Impact des pesticides sur la santé de la femme enceinte, du nourrisson et du fœtus

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Notes au radiodiffuseur

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Pour lutter contre les ravageurs, les producteur.trice.s pulvérisent leurs champs avec des tonnes de pesticides. Dans les maisons, des insecticides et aérosols de différents types sont utilisés pour éliminer les insectes. Malheureusement, bon nombre d’utilisateur.trice.s de ces produits ignorent ou banalisent les gestes de protection conçues pour assurer leur sécurité.

Pourtant, à un certain degré d’exposition, les ingrédients actifs des pesticides sont nocifs à la santé humaine et à l’environnement.

La femme enceinte et le fœtus constituent une cible particulièrement sensible, en partie à cause des effets potentiels des pesticides sur les résultats de la naissance.

Ce texte radiophonique vous permettra de comprendre l’impact des pesticides sur la santé de la femme enceinte, du nourrisson et du fœtus. Il est basé sur des interviews réelles avec trois experts. Pour reproduire ce texte sur votre station, vous pourriez choisir d’utiliser des voix d’acteur.trice.s pour incarner le rôle des experts et l’adapter à votre situation locale. Dans ce cas, dès le début de l’émission, assurez-vous d’informer votre auditoire que les voix utilisées sont celles d’acteur.trice.s, et non celles des personnes interrogées à l’origine.

Vous pouvez vous inspirer de ce texte pour faire des recherches sur un sujet similaire touchant à votre région, et écrire votre propre texte. Vous pourrez poser les questions suivantes à vos interlocuteur.trice.s :

Comment réduire les risques des pesticides pour les femmes alors qu’elles constituent la principale main d’œuvre dans les activités agricoles?

  • Comment la santé des femmes peut être affectée par les pesticides?
  • Pourquoi les risques sont-ils plus accrus pour chez la femme enceinte, le nourrisson et le fœtus?
  • Comment est-ce qu’on peut réduire les risques que présentent les pesticides pour les femmes, étant donné que celles-ci constituent la principale force de travail dans les activités agricoles?

Durée estimée du texte radiophonique avec la musique, l’intro et l’extro : 30 mn

Texte

Montée de l’indicatif musical, puis fondu enchaîné

ANIMATEUR.TRICE :
Auditeurs et auditrices, bienvenue à notre émission de ce jour. C’est d’une évidence que l’utilisation des pesticides fait partie de notre quotidien. Seulement, peu de gens savent les dommages que cause leur mauvaise utilisation, surtout pour les femmes enceintes. Le moment est venu d’informer le public sur l’impact des pesticides sur la santé de la femme enceinte, du nourrisson et du fœtus.

Montée de la musique instrumentale, PUIS DIMINUE SOUS L’HÔTE

ANIMATEUR.TRICE :
Au cours de cette émission, nous allons nous entretenir avec trois intervenants. Monsieur Bapio Yidampen Benjamin Bassolet est expert en qualité, hygiène, santé, sécurité et environnement, et aussi consultant en genre et développement. Monsieur Manoé René Sanou est un agent au service pesticide de la direction de la protection des végétaux et du conditionnement du Ministère de l’agriculture. Et Dr Sylvain Ilboudo est toxicologue et chargé de recherche en toxicologie à l’Institut de recherche en sciences de la santé. Avec eux, nous allons mieux comprendre les risques que courent les femmes enceintes à utiliser les pesticides.

Montée de la musique instrumentale, puis fondu enchaîné

ANIMATEUR.TRICE :
Messieurs, soyez les bienvenus dans nos studios.

Commençons avec M. Sanou. Dites-nous, comment peut-on définir unpesticide?

MANOE RENE SANOU:
Les pesticides sont des substances ou des associations de substances utilisées pour repousser, détruire ou combattre les ravageurs des plantes.

Leurs cibles comprennent les vecteurs de maladies humaines et animales, et les espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages ou se montrant autrement nuisibles. On en trouve sous toutes les formes: liquide, gazeux, solide et en poudre.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, quelles sont les différentes sortes de pesticides?

SYLVAIN ILBOUDO :
Les pesticides sont classés suivant plusieurs critères. Et en fonction des normes utilisées pour cette classification, le nombre de catégories varie.

