le biberon.

Définitions

 

Bronchiolite: Une infection courante des poumons chez les jeunes enfants et les nourrissons et qui provoque une inflammation et une congestion des petites voies respiratoires (bronchioles) des poumons et elle est presque toujours causée par un virus.

Engorgement mammaire:est un gonflement des seins qui les rend douloureux et sensibles.

Hypogalactie: L’hypogalactie ou la quantité insuffisante de lait est la principale cause de sevrage précoce.

Gastro-entérite: Une inflammation de la muqueuse de l’estomac, de l’intestin grêle. Elle se manifeste par des nausées, des vomissements, des crampes abdominales et la diarrhée.

Infection bucco-pharyngées: Une inflammation de la bouche et du larynx due à des bactéries ou des virus.

Lait maternisé: Un aliment manufacturé conçu et commercialisé pour nourrir les bébés et les nourrissons de moins de 12 mois. Il est généralement préparé pour être servi avec un biberon ou une tasse avec du lait en poudre (mélangé à de l’eau) ou du lait liquide (avec ou sans ajouté de l’eau).

Mastite: Une inflammation des seins qui s’accompagne parfois d’une infection.

Syndrome de mort subite du nourrisson : La mort inexpliquée, durant son sommeil, d’un nourrisson de moins d’un an qui semble en bonne santé.

Acknowledgements

Remerciements

Rédaction : Ouabouè Bakouan, rédacteur en chef de Radio Manivelle-Dano

Révision : M. Frank Evariste Sanou, spécialiste en soins infirmiers, obstétricaux, et nutrition. Coordonnateur Santé-Nutrition du projet ViMPlus. Save the Children International, Kaya, Burkina Faso.

 

La présente ressource a été produite pour le projet VIMPlus. VIMPlus fait partie du programme de renforcement de la résilience au Sahel de l’USAID (RISE) qui aide les communautés vulnérables au Burkina Faso et au Niger à se préparer et à gérer efficacement les crises récurrentes et trouver des moyens durables pour sortir de la pauvreté.

Information sources

  1. Adriana, G., 2022. Grave de la tétée : quelles sont les causes de ce refus soudain du sein ? Femme Actuelle. https://www.femmeactuelle.fr/enfant/bebe/greve-de-la-tetee-quelles-sont-les-causes-de-ce-refus-soudain-du-sein-2108541
  2. Azelmat, M., Ayad, M., et Housni, E. A., Mariko, S. 1996. Enquête de Panel sur la Population et la Santé (EPPS), Chaptre 8, Allaitment des enfants. https://dhsprogram.com/pubs/pdf/FR68/08Chapitre08.pdf
  3. Chongwang, J., 2017. Pourquoi prolonger l’allaitement maternel jusqu’à deux ans. SciDevNet. https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/news/pourquoi-prolonger-allaitement-maternel-a-deux-ans/
  4. Diallo, K.F., 2004. La problématique de l’allaitement maternel au Mali cas à la PMI de Kati. Ministère de l’Education, République du Mali. http://www.keneya.net/fmpos/theses/2005/pharma/pdf/05P12.pdf
  5. Family Enjoy, 2006. L’allaitement : Qu’est-ce que c’est ? Quels sont les différents types ? https://www.enjoyfamily.fr/allaitement/
  6. Hamada, H., 2017. Les facteurs de sevrage maternel précoce Etude d’une population de la région de Rabat-Salé. Thèse de Doctorat National. http://ao.um5.ac.ma/xmlui/bitstream/handle/123456789/16039/D0082017.pdf?sequence=1&isAllowed=y
  7. Hanane, C., 2017. L’allaitement exclusif à-6 mois. http://dspace.univ-tlemcen.dz/bitstream/112/10273/1/allaitement-maternel-exclusif-a-6mois.pdf
  8. Medela, 2022. Mamelons douloureux. https://www.medela.fr/allaitement-pour-professionnels/conseils/periode-lactation/mamelons-douloureux
  9. Medela, 2017. Lait maternel ou lait artificiel : sont-ils similaires ? https://www.medela.fr/allaitement/experience-de-maman/difference-lait-maternel-et-lait-infantile#:~:text=Le%20lait%20maternel%20pr%C3%A9sente%20l,et%20luttent%20contre%20les%20infections
  10. Medela, 2018. Sevrage : quand et comment arrêter l’allaitement ? https://www.medela.fr/allaitement/experience-de-maman/allaitement-et-sevrage
  11. Nabalum, A., 2017. Burkina/Child health: Exclusive breastfeeding in Burkina Faso remains « low » (Minister). https://www.aib.media/2021/08/03/28484/#:~:text=Ziniar%C3%A9%2C%203%20ao%C3%BBt%202021%20(AIB,mondiale%20de%20l’allaitement%20maternel
  12. Naître et grandir, 2017. L’allaitement. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/alimentation/fiche.aspx?doc=naitre-grandir-allaitement-maternel-avantage
  13. Office de la Naissance et de l’Enfance, 2021. L’allaitement maternel. https://www.one.be/public/0-1-an/sante/lallaitement-maternel/
  14. ONU Info, 2022. Plus de la moitié des parents et femmes enceintes exposés à un marketing offensif des substituts du lait maternel. https://news.un.org/fr/story/2022/02/1114962
  15. Organisation mondiale de la Sante, 2018. Nouvelles orientations pour promouvoir l’allaitement maternel dans les établissements de santé du monde entier. https://www.who.int/fr/news/item/11-04-2018-who-and-unicef-issue-new-guidance-to-promote-breastfeeding-in-health-facilities-globally
  16. Somé, M. T. A., 2020. Le défi de l’adoption de l’allaitement maternel exclusif au Burkina Faso. Santé Publique 2020, pages 113 à 122. https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2020-S1-page-113.html
  17. UNICEF, 2018. Orientations de mise en œuvre : protection, encouragement et soutien de l’allaitement dans les établissements assurant des services de maternité et de soins aux nouveau-nés – Révision de l’Initiative Hôpitaux amis des bébés. https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/327620/9789242513806-fre.pdf
  18. UNICEF, 2017. Facteurs influençant la pratique de l’allaitement exclusif en Afrique de l’Ouest et du Centre : Revue documentaire régionale. https://www.aliveandthrive.org/sites/default/files/swbo_resume_analytique_provisoire_french_0.pdf
  19. UNICEF, 2017. L’insuffisance des investissements en faveur des investissements nuit aux nourrissons et aux mères dans le monde. https://www.unicef.org/fr/communiqu%C3%A9s-de-presse/linsuffisance-des-investissements-en-faveur-de-lallaitement-nuit-aux