Ainsi, nous avons: les insecticides pour lutter contre les insectes comme les moustiques, les criquets, les termites et les cafards. Les herbicides pour éliminer les mauvaises herbes. Les rodenticides pour combattre les rongeurs comme les rats et les souris. Et les fongicides pour combattre les champignons pathogènes des plantes notamment.

Il est également possible de répartir les pesticides selon la classe chimique à laquelle ils appartiennent. D’autres critères se rapporter à la dangerosité des produits.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci Dr Ilboudo. Nous restons toujours avec vous. Solide, liquide ou gazeux—dans quel état les pesticides sont-ils plus dangereux?

SYLVAIN ILBOUDO :
Il faut savoir que la toxicité intrinsèque d’un pesticide est sa capacité à causer des dommages à un organisme vivant. Cette toxicité intrinsèque dépend de la nature et de l’agencement des groupements chimiques présents dans la molécule du pesticide.

Certaines caractéristiques, y compris grosseur des particules, la volatilité et la solubilité dans l’eau, peuvent influencer la toxicité d’un pesticide dans la pratique. La forme la plus dangereuse diffère selon la manière dont les personnes y sont exposées et la durée de l’exposition. Si les gens sont le plus souvent exposés à un pesticide particulier par la respiration, la forme gazeuse du pesticide sera plus dangereuse que sa forme liquide ou solide.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Sanou, quelles sont les différentes voies par lesquelles les pesticides pénètrent dans le corps humain?

MANOE RENE SANOU :
Premièrement, à travers la peau, surtoutpendant la préparation de la bouillie avec les mains nues. Les pesticides peuvent pénétrer dans le corps humain aussi bien lors du traitement des cultures sans équipement de protection individuelle et lorsque le vent transporte les gouttelettes d’un pesticide pulvérisé. C’est également possible d’être exposé à travers le nezà cause de l’inhalation des poussières de pulvérisation. La boucheest aussi une voie d’exposition. Le fait de manger des aliments qui contiennent des résidus de pesticides, ou le fait de boire ou de fumer pendant ou après la pulvérisation des pesticides sans se laver les mainspeut être une voie d’exposition. Enfin, l’exposition peut se faire à travers les yeux,en raison du fait de les frotter avec des mains contaminées, ou à travers les éclaboussures des pesticides en forme liquide.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, les symptômes des effets des pesticides est-elle tardive ou immédiate?

SYLVAIN ILBOUDO:
Ils peuvent être immédiate ou tardive.

S’ils sont immédiats, on parle d’intoxication aiguë et les symptômes apparaissent généralement immédiatement ou peu de temps après le traitement, en quelques minutes, heures ou jours. Les signes ou symptômes les plus fréquemment rapportés lors d’une intoxication aiguë aux pesticides comprennent : céphalées, nausées, vomissements, étourdissements, fatigue, perte d’appétit, irritation cutanée ou oculaire, crampes abdominales, diarrhée, nervosité, transpiration excessive, difficulté d’attention, trouble de vision, difficultés respiratoires, convulsions pour finir dans le coma.

Lorsque les effets sont tardifs, on parle d’intoxication chronique ou tardive. L’intoxication chronique survient normalement suite à l’exposition répétée pendant plusieurs jours, plusieurs mois ou même plusieurs années. Ainsi, de faibles doses de pesticides peuvent s’accumuler dans l’organisme. On distingue souvent difficilement les signes ou symptômes d’une intoxication chronique car le délai avant leur apparition peut être très long.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, quelles sont les maladies les plus courantes que l’on rencontre chez les utilisateurs et utilisatrices de pesticides?

SYLVAIN ILBOUDO:
L’exposition aux pesticides peut provoquer de nombreux types de maladies. Les scientifiques ont trouvé des liens entre l’exposition aux pesticides et les maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension, le diabète, les cancers du sein, de la prostate et du cerveau. Il y a également des maladies liées à la reproduction, des maladies immunitaires, et des maladies neurologiques telles que l’Alzheimer ou encore la maladie de Parkinson.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, comment minimiser l’exposition domestique aux pesticides?

BENJAMIN BASSOLET :
La protection et la prévention sont les stratégies les plus efficaces. Il faut protéger les aliments à savoir la nourriture et l’eau. Toujours se protéger soi-même avant de pulvériser la maison. Connaître la direction du vent pour éviter que la pulvérisation excessive ne se dépose sur la peau. Et aérer les espaces intérieurs après l’application des insecticides. Par exemple, des anti-moustiques en forme spirale utilisés dans les domiciles ont des notices d’utilisation maquent souvent pour une utilisation sans dangers. Il faut être prudent en utilisant ces produits. Même si l’étiquette ne le précise pas, il est préférable d’aérer la maison lors de les utiliser.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, pourquoi dit-on que la femme enceinte et le nourrisson sont plus vulnérables aux effets des pesticides?

SYLVAIN ILBOUDO:
Effectivement la femme enceinte, par son état physiologique est plus vulnérable. La grossesse étant accompagnée de plusieurs changements dans le corps de la mère, comprenant les changements hormonaux et de régulation, et cette période rend la femme et son fœtus plus vulnérables.

L’un des principaux comportements qui rend les nourrissons plus sensibles à l’empoisonnement à travers les pesticides est leur tendance à ramper sur le sol et mettre des objets contaminés dans leur bouche.

En outre, les organes d’un nourrisson sont encore en développement et sont donc plus vulnérables que ceux d’un adulte. Cela signifie que leur corps a plus du mal à faire face aux pesticides aux pesticides que celui d’un adulte.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, quel risque court une mère allaitante exposée aux pesticides?

SYLVAIN ILBOUDO:
Avant tout, la mère allaitante est exposée aux effets sanitaires comme les démangeaisons de la peau et les irritations des yeux. Ensuite, les molécules du pesticide peuvent se retrouver dans le sang et le lait de la mère. Le nourrisson sera ainsi exposé. En raison de leurs propriétés chimiques, certains pesticides se retrouvent en plus grande quantité dans le lait que dans le sang. Et comme évoqué plus tôt, le nourrisson est très vulnérable à l’exposition aux pesticides.

Interlude musical de SIX secondes, puis fondu sous la voix de l’animateur.trice

ANIMATEUR.TRICE :
Selon vous M. Bassolet, quels comportements augmentent les risquesface à l’exposition aux pesticides?

BENJAMIN BASSOLET :
L’usage des pesticides sans équipements de protection adaptée tels que les masques représentent un risque d’exposition directe. Le stockage mal fait ou le dépôt des pesticides dans les maisons d’habitations, et les pesticides qui sont exposés au soleil, au vent ou à l’eau sont des sources de danger pour les personnes et l’environnement.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, sont les pesticides en partie responsables pour la survenue des défauts de naissance chez les nouveaux nés?

BENJAMIN BASSOLET :
Oui. En guise d’exemplede pesticides qui sont responsables pour les défauts de naissance, l’agent orange est le cas le plus connu. C’est un herbicide que les Américains ont utilisé lors de la guerre du Vietnam. Selon le danger qu’ils représentent pour l’homme, certains pesticides sont classés comme cancérigènes. Par exemple, l’exposition à des pesticides tels que DDT et d’autres peut entrainer le cancer de sein chez la femme. D’autres pesticides peuvent entraîner à des mutations génétiques, des avortements, des retards de croissance, la mortalité du fœtus ou une naissance prématurée. Et enfin, d’autres pesticides dérèglent la régulation la température du corps surtout au niveau des fonctions de reproduction. Une autre conséquence est des malformations chez les nouveaux nés, y compris des effets sur le système nerveux en lien avec le développement cognitif ou comportemental de l’enfant, ou des compétences psychomotrices.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, dites-nous si oui ou non des pesticides ont été retirés du marché en raison de leur dangerosité?

BENJAMIN BASSOLET :
Au niveau international, des pesticides tels que le DDT ou le produit herbicide appelé l’agent orange ont été retirés du marché. Au niveau régional, au sein du comité inter-Etats de lutte contre la sècheresse au Sahel, le paraquat et l’atrazine sont deux pesticides interdits en agriculture dans les tous les Etas membres de ladite organisation.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, existe-il au Burkina-Faso une étude nationale qui évalue l’impact des pesticides sur la santé humaine, particulièrement celle de la femme enceinte?

BENJAMIN BASSOLET :
Des études ont été réalisées sur l’impact des pesticides sur la santé humaine au Burkina-Faso. Il y a une étude sur l’empoisonnement dues aux pesticides agricoles au Burkina-Faso en 2010. L’étude a révélé que près de la moitié d’un échantillon de 650 producteurs et productrices avaient subi un certain niveau d’empoisonnement par les pesticides. Dans une enquête réalisée dans trois régions (boucle du Mouhoun, Hauts-bassins et les Cascades on note que sur 81 cas d’intoxications assez documentés 19.75% concernent les enfants.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Sylvain Ilboudo, comment peut-on savoir si un pesticide présente un danger?

SYLVAIN ILBOUDO:
Un pesticide autorisé porte les informations sur sa toxicité. En lisant attentivement les étiquettes des pesticides avant leur utilisation, chaque personne a accès à cette information. Mais cela n’est vrai que pour les pesticides autorisés ou homologués. Certains pesticides non homologués ne disposent pas d’étiquette appropriée. Il arrive que l’information sur la toxicité de ces pesticides ne soient pas disponible.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Sylvain Ilboudo, existe-il des pesticides sur le marché qui sont étiquetés dans des langues que de nombreux agriculteurs et agricultrices ne comprennent pas?

SYLVAIN ILBOUDO:
En principe, les pesticides homologués doivent avoir leurs étiquettes rédigées dans la langue du pays d’utilisation. Au Burkina-Faso, la langue d’édition de l’étiquette devrait être le français. Mais c’est vrai que même rédigée en français, l’information reste inaccessible à la majorité des utilisateurs et utilisatrices qui sont analphabètes. Des études montrent que plus de 80 à 90% des utilisateurs et utilisatrices de pesticides ne sont pas instruits ou n’ont un niveau d’instruction qui leur permet de lire les étiquettes des pesticides. En plus de cela, il existe des étiquettes rédigées dans des langues étrangères qui ne sont effectivement pas exploitables.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, comment la réglementation des pesticides est conçue pour protéger la santé humaine, et en particulier la santé des mères, des nourrissons et du fœtus?

BENJAMIN BASSOLET :
Au Burkina Faso, il existe des moyens de contrôle et de protection de la qualité des productions végétales destinées à la consommation humaine. Il s’agit entre autres de la loi n°025-2017/AN du 15 mai 2017 portant protection des végétaux au Burkina Faso. En outre, il y a la loi n°026-2017/AN du 15 mai 2017 portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, l’utilisation non contrôlée de pesticides est-elle réprimée au Burkina Faso?

BENJAMIN BASSOLET :
Oui. Toute personne physique ou morale responsable pour l’usage détourné des pesticides, les fausses déclarations sur l’origine, la qualité ou la quantité des pesticides, le transport des pesticides dans des véhicules affectés au transport des personnes ou des animaux peut recevoir une peine d’emprisonnement de six mois minimum et cinq ans maximum, ainsi qu’une amende allant de deux cent mille à cinq millions FCFA (US $337 à $8,423).

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, est-ce que la loi offre une protection spéciale aux populations vulnérables telles que les mères enceintes et les nourrissons?

BENJAMIN BASSOLET :
Malheureusement non. Il n’y pas de dispositions particulières prévues pour ces types de personnes.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Sylvain Ilboudo, l’existence de faux pesticides n’est-elle pas un risque pour les utilisateurs et utilisatrices, notamment les femmes et les nourrissons?

SYLVAIN ILBOUDO:
Les pesticides non homologués sont produits et vendu sans évaluation pour sécurité et efficacité. Le processus d’évaluation comprend des conditions d’éviter ou réduire les risques, y compris le risque pour la santé reproductive. Cela peut être lié à l’effet du pesticide sur la mère ou l’effet du pesticide sur la survie ou le développement du fœtus. Lorsque le pesticide est vendu sans l’évaluation préalable, ces risques ne sont pas pris en compte et l’ensemble des populations sont à risque.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Bassolet, peut-on arriver à mettre fin à l’utilisation des pesticides?

BENJAMIN BASSOLET :
Oui et non. Ouiparce que les dangers que représente l’utilisation des pesticides, il est important arrêtez de les utiliser au profit de la production bio. D’où le concept d’agriculture biologique. Mais l’augmentation constante des besoins en nourriture nous oblige à augmenter les rendements agricoles. En somme, il nous faut tendre vers la production bio, tout en améliorant de façon progressive nos systèmes de productions qui impliquent un contrôle rigoureux de l’usage des pesticides.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Sanou, les pesticides sont-ils un atout pour l’agriculture?

MANOE RENE SANOU :
Les pratiques de sélection des plantes ont fait que bon nombre des variétés améliorées que nous utilisons aujourd’hui sont incapables de résister aux attaques d’insectes ou aux maladies. Au contraire, pour que ces variétés atteignent leur plein potentiel, elles nécessitent des pesticides et des engrais. Cela rend plus difficile pour notre pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Les pesticides permettent entre autresd’augmenter les rendements, limiter les problèmes de production, protéger les réserves alimentaires, parmi d’autres. Ils aident aussi à préserver la qualité des produits, lutter contre les organismes qui propagent les maladies, pallier le manque de main d’œuvreet réduire la l’intensité du travail agricole.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Sanou, quelles précautions les femmes enceintes doivent-elles prendre lors de l’application de pesticides?

MANOE RENE SANOU :
Il est fortement déconseillé et dans certains cas, interdit aux femmes, en particulier celles qui sont enceintes, de pulvériser les pesticides. Ces produits peuvent provoquer la mort du futur bébé si la maman est empoisonnée. Les molécules de pesticides peuvent pénétrer à travers sa peau et atteindre son sang et ensuite celui du bébé; étant donné que le bébéest connecté avec sa maman via le placenta.

Ainsi, il est recommandé qu’en cas de besoin, les femmes contacter les brigadiers phytosanitaires dans les communes. Ce sont des agents du ministère de l’agriculture et des producteurs et productrices formés qui sont chargés de lutter contre l’utilisation frauduleuse des pesticides, d’aider à la lutte contre les attaques des ravageurs et d’orienter les producteurs et productrices sur les meilleures pratiques en matière d’utilisation des pesticides. En Burkina Faso, ils sont disséminés dans tous les villages des communes offrent leurs services à 1000 f CFA soit 1.72 dollar US par hectare. Ces coûts doivent être payés par le producteur ou productrice.

ANIMATEUR.TRICE :
Dr Ilboudo, en cas de forte exposition à un pesticide, qu’est-ce qu’il faut faire?

SYLVAIN ILBOUDO:
Il faut se rendre dans un centre de santé muni de l’étiquette du pesticide. Si vous n’avez pas l’étiquette, apportez tout document permettant au personnel de santé d’avoir des informations pour secourir efficacement. Il faut éloigner la victime de toute source d’une exposition supplémentaire au pesticide. Il peut donc être nécessaire d’enlever les vêtements et les chaussures de la victime. En cas de perte de connaissance, dégager les voies respiratoires de la victime et éviter de provoquer le vomissement.

ANIMATEUR.TRICE :
Nous sommes au terme de notre émission sur l’impact des pesticides sur la santé de la femme enceinte, du nourrisson et du fœtus.

Malgré le besoin en pesticides dans les champs et les maisons, leur mauvaise utilisation peut avoir d’énormes conséquences négatives sur la femme enceinte, les nourrissons et le fœtus. Il s’agit chez les nouveau-nés, de défauts de naissance et de faible poids à la naissance, et de fausses couches, de maladies cardio-vasculaires et du cancer chez les femmes enceintes. Il est donc recommandé d’être très prudent pendant l’utilisation des pesticides, de prendre toutes les mesures de protection et surtout de décourager aux femmes enceintes de ne pas pulvériser les pesticides.

Ouverture en fondu sur le générique de fin, quatre secondes en clair, puis fermeture en fondu

Acknowledgements

Remerciements

Rédigé par : Ouabouè Bakouan, Rédacteur en chef de Radio Manivelle

Révisé par : Adama Bagayogo, Ingénieur Agronome / Master Professionnel en Sélection et Valorisation des Ressources Phytogénétiques

Entretiens et interviews réalisés au mois de novembre avec Messieurs :

Monsieur Bapio Yidampen Benjamin Bassolet, expert en qualité, hygiène, santé, sécurité et environnement, et consultant en genre et développement ;

Monsieur Manoé René Sanou, agent au service pesticide de la direction de la protection des végétaux et du conditionnement du Ministère de l’agriculture ;

Dr Sylvain Ilboudo, PhD toxicologue et chargé de recherche en toxicologie à l’Institut de recherche en Sciences de la Santé (IRSS/CNRST).

Information sources

Sources d’information

Coordonnateur Professeur Adama Toé, 2010. Etude pilote des intoxications dues aux pesticides au Burkina Faso. http://www.pic.int/portals/5/workshop/burkina/rapport%20final%20shpf_burkina_fr.doc